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La position de l’homme

Dans le document La justice humaine chez Thomas d’Aquin (Page 98-107)

2. L’IDÉE D’ORDRE ET L’ACTION HUMAINE

2.3. La position de l’homme

L’homme occupe une position spéciale dans l’ordre naturel au sens large, en raison de son insertion dans l’ordre rationnel, qui à la fois appartient à la nature et la transcende. Il est doté d’une âme liée à un corps, celui-ci étant soumis aux règles de la physique et de la biologie, lesquels portent sur l’ordre naturel. Du point de vue de la « matière » – le corps humain – l’homme est gouverné, comme n’importe quel autre être physique, par quelques règles strictement naturelles, liées au principe de causalité : étant donné une certaine cause, il suit un certain effet nécessairement. Nulle « contingence » se présente.

Y. Cattin soutient que la position de Thomas s’éloigne du rationalisme classique en ce qui concerne la limitation et la finitude de la raison humaine. Tandis que chez les rationalistes classiques la raison est seulement accidentellement limitée223, car liée à un corps extérieur à elle, chez Thomas l’âme est essentiellement limitée, vu que le corps appartient à son intérieur. Voici l’analogie de Y. Cattin :

Thomas refuserait sans doute cette liaison causale et il préférerait dire que la raison est limitée puisqu’elle a un corps. Le corps n’est pas la limite extérieure, accidentelle, et provisoire de la raison, mais le corps est dans l’âme comme sa limitation interne et essentielle. On le voit, il s’agit ici d’une autre compréhension de l’homme que celle de ce rationalisme spontané et populaire dont beaucoup de philosophes ne se sont pas suffisamment méfiés224.

D’un autre point de vue, l’homme possède un tel corps car son âme est avant tout rationnelle. La raison transcende la nature, quoique, sans s’y soumettre, elle ne la contredise pas non plus, mais la dépasse. Ainsi, du point de vue de sa « forme », l’âme humaine225, l’homme ne se gouverne pas seulement « naturellement », mais aussi – et surtout – rationnellement. C’est l’ordre rationnel qui, à partir de ses règles à la fois théoriques et pratiques, l’explique. Tandis qu’une puissance naturelle n’est capable que d’un seul effet, une

223 « Dans une philosophie rationaliste, la raison est, de soi, illimitée et infinie, et si elle est en fait limitée et finie, ce n’est que de façon extérieure et accidentelle. Par exemple, cette limitation viendra du fait que l’âme est liée au corps, mais ce lien est lui-même pensé comme accidentel. La raison est limitée, parce qu’elle a un corps ». CATTIN, Y., L’anthropologie politique de Thomas d’Aquin, p. 43.

224 CATTIN, Y., L’anthropologie politique de Thomas d’Aquin, p. 43.

puissance rationnelle est capable des contraires. Dans ce sens, une règle théorique décrit de manière vraie ou fausse la réalité, tandis qu’une règle pratique commande, avec ou sans succès, l’action humaine. Dans n’importe quel cas, deux possibilités s’ouvrent.

Sur ce point encore, Y. Cattin souligne l’inversion opérée par la pensée de Thomas vis-à-vis de l’opinion commune. D’après le Docteur commun, la raison ne s’explique pas à partir de la sensibilité, mais, au contraire, c’est parce que l’intellect humain est caractérisé d’une certaine manière que les facultés sensibles de l’homme se justifient226. Y. Cattin soutient :

Il faut peut-être ici renverser l’opinion commune qui comprend la raison à partir de l’activité qui semble première, la sensibilité. Thomas affirme que je pense et que c’est parce que je peux penser que je peux aussi sentir, voir, entendre, goûter. La raison n’est pas la résultante des activités sensibles, comme pourraient le laisser croire certaines descriptions naïves de la connaissance abstraite. La raison est première, parce qu’elle est principe et fin. Comprendre l’activité rationnelle de l’homme, c’est donc aussi comprendre son activité sensible, qui en est l’élément nécessaire. La compréhension de l’homme n’est donc possible qu’à partir de son « esprit » et non de son corps227.

