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B) Résultats

6) PrEP et protection

Certains ne vont pas du tout modifier leur prise de risque et ne voit en la PrEP qu’une protection en plus du préservatif même s’ils s’autorisent certaines libertés non accessibles auparavant ;

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« Je n’ai plus de relation de couple je n’ai plus l’occasion de baiser sans capote.

Oui bien sûr si je pouvais ne plus en porter ça serait super mais après il y a toutes les infections, dont certaines dont on ne guérit pas vraiment et qui ne sont pas couvertes par le Truvada (…) je continue de mettre des préservatifs mais je suis moins … pointilleux… » (E2)

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« Je me protège 90% du temps, je ne prends pas plus de risque, j’utilise la capote

de la même manière pas plus pas moins. » (E7)

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« J’ai toujours des capotes avec moi (…) je pense que c’est plutôt un complément,

c’est un peu ceinture et bretelles. » (E1)

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« Ça n’a pas franchement changé mes habitudes (…) je n’en mets pas quand je

connais la personne… » (E3)

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« Encore maintenant je mets la capote 90% du temps (…) je n'ai pas pris la PrEP

pour pouvoir enfin baiser sans capote » (E9)

Néanmoins d’autres reconnaissent utiliser les préservatifs moins fréquemment qu’auparavant ;

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« Je pense moins les utiliser là. Avant c’était dans 100% des rapports, maintenant

c’est dans 70% des rapports. » (E4)

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« Sur 10 rapports j’en ai 6 non protégés alors qu’avant c’était 1 ou 2 » (E5)

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« A chaque fois que je prends la PrEP c’est pour baiser sans capote. Je ne vais pas

prendre la PrEP et mettre la capote » (E6)

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« La PrEP c‘est pour baiser sans capote oui, mais si quelqu‘un veut se protéger il

55 6.2) Évolution de la prophylaxie

Pour trois d’entre eux, la PrEP n’a modifié leur habitude que très temporairement. Et il est intéressant de voir que c’est surtout après avoir contracté une ou plusieurs IST qu’ils se sont remis à utiliser beaucoup plus fréquemment des préservatifs ;

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« J’ai eu ma phase où je ne voulais plus en remettre mais maintenant j’en remets. »

(E6)

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« Au début c’était un peu n’importe quoi puis beaucoup moins après ou je le faisais

seulement avec des mecs que je connaissais » (E8)

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« J’utilisais quand même de temps en temps la capote, au début non plus du tout

puis après je me remis à l’utiliser avec des mecs que je ne connaissais pas. » (E7)

On retrouve cette tendance à revenir vers une utilisation plus prononcée du préservatif

après une période de lune de miel sexuelle marquée un risque majoré d’infection sexuellement transmissible (18)

6.3) Connaissance du préservatif

De manière unanime, les participants ont répondu que le préservatif garantissait une plus grande protection que le PrEP ;

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« Non, si on veut bien se protéger il faut prendre le préservatif avec la PrEP » (E4)

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« Bah non le préservatif c’est ce qui reste le plus sûr » (E6)

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« Oui les préservatifs protègent quand même carrément mieux. » (E8)

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« Non non c’est clairement plus efficace » (E5)

56 6.4) Rapports avec les séropositifs

Il est intéressant de voir que la PrEP a permis, par le biais d’une meilleure sensibilisation, une diminution voire une disparition de la méfiance vis à vis des séropositifs ;

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« Oui ça me gêne moins…en fait plus du tout…. » (E2)

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« Oui oui ça a changé. Maintenant je n’ai plus peur de coucher avec un séropo,

avec ou sans capote. » (E3)

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« Le regard sur les séropositifs…. je sais que si j’ai un rapport avec eux je risque

beaucoup moins que par le passé. » (E4)

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« Non non pas vraiment, je sépare la PrEP des séropositifs. Ce que je sais des séropositifs c’est que quand ils sont traités et qu’ils sont indétectables ils sont non contaminants (…) oui bien sûr que j’avais peur des séropositifs, avant la PrEP surtout. Depuis la PrEP ça a complètement changé parce que je ne peux pas l’attraper. » (E6)

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« Je me dis maintenant « si jamais j'ai un copain séropo, pourquoi pas le faire sans

capote », c’est là où la PrEP apporte une plus-value »

Seuls deux restent réticents à l’idée d’avoir des rapports sexuels avec des séropositifs ;

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« Si je parle avec un mec qui est séropositif, l’attirance physique que je peux avoir

pour lui, ça va la tuer de savoir qu'il est séropo. Pour l’instant mon regard, non, ça ne change rien. » (E1)

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« Je sais qu’il n’y a pas de risque quand on a des rapports avec un patient sérologiquement indétectable mais psychologiquement c’était très dur de franchir le pas avec les séropositifs, j’ai encore du mal à passer le pas » (E5)

Il est intéressant de voir comment la PrEP, non seulement grâce à la protection qu’elle fournit mais aussi grâce à l’éducation faite pendant les différentes consultations trimestrielles, commence à changer la vision du SIDA et des séropositifs. Elle contribue à l’évolution des mentalités, au sein de la communauté homosexuelle, mais aussi peut être un jour sur un plan social plus général.

57 6.5) Protection offerte par la PrEP

Tous les interrogés expliquent que la PrEP n’offre pas une protection parfaite contre le VIH et ils répondent tous qu’elle ne protège contre aucune autre IST ;

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« … risque bien moindre de contracter le HIV-1 ou le HIV-2 (…) il y a le SIDA

d’un côté mais il y a aussi les autres maladies sexuellement transmissibles. » (E4)

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« Ecace qu’à 86 ou 92% contre le SIDA » (E3)

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« Le problème bah c’est qu’il y a les autres IST » (E5)

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« La PrEP ne protège pas à 100% non plus. Elle protège du VIH mais du reste. »

(E7)

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« La PrEP protège du SIDA, elle ne protège pas du reste. Le risque zéro n’existe

jamais et donc même avec la PrEP on peut attraper le SIDA. » (E1)

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« La PrEP ne protège que du SIDA » (E9)

Il est intéressant de noter que parmi les participants utilisant le préservatif de manière beaucoup plus sporadique depuis la prise de Truvada®, présente une véritable ambivalence quant à la notion de prise de risque. Ils expliquent qu’ils savent qu’ils n’attraperont pas le VIH grâce au traitement tout en étant parfaitement conscient de son absence d’efficacité totale.

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