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Introduction du chapitre 5

5.1 Présentation de la méthode du Hamiltonien moyen

5.1 Présentation de la méthode du Hamiltonien moyen

Dans l'ensemble du chapitre nous suivrons les conventions suivantes pour les dif-férents référentiels :

 Hamiltoniens en caractères calligraphiques : expressions dans le référentiel xe (ex : H).

 Hamiltoniens/matrices densité en caractères obliques : expressions dans le réfé-rentiel tournant (ex : H).

 Hamiltoniens/matrices densité étoilés : expressions dans le double référentiel tournant.

Par ailleurs, lorsque l'approximation de l'onde tournante a été appliquée pour le passage dans le référentiel tournant, l'objet correspondant porte l'indice RWA (rotating wave approximation)

Remarque

5.1.1 Contexte

Les simulations numériques de sandwiches magiques ont révélé que la durée nie des impulsions π/2 initiales et nales des sandwiches étaient une source importante d'altération de l'écho dipolaire observé. Dans cette section, nous présentons la méthode du Hamiltonien moyen : une approche permettant de calculer en présence de l'interaction dipolaire le Hamiltonien décrivant l'évolution RMN eective pendant l'application d'une séquence RMN.

La méthode du Hamiltonien moyen repose sur le développement de Magnus [88], une méthode perturbative destinée à résoudre une classe d'équations diérentielles linéaires dépendant du temps portant sur les opérateurs98. La première application de la méthode du Hamiltonien moyen à la RMN est probablement due à Evans [90], elle a été développée par John Waugh [91, 92] qui est considéré comme le père de cette méthode en RMN. Cette méthode a été abondamment utilisée en RMN pour calculer l'évolution d'un échantillon soumis à une séquence rf, mais elle est aussi utilisée dans de nombreux autres domaines de la physique (physique des hautes énergies, électrodynamique quantique, ...)

5.1.2 Description des interactions dipolaires

Le Hamitonien Hd qui nous intéresse modélise le couplage dipôle-dipôle entre spins sur un réseau rigide99de spins identiques ~Iiou, plus précisément, la forme tronquée100de l'interaction HRWA

d dans le réferentiel R qui tourne à la fréquence ω/2π du spectromètre autour d'un axe déni par le champ magnétique ~B0 appliqué dans la direction ˆz :

HRWA d =X j X i<j bij(~Ii· ~Ij− 3IziIzj) (5.1) 98. Un article récent de Oteo et al. [89] fait le point sur les propriétés du développement de Magnus.

99. Nous avons suivi une approche adaptée à la RMN du solide an de ne pas perturber les lecteurs à qui s'adressent les résultats présentés dans ce chapitre. Pour un liquide, l'approche classique est décrite dans l'annexe E, les résultats obtenus sont validés par les simulations numériques dans ce formalisme.

100. Cette forme tronquée obtenue grâce à l'approximation séculaire n'est valide que pour les couplages dipo-laires homonucdipo-laires. Dans le cas des couplages dipodipo-laires hétéronucdipo-laires, la forme tronquée obtenue grâce à l'approximation séculaire ne fait plus intervenir que les termes longitudinaux IziIzjcar la diérence de fréquences de précession entre les spins considérés moyenne à zéro les termes de couplage transverses. Pour une discussion détaillée voir [31].

bij = γ2µ0rij−3P2(cos θij)

P2(x) = 12(3x2− 1) (5.2)

On rappelle ici que l'opérateur de spin ~Ii est ~ Ii = ~~σi

2 (5.3)

où les ~σi sont les matrices de Pauli appliqué au sous-espace de Hilbert de l'atome i. (σx)i =  0 1 1 0  , (σy)i=  0 −i i 0  , (σz)i =  1 0 0 −1  . (5.4)

