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le Président.- Merci, Geneviève

D’autres vice-présidents souhaitent-ils dire un mot ? Doriane BÉCUE.

Mme BECUE.- Que c’est compliqué, qu’il est difficile de dire qu’en pleine crise sanitaire, on est tous mobilisés et on permet à plein de gens de retrouver un travail ou une formation pour permettre à des Nordistes de sortir de la précarité !

Très sincèrement, j’ai quand même été scandalisée par les propos qui ont été tenus par l’opposition. Je trouve que c’est un manque de respect total du travail de nos équipes, alors que tout le monde est mobilisé, que tout le monde fait le maximum et que, en plus, on arrive à trouver des solutions. J’ai entendu des propos tels que « la politique du chiffre, une politique quantitative » ! Je vous rappelle que 45 000 personnes étaient totalement sorties des radars, totalement éloignées, pas accompagnées, il y avait juste le RIB pour verser l’allocation ! Jamais d’entretien, jamais de rendez-vous, jamais de solutions apportées ! Alors que, pour notre part, au contraire, nous sommes extrêmement présents pour les personnes qui sont éloignées. C’est notamment le cas avec notre appel à projets qui permet d’accompagner les personnes qui sont les plus éloignées, c’est le travail que l’on fait avec Pôle Emploi. Je vous rappelle que l’on finance – et c’est inédit en France – des agents de Pôle Emploi pour accompagner les personnes allocataires du RSA qui le sont depuis plus de deux ans. Il y a aussi tout l’investissement que l’on met sur l’accompagnement global. Sur l’accompagnement global – on n’arrête pas de vous le dire, mais je pense que vous êtes sourds –, c’est un agent de Pôle Emploi, un travailleur social de chez nous ; à chaque fois, on lève les difficultés sociales, que ce soit sur le logement, sur la mobilité, sur les modes de garde et, en même temps, on travaille la question de l’emploi.

Les entreprises… J’ai l’impression que « les entreprises », c’est un gros mot. Quand j’entends votre discours, je suis très surprise.

Heureusement que l’on a mis en place nos plates-formes territoriales de l’emploi et qu’on travaille avec les entreprises, qu’on développe l’emploi local. Cela n’empêche pas, au contraire, de travailler aussi sur d’autres types d’emploi, comme Territoires zéro chômeur, comme les chantiers d’insertion. On travaille notamment avec des PEC dans les collèges, ce sont des choses que l’on fait déjà. Vous parlez d’une légumerie, nous sommes en train d’y travailler, nous avons rencontré des associations de chantiers d’insertion pour mettre en place ce dispositif.

Sur les jeunes, je pense que nous sommes mobilisés plus que jamais et je remercie beaucoup Yves DUSART qui, demain, va justement présenter un rapport sur les actions du Département. Je vous rappelle que l’on a mis en place des coachs spécial jeunes notamment avec la Région et l’IEJ, que l’on va développer encore plus, qu’on lance aujourd’hui des recrutements pour encore mieux accompagner les jeunes.

Sur les missions locales, c’est totalement faux de dire qu’on a supprimé les subventions aux missions locales. On a juste revu le mode de financement. On a demandé aux missions locales d’intégrer l’appel à projets pour être financées. Effectivement, il y a des objectifs et il faut accompagner les jeunes, mais, effectivement, on regarde parce que c’est aussi de l’argent public et l’argent public doit être dépensé correctement, il est normal que le Département veille à ce que les personnes soient suivies correctement.

Et puis, il y a tout le travail que l’on fait avec Pôle Emploi sur les jeunes. Je vous rappelle que l’État a lancé un plan « un jeune, une solution », qu’il y a aujourd’hui beaucoup d’offres d’emploi, que ce soit avec l’alternance, les contrats d’apprentissage, les CIE, les PEC, les emplois francs, il y a aujourd’hui pléthore de solutions pour les jeunes pour que l’on puisse les accompagner correctement.

Sur la formation, alors là… ! Il est vrai que, lorsque vous étiez en responsabilité, la formation n’était pas adaptée, c’étaient des formations d’un an qui ne correspondaient pas du tout aux allocataires du RSA. Heureusement, avec Xavier BERTRAND, nous avons revu cela et, dorénavant, nous avons des formations adaptées, des formations courtes qui permettent aux allocataires du RSA de retrouver un travail et surtout un emploi durable.

Je tiens à remercier Marie TONNERRE pour son intervention, mes collègues et toi, Jean-René, pour votre confiance. Je pense que tout le monde est mobilisé, que ce soit notre équipe, Pôle Emploi, la Région, les entreprises, nos partenaires, tout le monde est vraiment mobilisé pour que l’on puisse trouver des solutions aux Nordistes. Aujourd’hui, cela fonctionne et on sort enfin des gens de la précarité.

Merci à tous.

M. le Président.- Merci, Doriane.

Je dirai très rapidement un mot pour clore ce premier dossier.

