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lors de la création de logements durables

I Choix du site

Le choix du site, qui est capital pour l’inté-gration sociale des habitants, est influencé par des facteurs très divers: accès, sécurité, infrastructure, rapports de propriété et autres données juridiques, topographie, etc. Mais au-delà de tous ces paramètres, il importe de ne pas oublier que le choix du site sera déterminant pour le processus de reconstruction sociale. Le lieu adopté favo-rise-t-il l’intégration sociale ou risque-t-il, au contraire, d’entraîner une marginalisation? Favorise-t-il les contacts avec le reste de la population ou plutôt la formation d’un ghetto? Ce site définit durablement la relation qui s’instaurera entre les habitants des logements prévus et le reste de la population.

S’entendre sur un emplacement favorable passe souvent par un processus conflic-tuel, durant lequel il est important de demander et de discuter l’avis et les sou-haits de toutes les parties concernées. Si les autorités décident par exemple que l’orphelinat doit se construire dans la ban-lieue, il faut soumettre cette option à un examen critique en pensant à l’intégration des orphelins. Si la population estime que le meilleur endroit pour les réfugiés se situe hors de la localité – «où il y a de l’eau et le moins à craindre», un proces-sus de planification qui inclut les dimen-sions psychosociales doit être conduit pour discuter ces points de vue jusqu’à ce que l’on aboutisse à des solutions valables. I Décisions concernant l’architecture et les

matériaux

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très important d’engager des discussions sur les anciens lieux de vie des personnes à loger, sur les fonctions que comportaient ces logements passés pour les femmes, les hommes et les enfants, sur leur aménage-ment et leur utilisation, sur ce que leurs occupants trouvaient agréable et pratique, sur ce qu’ils n’aimaient guère et feraient autrement aujourd’hui. Ces discussions contribuent en même temps à faire le deuil des foyers perdus. Si certaines per-sonnes manifestent tristesse ou colère au cours de ces échanges, on admettra que ce sont là des réactions normales et non pas une raison d’interrompre la séance. Le type de logement et les matériaux fina-lement choisis dépendront non seufina-lement de ce que désirent les futurs habitants, mais aussi de diverses considérations techniques et économiques. Ces facteurs doivent être examinés avec les habitants: il est important de les faire participer activement au pro-cessus de décision (et non de les interroger sur leurs besoins pour ensuite tout décider à leur place). Il convient dès lors de leur expliquer les contraintes pratiques et de trouver des compromis entre les désirs des habitants et les mesures effectivement réalisables. De leur côté, les techniciens apprennent au cours de ces entretiens à connaître et à respecter les informations relatives à ce que les futurs habitants considèrent comme important pour leur existence, et cherchent des solutions aux problèmes techniques qui en résultent. Ce processus d’authentique participation peut sembler laborieux, mais il permet de mieux comprendre l’ouvrage en cours de réalisa-tion, en facilite l’appropriation émotion-nelle et diminue les risques de conflits futurs. Le plan initial devrait prévoir d’emblée la possibilité pour les occupants de procéder par la suite à des travaux d’agrandissement et de transformation.

I Rénovation de bâtiments publics Lors de la reconstruction de bâtiments publics (p. ex. écoles ou hôpitaux ), il y a lieu de consulter régulièrement non seule-ment les autorités compétentes, mais aussi DDC/Immita Cornaz (Photo Filtre)

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Intégration de groupes socialement marginalisés à l’aide de mesures architecturales

En Serbie, bien des années après la guerre, des réfugiés et des personnes déplacées – surtout des gens âgés et des mères élevant seules leurs enfants – vivaient toujours dans des centres collec-tifs. Elles n’avaient pas réussi à s’organi-ser et à trouver leur place dans la nou-velle réalité du pays. Pour encourager l’in-tégration de ces groupes marginalisés, la division Aide humanitaire de la DDC a soutenu leur départ des centres collectifs et construit des maisons dans lesquelles ont emménagé à la fois des membres du groupe cible et des autochtones. Les deux bâtiments ont été construits à une grande distance l’un de l’autre afin d’éviter une forte concentration de familles pauvres. Chaque immeuble comprenait 5 apparte-ments pour 2 personnes et un grand appartement pour des familles d’accueil. La DDC a ainsi posé un premier jalon pour la construction de logements sociaux en Serbie; ce projet tenait compte des relations solidaires nouées dans les centres collectifs tout en évitant d’enfermer mères seules et réfugiés âgés dans un ghetto. les usagers professionnels (médecins,

per-sonnel hospitalier, enseignants, etc.), dont la situation est similaire à celle des habi-tants de logements privés puisqu’ils devront ensuite travailler dans ces locaux. Leur participation contribue non seulement à assurer un aménagement plus fonctionnel, mais aide aussi les usagers à s’adapter plus facilement à leur nouvelle situation. I Prise en compte de changements futurs

dans les plans initiaux

Il arrive que les parties en présence dans le projet de construction entretiennent des relations conflictuelles et défendent des positions si rigides que rien ne peut être modifié durant la phase de conception (p. ex. quand les gens s’entêtent à vouloir un emplacement séparé ou refusent catégori-quement l’utilisation collective d’une infra-structure). Mais les plans doivent aussi tenir compte du fait qu’un rapprochement entre les groupes devra se faire tôt ou tard pour résoudre le conflit. Lotissements et bâtiments seront donc disposés de manière à faciliter des transformations sociales plutôt qu’à les bloquer. I Participation au chantier

Les maisons peuvent être construites par des entreprises de construction, par leurs futurs occupants ou par la communauté. Chacune de ces solutions présente des avantages et des inconvénients techniques et économiques (voir Barakat, 2003). Du point de vue psychosocial, il est souhaitable d’obtenir la plus grande participation possible des personnes à loger et des pro-fessionnels locaux de la construction, car c’est un excellent moyen de surmonter la passivité et de promouvoir une identifica-tion avec le nouveau domicile. Les structures sociales s’en trouveront renforcées, même si cela ne se fait pas automatiquement: quand on fait appel aux entreprises et fournisseurs de la région, il faut avoir une idée précise des mécanismes locaux de pouvoir et d’exclusion afin de pouvoir les contrôler et les contrer par des mesures appropriées.

I Hommes et femmes

Les femmes et les hommes ont des concep-tions et des préoccupaconcep-tions différentes quant à leur logement. Il faut donc que les femmes soient représentées et aient voix au chapitre dans toutes les phases du pro-gramme, aussi bien lors de l’étude des plans qu’au moment de la construction. En période de conflit ou de post-conflit, la construction est souvent l’un des rares sec-teurs d’activités rémunérés et elle devrait aussi être accessible aux femmes. Il faut parfois commencer par lever les obstacles qui se posent à la participation des femmes, par exemple la résistance des hommes ou la garde des enfants (à organiser au besoin par le projet).

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