5.1.3 Le double référentiel tournant

On soumet l'échantillon à une séquence d'impulsions radiofréquences. Le réferentiel le plus commode pour étudier une perturbation de la dynamique de spin est alors le double réferentiel tournant. Le référentiel tournant est le référentiel qui tourne autour de l'axe du champ statique principal à la fréquence du champ rf appliqué101. Le double référentiel tournant est le réferentiel dans lequel les spins en précession forcée autour du champ radiofréquence sont immobiles : c'est le référentiel qui, dans le référentiel tournant (où la composante résonnante du champ rf B1 est xe), tourne à la fréquence de Larmor associée à l'amplitude du champ rf appliqué ~B1 autour de l'axe déni par ce dernier. Le deuxième référentiel tournant est donc en rotation dans le premier référentiel tournant, lui-même en rotation autour du champ ~B0 dans le référentiel xe du laboratoire. Le double référentiel tournant possède la propriété remarquable que, pour un spin isolé sans relaxation et pour un champ rf accordé sur la fréquence de Larmor, le spin est toujours immobile dans le double référentiel tournant quelle que soit l'amplitude du champ rf appliqué. Pour utiliser la méthode du Hamiltonien moyen, nous nous placerons dans le double réferentiel tournant102. La séquence RMN que nous considérons est une succession d'oscillations sinusoidales Aisin (ωt + φi)de durées ti, appelées impulsions d'amplitude Ai et de phase φi. La radiofréquence appliquée est donc une oscillation sinusoidale par morceaux.

Dans le cas général, la fréquence du champ rf n'est pas exactement accordée à la fréquence de Larmor et un terme perturbatif dû à cet écart apparaît dans le Hamiltonien moyen. Dans ce chapitre, la radiofréquence est supposée être de fréquence exactement égale à la fréquence de Larmor Ω0/2π. Nous verrons en section 5.2.3.5 comment traiter le problème lorsqu'il y a un désaccord entre la fréquence du champ rf et la fréquence de Larmor.

Remarque

An de lever une ambiguité naturelle concernant la dénition du double référentiel tournant, nous prendrons la convention suivante.

Dans ce mémoire, avant l'application de la séquence RMN considérée, le double référentiel tournant coincide avec le référentiel tournant.

Dénition

101. Dans le réferentiel tournant, les positions des spins sont xes, voir annexe B

102. Précisons nous ne contraignons pas la périodicité temporelle du Hamiltonien dans le double référentiel tournant comme cela est fait par Rhim [93,94,95]. Nous agirons donc dans le cadre plus général déni par Evans [90].

5.1. Présentation de la méthode du Hamiltonien moyen Nous verrons au paragraphe 5.2.2.3 que les résultats physiques obtenus ne dépendent pas de ce choix.

5.1.3.1 L'eet de la séquence radiofréquence seule

Supposons qu'il n'y ait pas d'interactions dipolaires. Les spins individuels évoluent indépen-damment les uns des autres. ils subissent la levée de dégénérescence Zeeman statique, et, lorsque l'on applique une séquence d'impulsions RMN, leur Hamiltonien est H0+ Hseq(t), avec

H0= γ ~B0· ~I (5.5)

et

Hseq(t) = γ ~B1(t) · ~I (5.6)

On dénit ρlab, la matrice densité de l'ensemble des spins nucléaires dans le référentiel xe (le référentiel du laboratoire).

Dans le référentiel tournant à la fréquence de Larmor l'équation d'évolution de la matrice densité des spins ρ est

∂ρ

∂t = −i[H

RWA

seq (t), ρ] (5.7)

où ρ est la matrice densité de l'ensemble des spins dans le référentiel tournant. À ce stade, il peut sembler étrange qu'en appliquant l'approximation de l'onde tournante, il subsiste une dé-pendance temporelle pour le Hamiltonien HRWA

seq . La dépendance en temps de la séquence d'im-pulsions radiofréquences correspond à un terme du Hamiltonien qui évolue sur deux échelles temporelles très diérentes : l'échelle temporelle rapide est la période de Larmor et l'échelle lente est le temps typique entre deux commutations des impulsions. En appliquant l'approxima-tion de l'onde tournante, seule l'échelle de temps rapide (à la fréquence de Larmor) disparait. C'est la raison pour laquelle, après l'approximation de l'onde tournante, il reste la dépen-dance temporelle du Hamiltonien résultant associée à l'échelle de temps lente. On dénit D(t), l'opérateur d'évolution pour le Hamiltonien eectif HRWA

seq (t): ρ(t) = D(t)ρ(0)D−1(t), (5.8) qui satisfait à : ∂D(t) ∂t = −i H RWA seq (t) D(t). (5.9)