J’ai quand même une grande satisfaction, et je pense qu’elle est partagée par la majorité et par l’ensemble de l’exécutif, c’est de me dire que, lorsque nous allons remettre les clés aux élus du prochain mandat, quels qu’ils soient, ils ne seront pas dans la situation où nous nous sommes trouvés en 2015. Je pense qu’ils n’auront pas besoin de serrer la vis comme nous avons été obligés de le faire, parce qu’on leur donne une situation beaucoup plus supportable, bien meilleure que celle que nous avons trouvée.

J’ai parfois un peu l’impression que certains de mes collègues de l’opposition, pour qui j’ai sympathie, respect et, pour certains d’entre eux, affection et amitié, ont quand même une petite perte de mémoire, qu’ils ont perdu la mémoire entre mars et avril 2015 et que, comme des agneaux, ils sont revenus vierges de toute responsabilité sur ce qui avait été réalisé auparavant.

Ce n’est pas par plaisir si nous avons décidé par exemple de faire en sorte que le temps de travail dans le Département du Nord serait de 35 heures. Nous savions très bien que cela ne faisait pas plaisir notamment aux organisations syndicales. Des amis socialistes m’ont dit « c’était plus facile à toi de le faire parce que ce n’est pas toi qui leur avais donné moins ». Il est possible qu’il était plus facile que cela vienne d’une majorité nouvelle, mais il ne faut pas croire que nous l’avons fait pour le plaisir. Je me souviens avoir dit à Madame le Maire de Lille : « Madame le Maire, vous êtes un bourreau puisque vous avez mis en place la loi des 35 heures. Je mets mon personnel aux 35 heures et je suis traité comme si j’étais le dernier des derniers ». Elle a souri et cela s’est arrêté là.

Isabelle DENIZON – dont beaucoup de remarques ont été intéressantes, remarques que j’ai suivies avec beaucoup d’attention –, Charles BEAUCHAMP et Isabelle MARCHYLLIE viennent nous dire : « Il y a eu deux niveaux. Au départ, vous avez tapé sur le personnel, vous avez tapé sur les structures qui sont nos partenaires. Puis, vous êtes partis dans une autre direction ». En fait, la réalité est beaucoup plus simple, nous avons repris une situation qui était d’une terrible complexité. Je vous rappelle des vieux souvenirs – après tout, les vieux élus rappellent des vieux souvenirs et 2015, c’est le passé du passé –, mais mon groupe majoritaire s’est réellement interrogé sur le point de savoir si on gérait ou si on demandait à l’État de respecter la loi, c’est-à-dire de nous mettre sous tutelle. Je me souviens que certains de mes collègues me disaient : « Si on décide de gérer, on va se casser la figure dans deux ans et ce sera de notre faute. Si on dit dès maintenant que ce n’est pas gérable, on donne les clés au préfet, le préfet redresse la situation et on revient après. On prendra moins de risques politiques ». Or, les risques politiques, on les a pris à plein, mais on était là pour cela.

Ceci étant dit, je ferai quelques petites remarques beaucoup plus ponctuelles, et d’abord en réponse à Charles BEAUCHAMP.

Charles BEAUCHAMP nous parle du manque d’attractivité au niveau de la fonction publique territoriale départementale. Je lui dirai deux choses. Nous recevons chaque année au Département environ 17 000 candidatures, sur postes ouverts ou en candidatures spontanées. Nous avons même battu un record pour le poste de graphiste à la direction de la communication sur lequel nous avons 250 candidats. Si nous étions attractifs, je ne vous dis pas ce que cela donnerait, mais je pense que c’est largement suffisant. Par ailleurs, le poste de directeur adjoint d’Avesnes a bien été ouvert pendant trois semaines. Son titulaire actuel a été retenu après entretien et test de performances. Les choses se sont donc passées d’une manière totalement normale.

Isabelle CHOAIN nous dit : « Sur l’APA, vous êtes des apothicaires, vous voulez faire des économies, les personnes âgées ne sont pas votre problème ». Entre 2016 – je ne critique pas ce qui s’est passé avant – et aujourd’hui, les dépenses d’APA dans le département du Nord se sont accrues de 30,4 %. En France, elles se sont accrues de 11,3 %. Il y a peut-être un petit coup d’œil à donner sur la manière avec laquelle sont appréhendés les plans d’aide, les modalités. C’était un peu la même chose qui nous avait fait réagir sur la PCH parce que nous explosions en évolution de la PCH dans les mêmes proportions. Un peu à la fois, on se remet dans les clous d’une augmentation conforme à l’augmentation du niveau national.

