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La position des partis politiques par rapport aux revendications féministes…

Chapitre 1 : L’intégration, l’organisation et le développement du mouvement

1.6. La position des partis politiques par rapport aux revendications féministes…

Le premier parti qui a inscrit dans son programme des articles clairs sur l’approbation du vote universel aux femmes et des droits civils a été le Parti Social Démocrate des

Ouvriers84, fondé en 1893. Sauf celui-ci, les deux partis historiques, le Parti National Libéral

(PNL) et le Parti Conservatoire n’ont pas eu en vue, dans aucun aspect, les droits de la femme, en considérant que ce problème n’était pas une urgence. À cette situation a contribué aussi le fait que les femmes ont accepté -consciemment ou pas- la situation donnée et les rares voix qu’on entendait de temps en temps ne trouvaient aucun écho ni même dans la

masse féminine pour ne plus parler des hommes85. N’oublions pas que les droits des femmes

ne constituaient pas comme nous l’avons déjà montré un point de débat dans l’espace public. Une fois la guerre finie et l’objectif national accompli, la scène politique roumaine supporte des transformations majeures par la disparition du Parti Conservatoire et l’apparition d’autres organismes politiques, soit avec tradition, dans les provinces nouvelles, comme le Parti National Roumain de la Transylvanie, soit à peine créés, comme la Ligue du Peuple, le Parti Conservatoire Progressiste, le Parti Démocrate. D’autres événements qui bouleversent

l’espace politique sont l’approbation du vote universel86

, et l’adoption de la loi agraire, situation qui a déterminé une extension massive de l’électorat. Par l’intermédiaire du décret-loi de novembre 1928, on établissait que le droit de vote pouvait être exercé dès l’âge de 21 ans pour l’Assemblée des Députés, et dès 40 ans pour le Sénat, les jeunes sous 21 ans, les militaires, les magistrats et les femmes (qui représentaient plus d’une moitié de la population

du pays) en sont exclus87. En dépit du fait qu’il se produit une augmentation du nombre des

partis politiques, le système reste toujours dominé par le Parti National Libérale et le Parti National Paysan, la masse d’électeurs optant pour l’un des deux. Par conséquent, les partis étaient dans la difficulté, situation déterminée aussi par le contexte économique social dans lequel le pays à peine achevé se trouvait, après une guerre difficile, devant un « long chemin » de réformes.

84 Toutes les réformes sociales qui comprenaient aussi des articles sur les femmes sont présentées et inscrites dans la motion du Second Congrès du Parti Social Démocrate d’avril 1894. Voir Munca, année V, nº 9, le 24 avril 1894, p. 3.

85 Dimitrie Focşa, « Feminismul şi partidele noastre politice », in Acţiunea feministă, 1er année, nº 2, Piatra-Neamţ, le 15 mai 1919, p. 3.

86 Le Décret-loi publié le 16/29 novembre 1918 stipulait: « Tous les citoyens roumains majeurs éliront par le vote universel, obligatoire, égale, directe et secret, sur le fondement de la représentation proportionnelle, un nombre de députés proportionnel avec la population ». Ioan Scurtu, Viaţa politică din România. 1918-1944, Bucarest, Éditions Albatros, p. 40 ; voir aussi Gh. Iacob, Luminiţa Iacob, op. cit., vol. I, p. 264.

87

Conformément au recensement de 1930, la structure des sexes est: 50,9% population féminine et celle masculine de 49,1%. Ibid., p. 39.

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Une « manifestation commune » pour réclamer les revendications féministes a été faite assez tard et, même dans ces conditions, cette idée a gagné graduellement sa place dans l’opinion publique, surtout lors de l’augmentation du nombre des femmes impliquées dans le mouvement, mais aussi de celles employées dans tous les domaines d’activité qui leurs étaient accessibles. Nous pouvons, donc, ajouter à la conscience plus vaste des droits de l’homme ce « réveil des femmes ». La grande guerre en a donné naissance à une nouvelle mentalité, les partis politiques importants « embrassant immédiatement la question » sous la

menace de disparaitre du champ politique88.