Pour une séquence d'impulsions RMN donnée, on calcule l'opérateur d'évolution D(t) et la matrice densité de spin peut ensuite être obtenue par application de la formule (5.8).

Considérons par exemple la séquence π/2x, π/2y. On a alors103

HRWA seq (t) =    ~Ω1Ix si 0 < t ≤ π/2Ω1 ~Ω1Iy si π/2Ω1 < t ≤ π/Ω1 0 si t ≤ 0 ou π/Ω1< t, (5.10) dont on déduit

103. pour simplier la démonstration, on se restreind ici au cas où la matrice densit ne décrit qu'un spin. Le passage à l'ensemble des spins est trivial dans ce cas puisqu'il sut de prendre le produit tensoriel des matrices densité à un spin. Cette écriture simple n'est plus possible lorsque l'intéraction dipolaire qui couplent les spins entre eux est prise en compte, la matrice densité de l'ensemble des spins doit alors être utilisée.

D(t) =        1 si t ≤ 0 eiΩ1Ixt si 0 < t ≤ π/2Ω1 eiΩ1Iy(t−π/2Ω1)eiπIx/2 si π/2Ω1 < t ≤ π/Ω1 eiπIy/2eiπIx/2 si π/Ω1< t. (5.11) Rapellons que Ω1= γk ~B1k/2est la fréquence de nutation associée à la composante résonnante du champ rf linéaire ~B1 appliqué.

5.1.3.2 Évolution en présence de l'interaction dipolaire

En présence de l'interaction dipolaire, le Hamiltonien H de l'ensemble des spins est maintenant le suivant :

H = H0+ Hseq(t) + Hd. (5.12)

Il décrit l'évolution sous l'eet conjugué des couplages entre spins, du champ statique et du champ rf.

On dénit la matrice densité dans le double référentiel tournant comme suit :

ρ= DRρlab(DR)−1 (5.13)

où R = exp(−iωtIz) est l'opérateur rotation à la fréquence de la rf (ω/2π) autour de l'axe du champ principal et D est l'opérateur d'évolution associé à la séquence RMN dans le référentiel tournant déni par l'équation (5.9).

Son équation d'évolution est alors ∂ρ ∂t = −i[H (t), ρ], (5.14) avec H(t) = D(t)HRWA d D(t)−1 (5.15)

Il n'y a pas d'opérateur rotation R dans l'expression de H(t) puisqu'il a déjà été appliqué pour obtenir l'expression (5.1) de HRWA

d .

5.1.4 La méthode du Hamiltonien moyen

Le passage dans le double référentiel tournant nous a permis de réduire le problème de l'étude de spins couplés par l'interaction dipolaire en présence d'irradiation résonnante compliquée à l'étude d'une équation de Liouville dépendant du temps. Etant donné que notre dispositif expérimental ne nous permet pas de mesurer le signal pendant l'application de la rf, seul l'état du système à la n de la séquence nous intéresse. La méthode du Hamiltonien moyen permet de calculer un Hamiltonien statique eectif qui permet le calcul de l'état du système à l'instant t = τ où s'achève la séquence. Ce Hamiltonien moyen ne donne pas accès à l'état du système pendant la séquence d'impulsions.

