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7. programme de perte de poids

7.2. Perte de poids et paramètres biochimiques

Le tableau 40 représente l’influence de la perte de poids sur les paramètres biochimiques des hypertendus. Nous constatons une diminution de la valeur moyenne de la majorité des paramètres en allant des valeurs concernant le poids initial des patients par rapport au nouveau poids acquis après la participation au programme de père de poids.

Tableau 40. Influence de la perte de poids sur les paramètres biochimiques des hypertendus

Perte de poids*

1 à 2 %, N=18 3 à 5%, N=8 > 5%, N=4

HbA1C (mmol mol-1) 29,45±8,26 28,05±8,23 0,062 32,65±8,27 30,05±8,25 0,075 33,84±8,28 31,04±8,26 0,055 Glycémie (g L-1) 1,11±0,18 1,09±0,16 0,063 1,08±0,14 1,07±0,27 0,083 1,06±0,27 1,01±0,23 0,075 Cholesterole total (g L-1) 1,27±0,43 1,20±0,39 0,013 1,25±0,46 1,22±0,48 0,043 1,29±0,40 1,20±0,46 0,065 HDL-c (g L -1 ) 0,32±0,19 0,36±0,15 0,053 0,30±0,13 0,36±0,15 0,046 0,36±0,10 0,37±0,17 0,068 LDL-c (g L -1 ) 1,37±0,23 1,30±0,26 0,058 1,36±0,27 1,31±0,28 0,025 1,33±0,27 1,30±0,24 0,075 TG (g L-1) 1,29±0,34 1,24±0,35 0,835 1,24±0,37 1,22±0,34 0,024 1,26±0,31 1,25±0,22 0,456 TC/HDL-c (g L-1) 3,34±1,35 3,23±1,23 0,016 3,24±1,85 3,12±1,11 0,046 3,22±1,13 3,28±1,09 0,044 *(%/poids initial)

II. Discussion

Notre étude s’est déroulée dans un établissement de santé de proximité. Cela nous a permis d’avoir un grand échantillon. La taille de notre échantillon (555 patients) nous permet de croire que les résultats de notre étude étaient représentatifs.

1. Anthropométrie de l’échantillon d’étude

L’anthropométrie nutritionnelle est par définition un outil pour évaluer l’état nutritionnel d’un individu (Lusakulira, 1990). Selon Rolland-Cachera (2004), le terme anthropométrie a été utilisé pour la première fois par Elsholtz (1623-1688). La signification qu’il donna à ce terme était « mesure de l’Homme ».

Selon Waterlow et al. (1977), l’anthropométrie est la seule et unique méthode à la fois universellement applicable. Bon marché et non invasive, permettant d’apprécier la corpulence, les proportions et la composition du corps humain (Mekhancha, 2008).

Dans notre étude, les valeurs de poids, de la taille et de l’IMC des hypertendus enquêtés se distribuent suivant une loi normale gaussienne, la normalité de ces mesures anthropométriques a été confirmée par le procédé dit droite de Henry. Notre population présente donc une représentativité statistique.

En comparant les valeurs des mesures anthropométriques de notre échantillon avec la population de référence du National Center for Health Statistics (NCHS/OMS) (OMS, 1983), nous avons remarqué que nos résultats sont inférieurs aux valeurs de références pour la majorité des tranches d’âges et pour les deux sexes. Cependant, il existe une certaine similitude entre nos résultats et celles des références de l’OMS pour les trois mesures anthropométriques chez quelques âges.

Le poids et la taille d’un sujet reflète surement son historique nutritionnel, un adulte qui avait une alimentation saine et équilibré dès les premiers mois de sa vie, présente des mesures anthropométriques proches des normes dans la majorité des cas, cela est prouvé dans de nombreuses études qui ont montré qu’un déficit protéino-énergétique chronique affectait la croissance en diminuant la taille (stunting) (Mekhancha, 2008). Dans les pays industrialisés plutôt concernés par l’excès protéino-énergétique, l’augmentation moyenne de la taille est observée.

Le poids est un très bon indicateur de l’état de santé et de nutrition d’un adulte. Ce qui donne le plus d’information ce n’est pas le poids à un moment donné, mais l’évolution de ce poids dans le temps, la variation entre deux pesées successives (Polonovski, 1977). Pour notre étude, en plus de comparer les valeurs moyennes de poids des hypertendus de notre étude avec les références, nous avons utilisé les valeurs trouvées de poids pour le calcul de l’IMC et par la suite pour définir la fréquence de surpoids et de l’obésité chez les sujets étudiés.

