• Aucun résultat trouvé

1. Le PPU des Faubourgs et la démarche de consultation publique

1.3 Le portrait du secteur

En 2016, selon Statistiques Canada7, le territoire des Faubourgs compte une population de 24 035 habitants, une augmentation de 14 % comparée à 2001. Cette population est répartie en 13 950 ménages dont le revenu moyen s’élève à 61 303 $, inférieur à celui de l’agglomération de Montréal qui est de 76 614 $ à la même date. Cet écart est encore plus prononcé chez les familles monoparentales du quartier, avec un revenu moyen de 38 861 $ contre 60 918 $ pour l’agglomération. Le nombre de personnes se trouvant dans un ménage à faible revenu correspond à 29,3 % de la population du quartier. Même si cet indice a connu une amélioration sensible lors des 15 dernières années, il reste nettement supérieur à celui de l’agglomération, qui est de 17,9 %.

Cette population est majoritairement bilingue (67,8 %) et adulte, 69 % étant âgée de 25 à 64 ans.

La majorité des habitants est de sexe masculin (58,8 %), alors que pour l’agglomération de Montréal ce chiffre est de 48,6 %, et plus d’un ménage sur deux est constitué de personnes vivant seules. Par ailleurs, les pourcentages de familles avec enfants et de familles monoparentales dans le secteur sont inférieurs à ceux de l’agglomération. Le niveau de scolarité a progressé fortement entre 2001 et 2016; 47,6 % de la population du quartier détient un diplôme universitaire, alors que la moyenne de l’agglomération se situe à 36,4 %.

1.3.2 L’habitation

Les logements sont occupés par des locataires à la hauteur de 72,1 %, même si le nombre de propriétaires a presque doublé entre 2001 et 2016, passant de 14,8 % à 27,9 %, ce qui représente environ 3 900 logements sur un total de 14 040. La valeur moyenne des logements reste

7 Profil statistique (2018), doc. 3.3.3

légèrement inférieure à celle de l’agglomération, mais les coûts des logements ont fortement augmenté depuis 2001, aussi bien pour les ménages propriétaires (+ 63 %) que pour les ménages locataires (+ 58 %)8.

Selon le service de l’habitation, l’état de logements dans le quartier Sainte-Marie où se trouve en grande partie le secteur des Faubourgs, s’est amélioré entre 2006 et 20169. La quantité de logements nécessitant des réparations majeures est passée de 2 230 à 1 755, une réduction de 21,3 %. À l’opposé, des logements ayant besoin d’un entretien régulier ont connu une croissance de 16,1 %.

Le parc de logements est formé majoritairement d’immeubles multiplex de 4 à 11 logements (31,1 %) et d’immeubles de plus de 3 étages et 12 logements (21,8 %). Le pourcentage de maisons unifamiliales (1,4 %) est nettement inférieur à celui que l’on retrouve dans l’ensemble de la ville de Montréal (12,9 %) et de l’agglomération (17,4 %).

Près de la moitié des logements du secteur ont été construits avant 1946, contre seulement 29 % à l’échelle de la ville. En 2017, le taux d’inoccupation des logements locatifs de l’arrondissement de Ville-Marie est de 3,3 % et environ 4 % des logements du quartier sont considérés de taille insuffisante.

1.3.3 L’économie et le commerce

L’offre commerciale du secteur est principalement concentrée sur deux axes, le long des rues Sainte-Catherine et Ontario. La première est la principale artère commerciale, aussi bien par sa fréquentation que par la quantité et diversité des établissements. La deuxième est caractérisée par une plus forte présence de commerces de proximité.

En 2016, le quartier compte 26 985 emplois. Ce chiffre est en déclin par rapport à 2001, alors qu’il y avait environ 30 000 emplois. Les secteurs d’activités qui emploient le plus de personnes sont, dans l’ordre : l’industrie de l’information et l’industrie culturelle (7 105), les soins de santé et l’assistance sociale (5 770), le commerce de détail (1 935), l’hébergement et les services de restauration (1 800), et l’administration publique (1 720).