Pour obtenir le Hamiltonien moyen à partir des équations d'évolution, on commence par dénir l'opérateur d'évolution U qui vérie

5.1. Présentation de la méthode du Hamiltonien moyen L'équation d'évolution pour U(t) est une équation de Liouville dépendant du temps104 :

 ∂U (t)

∂t = −i H(t) U (t)

U (0) = 1 (5.17)

La méthode du Hamiltonien moyen suppose que cette équation a une solution qui est donnée par

U (t) = exp(−iS(t)), (5.18)

où S(t) est une fonction sans dimension continue du temps analogue à une action105. On procède ensuite dans l'analyse par un développement106 de S(t) en

S(t) = S(0)(t) + S(1)(t) + S(2)(t) + · · · (5.19) Plusieurs méthodes ont été utilisées pour trouver les termes S(n)(t) : d'abord par Magnus [88] (repris de manière plus explicite par Wilcox [87]) puis par Haerberlen [95]. On pourra se reporter à [89] pour une description plus concise et récente du développement de Magnus. Voici les deux premiers termes de ce développement :

S(0)(t) = t Z 0 dt1H(t1), (5.20) S(1)(t) = −i 2 t Z 0 dt1 t1 Z 0 dt2[H(t1), H(t2)] . (5.21) Nous sommes interessés par le résultat de l'évolution temporelle à la n de la séquence qui dure un temps τ. Nous construisons alors le Hamiltonien eectif :

He= 1

τS(τ ) (5.22)

Le Hamiltonien obtenu est indépendant du temps et permet le calcul de l'état nal exact du système à la n de la séquence connaissant l'état initial au début de la séquence. En revanche, soulignons à nouveau qu'il ne décrit pas l'évolution réelle de l'état pendant l'application de la séquence. On dénit un état virtuel ˜ρ de l'ensemble de spins sous l'eet de ce Hamiltonien eectif. On a alors l'équation d'évolution pour ˜ρ entre l'état initial et l'état nal.

∂ ˜ρ

∂t = −i[H

e, ˜ρ] (5.23)

avec

He= He(0)+ He(1)+ He(2)+ · · · (5.24)

104. Cette présentation de la méthode du Hamiltonien moyen est dérivée d'un article de Maricq [96].

105. L'utilisation de cet ansatz de solution est légitime car il s'agit de l'expression générale d'un opérateur unitaire U. L'unitarité de la transformation est garantie par la forme hermitienne du Hamiltonien. L'annexe E traite de ce problème dans le cas du formalisme classique.

106. L'interaction dipolaire libre est multipliée par un paramètre λ. Les diérents ordres du développement de S(t) sont déterminés par identication du terme d'ordre λn. Le paramètre λ n'apparaît pas dans le résultat présenté ici car sa valeur est xée à 1 une fois le développement perturbatif réalisé. Pour plus détail sur le petit paramètre λ on pourra lire avec prot [87].

où ˜ρ est la matrice densité dans le double référentiel tournant soumise au Hamiltonien eectif. (Juste avant et juste après la séquence on a ˜ρ = ρ.)

Dans le reste de ce mémoire, nous nous réfèrerons uniquement aux trois premiers termes107

du développement de He qui sont

He(0) = 1 τ τ Z 0 dt1H(t1), (5.25) He(1) = −iτ Z 0 dt1 t1 Z 0 dt2[H(t1), H(t2)] , (5.26) He(2) = 1τ Z 0 dt1 t1 Z 0 dt2 t2 Z 0 dt3{[[H(t1), H(t2)] , H(t3)]+[[H(t3), H(t2)] , H(t1)]}. (5.27)

Nous avons vu que l'évolution de ˜ρ sous l'eet de He permet de connaître l'état exact du système à l'instant τ. Malheureusement, calculer He consiste à calculer l'ensemble des termes de son développement en série, ce qui n'est pas réalisable. Nous remplaçons donc dans nos calculs He par son développement limité tronqué à un ordre donné.

