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Préparation pour les inlays et onlays céramiques

RESTAURATIONS PARTIELLES

6.3.2. Préparation pour les inlays et onlays céramiques

C’est d’abord avec Murphy en 1839, puis avec l’allemand Herbst en 1882, qu’on peut parler d’inlays en céramique. Malheureusement, l’utilisation des inlays en céramique fut arrêtée par un fort pourcentage d’échecs en raison notamment de la faible résistance mécanique, de l’adaptation marginale insuffisante et du manque d’adhésion des produits de scellement ; ces inlays étaient réalisés sur une simple matrice métallique et simplement scellés avec un ciment conventionnel (orthophosphate de zinc) (Touati, 1999, (256)). L’adaptation marginale des premiers inlays en céramique était médiocre, et le ciment pouvait facilement se dissoudre. Les avantages de la technique de coulée à la cire perdue associés à la précision et la fiabilité des inlays en or ont mis un point d’arrêt à l’utilisation des inlays en céramique au milieu du XXème siècle.

C’est seulement dans les années 1960 que ce type de restaurations, a pu être utilisé plus couramment. Mais les plus grands progrès ont été réalisés au cours des années 80 grâce à l’avènement du collage

dentinaire (Nakabayashi, 1983, (179)) ; le collage des inlays aux tissus dentairesréalise ce qu’on

Figure I-108 : Inlays en or sur 46. Les limites angulées permettre le brunissage du métal sur les bords de la préparation. (102)

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appelle une unité biofonctionnelle en restaurant les propriétés de résistance initiales de l’organe

dentaire.

Aujourd’hui, si la cavité a un contour net et précis, et si les protocoles de collage sont strictement suivis (en ayant recours aux derniers adhésifs amélo-dentinaires), les inlays en onlays en céramique donnent d’excellents résultats. Pourtant, la technique reste délicate et méticuleuse, nécessite la collaboration avec un bon céramiste et une parfaite compréhension du matériau.

En effet, la céramique reste un matériau fragile, sujet à des contraintes cliniques importantes dues à son manque d’élasticité (Fig. I-109).

Les préparations pour inlays et onlays céramiques diffèrent très nettement des préparations pour inlays et onlays métalliques (Magne et al., 1996, (158)). La rigueur lors de la réalisation des étapes en clinique et au laboratoire, sont des piliers du succès.

N.B. : il existe des inlays et onlays en matériaux composites. Ils sont eux-aussi collés aux tissus dentaires. Les résines composites sont moins fragiles que la céramique, cependant, il est tout de même recommandé de suivre les mêmes recommandations de préparation que celles des inlays/onlays céramique.

6.3.2.1.Les limites cervicales de la préparation

Dans le but d’obtenir une adaptation marginale précise et étanche de la céramique au niveau des boîtes ou dans le cas d’onlays sur les faces vestibulaires et linguales, il est conseillé de réaliser des limites cervicales en forme de congé rond large (Fuzzi, 1996, (83)).

La limite de la préparation doit être précise, nette et autant que possible située dans l’émail pour assurer le maximum d’adhésion. De plus, sur les faces vestibulaires où l’intégration de la couleur est cruciale et difficile, le congé large favorise l’intégration optique et dispose de surfaces d’émail plus étendues.

Figure I-109 : a) Préparation pour un inlay céramique. b) Inlay céramique posé. (256)

115 Mais dans certains cas, et en fonction de la forme de la cavité préexistante, un épaulement

droit à angle interne arrondi est parfois plus conseillé pour éviter d’élargir davantage les

limites de la préparation.

Compte tenu des propriétés fragiles de la céramique, il est indispensable que tous les contours

internes et externes ainsi que les angles soient arrondis. (Fisher et Coll., 1975, (80)). Cette

forme améliore la répartition des contraintes mécaniques et rend possible la réalisation d’inlays et d’onlays en céramique plus précis.

6.3.2.2.Les lignes de finition proximales

Les lignes de finition proximales doivent être franches. Et, ni les biseaux longs (slice), ni

les chanfreins proximaux, utilisés dans les préparations pour inlays en or, ne sont indiqués pour les préparations pour inlays en céramique.

Les finitions angulaires entraînent la formation d’angles vifs, amenant eux-mêmes des extensions fines et aigues de céramique fragiles qui seront à l’origine de fractures.

La cavité proximale, cependant, doit être suffisamment ouverte pour permettre l’accès au brossage. Le bord cervical de cette cavité proximale est franc et plat, en forme de congé

large ou d’épaulement, et situé dans l’émail.

