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I. DESCPIPTION DE QUELQUES ETUDES

1. Présentation des enquêtes

1. Présentation des enquêtes : 1.1. Enquêtes françaises :

Etude de CHU de Limoges [81]:

C’est une étude prospective de cohorte menée du 14 janvier au 20 mars 2003 dans le service de la polyclinique médicale du CHU de Limoges. Les auteurs ont analysés systématiquement les traitement et leur iatrogénie éventuelle chez 196 patients de plus de75 ans hospitalisés dans un service de posturgences.

Les médicaments à visée cardiovasculaire, les plus prescrits dans cette étude, ont été les premiers responsables d’iatrogénie. En premier lieu les diurétiques ont été responsables d’accidents iatrogènes chez 22 patients, soit un quart des sujets âges sous cette classe thérapeutique, les inhibiteurs de l’enzyme de conversions (IEC) et antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II ont entraîné des accidents iatrogènes chez 18 patients dans 80% des cas en association avec des diurétiques. Deux insuffisances rénales aigues ont par ailleurs été observées sous l’association IEC et AINS. Les vasodilatateurs ont été jugés coresponsables de trois chutes par hypotension orthostatique en association avec d’autres traitements cardiovasculaires.

Sept patients soit 58% des sujets âgés sous AINS ont présenté une iatrogénie directement liée à leur utilisation avec un tableau d’insuffisance rénale aiguë, potentialisée par une association avec des IEC ou des diurétiques,

les benzodiazépines et les neuroleptiques ont favorisé des syndromes confusionnels et des troubles de vigilance avec chutes secondaires chez 12 patients. Les antidiabétiques oraux ont été responsables d’hypoglycémies à sept reprises, à l’origine de l’hospitalisation dans quatre cas.

Etude de l’hôpital Jean Verdier[3]:

Il s’agit dune étude prospective réalisée sur une période de 4 mois de novembre 2002 à février 2003. Elle a concerné 56 patients de plus de 65 ans hospitalisés dans le service de chirurgie générale de l’hôpital Jean Verdier. Les prescriptions de ville correspondant aux traitements des 7jours précédant l’hospitalisation on été analysées par un interne en pharmacie à l’aide d’outils informatiques.

Le nombre moyen d’IM était de 3,1± 2,8 par prescription pou un total de 89 interactions potentielles recensées. Les niveaux observés ont été : 3 associations déconseillées (3%), 37 précautions d’emploi (42%) et 49 associations à prendre en compte (55%).Aucune contre-indication n’a été relevée. Ces interactions ont été en majorité dues à une additivité des effets de classe. C’était le cas des associations pouvant entraîner une hypotension artérielle ou une dépression centrale. L’altération de la fonction rénale était souvent constatée avec augmentation de la concentration sanguine du médicament associé. C’était le cas des associations avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).

Les médicaments les plus cités étaient les benzodiazépines, les diurétiques, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les antagonistes de l’angiotensine II et les bêtabloquants. Les risques potentiels les plus souvent observés étaient l’hypotension artérielle, la dépression centrale, l’hypoglycémie et l’insuffisance rénale aiguë.

Enquêtes Santé et Protection Sociale « ESPS » 2000 et 2002de l'Institut de Recherche en Economie de la Santé (IRDES ex CREDES) [112] :

D'après cette étude 51 % des personnes de 65 ans et plus avaient acheté en un mois au moins un médicament cardiovasculaire. Une personne âgée sur cinq déclare avoir acheté au moins une boîte d'antalgique en un mois, contre seulement 12 % pour les moins de 65 ans. Viennent ensuite les médicaments de l'appareil digestif, de l'appareil locomoteur et les psychotropes pour lesquels les taux de consommateurs varient de 16 à 17 %.

Dans la classe des médicaments cardiovasculaires, viennent en tête les inhibiteurs de l'enzyme de conversion et les sartans, puis les hypolipémiants et anti-athéromateux, puis les digitaliques et les anti-arythmiques, et enfin les vaso-dilatateurs nitrés. La 2ème classe la plus prescrite était les médicaments du système nerveux central, 21 % des sujets âgés en avaient acquis dans le mois. On relevait ensuite les médicaments concernant l'appareil digestif (17 %), l'appareil locomoteur (16 %), et les psychotropes (16 %). Parmi les 30 médicaments les plus achetés, il y avait 6 antalgiques, 3 vaso-dilatateurs, et 3 veinotoniques.

L'enquête ESPS 2002 confirme une augmentation depuis 2000 des consommations médicamenteuses concernant l'ensemble des classes médicamenteuses, notamment à visée cardiovasculaire, les médicaments du SNC, incluant les antalgiques, et les psycholeptiques.