Il a été démontré [97] que la série PnHe(n)τn est convergente et tend vers Rτ

0 dt ˜H(t)si 1 ~ τ Z 0 dtkH(t)k2 ≤ 1, 086869 (5.28)

où τ est la durée de la séquence RMN considérée108 et kH(t)k2 est la norme euclidienne de H(t) qui correspond à la valeur absolue maximale des valeurs propres de H(t). Pour que ceci ait un sens, il faut donc que H(t) soit borné ce qui est eectivement le cas puisque l'on montre facilement que la valeur propre maximale de H(t) est inférieure ou égale à P

j

P

i<jbijµ0n/2)2. Cette borne supérieure est cependant gigantesque à cause du nombre

de spins élevé dans l'échantillon (de l'ordre de grandeur du nombre d'Avogadro) et elle n'est donc pas assez restrictive pour assurer la convergence du développement de Magnus vers le Hamiltonien moyen. La forme particulière de l'interaction dipolaire (le grand nombre de termes en jeu ainsi que la divergence aux courtes distance) et le mouvement des atomes rendent le problème de la convergence très dicile à résoudre. La question est abordée qualitativement par Maricq dans []. Il est bien évident que la convergence du développement de Magnus est cruciale à tous les développements modernes de la RMN du solide. Précisons d'ailleurs que lorsque la convergence n'est pas vériée, on observe eectivement des résultats expérimentaux en désaccord avec les prédictions fournies par le développement de Magnus [].

Je propose cependant une approche pragmatique à ce problème : en eet, bien qu'il existe des valeurs propres extrêmement élevée de H(t), les modes propres correspondants sont probable-ment très peu peuplés. Si tel est le cas, dans un liquide, ces modes propres vont correspondre 107. Une formule de récurrence peut être trouvée dans [89]

108. En fait la borne supérieure est 1, 086869/µ où µ est un nombre compris entre 0 et 1, nous avons sélectionné le plus mauvais scénario pour lequel µ = 1.

5.1. Présentation de la méthode du Hamiltonien moyen à des eets de diusion de spin du fait du mouvement atomique et des courtes variations spa-tiales impliquées. On peut donc s'attendre à ce que l'application de la séquence RMN modie les caractéristiques de la relaxation locale de la polarisation. Il faut donc considérer les dis-tributions de grandes longeurs d'ondes pour une polarisation donnée et ce d'autant plus que la distribution de polarisation initiale est homogène. Dans ce cas, une appproche en champ moyen devient pertinente, on remplace donc H(t) par son expression en champ moyen qui est : H(t) ∼ ¯H(t) = γX i ˆ ~I · ~i Bdip,i(t), (5.29) où ~ Bdip,i(t) = h X j6=i A(t)~ˆIi.j (5.30)

Etant donné la forme de ¯H(t) on peut se restreindre au Hamiltonien de champ moyen à un spin qui vaut

¯

Hi(t) = γ~ˆI · ~i Bdip,i(t). (5.31) Attention, ce faisant on restreint la condition de convergence aux distributions de spins corres-pondant aux fonctions de corrélations à un spin c'est à dire à la distribution d'aimantation. Ce critère correspond donc au modèle semi-classique abordé dans l'annexe E. Cependant, dans la mesure où le Hamiltonien ne présente plus de termes en σiσj, les fonctions de corrélations à n spins sont entièrement déterminées par la fonction distribution à un spin, il n'y a donc pas d'autre condition de convergence. (voir papier Steve)

On a donc

k ¯Hi(t)k2 = ~/2kγ ~Bdip,i(t)k (5.32) La condition de convergence de la méthode du Hamiltonien moyen pour l'opérateur de distri-bution à 1 spin en champ moyen est donc vériée si

kγ ~Bdip,i(t)kτ /2 ≤ 1, 086869 (5.33)

Nous allon maintenant passer à la description hydrodynamique déjà évoquée dans les chapitres précédent. En eet, le champ dipolaire pour une distribution d'aimantation ~M (r, t) vaut :