Il en ressort que la rationalité entre les humains permet un mouvement particulier : l’action humaine. Dans l’action humaine, l’élément rationnel figure à côté des impulsions naturelles. Il est responsable d’un type de représentation propre, qui est double. La représentation est théorique lorsqu’elle se réfère à une notion de vérité. La propriété est vraie

226 CEN, I, 1, §123.

226 ST, I, q. 91, a. 3, c.

« C’est ainsi que Dieu a donné à chaque réalité de la nature la disposition la meilleure : non pas dans l’absolu, mais dans la relation à sa fin propre. C’est ce que dit Aristote : ‘Et parce que c’est mieux ainsi, non pas absolument, mais relativement à la substance de chaque chose’.

Or, la fin prochaine du corps humain, c’est l’âme raisonnable et ses opérations ; car la matière est pour la forme, et les instruments pour les actions de l’agent principal. Je dis donc que Dieu a établi le corps humain dans la disposition la meilleure pour répondre à une telle forme et à de telles opérations. Si l’on voit quelque défaut dans la disposition du corps humain, il faut considérer que ce défaut découle de la matière, par ailleurs nécessaire aux propriétés requises par un corps pour qu’il soit exactement ajusté à l’âme et à ses opérations ».

Sic igitur Deus unicuique rei naturali dedit optimam dispositionem, non quidem simpliciter, sed secundum ordinem ad proprium finem. Et hoc est quod philosophus dicit, in II Physic., et quia dignius est sic, non tamen simpliciter, sed ad uniuscuiusque substantiam. Finis autem proximus humani corporis est anima rationalis et operationes ipsius, materia enim est propter formam, et instrumenta propter actiones agentis. Dico ergo quod Deus instituit corpus humanum in optima dispositione secundum convenientiam ad talem formam et ad tales operationes. Et si aliquis defectus in dispositione humani corporis esse videtur, considerandum est quod talis defectus sequitur ex necessitate materiae, ad ea quae requiruntur in corpore ut sit debita proportio ipsius ad animam et ad animae operationes.

si les choses sont ce qu’elle dit qu’elles sont. La représentation est pratique quand elle opère une modification dans le monde. Si la modification correspond à ce qui a été représenté, il y a « succès » et elle est réussie ; si elle ne correspond pas, c’est l’« échec » et elle échoue. Réussir veut dire décider ou faire ce qu’on voulait ; échouer, ne pas réussir à le décider ou à le faire. Représenter, dans ce sens, consiste dans la présentation d’une fin pour l’activité. Ce qui est représenté l’est comme étant un bien. C’est-à-dire que si ce qui est fait n’est pas nécessairement un bien, ce qu’on voulait faire l’était, quoique de manière apparente. Chaque action particulière est orientée vers un bien. La racine de la notion de bien demeure dans la notion de représentation et dans la nature de l’être rationnel. Être rationnel, par définition, signifie produire représentations théoriques ou pratiques.

D’après la pensée de J. Castello Dubra, étant donné l’aspect naturel et le rationnel qui marquent l’existence humaine, l’homme est mis en évidence par rapport à la nature. Or, dit-il, « l’homme peut-être qualifié, ouvertement et sans retouches, comme un être naturel »228.