Etude de l’URCAM de la Haute-Normandie [113] :

En 1999, sur la base de 1 579 ordonnances concernant 989 patients, Union Régional des Caisses d’Assurance Maladie (URCAM) et l'Union Régionale des Médecins Libéraux de Haute-Normandie avaient réalisé une étude permettant d'analyser la prescription de médicaments chez les personnes de 65 ans et plus. Parmi les patients étudiés, 25% recevaient des anxiolytiques et/ou des hypnotiques avec une proportion importante de spécialités «à demi-vie longue».13,5% des patients s'étaient vu prescrire des médicaments comportant un risque d'interaction potentielle entre eux, les principaux dangers encourus étant une majoration de la neurosédation, l'hyperkaliémie, les troubles cardiaques, les ulcérations et les hémorragies digestives.

Les résultats d'une étude/mesure d'impact menée en 2001 montrent que la sensibilisation des professionnels a permis de faire quelques progrès. Le nombre de patients dont l’ordonnance présentait au moins une IM n’a pas évolué significativement entre 1999 et 2001 (de 13,5% à 11,5%) le nombre de personnes concernées est resté stable (20% contre 22% précédemment). De même le nombre moyen d’interactions par ordonnance s’étant maintenu autour de 1,45.

Le nombre d’associations contre-indiquées est heureusement resté marginal (8 contre 7 en 1999). Quant aux associations déconseillées, elles ont opéré une nouvelle répartition avec une progression du risque majoré d’hyperkaliémie (de 12,4% à 24,5%) et une augmentation sensible du risque ulcérogène et/ou hémorragique (de 7,3% à 11,2%).

1.2. Enquête anglaise [114]:

Une étude récente, anglaise, prospective, sur 18 820 admissions de l'adulte, permet une estimation plus fiable du poids de la iatrogénie. 5,2% des admissions

étaient directement liées à un accident iatrogénique ; l'âge moyen des sujets admis pour iatrogénie était de 76 ans ; des interactions médicamenteuses dangereuses étaient retrouvées dans 16,6% des cas ; les médicaments les plus incriminés étaient les anti-inflammatoires non stéroïdiens (au premier rang l'acide acétyl-salicylique, même à faible dose) et les diurétiques. 70% des accidents étaient potentiellement ou certainement évitables.

1.3. Enquête suisse [115] :

L’étude transversale réalisée du janvier à juillet 1996 identifiée par

l’acronyme « PLAISIR » a évalué au total 5884 pensionnaires résidants dans les 165 EMS (Etablissements Médico-Sociales) du canton de Vaud. L’âge moyen des patients était 81 ans et la durée moyenne de séjour de 3.3 ans. Par la suite, l’étude a été poursuivie sur une base longitudinale par application de l’outil à chaque nouveau pensionnaire d’EMS, qui est dorénavant évalué à son entrée puis une fois par année à l’aide du même outil.

Les résultats de cette étude montrent que les troubles cardio-vasculaires, l’hypertension artérielle et le diabète sont les facteurs les plus significativement corrélés au risque théorique d’interactions. La classe de médicaments la plus largement consommée est celle touchant le système nerveux central (88% des pensionnaires) avec en tête de liste les antipsychotiques (43%), les analgésiques (35%), les anxiolytiques (33%) et les hypnosédatifs (31%). Le paracétamol est l’analgésique le plus fréquemment prescrit. Dans l’exemple du collectif le nombre moyen d’interactions potentielles au sein d’une prescription s’élève à 1.2%. L’interaction furosémide - digoxine est la plus fréquente retrouvé chez 5% des pensionnaires.

1.4 . Enquête américaine [116] :

Une étude de cohorte d’une période de 9 mois (2000/2001) au sein de deux établissements d’accueil de personnes âgés a montré que les résidents prenaient des classes médicamenteuses différentes et qui sont à risque élevé d’accidents médicamenteux.

Les résidents qui prennent des associations médicamenteuses de plusieurs classes thérapeutiques sont plus exposés au risque d’interaction, notamment ceux qui prennent des agents antipsychotiques (odds ratio (OR) : 3,4), des anticoagulants (OR : 2,8), des diurétiques (OR : 2,2), et des antiépileptiques (OR :2,0).

L’étude a évalué les types de médicaments qui ont été le plus fréquemment associé à des événements indésirables médicamenteux : la warfarine, les antipsychotiques atypiques, les diurétiques de l'anse, les benzodiazépines à action intermédiaire, les opiacés et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de ont été les plus communément impliqués dans les 198 erreurs de prescriptions retrouvées. Les erreurs les plus communes étaient sur les doses (n : 96 [48%]), sur le choix des médicaments (n : 76 [38%]) et sur les associations a risque d’interaction médicamenteuse (n : 23 [12%]).

1.5. Au Maroc:

Au cours de la recherche documentaire on n’a pas pu trouvé de publications concernant les interactions médicamenteuses chez les sujets âgés au niveau national. Au niveau du Centre National de Pharmacovigilance, il n’existe pas de

base de donnée traitant spécifiquement les interactions médicamenteuses, pas de publications et aucune enquête n’a été faite à ce sujet.

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