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I. Histoire de l’hygiène

L'hygiène : ensemble des mesures préventives de préservation de la santé, est devenue une composante essentielle de notre vie.

Aujourd'hui, se laver les mains, faire vacciner ses enfants, ou boire de l'eau saine nous semble évident. Mais cela n'a pas toujours été de soi : la notion d'hygiène étroitement liée aux croyances populaires, aux coutumes, mais aussi à l'état des connaissances scientifiques et médicales a évolué.

Ainsi, l'hygiène peut se raconter en 2 grandes périodes fondamentales séparées par la révolution biologique qu'a été la découverte des microorganismes et celle de leur rôle dans les maladies [3].

C’est à partir du moment où l’origine et la transmission des infections ont été découvertes que les principes d’hygiène avec les techniques d’asepsie et de stérilisation ont pu être appliqués. Cette découverte propulse l'hygiène au rang d'une discipline scientifique s'appuyant sur des observations irréfutables.

1. L'antiquité :

Bains et volupté Bains à température variable, massages, crèmes parfumées et rince-doigts : l'hygiène des grecs et des romains a un sens purificateur mais évoque aussi la volupté.

Attentifs aux soins corporels, les romains passent beaucoup de temps à se baigner dans les thermes collectifs. Cela, sous les bons auspices de la Déesse Hygie, protectrice de la santé, et à qui nous devons le mot actuel "hygiène".

Ces coutumes s'étendent jusqu'en Orient avec les bains turcs ou les hammams qui aujourd'hui encore mêlent rite de purification religieux, plaisir et hygiène.

2. Moyen âge :

Le mode du bain dans les villes à cette époque, on se baigne beaucoup en ville où l'hygiène corporelle est très présente.

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Les bains publics ou étuves permettent aux hommes de se retrouver et de se détendre dans un réel lieu de plaisir. On en dénombrait 25 pour 250 000 habitants à Paris en 1292.

De même, partout en Europe, on voit fleurir la mode du bain, et des latrines, vestiges de la présence romaine.

Mais petit à petit, les bains publics deviennent des lieux mal fréquentés...

Dans la rue, l'hygiène est moins flagrante: c'est l'époque du "tout-à-la rue" ! Excréments et eaux usées s'y mêlent et nagent dans les rigoles se trouvant au centre des rues...

3. Renaissance :

Le corps "protégé" sous la crasse L'hygiène marque une pause en particulier à cause d'une perception différente du corps. Le linge de corps ou chemise apparaît pour remplacer l’eau, car les médecins considèrent le bain comme un acte suicidaire.

En effet, on croit alors que l'eau pénètre dans le corps par les pores de la peau et transmet la maladie, ainsi « la vapeur pestiférée peut entrer promptement dedans le corps et faire mourir subitement » .

La crasse devient un facteur de conservation, elle protège. La toilette sèche est conseillée. On utilise uniquement un linge propre pour frotter les parties visibles du corps ! L'hygiène vestimentaire se développe : plus on est riche, plus on change de vêtements. Un habit blanc qui est devenu noir est bien perçu : il a capté la saleté...

Par conséquent, l'usage des étuves est considéré comme propagateur d'épidémies et comme source de désordres moraux en raison de la promiscuité des corps. Cette évolution semble s'appliquer à l'occident en général.

De nouvelles mesures apparaissent cependant devant les épidémies de peste : isolement des pestiférés, nettoyage de la ville par arrosage des rues, transport des matières fécales et des eaux de ménage dans des voitures.

La renaissance est aussi le siècle où apparaissent la fourchette, le mouchoir, et deux égouts à ciel ouvert traversent Paris.

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4. 17

ème

et 18

ème

siècle :

Le parfum cache la saleté Au 17ème siècle ; le bain est superflu et dommageable. S’il est fait, c’est avec une longue chemise pour respecter la pudeur. Le parfum apparu au Moyen Âge, est très utilisé pour couvrir les odeurs corporelles.

Visages, mains, bouches sont nettoyés à l'eau parfumée. Les « poudres » couvrent mains et visages, la perruque cache les poux.

Le 18ème siècle voit apparaître les latrines collectives dans les maisons, et l'interdiction de jeter ses excréments par la fenêtre, chose qui était devenue pratique courante ! De même, on incite les habitants des villes à jeter leurs ordures dans des charrettes affectées à cet effet. En ce qui concerne les conditions de vie dans les hôpitaux, Jacques Tenon (1724-1816) fait une description détaillée des hôpitaux de l’époque : « Si on excepte les hommes variolés qui ont une salle particulière, où on les rassemble jusqu’à quatre à six dans le même lit, les autres contagieux sont confondus dans les mêmes salles, les mêmes lits avec des personnes dont les maladies ne sont pas contagieuses.

Ces maux contagieux se propagent à l’intérieur de l’Hôtel-Dieu par les malades, les serviteurs, les hardes, hors cette maison par les malades qui sortent communément avec la gale, par les hardes des morts qui sont vendues chaque année sans être nettoyées. » [2]

L’insalubrité est totale : les malades sont plusieurs dans le même lit dans de grandes salles communes où se côtoient les fiévreux, les opérés, les scarlatineux…

La dissémination des maladies infectieuses est le résultat de la méconnaissance des germes et de leurs mécanismes de transmission.

Les conditions pour opérer sont insalubres : les interventions peuvent se dérouler au lit du malade dans la salle commune ou bien dans les amphithéâtres, où les étudiants en médecine sont admis, ou encore au domicile du malade. Le chirurgien opère sans tenue vestimentaire particulière, sans se laver les mains. La peau du malade est préparée à l’aide d’eau tiède simple ou additionnée de thym ou de sel main.

La fièvre puerpérale atteint massivement les femmes en couches.

En 1773, un chirurgien anglais, Charles White rapporte le cas de deux obstétriciens dont l’un perd chaque année de nombreuses patientes décédées des suites de fièvre puerpérales, alors que le second n’en observe jamais. Mais ce chirurgien n’en tire aucune conclusion.

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