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le Président.- Merci, Patrick

SOLIDARITÉS TERRITORIALES

M. le Président.- Merci, Patrick

Rassurez-vous, il y est 20 heures 26, je ne vais pas faire une conclusion longue, d’autant que beaucoup de choses que je souhaitais dire ont été dites par les Vice-présidents qui se sont exprimés. Je ferai quelques petites remarques.

La première, c’est de s’interroger sur les raisons pour lesquelles nous ne décidons pas de dépenser sans compter 50 M€, 60 M€

de plus dans des subventions accordées aux collectivités ou aux intercommunalités, les raisons pour lesquelles nous ne lançons pas de nouveaux projets, les raisons pour lesquelles nous ne reculons pas le remboursement des emprunts en renégociant les emprunts pour avoir des délais dans le remboursement du capital. C’est, d’une part, parce que nous sommes pénétrés du sens de l’intérêt général, comme chacun ici, cela va de soi. C’est aussi – une raison peut-être un peu moins noble – parce que nous pensons que la majorité sera renouvelée et que nous nous disons que c’est nous qui allons devoir faire face demain aux problèmes du Département.

Ce n’était pas très agréable en 2015 de répondre aux maires : « vous avez eu une subvention, mais je n’ai pas un sou pour vous la payer. Vous prenez un prêt relais et, si on arrive à rétablir les équilibres, on finira bien par assumer les décisions qui ont été prises par le Conseil départemental ». Je comprends aussi que nous sommes en période préélectorale et que ceci explique un peu cela.

Je voudrais répondre sérieusement à mon collègue Michel LEFEBVRE sur le SDIS. Je connais bien le SDIS, j’ai laissé certes la présidence du conseil d’administration du SDIS, mais j’ai tenu cette présidence pendant de nombreuses années. J’ai autant que chacun d’entre vous respect et admiration pour la manière avec laquelle les sapeurs-pompiers professionnels ou volontaires font leur travail. Mon collègue Michel LEFEBVRE dit qu’il ne faut pas mégoter sur les moyens humains et matériels. Eh bien, on ne mégote pas sur les moyens humains et matériels. Je me suis engagé à ce qu’il y ait, non pas 2150, mais 2 146 sapeurs-pompiers professionnels.

Ce n’était pas du tout ce que me recommandait la Chambre régionale des comptes, mais je m’y suis engagé parce que j’ai estimé que nous étions un département à part, parce que j’ai estimé que les impératifs de paix sociale valaient également que l’on fasse les efforts nécessaires et cela a été fait. Nous sommes à 2 146 et, 2146, c’est suffisant ; d’après la Chambre régionale des comptes, c’est même beaucoup trop. Je crois que c’est la bonne jauge et le bon niveau.

On ne va pas mégoter non plus en matière financière. Je vous l’ai déjà dit, je vous le répète, le salaire mensuel moyen des sapeurs-pompiers est de 800 € supérieur au salaire mensuel moyen des agents des collectivités territoriales et c’est la moyenne française. Je pense que, dans le département du Nord, c’est plus de 800 € de différence parce que nous sommes l’un des rarissimes départements, peut-être même le seul, à avoir avant 2015 accordé le maximum en termes de prime à nos agents, qu’ils commencent comme sapeurs-pompiers de deuxième classe ou qu’ils finissent comme contrôleur général. On a donc fait le boulot. Ils font un bon travail, ils sont payés pour cela et ils sont bien payés. Je n’ai donc pas de complexe vis-à-vis des sapeurs-pompiers professionnels sur ce point. Ce sont des gens que je respecte parfaitement, qui sont parfaitement respectables et qui sont parfaitement bien traités.

Vous dites qu’il ne faut pas mégoter avec les matériels. Pendant longtemps, c’était Nicolas SIEGLER qui s’occupait des matériels.

On ne mégote pas avec les matériels. Je peux vous dire que les matériels du SDIS sont des matériels haut de gamme. Simplement, nous essayons de temps à autre d’avoir une politique de mutualisation, mutualisation entre Départements, mutualisation éventuellement avec les pays limitrophes, de manière à pouvoir parfois faire des économies qui soient gagnant-gagnant pour chacun des partenaires.

Mon collègue souhaiterait que le financement passe du Département à l’État. Moi aussi, je le souhaite, tout le monde le souhaite.