Au début des années vingt, des déléguées de l’AECPFR de Bucarest et des principales filiales ont démarré une ample enquête pour trouver quelle était la position des dirigeants des différents partis politiques, mais aussi des plus importantes personnalités de la vie publique, par rapport au problème féministe. Dans ce sens-là, une délégation a été établie, formée de Sanda Filitti, Maria Petrovici, Ella Negruzzi et Valentina Focşa, qui devait « se présenter devant le gouvernement, les chefs de parti, les présidents de la Chambre et du Sénat et la plupart des sénateurs et des députés », avec l’objectif principal « d’éparpiller certains doutes provoqués par une incomplète connaissance de la question ». Cette lacune, considéraient les dirigeantes du mouvement, étaient à la base du manque d’implication et du soutien de la cause féministe de ceux qui avaient la possibilité et l’obligation de modifier le statut de la

femme89.

Les interviewés ont été priés de répondre à cinq questions comme : « Trouvez-vous justifiée l’émancipation civile et politique de la femme roumaine, comme une question de justice et de prévoyance sociale ? Croyez-vous que le pacte fondamental de [l’union] de la Bessarabie et de la Transylvanie pèsera dans la résolution intégrale de la question ? Pensez-vous que l’approbation des droits civils soit suffisante […] ou que seuls les droits politiques puissent résoudre la question des droits civils ? Trouvez-vous que l’émancipation civile et politique apportera la suppression des préjugés qui s’opposent à présent à « l’émancipation économique », la seule en mesure de faire la femme un vrai facteur social, en contribuant, à côté de sa mission naturelle, avec ce que son intelligence spécifique apportera dans la vie du peuple ? Croyez-vous qu’une femme émancipée […] négligera ses devoirs de mère et

d’épouse ? »90

. Conformément aux résultats de cette enquête, publiée dans le premier numéro de l’année 1920, tous ceux qui ont voulu y répondre ont reconnu la nécessité de

88 Dimitrie Focşa, op. cit., p. 3.

89

« Rezultatul anchetei Asociaţiei Feministe », in Acţiunea feministă, Ier année, nº 17, le 1er janvier 1920, p. 3.

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l’émancipation de la femme dans la société roumaine, sans tenir compte de la couleur politique. L’approbation des droits aux femmes est considérée par la plupart une condition indispensable à l’organisation de l’état de droit moderne, mais tous ne sont pas décidés sur le moment le plus opportun et sur quels droits faut-il accorder. Paul Bujor, le président du Sénat et membre du Parti Socialiste « a promis tout son soutien » et a répété l’idée du soutien de la

cause féministe considérant que l’approbation de droits aux femmes en est un des points les

plus importants du programme de parti. Après les discussions, on a pu adopter la conviction que « beaucoup de membres du Parti Paysan sont des féministes convaincus et des partisans de la réforme », situation qui se vérifie en temps, parce que le droit de vote pour les communes et pour les départements est obtenu pendant un gouvernement paysan. Il faut souligner que ce parti en a été, après la guerre, plus réceptif, en se déclarant en faveur des

principales revendications féministes91.

Le général Averescu, le président de la Ligue du Peuple, s’est manifesté comme partisan de l’émancipation des femmes, mais seulement en ce qui regarde les droits civils, lorsque Take Ionescu, le chef du Parti Démocrate manifestait la conviction qu’il fallait approuver aux femmes tous les droits le plus vite possible : « L’émancipation civile de la femme est déjà une question et l’émancipation politique a fait tant de pas en avant pour l’humanité, que c’est une question de date le jour où elle sera réalisée partout ». Nous considérons que cette déclaration s’encadre très bien dans la catégorie de la propagande électorale et qu’elle est faite seulement dans l’idée d’attirer des adhérents au parti et non pas comme situation applicable à cette date-là (1920) dans l’espace roumain. Alexandru Marghiloman, comme représentant du Parti Conservatoire-Progressiste, s’affirmait comme partisan de l’approbation des droits complets, la réforme du Code Civile apportant plusieurs bénéfices à la société : la diminution de l’immoralité après l’introduction de l’égalité entre les contractants ; l’augmentation de la conscience et de la responsabilité de la femme par l’accès à toutes les fonctions et, très intéressant, « l’introduction dans les rapports politiques du souci pour la tenue, la décence, imposé par la présence de l’élément féminin ». En ce qui regarde le