Mes collègues de l’exécutif ont largement répondu sur le problème du RSA. J’ai beaucoup d’estime pour Roger VICOT, avec qui j’ai travaillé sur les problèmes de sécurité lorsque j’étais parlementaire. Il nous dit : « On fait tous ce que l’on peut sur le RSA, mais ce n’est pas nous qui décidons, c’est la situation de l’emploi, c’est le climat ». Pas seulement. Doriane vous rappelait à l’instant les 45 000 personnes qui se baladaient hors de tous contrôles radars. On aide quand même un peu mieux les gens à retrouver un boulot quand on les connaît. Quand on ne les connaît pas, c’est extrêmement difficile. Or, les 45 000 en question, plus personne ne les connaissait. Ils touchaient effectivement le RSA jusqu’au restant de leurs jours, mais il n’y avait aucun accompagnement, ni social, ni économique. C’est vrai que nous avons reposé des règles, qui sont que, en l’état actuel des choses, il n’y a pas de revenu universel et ceux qui sont en situation de travailler, ceux qui en ont l’âge et la santé, ceux qui en ont la compétence doivent aider le Département et Pôle Emploi à les remettre sur le chemin du travail.

Nous avons eu des résultats, mais il paraît que c’est nous qui disons qu’ils sont bons et que nous n’atteindrons jamais les 100 000 allocataires du RSA, challenge que s’était donné Doriane BÉCUE avant la pandémie. J’ai là une revue de gestion sur l’évolution du nombre de foyers RSA payés. On a titillé les 100 000 foyers en février 2020, il y en avait très précisément 100 694 – on n’était pas loin, quand on sait de quel chiffre on vient. Puis, il y a eu la pandémie. En mars 2020, on est repassé à 104 196 ; d’un seul coup, on en a pris près de 4 000. Puis, on est passé à 106 000 au mois d’avril, puis à 108 000 au mois de mai. Et puis, c’est devenu un peu erratique : 106 000 en juin, 108 000 en juillet, 107 000 en août, 106 700 en septembre, 106 200 en octobre, 107 500 en novembre, 107 129 en décembre. C’est quand même resté très haut pendant longtemps. Et puis, en janvier 2021, première bonne surprise, on passe de 107 129 à 103 497. C’était une baisse tellement importante qu’on s’est demandé s’il n’y avait pas une erreur et qu’on a attendu avec inquiétude les chiffres de février 2021. En février 2021, le chiffre est de 102 104. C’est le deuxième meilleur chiffre qu’on n’ait jamais eu dans ce mandat et dans les mandats précédents, derrière février 2020 qui était à 100 694. On est donc dans une logique, dans un engrenage qui est favorable. On devrait tous s’en féliciter, mes chers collègues.

Je ne partage pas totalement l’argumentation de Roger VICOT sur le fait que notre économie est aujourd’hui particulièrement déprimée. J’ai là un article de La Voix du Nord en région qui nous dit : « En février, l’activité économique régionale a fait preuve d’une certaine solidité. D’après le dernier pointage de la Banque de France à Lille, dans l’industrie, la production s’est stabilisée, etc. »

Nous essayons, avec Pôle Emploi, avec les MDIE, avec les plates-formes de retour à l’emploi, avec Doriane, avec la directrice de Pôle Emploi, avec tous les collaborateurs, d’être réellement sur le pied de guerre. La guerre, c’est la guerre au chômage, c’est la guerre à l’inactivité et la valeur que l’on veut défendre, c’est la valeur travail. Aujourd’hui, j’entends dire partout, que ce soit par la directrice de Pôle Emploi, que ce soit par la Vice-présidente à l’insertion, que les collaborateurs sont totalement impliqués sur le retour à l’emploi des allocataires du RSA. Cela ne les empêche pas d’être des travailleurs sociaux, mais ils se disent que le plus grand service que l’on puisse rendre, c’est de retourner à un emploi pérenne, beaucoup plus que d’offrir une allocation de vie ou une allocation de survie.

C’est la première chose que je voulais vous dire.

Ensuite, il y a bien des points sur lesquels je pourrais revenir. Madame MARCHYLLIE nous accuse quasiment d’être extrêmement généreux avec le SDIS en 2021, alors qu’on a été très méchant jusque-là. Je n’ai pas l’impression d’avoir été méchant et je n’ai pas l’impression qu’ils soient malheureux. En 2021, on se contente avec le SDIS de compenser une décision qui a été prise par l’État, la prime de feu. Cette prime de feu coûte 4 M€ au Département du Nord. Après s’être battu – et j’y ai pris ma part, croyez-le bien – au sein de l’ADF, l’État a accepté d’en payer la moitié. Il reste 2 M€. Ils sont passés de 93 à 95 M€, parce qu’ils ne vont pas sucer de leur pouce – si je puis m’exprimer ainsi – les 2 M€ de la prime de feu et, aujourd’hui, la loi est effectivement de les payer. En outre, il y a eu des frais liés à la période de crise sanitaire et on arrive à 95,5 M€. Il n’y a aucun changement de stratégie, aucune politique électoraliste là-dedans, croyez-le bien, mes chers collègues.

Voilà les quelques mots que je souhaitais vous dire. Ce sera plus long demain – perdez toute illusion.

Si vous le voulez bien, avant de passer à la deuxième série du débat thématique, c’est-à-dire ce qui concerne les solidarités territoriales, nous allons nous donner 5 minutes de pause.

(La séance est suspendue à 18 heures 08.)

(La séance est reprise à 18 heures 13.)

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