Sa qualification, pourtant, ne s’arrête pas là. J. Castello Dubra explique que « l’ordre doit être considérée comme un dédoublement de divers degrés d’actualité », c’est pourquoi l’homme occupe le dernier dégré en ce qui concerne l’ordre présent dans la nature. Il soutient qu’il existe un « appétit » pour la forme qui caractérise la matière et qui se rapporte intimement à la notion de finalité et de perfection. L’âme humaine, étant une forme subsistante par soi et « émergente » de la matière, donne à l’homme le dégré le plus haut possible d’actualité229. Dans la Somme contre les gentils, le Docteur commun expose une telle gradation :

Et, nous l’avons dit, puisque tout mobile, comme tel, tend à la divine ressemblance dans la recherche de sa propre perfection, et que l’actualisation d’un être est la mesure de sa perfection, tout être en puissance par son mouvement doit se porter vers son acte. Plus donc un acte est au sommet de l’échelle des actes et plus il est parfait, plus il retient sur lui

228 “Por todo ello, el hombre puede ser calificado, abiertamente y sin reparos, como un ‘ser natural’”. CASTELLO DUBRA, J. A., Hombre y naturaleza, p. 623.

229 “Según vemos, el orden debe considerarse como un despliegue de diversos grados de actualidad. Es por ello que el “apetito” inicial de la materia se extiende por sus diversos grados de potencialidad en busca del nivel más alto posible de actualidad, que reside, como ya sabemos, en el alma humana en tanto forma subsistente por sí y “emergente” de la materia. De hecho, la apetencia por la forma con la que se caracteriza a la materia está íntimamente relacionada con la noción de finalidad, y con el término relativo de perfección que ésta implica”.

l’appétit de la matière. La conséquence en est que le mouvement par lequel la matière se porte vers sa forme comme à la fin dernière de la génération, tend à l’acte le plus haut et le plus parfait qu’elle est susceptible de recevoir. Or parmi les actes des formes il est des degrés divers. La matière première est d’abord en puissance à la forme de l’élément, puis sous l’emprise de la forme de l’élément elle est en puissance à celle du mixte : les éléments sont en effet la matière du mixte ; puis la matière sous la forme du mixte est en puissance à l’âme végétative : l’âme est en effet l’acte de tel corps. De même l’âme végétative est en puissance à l’âme sensitive, et enfin celle-ci à l’âme intellectuelle. Le développement de la génération le montre : dans la génération le fœtus vit d’abord de la vie de la plante, puis de la vie de l’animal et enfin de celle de l’homme. Au-dessus de la forme humaine dans le monde de la génération et de la corruption, il n’est rien d’autre ni de plus parfait. La fin dernière de toute génération est donc l’âme humaine, et la matière est tendue vers elle comme vers sa forme dernière. Ainsi les éléments ont pour fin les mixtes, ceux-ci les vivants ; parmi ces derniers les plantes sont pour les animaux et à leur tour les animaux pour les hommes. L’homme est donc le terme de tout le mouvement de la génération230.

En effet, J. Castello Dubra soutient qu’il y a une « continuité » et non pas une de « rupture » entre l’ordre naturel et l’ordre humain. Selon lui, l’homme participe de la nature, tout en la dépassant par sa participation conjointe à l’ordre rationnel231. Et c’est par intermédiaire de la raison qu’il est capable de se distinguer non seulement par son espèce, mais entre toutes les espèces dont il est l’espèce supérieure. En effet, l’homme jouit du privilège d’atteindre la fin ultime de toute la réalité232. L’Aquinate explique le degré de perfection humaine à partir de l’idée de perfection du créateur. Dans l’ordre de perfection des créatures, l’homme est la créature la plus parfaite entre les créatures terrestres ; sa perfection n’est inférieure qu’aux créatures célestes.

