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La préparation pour les bridges collés

RESTAURATIONS PARTIELLES

6.1. La préparation pour les bridges collés

Un bridge collé est soumis à de multiples forces de délogement. Sachant cela, il est nécessaire de créer un emboitement aussi stable que possible entre la dent pilier et son armature pelliculaire à recouvrement partiel. La préparation d’un pilier de bridge collé consiste donc à modifier

superficiellement le relief anatomique naturel de la dent, en créant des reliefs d’emboîtement de l’armature sous forme de cônes inversés, tout en évitant le gaspillage d’émail fort utile pour le collage. Pour les moyens d’ancrage de bridges collés : l’augmentation de rétention va de pair avec une

préparation limitée au maximum à l’émail.

Les intermédiaires des bridges collés subissent des forces occlusales verticales d’enfoncement contre lesquelles les planchers des reliefs d’emboîtement de l’armature sur les piliers doivent pouvoir s’opposer. Ils subissent également des forces occlusales obliques, que la hauteur et le parallélisme des parois des reliefs d’emboîtement contrent.

La préparation de logettes d’appui suffisamment larges de part et d’autre de l’édentement et de

cannelures de part et d’autre des piliers est donc un but à atteindre chaque fois que l’anatomie du

pilier intact le permet et que les forces occlusales présumées l’indiquent. Plus elles seront élevées et plus ces reliefs seront accentués ou démultipliés.

La classification des bridges collés est le reflet de la technique de finition de la surface métallique des « ailettes du bridge »

La préparation périphérique des piliers de bridges collés permet de délimiter la zone de collage attribuée à chaque ailette. Ces lignes de finition déterminent l’étendue et l’importance de la rétention que l’on peut obtenir par adhésion. Elle doit toujours englober un maximum d’émail tout en tenant compte des impératifs esthétiques et occlusaux. Le principe de cette préparation est de déplacer apicalement la ligne de plus grand contour de la dent selon l’axe d’insertion choisi. La forme de contour de la préparation et de l’armature métallique du bridge collé sus-jacent doit faire en sorte que les forces occlusales soumettent le liant de la résine à la compression (et non au cisaillement).

6.1.1. Bridges de Rochette

Ce sont les premiers bridges collés présentant des moyens d’ancrage en forme d’ailettes avec des

perforations rétentives. Celles-ci augmentent la rétention de la résine (Rochette, 1973, (214)) (Fig. I-91).

Rochette est le premier à décrire une technique de collage « définitif » d’un bridge métallique avec de la résine. Il préconisait le recours à des perforations de l’armature, de façon à ce que la résine fuse

101 dans ces pertuis jusqu’à l’extrados en face linguale, plaquant l’ensemble sur les dents supports et le maintenant en place (Dhilon et al., 1983, 62 ; Rochette, 1973, 214) (Fig. I-92).

Ces bridges reposent sur la combinaison de la rétention mécanique à un agent de couplage pour obtenir l’adhésion au métal (Saunders, 1989, (222)). Et ce moyen d’ancrage fut une forme standard utilisée dans les secteurs antérieurs (Howe, 1977, (106) ; Kuhlke, 1977, (134) ; Denehy, 1979, (59); Eshleman, 1979, (74)) et postérieurs (Livaditis, 1980, (152)).

La limite des préparations est un congé ovale sus-gingival peu marqué (Fig. I-93). Et de petites

plates-formes peuvent être creusées sur la face linguale, en général au niveau des crêtes marginales, là

où l’épaisseur d’émail est la plus grande (Fig. I-94 a). Les limites d’enfoncement sont ainsi parfaitement définies et les appuis cingulaires sur les faces palatines des dents supports (Fig. I-94 b) sont un moyen efficace pour limiter l’enfoncement du bridge. Ces appuis sont en général des surfaces

planes et horizontales à la manière des épaulements droits.

