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Première annexe!: transcription brute

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 48-52)

Description des annexes

3.1 Première annexe!: transcription brute

Dans la première annexe du deuxième volume de cette thèse, nous donnons la transcription orthographique (la première transcription que nous avions faite du corpus), ainsi qu’une traduction pour chaque tour de parole. “D’une manière générale, on n’utilise pas de transcriptions phonétiques, trop difficiles à lire, mais des transcriptions orthographiques, plus ou moins standard ou adaptées.” (Traverso, 1999:24) Sont notées en début de chaque tour de parole les initiales Z ou M qui permettent d’identifier les deux locutrices Zoe et Michelle. Les segments qui se chevauchent sont soulignés et les pauses, ainsi que les reprises de souffle audibles et bruits divers, sont données en secondes entre accolades. Les passages incompréhensibles sont notés XXX et les interventions brèves de l’interlocutrice au sein d’un tour de parole sont notées entre §§. Nous avons essayé de conserver l’alternance des tours de parole, même si cela n’est pas toujours facile dans une

première tanscription (surtout dans le cas des chevauchements). Enfin, l’intégralité de cette transcription a été revue par notre locutrice Michelle qui a visionné l’enregistrement vidéo après coup et les passages incompréhensibles qui subsistent sont soit des passages pour lesquels ni Michelle ni nous-même ne pouvions proposer de transcription, soit des passages sur lesquels nous étions en désaccord quant à cette transcription.

Un petit mot de la traduction. Le but de cette traduction est d’assister le lecteur qui ne serait pas familier avec la langue anglaise, mais il ne s’agit en aucun cas d’une traduction littéraire. Nous avons pris le parti de faire une traduction quasiment mot-à-mot, aussi, sonne-t-elle tout à fait étrange à un Français. Nous avons rencontré un certain nombre de difficultés en voulant traduire le corpus. En effet, notre corpus est un corpus d’oral

“quasi-spontané”, et en tout cas parfaitement improvisé, ce qui implique donc un travail de formulation apparent, grâce à des reprises, des faux-départs, des auto-corrections, etc.

Rien là de très étonnant, ces phénomènes relèvent de la langue orale et sont donc également présents en français, mais prenons un exemple!: dans le TU!807, Zoe dit!:

“and there’s this {0,193} dead massive dead wasp there”

qui, si on le traduit littéralement donne quelque chose comme “et il y a cette morte énorme guêpe morte là-dedans” (il nous faut traduire “there” par “là-dedans” plutôt que par

“là-bas”, car dans ce contexte, il s’agit d’un déictique actualisé par le fait que la locutrice a auparavant, par le discours et par le geste, fait comprendre que la personne dont elle parle tenait une boîte d’alumettes dans sa main). Mais cela ne pose pas vraiment de problème, il suffit de traduire en adaptant la traduction au contexte. Ce qui pose problème en revanche, c’est la répétition de “dead”!: la locutrice a oublié un terme (“massive”) et fait une reprise de son dire qu’elle corrige. Cela est très fréquent, mais si elle répète précisément le terme “dead”, c’est parce que “massive” est censé être inséré avant “dead”, puisque la syntaxe de l’anglais exige que les adjectifs soient placés avant le substantif qu’ils qualifient et dans un certain ordre. La traduction de cet exemple est particulièrement peu naturelle en français, puisque l’ordre des mots serait différent (ici, on est obligé de dire

“une énorme guêpe morte”, mais si un locuteur français prononçait cet exemple, la répétition serait différente).

De même la distribution des répétitions en anglais est très différente des répétitions en français oral!: si en français, les mots-outils sont souvent répétés, ce n’est pratiquement pas le cas en anglais oral. En cas d’hésitation, les locuteurs anglais préfèrent la marque du travail de formulation “hem”(voir M. Candea, 2000, pour le terme de marque du travail de formulation), ou tout simplement une pause silencieuse. La tolérance au silence est beaucoup plus élevée chez les locuteurs anglais que chez les Français. Du coup, la traduction donne un français oral qui n’en présente pas les caractéritiques.

Une autre difficulté relève des habitudes des locuteurs!: un mot est parfois inséré un peu partout dans le discours des locuteurs comme c’est le cas dans notre corpus de “like”, une particule que nous avons la plupart du temps traduite par “genre”, et qui est empruntée à l’américain. La traduction systématique de cette particule intrusive par

“genre” semble cependant assez peu naturelle en français, langue dans laquelle les locuteurs emploient beaucoup plus la pause non-silencieuse “euh” dans le même but, même si “genre” est de plus en plus employé par les locuteurs et notamment les plus jeunes.

Nous avons en revanche essayé de rendre cette traduction plus naturelle en transposant le style des locutrices. Par exemple, nous avons traduit “how long did she live there for”

(TU48), par “elle a vécu combien de temps là-bas” plutôt que par “combien de temps a-t-elle vécu là-bas” pour des raisons de style. En effet, si le français a la possibilité de choisir entre ces deux énoncés, l’anglais n’a guère d’autre possibilité que celle choisie par Zoe. C’est également ce que remarque G. Jouët-Pastré sur un corpus d’anglais spontané!:

“Contrairement au français, on peut difficilement jouer sur l’ordre des mots dans la question en inversant le sujet et le verbe et en adoptant une intonation montante. On préfèrera l’emploi de l’auxiliaire.” (1998:1) Il nous a semblé que étant donné l’âge des locutrices, le style de conversation entre amies à bâtons rompus et le style général propre à chacune de nos locutrices, la première solution était préférable à la deuxième, car c’est la structure syntaxique que l’on rencontre le plus souvent dans un corpus équivalent en français (c’est d’ailleurs cette solution qu’adoptent nos deux locutrices lorsqu’elles parlent français, langue qu’elles maîtrisent toutes deux parfaitement). Il en va de même de l’exemple suivant!: “did the French pupils stay there”, que nous avons traduit par “est-ce que les élèves français dormaient sur place”, mais que nous aurions pu tout aussi bien traduire par “les élèves français dormaient sur place”, ou par “les élèves français dormaient-ils sur place”. Cependant, ceci ne peut être qu’un parti-pris de notre part, et comme nous le disions plus haut, cette traduction est une aide au lecteur et ne se veut pas un modèle de traductologie.