230 SCG, III, 22, §7.

Cum vero, ut dictum est, quaelibet res mota, inquantum movetur, tendat in divinam similitudinem ut sit in se perfecta; perfectum autem sit unumquodque inquantum fit actu: oportet quod intentio cuiuslibet in potentia existentis sit ut per motum tendat in actum. Quanto igitur aliquis actus est posterior et magis perfectus, tanto principalius in ipsum appetitus materiae fertur. Unde oportet quod in ultimum et perfectissimum actum quem materia consequi potest, tendat appetitus materiae quo appetit formam, sicut in ultimum finem generationis. In actibus autem formarum gradus quidam inveniuntur. Nam materia prima est in potentia primo ad formam elementi. Sub forma vero elementi existens est in potentia ad formam mixti: propter quod elementa sunt materia mixti. Sub forma autem mixti considerata, est in potentia ad animam vegetabilem: nam talis corporis anima actus est. Itemque anima vegetabilis est potentia ad sensitivam; sensitiva vero ad intellectivam. Quod processus generationis ostendit: primo enim in generatione est fetus vivens vita plantae, postmodum vero vita animalis, demum vero vita hominis. Post hanc autem formam non invenitur in generabilibus et corruptibilibus posterior forma et dignior. Ultimus igitur finis generationis totius est anima humana, et in hanc tendit materia sicut in ultimam formam. Sunt ergo elementa propter corpora mixta; haec vero propter viventia; in quibus plantae sunt propter animalia; animalia vero propter hominem. Homo igitur est finis totius generationis.

231 Nous pourrions aussi dire que l’homme suppose les exigences de la nature et celles de la raison.

À l’homme, cette perfection se communique d’une façon encore inférieure ; en effet il ne possède pas dans sa connaissance naturelle l’idée de toutes les choses de la nature ; mais il est en quelque sorte composé à partir de toutes choses : du genre des substances spirituelles il possède l’âme raisonnable ; à la ressemblance des corps célestes il est maintenu dans l’éloignement des contraires par l’extrême équilibre de sa complexion, les éléments étant en lui selon leur substance même. De telle sorte cependant que, les éléments supérieurs prédominent en lui pour ce qui est de l’énergie, à savoir le feu et l’air, car la vie réside principalement dans le chaud, qui relève du feu, et dans l’humide, qui relève de l’air ; par contre, c’est selon leur substance que les éléments inférieurs abondent en lui ; autrement l’équilibre du mixte ne pourrait se réaliser, à savoir si les éléments inférieurs qui sont de moindre vertu n’abondaient pas dans l’homme par leur quantité. Et c’est pour cela qu’il est dit du corps de l’homme qu’il a été formé du limon de la terre, car on appelle « limon » de la terre mélangée d’eau. C’est pour la même raison aussi qu’on appelle l’homme un microcosme, car toutes les créatures du monde se trouvent de quelque façon en lui.233.

Ainsi, l’homme intègre un ordre causal, mais est aussi capable d’être lui-même une cause pour lui-même, vu qu’il n’est pas créé « humain » dans le sens complet du mot mais qu’il peut se rendre humain. C’est l’intentionnalité humaine – au delà de sa finalité – qui le distingue. La fin de l’homme « ordonne » toute sa réalité physique, car la fin de chaque créature est, en dernière instance, justifiée par sa fin. L’homme est la seule créature capable se produire des représentations universelles, donc il est la seule créature terrestre capable de contempler Dieu. Toutes les autres sont inclinées de manière nécessaire et limitée par leur forme. Pourtant, la forme rationnelle de l’âme humaine élève l’homme en degré de perfection et le place à la fois parmi les êtres physiques et au-dessus d’eux. J. Castello Dubra souligne :

Mais l’homme apparaît ou se distingue de l’ordre de la « nature inférieure » – corporelle et sensible – particulièrement en tant que sa fin est la fin de toute la réalité. Toutes les

233 ST, I, q. 91, a. 1, c.

Ad hominem vero derivatur inferiori modo huiusmodi perfectio. Non enim in sua cognitione naturali habet omnium naturalium notitiam; sed est ex rebus omnibus quodammodo compositus, dum de genere spiritualium substantiarum habet in se animam rationalem, de similitudine vero caelestium corporum habet elongationem a contrariis per maximam aequalitatem complexionis, elementa vero secundum substantiam. Ita tamen quod superiora elementa praedominantur in eo secundum virtutem, scilicet ignis et aer, quia vita praecipue consistit in calido, quod est ignis, et humido, quod est aeris. Inferiora vero elementa abundant in eo secundum substantiam, aliter enim non posset esse mixtionis aequalitas, nisi inferiora elementa, quae sunt minoris virtutis, secundum quantitatem in homine abundarent. Et ideo dicitur corpus hominis de limo terrae formatum, quia limus dicitur terra aquae permixta. Et propter hoc homo dicitur minor mundus, quia omnes creaturae mundi quodammodo inveniuntur in eo.

