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Le droit international ne fournit pas de définition générale du prisonnier politique. On considère le plus souvent comme des prisonniers politiques les personnes qui sont arrêtées ou condamnées à de lourdes peines en raison de leurs convictions politiques, qui n’ont pas le droit d’être défendues par un avocat, etc.

Les avis divergent quant au moment à partir duquel une personne ayant enfreint le droit en vigueur devient un prisonnier politique. Il est relativement facile d’affirmer qu’un oppo-sant au régime est un prisonnier politique, même si la liberté d’opinion est interdite dans son pays et qu’il a donc violé la loi en expri-mant son avis. L’appréciation devient plus dif-ficile dans le cas d’une personne arrêtée parce qu’elle a recouru à la violence pour s’opposer au régime en place. Cette personne a-t-elle droit au statut spécial de prisonnier politique? Jusque-là, cette question a appelé des réponses très diverses en fonction du contexte. Mais la décision de reconnaître à une personne la qualité de prisonnier politique ne s’appuie finalement pas tant sur le droit en vigueur dans le pays concerné. Elle ressort bien plus des réflexions menées à l’échelle internationale sur l’appréciation des relations politiques nationales et des conventions inter-nationales conclues dans ce domaine.

DDC/Fritz

Berger

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Torture et prisonniers politiques

Arrestation et tor ture En détention

Séquences Thèmes-clés et perspectives d’empowerment

L’arrestation et la torture qui lui succède souvent immédiatement sont des épreuves extrêmement traumatisantes, que les personnes concernées aient été préparées ou non à cette éventualité. Les membres de la famille et les amis sont, eux aussi, directement touchés par ces événements et font partie inté-grante de la situation traumatique.

Thèmes-clés

I Manière dont l’arrestation s’est déroulée (en présence de membres de la famille ou sans le moindre témoin, par surprise ou non, par des organes officiels de l’État, la police secrète ou un groupe paramilitaire).

I Peur de la mort et risque de mourir pour le prisonnier, insécurité et peur pour les proches non emprisonnés.

I Est-il possible de garantir un niveau minimal de sécurité du droit (confir-mation de l’arrestation, notification des motifs, autorisation d’avoir des contacts avec l’extérieur et assistance juridique, non-recours à la torture)? Perspectives d’empowerment

I Assistance psychosociale et juridique pour les proches: – Déterminer le lieu de l’arrestation.

– Obtenir la confirmation officielle de l’arrestation. – Trouver un avocat pour défendre la personne arrêtée. – Établir une communication directe avec la personne arrêtée. – Parler de l’insécurité et de la peur dans la situation actuelle. I Mobilisation d’appuis nationaux et internationaux.

I Si possible, assistance psychosociale au détenu (avocat, délégué du CICR, etc.): établir le contact avec des co-détenus, proposer au détenu de parler de ce qu’il ressent, analyser ensemble la menace et le conforter dans l’idée qu’il ne sert à rien de risquer sa vie par «héroïsme».

La vie en prison est marquée par la présence simultanée de règles très strictes et de l’arbitraire le plus absolu. L’incertitude quant à la durée de la détention en fait partie. Les détenus ignorent souvent s’ils seront jugés et, si oui, quand; s’ils resteront en prison pendant des semaines ou des années. À l’inverse, la vie quotidienne est réglée jusque dans les moindres détails; les détenus sont infantilisés et perdent toute autonomie. Les abus de pouvoir et les mauvais traitements infligés sporadiquement ou régulièrement par les gardiens ne font que renforcer ce processus. Parfois, les détenus créent des groupes basés sur la solidarité, d’autres fois leurs relations sont empreintes de violence, de brutalité et d’abus. Peu à peu, ils s’habituent cependant à leur condition. Ce qu’ils considéraient naguère comme une situation d’exception et comme l’anéantissement de leur vie devient leur monde.

De leur côté, les membres de la famille s’habituent à vivre sans le détenu. Même lorsque les visites sont possibles, on assiste à un détachement progres-sif. Les membres de la famille et les détenus évitent de parler de leurs soucis pour ne pas s’inquiéter mutuellement, ce qui rend les échanges intimes de plus en plus difficiles.

Torture et prisonniers politiques

En

détention

Thèmes-clés

I Adaptation et acceptation du monde carcéral. I Gestion du souvenir traumatique de la torture.

I Structure des relations entre les membres de la famille et le détenu. I Situation juridique du détenu et des membres de la famille. Perspectives d’empowerment

I Aide aux détenus:

– Tout mettre en oeuvre pour obtenir le statut de prisonnier politique. – Assurer une protection juridique.

– Oeuvrer pour l’amélioration des conditions de détention. – Fournir l’accès à l’information (journaux et livres, p. ex.). – Encourager la formation de groupes parmi les détenus.

– Élaborer des perspectives d’avenir pendant la détention (perfectionne-ment, écriture, recherche, etc.).

I Assistance psychosociale pour les membres de la famille (entretiens sur la peur et sur l’ambivalence des sentiments à l’égard du détenu et de soi-même, aide pour couvrir les besoins matériels, soutien pour surmonter les problèmes de communication entre le détenu et les membres de sa famille, etc.).

I Mobilisation de la solidarité aux niveaux national et international. Même si nombre de réfugiés rêvent pendant des années de leur libération, elle constitue en fin de compte une épreuve traumatisante. La vie en liberté s’avère conflictuelle, car l’altération des relations avec les membres de la famille devient patente. Beaucoup de choses ont changé et les anciens déte-nus se sentent souvent démunis et dépassés. Moins la libération correspond au rêve de liberté ayant permis de supporter des années de détention, plus cette expérience s’avère traumatisante.

Thèmes-clés

Gestion du traumatisme de la libération: I Adaptation à la vie en liberté.

I Sentiments inattendus de perte à l’égard de la prison et des co-détenus. I Relations conflictuelles entre l’ancien détenu et les membres de sa famille. I Insécurité du droit et risque d’être à nouveau arrêté.

I Lutte pour faire reconnaître, à titre rétroactif, le caractère illégitime de la détention, considérée comme une violation du droit.

Perspectives d’empowerment

I Assistance psychosociale pour les anciens détenus et les membres de leur famille (réorientation, reconnaissance des diverses pertes pour toutes les personnes concernées, rétablissement de la communication directe, etc.). I Assistance juridique et politique dans le but d’obtenir justice.

Libération/après

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Torture et prisonniers politiques

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