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L'OMS a mis en place un programme de prévention et de lutte contre l'obésité et ses conséquences pour une période de 10 ans, entre 2005 et 2015, ce programme concerne aussi

bien les pays riches que les plus défavorisés (Borys, 2007). En Algérie, aucune politique ou programme nutritionnel visant à lutter contre l’obésité n’a été mis en œuvre jusqu’à ce jour.

Les traitements classiques associant régime alimentaire, activité physique et soutien psychologique s’avèrent efficaces dans les obésités modérées. Cependant, un obèse peut théoriquement perdre de poids mais en suivant un des modes d'attaque que nous allons exposer ci-dessous, à savoir :

9.1. Equilibrer l'alimentation

Equilibrer son alimentation est donc efficace pour perdre du poids, et corriger les anomalies métaboliques éventuelles. Equilibrer son alimentation va donc consister à apporter un volume d’aliments qui apportent suffisamment de calories, sans excès, avec une composition satisfaisante. Cette quantité d’aliments permet idéalement de ne pas avoir faim entre les repas.

Un excès de calories mangées de façon chronique conduit à un stockage sous forme de masse grasse. En effet, cet excès de calories ne peut être détruit et ne se dissipera pas seul. En pratique, il n’est pas question de compter les calories mais de faire accepter au patient que certains aliments apportent plus de calories que d’autres, et que ces derniers ne sont pas toujours faciles à repérer. Equilibrer une alimentation n’est pas une mise au régime mais consiste à adopter un comportement volontaire dont la finalité est de protéger sa santé, un peu comme on épargne pour le futur (Ritz & Dargent, 2009).

En basant sur les recommandations du Plan National Nutrition Santé de France, Ritz & Dargent (2009) résument les règles générales de l’alimentation équilibrée comme suit : 1. 3 repas et 1 à 2 collations par jour.

2. 5 parts de fruits et légumes par jour. Pour y parvenir le plus facilement, il faut un fruit par repas. Alors il est assez facile d’introduire une part de légumes et de crudités, lors du déjeuner et/ou du dîner. Un fruit lors d’une collation permet d’augmenter le nombre de parts.

3. Des féculents à chaque repas. Du pain au petit-déjeuner et avec les légumes, soit du riz soit des pâtes soit de la semoule soit de la pomme de terre lors d’un repas principal.

4. L’apport de protéines par la viande rouge est une source de fer. La viande ou le poisson ou les œufs ne sont nécessaires qu’une fois par jour. Les légumineuses (haricots blancs, pois, lentilles, etc.) sont une autre source de protéines.

5. L’eau est la seule boisson indispensable.

6. Les laitages apportent le calcium. Le fromage et le beurre apportent aussi une quantité significative de lipides. Les yaourts et fromages blancs apportent très peu de lipides, et des protéines. Les eaux de boisson peuvent être une source de calcium.

La réduction de l’activité physique et la sédentarité sont des causes reconnues de gain de poids. Il faut donc analyser le comportement du patient dans ces deux dimensions. De plus, il faut bien distinguer l’activité physique (les mouvements de la vie quotidienne) et la pratique d’un sport.

Le volume ou la durée d’activité quotidienne à recommander se situe entre 30 et 45 minutes. La plupart des recommandations officielles sont de 30 minutes par jour, la plupart des jours de la semaine, et ciblent l’amélioration de la santé et des facteurs de risques cardiovasculaires. Pour la prévention de la prise de poids avec l’âge, environ 15 à 20 minutes de marche, soit 2 000 pas (mesurés au podomètre) seraient suffisants. Le compromis de 30 à 45 minutes est donc l’objectif.

9.3. Modifier l’équilibre physiologique global

Plusieurs études semblent montrer des concordances entre les mécanismes cérébraux qui régulent le sommeil et ceux de l’appétit : cela donne à penser que l’on pourrait agir sur la régulation de l’appétit en agissant sur la régulation du sommeil.

9.4. Les médicaments

Peu de molécules reconnues pour induire une perte de poids sont disponibles, ces molécules appartiennent principalement à deux familles : les modulateurs des neuromédiateurs centraux (développés comme des antidépresseurs), et les inhibiteurs des lipases digestives. La troisième classe est celle des antagonistes du système endocannabinoïde. Certains autres traitements pharmacologiques ont pour effet secondaire de réduire l’appétit et sont parfois prescrits, il s’agit de traitement pour aider au sevrage tabagique.

Cette stratégie est fondée la modification par des médicaments d’une des phases du métabolisme des lipides et des glucides dans l’organisme, la régulation du taux de glucose dans le sang, soit en facilitant sa destruction dans les cellules qui l’utilisent (médicaments glucophages), soit en freinant son absorption par ces mêmes cellules (médicaments inhibant le mécanisme d’absorption), la régulation de la synthèse des triglycérides dans les tissus adipeux (médicaments hypolipémiants et hypocholestérolémiants), l’inhibition de l’absorption des glucides par les cellules utilisatrices (médicaments « coupe-faim »).

Cette stratégie est fondée sur une modification du taux dans le sang des hormones régulant la sensation de faim ou de satiété, les essais concernant cette voie étant encore en cours. L’hormone PYY3-36, dont le taux augmente provisoirement après les repas, et semble donner un signal de satiété lié à l’acte de digestion, en agissant sur les centres nerveux de l’hypothalamus, l’ingestion artificielle de cette hormone prolonge la durée de taux de satiété. La leptine, dont le taux est élevé sur les personnes obèses, et semble donner au cerveau un

signal de satiété lié à la régulation de la masse graisseuse, conduit le cerveau à un sentiment de satiété fondé sur la base d’une appréciation supérieure à la réalité de la masse graisseuse.

9.5. La chirurgie

La question la plus délicate est quand faire accéder un patient à la stratégie chirurgicale, et surtout quand le pousser vers l’éventualité de cette stratégie. Les fantastiques résultats pondéraux (que le patient n’a souvent pas connus aussi durables avant cette stratégie), l’amélioration indéniable de la qualité de vie (les patients disent souvent renaître) chez certains patients ne doivent pas nous faire croire que c’est la solution à toute les obésités. La première règle est de bien connaître l’équipe qui entoure le chirurgien, parce que cette prise en charge ne s’arrête pas quand le patient est opéré, elle ne fait que commencer. Il faut pouvoir adresser facilement un patient à ses collègues devant une complication aiguë, une carence, le début d’une grossesse. Ce n’est pas non plus la solution miracle ; par exemple, l’anneau gastrique qui ne s’adresse qu’aux très grandes obésités (IMC> 40) (Barthel et al., 2001).

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