Selon Taleb (2011), l'IMC est le reflet de l'adiposité. Globalement, l'augmentation de la masse grasse est physiologique dans la première année de vie ; elle est suivie d'une diminution jusqu'à l'âge de six ans puis par une augmentation jusqu'à la fin de la croissance. Cette remontée de la courbe vers l'âge de six ans définit le rebond d'adiposité (Tauber & Ricour, 2003). La définition internationale établie par l’IOTF que nous avons utilisé permet maintenant de mieux comparer les différentes études et les différents pays (Lobstein & Frelut, 2003).

On peut généralement admettre que les sujets dont l’IMC dépasse 30 kg/m2

présentent un excès de masse grasse donc une obésité : la seule cause d’erreur significative est la rétention hydrosodée facilement reconnue à l’examen clinique (œdèmes). En revanche, pour un IMC donné, il n’est pas possible de faire la part de ce qui revient à la masse adipeuse et à la masse musculaire. Pour un même IMC la composition corporelle peut être très différente d’un individu à l’autre, d’une population à l’autre. À titre d’exemple pour un IMC situé dans les valeurs habituelles, la masse grasse représente 20 à 25 % du poids chez la femme et 10 à 15 % chez l’homme. C'est-à-dire que, si l’IMC représente pour l’épidémiologiste et le clinicien l’élément de référence, il ne suffit plus dès lors qu’en recherche clinique une analyse fine de la composition corporelle permettant de mesurer la masse grasse, est nécessaire. Il faudra ici avoir recours à la mesure de la densité corporelle ou à l’absorptiométrie biphotonique voire à des méthodes plus complexes (Basdevant, 2002).

En fait. Nos résultats concernant l’anthropométrie des hypertendus enquêtés sont en cohérence avec les données de nombreuses études (Cox-York et al., 2013 ; Fogal et al., 2015) montrant que les hommes présentent des valeurs moyennes de tailles plus importantes que les femmes. Cependant, les femmes ont plus de poids par rapport aux hommes.

2. Prévalence du surpoids et de l’obésité

Dans notre étude, la prévalence de surpoids incluant l’obésité est de 36,75%, l’obésité touche 23,60% des hypertendus enquêtés, tandis que le surpoids seul est présent chez

seulement 13,15% de notre échantillon global. Pour comparer nos résultats avec d’autres travaux réalisés, nous n’avons choisi que les études réalisées sur des adultes des mêmes tranches d’âges que les nôtres.

La prévalence de surpoids et d’obésité dans notre échantillon d’étude semble inférieure à beaucoup de valeurs publiées parmi les études faites sur les hypertendus comme l’étude de Boudida (2007), ou encore des études faites sur des adultes (ENS TAHINA 2005). Cependant, et pour d’autres travaux de recherche, nos résultats présente une certaine similitude.

Selon Taleb (2011), comparer la prévalence de l’obésité dans différents pays est difficile, faute de consensus sur le critère utilisé et le seuil choisi pour définir l’obésité. En plus les tranches d’âge des sujets enquêtés diffèrent suivant les études ainsi que le sexe et la taille de l’échantillon. En effet, les résultats observés dans notre étude restent largement inférieurs aux valeurs trouvés dans beaucoup de travaux. Cela est peut être du aux différences existant entre notre population d’étude et les populations de ces travaux. Le problème d’obésité touche aujourd’hui les pays industrialisés et les pays en voie de développement parfois de la même ampleur, mais ce n’est pas le cas pour tout les pays ou bien pour toutes les différentes régions des pays. Cependant, Si la situation des patients de notre échantillon est meilleure par rapport à celle constatée surtout dans les pays industrialisés, elle l’est aussi en comparant nos résultats avec des études algériennes.

La prévalence du surpoids et de l’obésité progresse rapidement partout dans le monde. Dans beaucoup de pays en développement, surpoids et obésité coexistent avec la dénutrition. Cela représente un double fardeau pour ces pays dont les efforts pour venir à bout de ces problèmes doivent être soigneusement équilibrés. Il est urgent de prévenir ou d’inverser les tendances néfastes pour la santé enregistrées dans les pays en développement au niveau des habitudes alimentaires et de l’activité physique. Selon les estimations mondiales de l’OMS faites pour 2005, le surpoids et l’obésité touchaient respectivement près de 1,6 milliard et de

400 millions d’adultes (âgés de 15 ans et plus). D’ici à l’horizon 2020, ¾ des décès survenant dans les pays en développement seront dus aux maladies chroniques.