Parti National Libérale, I. I. C. Brătianu considère que les droits de la femme ne peuvent plus

être contestés, mais qu’il reste à établir les « modalités » par lesquelles on peut les accorder. I. G. Duca, un autre représentant du parti, s’affirme comme « partisan décidé de l’émancipation de la femme » en soutenant que :

91Acţiunea feministă, année II, nº 17, le 1 janvier 1920, p. 3 ; voir aussi Gh. I. Florescu, Cu privire la mişcarea pentru emanciparea civilă şi politică a femeii (1918-1921), in AIIAI, X, Iaşi, 1973, p. 299.

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« Je ne crois pas du tout que l’émancipation de la femme va la soustraire de ses devoirs de mère et d’épouse. Si je le croyais, je serais contre l’approbation des droits aux femmes, parce que cela signifierait que la femme n’est pas capable de comprendre sa mission. Mais c’est contre cette conception que je suis et, en vertu de son manque de fondement scientifique et historique, je revendique pour les femmes les droits les plus vastes pour sa mission démocratique de l’avenir »92

.

(voir l’Annexe 3)

Il est intéressant de souligner sur les libéraux que ceux-ci, bien qu’ils admettent en principe l’émancipation de la femme en lui accordant tous les droits, ils « évitent les promesses engagées », situation qui montre combien ils ont soutenu la cause féministe et le

petit nombre de solutions qu’ils ont trouvées en faveur de ce qu’ils soutenaient93

. Témoignage de cette réalité est aussi l’interview accordé à la délégation féministe par Toma Stelian, un autre représentant libérale, qui, bien qu’il reconnaisse comme « inévitable l’approbation des droits » et l’entrée de ce courant en Roumanie seulement une « question de temps », il soutient que « l’âme délicat de la femme » ne doit pas s’impliquer dans les luttes politiques. Par conséquent, les hommes politiques de ce courant sont en faveur de l’approbation du droit de vote pour la commune et le département parce que ce sont eux qui décident la cooptation des femmes dans les conseils communaux pour qu’elles s’impliquent

dans l’assistance sociale, le seul domaine où elles peuvent être utiles94

. (voir l’Annexe 3) Ainsi, les libéraux interviewés soutiennent constamment que la reconnaissance et l’adoption de ces libertés « n’est pas une question de principe, mais de tactique et

d’opportunité »95

ce qui les justifient d’inclure dans le programme du parti seulement les

droits politiques partiels, non pas intégraux, parce que les femmes ne sont pas prêtes pour la

responsabilité imposée par les élections parlementaires96.

Nicolae Iorga, le chef des nationalistes démocrates soutient que « le vote des femmes est un acte de justice générale et de justification spéciale par rapport aux conditions tout à fait particulières » de la Roumanie où l’élément féminin a la même instruction que les hommes, en manifestant pourtant l’incertitude sur sa présence dans certaines situations de la vie politique97.

Bien que tous les politiques questionnés reconnaissent la nécessité de cette émancipation, ce qu’il faut retenir de leurs réponses à nuances électorales est que

92Ibid.

93

Liliana Popescu, Politica sexelor, Bucarest, Éditions Maiko, 2004, p. 77.

94 Ştefania Mihăilescu, op. cit., 2002, p. 237.

95Acţiunea feministă, Ier année, nº 6, le 15 juillet 1919, p. 2.

96

Ştefania Mihăilescu, op. cit., 2002, p. 39.

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l’émancipation de la femme représentait un problème de l’avenir et que « si la discussion avait eu place » les politiques auraient apporté en discussion cette « question » et soutenu fortement son admission. En conclusion tout se réduit à un conditionnement. Comme cette étape n’a pas été dépassée, la discussion et la reconnaissance de ces droits sont restées au stade initial.