créatures tendent à la fin ultime, tendent à ressembler à Dieu, mais y arrivent de manière diverse et dans la mesure de leurs possibilités : en revanche, la fin naturelle de toute substance intellectuelle est de contempler Dieu. La fin de l’âme humaine est de « transcender toute l’ordre des créatures et atteindre la fin suprême qui est Dieu ». En vérité, dans la consécution de sa fin ultime, l’homme non seulement transcende la nature inférieure et jusqu’aux possibilités de sa nature – la détenant maintenant par son essence – vu que pour l’homme l’acquisition de sa fin ultime – la vision béatifique de Dieu – est impossible à atteindre par ses propres facultés naturelles et exige l’influence surnaturelle de Dieu234.

Tandis que les êtres sont ce qu’ils sont, l’homme est en quelque mesure toutes les choses235. Il est capable de connaître abstraitement et, donc, d’être aussi tout ce qu’il connaît dans la mesure où ce qu’il connaît est aussi lui-même, car la connaissance en acte est la chose connue même en acte236. Y. Cattin explique :

234 “Pero el hombre emerge o se destaca del orden de la ‘naturaleza inferior’ – corporal y sensible – particularmente en cuanto que su fin es el fin último de toda la realidad. Todas las creaturas tienden hacia el fin último, tienden a asimilarse a Dios, pero lo consiguen de diversas maneras y en la medida de sus posibilidades: en cambio, el fin natural de toda substancia intelectual es contemplar a Dios. El fin del alma humana es ‘trascender todo el orden de las creaturas y alcanzar el fin supremo que es Dios’. En verdad, en la consecución de su fin último, el hombre no sólo trasciende la naturaleza inferior, sino hasta las possibilidades de su naturaleza – entendiendo ahora por tal su esencia – puesto que para el hombre la adquisición del fin último – la visión beatífica de Dios – es imposible de alcanzar por sus propias facultades naturales y requiere de la influencia sobrenatural de Dios”.

CASTELLO DUBRA, J. A., Hombre y naturaleza, p. 623/4.

235 Voir : ARISTOTE, Traité de l’âme, L. III, ch. 8 (431b21).

« Et maintenant, récapitulons ce que nous avons dit au sujet de l’âme, et répétons que l’âme est, en un sens, les êtres-mêmes ».

Commentaire au traité de l’âme, III, 13, §790.

« Par là il appert que l’âme s’assimile à la main. La main, en effet, est l’instrument des instruments, parce que les mains ont été données à l’homme au lieu de tous les instruments qui ont été donnés aux autres animaux pour leur défense, ou pour l’attaque, ou pour leur abri. En effet, toutes ces choses l’homme se les fabrique à la main. Et pareillement, l’âme a été donnée à l’homme au lieu de toutes les formes, de sorte que l’homme soit d’une certaine manière tout être, en tant que par son âme il est d’une certaine manière toutes choses, pour autant que son âme reçoit toutes les formes. En effet, l’intelligence est une forme qui revêt toutes les formes intelligibles, et le sens est une forme qui revêt toutes les formes sensibles ».

Ex quo patet quod anima assimilatur manui. Manus enim est organum organorum, quia manus datae sunt homini loco omnium organorum, quae data sunt aliis animalibus ad defensionem, vel impugnationem, vel cooperimentum. Omnia enim haec homo sibi manu praeparat. Et similiter anima data est homini loco

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