Malheureusement, nous ne disposons pas d’études antérieures nationales sur l’obésité, toutes les études faites sur ce sujet étaient à des échelons régionales, il en est de même pour notre région où notre étude est la première en matière d’estimer la prévalence de surpoids et d’obésité dans le milieu des hypertendus, la présence de tels résultats pourraient servir de base à des comparaisons avec nos résultats, afin d’évaluer l’évolution de ce phénomène.

Malgré que la situation des sujets de notre étude semble moins inquiétante par rapport à d’autres régions, le problème de surpoids et d’obésité est présent, et il est peut être en évolution si nous considérons que la région de notre étude n’échappe pas de l’augmentation du phénomène de l’obésité constatée dans beaucoup d’études.

Dans les pays en développement, tout indique une transition nutritionnelle (Delpeuch & Maire, 1997) caractérisé par la coexistence de problèmes de surpoids et d’obésité et de problèmes de carences alimentaires. Les fréquences du surpoids et de l’obésité augmentent dans tous les pays occidentalisés (INSERM, 2000).

Les nouveaux modes de vie prévalant dans la plupart des pays en développement parmi lesquels nous citons l’Algérie, ont modifié les habitudes alimentaires et les niveaux d’activité physique (Oulamara et al., 2004). Le changement de l’alimentation vers des régimes hypercaloriques avec moins de fibres et d’éléments nutritifs, la consommation croissante de graisses saturées, de produits d’origine animale ainsi que de sel et de sucre contribue à l’augmentation des maladies non transmissibles liées au régime alimentaire, telles que l’obésité. Cette tendance va de pair avec l’évolution de la production, de la commercialisation et de la vente des produits alimentaires. L’apparition des aliments transformés et la prolifération des établissements de restauration rapide limitent de plus en plus l’offre d’aliments frais et nutritifs à des prix abordables (Taleb, 2011).

En Algérie, l’ampleur du problème en matière d’obésité n’est pas encore bien connue; cependant un certain nombre d’éléments laissent penser que la situation n’est guère différente de celle qui prévaut dans les pays de même niveau de développement. Le premier élément est constitué par l’enquête nationale santé réalisée en 1990 qui a révélé une modification du profil de morbidité en faveur des maladies non transmissibles, d’ailleurs confirmée par l’enquête nationale santé (ENS TAHINA 2005), ceci dans un contexte de profondes mutations socio économiques, culturelles et comportementales. Le profil de mortalité a également subi des modifications, les principales causes de décès étant constituées par les maladies chroniques (INSP TAHINA 2002).

2.1. Prévalence du surpoids et de l’obésité selon le sexe

Selon les résultats de notre étude, l’obésité et le surpoids incluant l’obésité touchent plus les femmes, tandis que le surpoids est plus fréquent chez les hommes. Cette tendance à l’augmentation de la prévalence de l’obésité chez les femmes est observée dans beaucoup de travaux (Boudida, 2007 ; ENS TAHINA 2005).

Selon Borys (2007), l'obésité touche aujourd'hui les deux sexes, mais son augmentation est plus importante et plus rapide chez la femme que chez l'homme. Cette augmentation est attribuée non seulement à l'alimentation mais surtout à la sédentarité, qui concernerait plus les femmes. L'accès aux loisirs entrainant des dépenses physiques semble également plus important chez les hommes.

En analysant nos résultats, nous remarquons que notre population n’échappe pas de la situation constatée concernant l’obésité chez les femmes dans la littérature. Les femmes de notre étude passent moins de temps en dehors de la maison par rapport aux hommes. En ce

qui concerne la pratique de sport, nous avons trouvé que la quasi-totalité des patients qui font un sport en dehors de la maison, sont des hommes.

Les conséquences de l’obésité pour la santé sont nombreuses et variées, allant d’un risque accru de décès prématuré à plusieurs maladies non mortelles mais débilitantes ayant des effets indésirables sur la qualité de vie. L’obésité abdominale est particulièrement inquiétante, puisqu’elle est associée à des risques plus importants qu’une réparation plus périphérique de la graisse, ce qui est souvent constaté beaucoup plus chez les adultes de sexe masculin que chez les femmes.