~ Bdip(~ri, t) = Z V ∩ ¯V,~ri 3 cos2θ − 1 k~r − ~rik3/2A(t) ~M (~r))d(3)~r (5.34) Dans cette expression nous considérons que V désigne le volume de l'échantillon et V,~ri un volume sphérique de rayon  centré sur ~ri le point considéré. Ce petit volume exclus permet de ne pas compter le champ dipolaire émis par le spin lui même mais aussi par ces plus proches voisins. En eet, à cause du mouvement atomique l'eet de couplages des spins proches correspond aux termes de relaxation transverse et longitudinale qui ne nous intéressent donc pas. Par ailleurs kA(t)k2 = 2 Nous supposerons en toute généralité dans la suite que le spin étudié est au centre du référentiel (~ri = 0). Nous allons montrer que pour une classe générale de distribution d'aimantation, le critère de convergence de l'équation de Magnus est vérié. En eet, supposons que le volume soit compact de diamètre R2 (attention il s'agit

bien d'un diamètre) et que la distribution d'aimantation soit continue et dérivable en tout point et telle que (1) k ~M (~r)k ≤ M0 et (2) ∀ˆa, kδˆaM (~~ r)k ≤ M0/R0. L'hypothèse (1) est réaliste et correspond aux situations expérimentales pour une densité d'aimantation initiale donnée (d'après l'équation d'évolution la densité d'aimantation ne pourra augmenter au delà de M0) et l'hypothèse (2) implique que la distribution considérée est susamment lisse, nous allons voir que la convergence va alors être fortement liée au caractère lisse de la distribution d'aimantation. Cette deuxième hypothèse implique que k ~M (~r) − ~M (~r0)k/k~r − ~r0k ≤ M0/R0

On a alors k ~Bdip(0, t)kk ≤ Z V ∩ ¯V 3 cos2θ − 1 r3 A(t) ~M (~r)d(3)~rk (5.35) On va découper le volume en 2 parties : un volume sphérique V2 de rayon R2 contenant V et un volume V1 sphérique, de rayon R1 contenu dans V . on découpe alors l'intégrale ci-dessus en deux parties : k ~Bdip(0, t)k ≤ k Z V ∩ ¯V k ≤ k Z V2∩ ¯V1 k + k Z V1∩ ¯V k (5.36)

La première intégrale est trivialement majorable :

k Z V2∩ ¯V1 k ≤ Z V2∩ ¯V1 k3 cos2θ − 1k r3 2M0d(3)~rk ≤ 4πM0ln R2/R1 π Z 0 k3 cos2θ−1k sin θdθ ≤ 0.77∗4πM0ln R2/R1 (5.37) La deuxième intégrale est plus complexe, on commence par séparer la distribution d'aimanta-tion en ~M (~r) = ~M (0) + ( ~M (~r) − ~M (0)). Ensuite, l'intégrale avec ~M (0) donne 0 et peut être ignoréé, la deuxième intégrale peut donc être majorée par

k Z V1∩ ¯V k ≤ Z V1∩ ¯V kk3 cos 2θ − 1k r3 k2k ~M (~r)− ~M (0)kd(3)~r ≤ Z V1∩ ¯V kk3 cos 2θ − 1k r3 k2M0r/R0d(3)~r ≤ 0.77∗4πM0R1/R0 (5.38) On a donc ∀R1, k ~Bdip(~ri, t)k ≤ 0.77 ∗ 4πM0(ln R2/R1+ R1/R0) (5.39) Le minimum de la borne supérieure est obtenue pour R1 = R0 et on obtient donc

k ~Bdip(~ri, t)k ≤ 0.77 ∗ 4πM0(ln R2/R0+ 1) (5.40) Le critère de convergence est donc vériée pour le Hamiltonien de champ moyen

0.77(ln R2/R0+ 1)2πFdipτ ≤ 1.086... (5.41)

Pour donner un ordre de grandeur, dans nos expériences τ ∼ 2, 10−3 s et Fdip < 30 Hz, la condition de convergence est donc vériée puisque Fdipτ ' 0, 06.

Par ailleurs, plus l'impulsion considérée est courte, plus le développement de Magnus converge rapidement. Le Hamiltonien moyen tronqué obtenu demeure approximatif et il est d'autant plus précis que l'ordre de troncature est élevé.