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Chapitre 4 : la méthodologie de recueil et de traitement des données

2. Présentation de l’échantillon et du corpus de données

2.1 Constitution et composition de notre échantillon

S’inscrivant dans le cadre d’un master, cette recherche fine, qui nécessite un dispositif

lourd, aurait pu faire l’objet d’un corpus étendu à plusieurs cas. Cependant, afin de ne pas être

trop ambitieux et de pas mettre en péril ce projet, il a été privilégié l’étude d’un cas. Au

regard de la précision de la question des activités instrumentées du tableau numérique

interactif dans le cadre de l’enseignement de la géographie en cycle 3 lors des moments de

tissage et de construction de la trace écrite, il nous a semblé nécessaire de chercher un

enseignant correspondant à plusieurs critères indispensables. Celui-ci devait bien évidemment

enseigner lui-même la géographie en cycle 3 et depuis plusieurs années si possible. Il devait

disposer en permanence d’un TNI dans sa classe et l’avoir depuis plusieurs années (afin que

les genèses instrumentales soient opérantes) si possible en école ENR (équipe volontaire pour

ce type d’usages). Par ailleurs, il était évidemment nécessaire d’accepter le cadre

méthodologique lourd de cette recherche (donner de son temps, se faire filmer sur plusieurs

séances, puis échanger avec l’étudiant-chercheur et se voir soi-même dans le cadre de l’auto-

confrontation simple). Enfin, il eût été intéressant d’avoir si possible un enseignant avec au

moins quelques années d’expérience (afin d’éviter un profil confronté à ce qui est qualifié de

« choc du réel » par Huberman, 1989, p.14, cité par Philippot, 2008, p.267).

La multiplicité de ces critères a été une réelle contrainte. Il a fallu user de patience et de

nombreux réseaux afin de trouver l’enseignant volontaire correspondant à (presque) tous ces

critères. Ce fut le réseau des IEN CCPD qui fut le plus efficace. D’un poids hiérarchique

Etudiant-chercheur

Enseignant, avec

souris pour mise en

pause de l’extrait

PC portable pour

visionnage des extraits

et enregistrement des

éléments vocaux de

l’auto-confrontation

Enregistreur

numérique HD

en sécurité

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évident, il a été précieux dans la recherche de notre terrain d’expérimentation. En général,

nous avons pu constater que le quotidien de la classe, la multiplicité des contraintes, la crainte

d’un regard extérieur sur sa pratique et l’éloignement du terrain avec la recherche sont de

réels obstacles dans le cadre de ce type de méthodologie. Cette peur du regard extérieur a par

ailleurs été déjà mise en avant par Audigier et Tutiaux-Guillon (2004).

Au final, nous disposons donc d’un échantillon de convenance. Au regard de nos

questions relatives à la caractérisation, basée sur quelques questions sur la formation, l’âge

(Audigier et Tutiaux-Guillon, 2004) et sur l’expérience, il est composé d’un homme de 47

ans, enseignant de CM1 (niveau simple de cycle 3) que nous avons choisi d’appeler M. Rec.

dans cette recherche. Doté d’une solide expérience grâce à ses treize années en tant que

« brigade départementale, donc des remplacements sur l’ensemble des départements, sur tout

type de postes » et sur « tous les niveaux »

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, c’est la première année de M. Rec. en CM1 dans

l’école, mais il déjà enseigné trois ans en CM1/CM2 par le passé. Formé à l’école normale, il

n’a de mémoire jamais eu de formation continue en géographie. Pour son usage du TNI, il a

par contre bénéficié de trois heures de formation, réalisée par un personnel de circonscription.

Le reste se faisant en auto-formation, ce qui confirme les éléments issus des enquêtes Profetic

citées en chapitre 1.

C6 : De quelle formation avez-vous bénéficié pour utiliser le Tableau Numérique Interactif ? E6 : U e fo atio de h dispe s e pa le o seille p dagogi ue de i o s iptio et ’est tout. C7 : Trois heures uniquement ?

E7 : Formation générale sur les principaux aspects du TBI et en fait la formation se fait après au contact de la machine.

La classe de M. Rec. se situe dans une ville périphérique de la ville centre. Cette

commune est plutôt favorisée socio-culturellement, et la classe dont a la charge M. Rec. ne

pose pas de problèmes particuliers. Composée de 25 élèves dont un élève porteur de handicap

(ce qui explique la présence d’une assistante de vie scolaire ou AVS), l’organisation de la

classe est assez classique au regard du schéma de la page suivante. L’espace y est chargé.

Enfin le matériel à disposition de M. Rec. dans l’école est similaire à celui d’une école

ENR : TNI avec PC enseignant, classe mobile. Il dispose par ailleurs d’un lecteur enregistreur

numérique haute-définition, d’un PC fixe en fond de classe et l’école a bénéficié de chèques

ressources issus du plan DUNE préalablement cité. Ce corpus de convenance correspond

donc malgré tout à nos critères.

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Figure 8 : dispositif de la classe, terrain de l’expérimentation

2.2 Les corpus de données : présentation

Nous avons fait le choix, à l’instar de Philippot (2008) de qualifier nos corpus de corpus

premier et corpus second, et ce bien que notre problématique soit différente et qu’elle soit

centrée sur les pratiques instrumentées lors des temps de tissage et de construction de la trace

écrite et donc sur une analyse dans le cadre d’une séquence complète. Par corpus « premier »,

on entendra les quatre enregistrements correspondant aux 4 séances de M. Rec. liées à sa

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séquence « organisation de l’espace français ». Celles-ci, « constitue[nt] un matériau brut, qui

est très proche de l’activité professionnelle réalisée »

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(Philippot, 2008, p.280). Ce corpus

premier a fait l’objet d’un traitement sous forme de synopsis

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de la séquence afin d’en

permettre une distanciation par l’étudiant-chercheur et dans le but d’en sélectionner des

extraits et de réaliser le guide de l’entretien d’auto-confrontation. L’enregistrement audio

constitue alors « un corpus second, dans la mesure où sa production n’est possible que par un

travail à partir du corpus premier » (Philippot, 2008, p.280).