Il faut mentionner la position des membres du gouvernement au cadre de cette enquête, qui se sont manifestés « beaucoup plus réservés pour donner une réponse précise aux doléances des femmes ». Le premier ministre Vaida-Voevod et le ministre Popovici ont communiqué qu’ils allaient prendre une décision et examiner la demande formulée par les

représentantes de l’Association98. Celle-ci est la vraie attitude des politiques par rapport aux

desiderata du mouvement.

Il ne faut pas ignorer le fait que la majorité des partis politiques inscrivent dans leurs programmes des articles sur le statut et la condition de la femme, la reconnaissance de certains droits variant d’un parti à l’autre. Si l’opposition libérale en a été et avant et après la guerre plus réservée, les partis politiques apparus après 1919 ont fait certaines concessions au mouvement féministe du désir d’attirer de plus en plus d’adhérents et de s’imposer dans cette manière sur la scène politique. La plus réceptive formation politique a été le Parti National Paysan qui s’est déclaré nettement en faveur de l’émancipation de la femme, aussi comme la « formation socialiste ». D’ailleurs dans ce parti pouvait s’inscrire « tout citoyen roumain, homme ou femme, qui déclarait les principes, le programme et le statut du parti, s’obligeait à respecter la discipline de parti, de payer les contributions statutaires et s’abonnait à un de ses

journaux »99. Il faut mentionner que ce groupement politique est à peine apparu en 1926 par

la fusion entre le Parti National Roumain de la Transylvanie et le Parti Paysan, la première formation ayant inscrit en 1918 dans son programme le droit de vote de la femme. La période d’avant et d’après l’unité constitue un moment fondamental pour le mouvement féministe parce que c’est alors que s’est débattu si le Vieux Royaume pouvait accepter ou non ce droit prévu dans la déclaration d’Alba-Iulia. Après les pressions du Royaume, la formation politique de la Transylvanie renonce à soutenir ce point qu’elle élimine du programme en octobre 1919 pour le réintroduire en avril 1920. La réalité, comme nous l’avons déjà présentée, nous a montré que ce droit n’a pas été inscrit dans aucun décret-loi, les

98Ibid.

99

Ioan Scurtu, Istoria Partidului Naţional Ţărănesc, Bucarest, Éditions Encyclopédique, 1994, p. 58. Voir aussi Ghizela Cosma, op. cit., p. 42.

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modifications programmatiques mettant en évidence les changements intervenus dans la stratégie politique.

Le leader du Parti National dans son « testament morale politique » attaque aussi la « question » de l’égalité des droits de la femme, ces lignes représentant une explication pour son geste de renoncement au soutien de l’approbation du droit de vote dans les conditions où il avait affirmé qu’il « ne serait pas d’accord avec la suppression de cet article ».

« Notre principe est la parfaite égalité civile, sociale et politique de la femme. Ce principe, surtout dans le Vieux Royaume, est inconsidéré par presque tous. Même dans le domaine des droits civils, la situation de la femme est beaucoup inférieure. Elle est directement soumise à la tutelle de son mari. […] En définitif, la femme ne doit pas être considérée ni comme un luxe, ni comme une esclave d’une vie opprimée. […] Les préparations et les aptitudes seront gagnées. Personne ne peut nager sans entrer dans l’eau. Surtout de nos jours, quand tour à tour, dans tous les états, le droit de vote des femmes a été introduit […]. »100

Et pourtant, pendant toute la période d’entre-deux-guerres, les politiques roumains ont manifesté une attitude « hésitante et ambigüe » par rapport à toute tendance d’émancipation de la femme, Valentin Nicolescu-Quintus et Radu A. Pircă en parlant d’une « indifférence patriarcale » comme position adoptée par la plupart des hommes politiques roumains. La période d’entre-deux-guerres représente le moment où se produisent certaines « modifications d’ordre formel » en ce qui concerne l’acception d’une égalité du point de vue civil entre les deux sexes, mais seulement à « un niveau superficiel déclaratif » : « La vraie lutte pour l’émancipation devrait avoir lieu dans cette situation, premièrement au niveau des mentalités, par une série d’actions coordonnées qui provoquent, par le ralliement des créateurs d’opinion publique, les modifications et les renversements des préjugés enracinées dans l’auto

perception sociale roumaine »101.