Figure I-91 : Les ailettes des bridges collés de Rochette sont perforées pour assurer la rétention de la résine. (233) Figure I-92 : Bridge collé de Rochette de 11 à 23 pour le remplacement de 21. (232)

Figure I-93 : Les butées d’enfoncement sont de petites plateformes sous forme d’épaulement (A). Et si le volume d’émail y est suffisant, l’appui cingulaire joue le même rôle. (232)

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Les nombreuses voies thérapeutiques qu’offrait ce concept ont été explorées par d’autres chercheurs et cliniciens (Howe et al., 1977, (106)). Mais le maillon faible de ce système de collage était le liant entre la résine et le métal (Johnson, 1980, (117)) (rétention de nature micromécanique, et mordançage insuffisant de l’armature métallique) qui supportait très mal les forces de cisaillement, et aboutissait à des décollements à répétition.

6.1.2. Bridges Maryland

Ce sont des bridges collés présentant des moyens d’ancrage en forme d’ailettes métalliques pleines, sans perforations rétentives dont la rétention est assurée par les intrados mordancés. Ici, la solution employée pour améliorer la rétention de l’élément collé est un système de mordançage par électrochimie (2,9 fois plus rétentive qu’une surface perforée (Saunders, 1989, (222)).

Les lignes de finition définissent l’étendue du collage et conditionnent l’importance de la rétention que l’on peut obtenir par adhésion ; et de petites logettes creusées sur la face linguale au niveau des crêtes marginales complètent la rétention et limitent l’enfoncement vertical du bridge (Fig. I-96). Ces appuis sont en général des surfaces planes et horizontales à la manière des épaulements droits.

Les bridges Maryland ont été par la suite popularisés par Alain Braban (Brabant, 1996, (31)).

La ligne de finition du pilier collé peut être divisée en trois parties selon le secteur concerné :

La ligne de finition proximale

La forme de la limite de la préparation est un congé quart de rond de préférence ; elle est franche et permet de créer une arête périphérique. Cette ligne de finition est située à environ 1mm derrière le point de contact.

Il est préconisé de préparer la première ligne de finition proximale du côté de l’édentement et au niveau du pilier le moins épais car il s’agit de celle qui est la plus délicate à réaliser car la marge de manœuvre y est étroite.

Figure I-94: a) Butées d’enfoncement, rainure et appui cingulaire. b) La limite de préparation est un congé sus-gingival peu marqué. (232)

103 Dans cette zone proximale, l’épaisseur d’émail est grande,

ce qui permet si nécessaire, de soustraire 0,5 à 1mm lors du déplacement de la ligne de plus grand contour vers le collet et vers l’espace interproximal.

La limite détermine la qualité du joint périphérique dans cette zone propice à l’accumulation de plaque dentaire. Au niveau cervical, la limite s’approche de la gencive : c’est la zone de jonction proximo-cervicale de la préparation (2 à 3 sur le schéma), et s’effectue en forme d’arc de cercle. Cette limite devient alors la limite cervicale de la préparation (Fig. I-95).

La ligne de finition cervicale

Cette limite est toujours un congé quart de rond peu profond supra-gingival (à 1mm de la jonction amélo-cémentaire). Il ménage un espace suffisant pour que l’armature du bridge se termine en épaisseur suffisante et sans surcontour. Cependant, ce congé ne doit pas être trop profond pour ne pas traverser la très fine couche d’émail de cette région de la dent.

La ligne de finition incisale

Il s’agit ici d’un congé quart de rond peu profond similaire à celui de la ligne de finition cervicale (à réaliser avec une petite fraise boule de 1,5 mm de diamètre). Elle permet de réunir facilement les lignes de finition proximales.

La limite incisale suit parallèlement le bord libre de la dent pilier. Elle doit être à 1 à 2 mm du bord libre des dents (Fig. I-96).

À ce stade de la préparation, le volume de tissus dentaire disponible pour l’emboîtement de l’armature sur le pilier est défini et il conditionne la taille et la position des reliefs complémentaires destinés à assurer ou à renforcer la sustentation et le

ceinturage. Figure I-96 : Le bridge collé Maryland est fait de moyens d’ancrage métallique et sa rétention est

assurée par les intrados mordancés. (233)

Figure I-95 : Préparation en congé quart de rond. (31)

I-95

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6.2. La préparation pour facettes et incrustation partielles