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B) Résultats

4) Infection sexuellement transmissibles

4.1) Antécédents d’IST

Tous les participants ont déjà contracté des IST, même avant la PrEP et ce sont toujours les trois principales qui ressortent, l’infection par le Gonocoque, le Chlamydia et la Syphilis ;

- « Oui bah j’en ai eu beaucoup » (E3)

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« J’ai surtout eu des Chlamydia et des choses comme ça » (E4)

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« J’ai eu une Syphilis (…) j’ai eu une chaude pisse » (E6)

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« Syphilis, Gono, HPV » (E9)

Certains d’entre eux semblent en avoir contracté plus depuis le début de leur traitement ;

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« Depuis que je prends la PrEP j’ai eu aussi une Gono et la Syphilis, j’en ai eu plus

qu’avant oui je pense c’est indéniable » (E5)

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« J’en ai peut-être chopé plus sous PrEP, la Syphilis, une Gono et une Chlamydia »

(E8)

Il est intéressant de voir que parmi les participants ayant contracté plus d’IST depuis le début de la PrEP, la plupart ne relatent pas une augmentation drastique de leur conduite à risque. L’un d’entre eux évoque très justement la répétition rapprochée de test de dépistage augmentant par la même occasion les chances de dépister une IST encore à un stade asymptomatique,

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conduisant à un traitement précoce. Ainsi cela peut limiter le risque de contamination à d’autres partenaires.

4.2) Connaissance IST / changement depuis la PrEP

Leur connaissance des différents IST semblaient déjà bien pré établie avant le début de la PrEP. Néanmoins, spontanément ils ne citent pas les hépatites comme IST ;

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« La Gono, Chlamydia et Syph je crois » (E1)

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« Gonorrhée Chlamydia et Syphilis » (E2)

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« Blénorragie, Gonococcie, Chlamydia… » (E4)

Depuis le suivi trimestriel imposé par la PrEP, leurs connaissances des symptômes ou des conséquences de ces maladies semblent s’être améliorées. L’un d’eux évoque même l’implication dans la prise du traitement comme moteur de cette sensibilisation ;

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« Je connais mieux les modes de transmission » (E3)

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« C’est peut-être sur la Syphilis que grâce à la PrEP j’ai pu apprendre plus de truc » (E5)

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« Oui depuis la PrEP j’ai l’impression de mieux les connaître » (E7)

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« Oui oui, bah déjà ça m’a intéressé déjà parce qu’il y a ce suivi, on sait qu‘on se

fait traiter tous les 3 mois » (E8)

Deux participants ont affirmé ne pas en savoir plus qu’avant puisqu'ils étaient déjà très informés et très sensibilisés.

Il est intéressant de noter que, bien que les participants aient souvent énuméré les IST de façon presque exhaustive, ils ne les citaient que par leur « surnom » et non leur nom scientifique. Ils avaient quasiment tous déjà contracté une majorité de ces IST dans leur vie, ce n’est donc probablement pas un défaut d’information à leur propos mais plutôt une mise au second plan. En effet, il y a presque une banalisation de ces pathologies probablement due à deux facteurs :

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-

Une mise au premier plan des dangers VIH au détriment des autres IST sur le plan médiatique et social.

-

Le caractère curable et très transitoire (nous reviendrons dessus plus loin).

4.3) moyen de transmission des IST

Lorsqu’on leur demandait comment caractériser le risque maximum de transmission d’IST, la plupart d’entre eux répondaient tout contact avec le sperme ;

- « L’idée du sperme » (E2)

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« Surtout le sperme parce que le sang, je ne me pique pas donc bon… » (E4)

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« J’avais déjà plusieurs fois pris des risques, ne serait-ce que prendre le sperme en

bouche » (E8)

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« Il y a toujours du liquide séminal ou un risque potentiel au niveau de la bouche. »

(E1)

La transmission par le sang n’a jamais été spontanément proposée et ce n’est que lorsqu’on leur demandait si la transmission se faisait aussi par voie sanguine et par contact des muqueuses qu’ils confirmaient bien connaitre aussi ce mode de contamination.

Leur rapport au sperme a aussi beaucoup changé depuis le début de la PrEP, plusieurs d’entre eux expliquent ne plus ressentir d’angoisse lors des contacts avec le liquide séminal ;

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« …d’en avoir sur la bouche ou dans les yeux me gêne moins qu’avant (…) avant

ça m’angoissait beaucoup alors que maintenant ça ne m’angoisse plus du tout (…) C’est une chose essentielle dont le VIH nous privait, enfin... » (E2)

-

« …moins peur d’avoir le sperme en bouche » (E4)

Il est intéressant de voir que l’angoisse des participants s’oriente spontanément vers le sperme, qui est une forme de matérialisation du plaisir et en même temps on note que cette

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matérialisation leur permet de rendre presque concret une source de peur, de visualiser ce danger.

4.4) Protection contre les hépatites

Lorsqu’on aborde le sujet des hépatites, la quasi-totalité des répondants étaient vaccinés contre l’hépatite A et l’hépatite B, ces derniers ne représentent donc plus aucun danger pour eux. Cela peut donc expliquer qu’ils n’aient jamais mentionné ces maladies parmi les IST potentielles ;

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« Je suis vacciné pour 2 » (E3)

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« J’ai le maximum de vaccin pour ça » (E4)

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« Les hépatites je suis vacciné contre la A et B » (E8)

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« Je suis vacciné contre l’Hépatite A et B. » (E1)

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« Je suis vacciné contre la A et la B » (E9)

Lorsqu’on les relance à ce sujet, pour la plupart, hépatite C reste l’IST dont ils se méfient le plus mais qui leur semble la moins contagieuse car la transmission ne se fait que par le sang. On sent à travers cette notion que leur perception et leur connaissance de cette maladie reste quand même assez floue ;

-

« L’Hépatite C bah…à priori c’est difficile à choper s’il n’y a pas de sang… » (E3)

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« L’Hépatite C on m’a dit que c’était surtout sur le sang » (E8)

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« La C on ne peut rien faire contre… » (E2)

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« La C elle se transmet par le sang je crois mais pas par le liquide séminal » (E9)

4.5) Dépistages

Une grande partie des participants reconnaissent, qu’avant la PrEP, ils ne faisaient que très occasionnellement des dépistages ;

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« Avant je devais me faire dépister tous les ans, tous les deux ans… » (E2)

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« Je n’étais pas très sérieux, je devais le faire tous les trois ou quatre ans » (E5)

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De plus, beaucoup d’entre eux appréhendaient beaucoup ces tests et leurs résultats alors que depuis qu’ils sont sous PrEP, cette peur semble avoir disparue ;

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« Je flippais avant chaque résultat, maintenant j’y vais pour confirmer que tout va

bien » (E2)

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« Quand j’allais chercher mes tests c’était à chaque fois hyper stressant alors que

là, je sais que je ne peux pas avoir le VIH » (E4)

-

« J’avoue qu’aujourd’hui, aller faire mes tests en centre c’est beaucoup moins

angoissant qu’avant » (E8)

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