Ayant comme point de départ l’infériorité de la femme, dans la perspective de la pensée nationaliste, nous distinguons trois « types de réponse » aux sollicitations féministes :

négatif, positif et l’ignorance. La réponse négative apporte l’argument que la femme est « fortement dégoutante » et l’approbation des droits politiques aurait signifié « une erreur fondamentale et la mise en péril de toute une nation ». La réponse positive a en vue la nécessité de la reconnaissance de l’émancipation pour se réaliser « le développement de la société et de la culture roumaines », avec l’existence de certaines nuances, en fonction de la

100

Victor Isac (ed.), Iuliu Maniu. Testament moral politic, Bucarest, Éditionss « Gândirea românească », 1991, p. 13-14.

101 Valentin Nicolescu-Quintus, Radu A. Pircă, Femeia în gândirea naţionalistă românească: patriarhalismul indiferenţei, in Maria Bucur, Mihaela Miroiu (éditeurs), Patriarhat şi emancipare în istoria gândirii politice româneşti, Iaşi, Éditions Polirom, 2002, p. 203.

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modalité d’accomplissement. La troisième solution, l’indifférence, est adoptée par la plupart des politiques roumains, sans tenir compte de la « couleur politique », puisque c’est la position la plus « confortable ». On considérait « qu’il existait des problèmes plus importants », « le petit monde des femmes » était trop petit pour « attirer l’attention des hommes politiques », surtout que le « rôle servile de la femme » dans la société patriarcale

était considéré comme « naturel » par leur grande majorité102 .

Valentin Nicolescu-Quintus et Radu A. Pircă considèrent que cette « indifférence patriarcale » équivaut avec la réponse négative à cette « question » de l’émancipation. De plus, ils remarquent aussi un « fort degré d’hypocrisie : si on donnait des droits aux femmes, elles ne sauraient quoi faire avec eux et pourraient faire du mal à elles-mêmes ou aux autres ;

il est mieux de les protéger de ce péril »103. Bien sûr, le manque d’intérêt pour la condition

des femmes et « la présence d’une attitude créatrice d’opinion en ce qui les concerne » sont constatés dans le milieu roumain et considérés « soit explicitement, soit implicitement

misogynes »104 .

De plus, Raluca Popa, dans son étude sur le féminisme dans la pensée libérale roumaine, est d’opinion qu’il en existe deux possibilités : soit les libéraux roumains ne se sont pas préoccupés du tout de ce problème, soit, quand ils s’y sont arrêtés, ils ont eu en vue « plutôt des coordonnées et des arguments éthiques et non pas politiques ». Dans ces conditions, les femmes roumaines ont été vues comme des « agents moraux » définis à travers une « éthique de l’oubli de soi-même », par conséquent, elles ont représenté une « voix informelle dans l’espace public », sans être partenaires à la formation de l’opinion publique105.

La conclusion générale, qui découle de l’analyse de l’attitude des politiques par rapport au problème féministe et ses revendications est que la majorité des gens en ont manifesté une indifférence et un manque aigu d’intérêt en essayant par tous les moyens qu’ils détenaient de retarder l’adoption de ces lois qui auraient bouleversé la société. Le problème a été attaqué au moment où ils ont constaté que c’est cette société (au moins le milieu urbain) qui s’est modernisé et s’est adapté aux nouvelles réalités économiques et sociales, en se produisant une transformation des mentalités, de la vie quotidienne. D’autres facteurs, à côté de la propagande féministe et de l’influence extrême, ont contribué à l’approbation des droits,

102 Ibid., p. 204-205. 103Ibid., p. 205. 104Ibid. 105

Raluca Maria Pop, Dimensiuni ale patriarhatului în gândirea liberală românească între 1848 şi al Doilea Război Mondial, in Maria Bucur, Mihaela Miroiu (éditeurs), op. cit., p. 25-28.

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en temps, dans des étapes, avec un retard par rapport à la plupart des pays européens, à