C’est déjà l’État qui dirige de manière opérationnelle les sapeurs-pompiers, mais ce n’est pas lui qui finance, c’est le Département, les Communes et les Établissements publics de coopération intercommunale qui financent. Ceci dit, Michel, tu peux perdre toute espérance, l’État ne reprendra pas ce financement, il est trop heureux de la manière dont tout cela a été géré jusqu’à présent.

J’ai apprécié ton coup de chapeau à l’Assemblée des Départements de France qui s’est battue, avec le Président RICHEFOU et avec moi par la même occasion, pour faire en sorte que l’État qui avait décidé d’accorder une augmentation considérable de la prime de feu partage au moins l’effort financier avec les Départements, ce qu’il a fini par faire à 50/50.

J’ajoute que les sapeurs-pompiers, ce ne sont pas seulement les professionnels, ce sont aussi les volontaires. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons multiplié les travaux dans les centres d’incendie et de secours de volontaires. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons développé une politique de communication qui a bien fonctionné pour recruter des volontaires en plus grand nombre, des volontaires masculins et des volontaires féminins, car je pense qu’il y a actuellement au niveau du SDIS une discrimination importante en ce qui concerne le nombre des femmes et qu’il est nécessaire que davantage de femmes exercent ces responsabilités.

Voilà ce que l’on peut dire sur le Service départemental d’incendie et de secours. Ce n’est pas l’estime envers les uns et les autres qui nous sépare, elle est totalement partagée, c’est simplement une appréciation de ce qui est fait qui est un peu différente en fonction des uns et des autres.

Je voudrais dire à mon collègue Bruno VANDEWALLE que j’allais être très désagréable avec lui, mais Christian l’a fait. Ce n’est donc pas la peine que j’en rajoute. Je voudrais simplement dire que, si être du nouveau monde veut dire « claquer le fric » qu’on n’a pas, veut dire voter des subventions qu’on n’a pas les moyens de payer, veut dire mettre le Département au bord de la faillite, eh

bien je suis content d’être de l’ancien monde et on ne me refera pas. Je pense aussi que vous aurez beaucoup de mal à transformer en partisan du nouveau monde mon Premier vice-président qui, sur ce point, me semble avoir les mêmes réflexes que les miens.

Par ailleurs, j’ai vu qu’il y avait une sorte de syndrome, de nostalgie ou d’emballement pour la Gironde. Mes chers collègues, la Gironde et le département du Nord, ce n’est pas exactement la même chose. Le département est une étiquette qui recouvre des réalités très diverses. Le Département de la Gironde – comme dirait mon petit-fils – est « bourré de thune ». Ce que n’est pas le cas du Département du Nord. Est-ce que vous voulez comparer les DMTO du Département de la Gironde par habitant et les nôtres ? Est-ce que vous voulez comparer les problèmes économiques du Département de la Gironde et les nôtres ? La meilleure preuve, lorsque, comme président de la commission des finances, j’ai fait adopter la réforme sur la péréquation horizontale des droits de mutation à titre onéreux, une personne a voté contre au niveau de l’Assemblée générale, c’était le Président du Conseil général de la Gironde parce qu’il n’était pas content de partager ce qu’il préférait garder pour lui-même ! Le Président des Hauts-de-Seine, comme il savait qu’il avait perdu, a préféré ne pas venir, mais, s’il était venu, il aurait fait exactement le même choix.

J’évite de me comparer trop aux Hauts-de-Seine, à la Ville de Paris ou au Département de la Gironde. J’essaie d’être aussi bon que possible dans le Département du Nord. Franchement, je pense que, lorsque j’aurai pris une retraite que j’estime bien méritée, je me regarderai dans la glace sereinement et tranquillement en me disant que le Département que l’on a trouvé dans l’état A en 2015, on le rend dans l’état B en 2021, j’espère dans les meilleures mains qui soient, c’est-à-dire celles de mes amis, et qu’il vaut mieux l’état B que l’état A.

Je vous en dirai plus dès demain dans la conclusion générale de notre débat budgétaire.

En attendant, je vous remercie de votre patience, pour ceux qui sont restés jusqu’au bout. Je vous conseille de prendre un repos réconfortant parce que, demain, nous remettons cela et, à mon avis, pour une durée à peu près équivalente.

Merci à tous, bonne soirée et à demain.

(La séance est suspendue à 20 heures 40.)

(La séance est reprise le mardi 16 mars 2021 à 9 heures 04.)

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