6.3.2.3.L’angle cavo-superficiel

L’angle cavo-superficiel standard est de 90°. Et un congé large était parfois indiqué dans les secteurs peu sollicités et si l’occlusion était favorable (Fig. I-110).

Figure I-110 : a) L’angle cavo-superficiel standard est de 90°

b) Une finition en congé large était parfois

envisagé dans des conditions occlusales

favorable dans le but d’avoir un bord invisible. (256)

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a. À 90°

La finition recommandée au niveau de l’angle cavo-superficiel des préparations pour inlays/onlays céramiques est un angle droit. En effet, une telle limite réduit les risques de fractures du matériau céramique car elle limite les contraintes subies par la restauration grâce à une

meilleure répartition.

Elle est indiquée pour la préparation de dents courtes, peu rétentives, et pour les techniques de céramique pressée ou coulée (comme le Dicor et l’Empress).

Cette finition cavo-superficielle droite conduit à un résultat esthétique correct. Mais, il existe une transition brutale entre la céramique et l’émail, provoquant souvent des difficultés d’intégration de teinte si le film de ciment à l’interface n’est pas suffisamment translucide. Cependant, l’amélioration certaine de la précision des revêtements réfractaires permet aujourd’hui un très bon rendu esthétique (Fig. I-111).

À l’origine, il était question de biseauter la ligne de finition occlusale pour l’intégration optique de l’inlay, mais surtout pour améliorer l’adhésion de la restauration en augmentant la surface amélaire de collage.

Mais, selon Qualtrough (1991, (204)), (qui a évalué in vitro l’intégrité marginale des inlays en céramique), l’adaptation du ciment en résine composite à l’émail ne montre pas de différence entre les préparations biseautées et non biseautées. Il est donc inutile de casser des bords, au niveau de

l’angle cavo-superficiel pour augmenter le nombre de prismes d’émail exposés, d’autant plus qu’un

biseau classique implique la création d’angles aigus sur la préparation. Ce qui entraîne à son tour des reliefs vifs et fins sur la pièce prothétique, ceux-ci sont très fragiles et peuvent facilement casser pendant le scellement.

En outre, les bords des préparations pour les inlays/onlays céramique doivent présenter : ni biseaux, ni chanfreins ;

des angles internes arrondis ; un angle cavo-superficiel de 90° ;

et enfin, ils ne doivent pas coïncider avec les points de contact occlusaux.

Figure I-111 : a) Préparation d’un inlay céramique à angles cavo-superciels droits (90°).

b) Inlay céramique posé. Le résultat esthétique est très bon, Les bords sont invisibles même avec une finition cavo-superficielle à 90°. (256)

117 b. Le congé quart de rond

Une limite en forme de congé quart de rond, (Fig. I-112 et I-113) représente une alternative intéressante car il peut être reproduit par le matériau de restauration. Cette limite a souvent été utilisée dans les préparations pour inlays en céramique, et, les résultats s’avèrent satisfaisants à certaines

conditions (profondeur suffisante de la cavité, pas de contacts occlusaux interférents…) (Touati,

1999, (256)).

Le rendu esthétique est supérieur aux bords cavo-superficiels à 90° en raison de la gradation de la couleur entre la dent et l’inlay, qui peut encore être optimisée en plaçant de la céramique semi translucide près des bords, permettant la perception visuelle de la couleur de la dent sous-jacente et une meilleure transmission de la lumière. Les résines de collage translucides permettent également d’améliorer cet effet. Enfin, cette limite de finition est théoriquement une forme favorable à l’adhésion (Dietschi & Spreafico, 1997, (64) ; Hanning et al., 1991, (99)).

Néanmoins ce type de bord est indubitablement plus exposé aux risques de fracture, c’est donc une

ligne de finition à bannir en lui préférant un angle cavo-superficiel de 90°.

La technologie actuelle du matériau permet d’ailleurs d’obtenir de meilleurs résultats esthétiques même avec des angles cavo-superficiels à 90° sur les faces occlusales.

Figure I-112 : La finition cavo-superficielle en congé quart de rond s’effectue avec une fraise boule tenue obliquement. (256)

Figure I-113 : Modèle d’une préparation pour inlay céramique présentant un angle cavo-superficiel en congé quart de rond. (256)

I-113 I-112

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7. SPÉCIFICITÉS DES LIMITES CERVICALES