Pour finir sur cette transcription, un mot des conventions orthographiques que nous avons adoptées. Nous avons volontairement choisi de ne pas mettre de ponctuation dans notre transcription, car la ponctuation relève plutôt du texte écrit, et suppose que le texte soit composé de phrases, comportant elles-mêmes des propositions. Or, tous les chercheurs qui travaillent sur l’oral le diront (Morel & Danon-Boileau, 1998!; Morel, 2003!; Blanche-Benveniste & Jeanjean, 1986!; Kerbrat-Orrechioni, 2001!; Rittaud-Hutinet, 1995), il est bien difficile de parler de phrases à l’oral, étant donné que le travail de formulation est apparent (reprises, faux-départs, marques du travail de formulation, etc…), mais aussi dans une conversation à deux personnes, interruptions, collaboration au travail d’énonciation, etc. Si la ponctuation est parfois possible, elle ne l’est pas toujours, sans compter que l’on

mettrait parfois une marque de ponctuation à des endroits où la locutrice ne segmente pas, comme dans l’énoncé suivant “and it’s really young it’s really nice”, prononcé par Zoe.

Là où la syntaxe exige que l’on mette au moins une virgule entre les deux propositions, nous avons l’impression que cela fausse l’énoncé, qui est perçu comme un tout. Zoe ne fait aucune pause entre les deux propositions et l’idée exprimée est une surenchère des qualités des vêtements de chez Marks and Spencer. Mettre une virgule fausse totalement la perception de l’énoncé. De plus, nous donnons également la transcription de l’intonation dans cette thèse, et cette transcription est beaucoup plus parlante à l’oral que toute ponctuation. Et si l’on considère un enchaînement d’énoncés tels que celui-ci!: “so it was a hem boarding school with like did the French pupils stay there”, il est certes un peu compliqué de mettre une ponctuation ici dans la mesure où le début de l’énoncé est inachevé et enchaîne directement sur la question. L’absence de ponctuation a aussi pour but d’éviter les données basées sur la syntaxe uniquement, ce qui nous semblerait une erreur grossière dans une étude portant sur l’intonation et la gestualité. Nous verrons qu’à l’oral, les stratégies conversationnelles influencent beaucoup les locutrices et que d’autres stratégies sont mises en jeu pour le découpage du discours.

Enfin, nous avons également pris le parti de ne mettre aucune majuscule (ceci va de pair avec l’absence de ponctuation), excepté aux noms propres (tels que “Josselin”!: le nom de l’école où Zoe était assitante, “Hebburn” et “Jarrow”!: deux communes rattachées à la ville de Newcastle, etc.) et ceci uniquement parce qu’il est parfois difficile de distinguer des noms propres dans une conversation (par souci d’harmonisation, tous les noms propres sont transcrits avec une majuscule dans notre corpus). Par contre, pour des mots comme “English”, “French”, “Saturday”, “February”, etc., ainsi que pour le pronom personnel “I”, nous avons respecté notre consigne d’absence de majuscule, même si ces termes prennent une majuscule dans la graphie anglaise.

Nous avons en revanche conservé les réductions phonétiques attestées dans la graphie de l’anglais courant telles que “it’s” pour “it is”, “cos” pour “because”, “gonna” pour

“going to” (que l’on rencontre d’ailleurs plus fréquemment en américain, mais qui correspond dans les cas où nous avons adopté cette transcription à la prononciation de la locutrice). Ces formes ne sont en général pas employées à l’écrit (sauf lorsque le texte est censé reproduire l’oral), mais sont tout à fait adéquates pour transcrire de l’oral. Elles ne donnent pas l’impression d’un parler relâché comme cela peut être le cas de certaines transcriptions. Par contre, lorsque la graphie n’est pas attestée, nous n’avons pas noté les réductions comme dans “Felicity”, par exemple, qui est prononcé [flestI]. Ceci aurait pour effet de rendre le texte quasiment illisible étant donné le grand nombre de réductions et empêcherait un autre chercheur de retrouver un terme de manière automatique sur le

fichier informatique, sans compter que cette fois-ci, l’effet donné serait celui d’un parler relâché.

En ce qui concerne les pauses non-silencieuses, nous y reviendrons dans le chapitre les concernant (chapitre 8), nous avons choisi deux transcriptions “hem” et “uh”, qui sont également des graphies attestées de ce type de pause, et qui nous semblent adéquates.

Inutile selon nous d’entrer plus dans le détail comme de distinguer par exemple entre

“hem” et “em”, entre “uh” et “er”, ce qui compte n’étant pas tant la prononciation effective des fillers mais plutôt quel type de pause non-silencieuse a été utilisé.

3.2 Deuxième annexe!: Résultats chiffrés obtenus avec Praat e t

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