Le secteur est caractérisé par une concentration d’emplois dans les milieux culturels et créatifs et a été identifié en 2009 comme quartier culturel par la Ville de Montréal. Les activités industrielles de fabrication, autrefois dominantes dans le secteur, emploient moins de 1 000 travailleurs selon les chiffres de 2016. Le taux de chômage était alors de 7,7 %, légèrement inférieur à l’ensemble de l’agglomération de Montréal où le taux s’élève à 9 %.

Un pôle d’institutions gouvernementales est présent à l’est de l’avenue De Lorimier. Il est composé par la Sûreté du Québec, le ministère de l’Éducation et Télé-Québec. Selon la

8 Profil statistique (2018), doc. 3.3.3

9 Données sur les ménages et les logements, Service de l’habitation (2018), doc. 3.3.4

documentation déposée par l’arrondissement, d’autres institutions devraient également s’établir dans cette zone.

1.3.4 Les équipements et les espaces collectifs

Les équipements publics sont distribués de manière inégale sur le territoire à l’étude. Tandis que le quartier Centre-Sud est assez pourvu en matière d’équipements collectifs – écoles, bibliothèques, centres sportifs – le secteur du Faubourg Québec ne dispose d’aucun équipement municipal.

L’îlot situé entre les rues Sherbrooke, Ontario, Plessis et De Champlain concentre un nombre important d’institutions et équipements communautaires, dont l’Hôpital Notre-Dame, le centre Alexandre-DeSève, le Centre communautaire LGBTQ+ de Montréal, le parc Persillier-Lachapelle, ainsi que l’église et le presbytère Sacré-Cœur-de-Jésus. À proximité, on trouve également l’école Marguerite-Bourgeoys, et à l’angle de l’avenue Papineau et de la rue la Fontaine se trouve l’école Garneau.

Le secteur des Faubourgs dispose de plusieurs parcs d’envergure, comme le parc du Pied-du-Courant (anciennement Bellerive), le parc des Vétérans, le parc des Royaux et le parc des Faubourgs (2002). Leur accessibilité est limitée par les voies de circulation de transit; ils sont exposés aux nuisances liées à leurs localisations, comme le bruit et la poussière. Au fil des années, certains parcs et espaces publics ont été altérés ou ont disparu, notamment le square Papineau, le parc Sohmer et la place des Patriotes. On constate également la présence de petits parcs, insérés dans la trame urbaine, et qui représentent des espaces collectifs de détente ou d’activités en plus de leur contribution au verdissement.

1.3.5 La vie communautaire

La grande majorité des services communautaires offerts aux communautés LGBTQ+ du grand Montréal restent concentrés au Village. Depuis 2018, plusieurs regroupements et organismes ont entamé une démarche visant la création d’un complexe communautaire destiné aux publics LGBTQ+. En ce moment, divers organismes communautaires du Centre-Sud et des quartiers centraux connaissent des difficultés à trouver des locaux abordables et ont dû quitter le secteur.

1.3.6 La mobilité

Le secteur est desservi par plusieurs lignes d’autobus et trois stations de métro, situées le long de la rue Sainte-Catherine, dont deux d’entre elles, sur la ligne verte (Beaudry et Papineau), et la troisième étant le pôle d’échange de Berri-UQÀM. Cette desserte en transport collectif est concentrée principalement au nord du boulevard René-Lévesque. Quant au transport actif, on trouve plusieurs pistes cyclables sur les axes est-ouest, mais très peu sur les axes nord-sud.

Le secteur est soumis à une importante circulation de transit et à des congestions fréquentes aux heures de pointe en raison de deux grandes infrastructures routières, le pont Jacques-Cartier et l’autoroute Ville-Marie. Alors que la présence du pont crée une coupure entre l’est et l’ouest du quartier, l’autoroute représente une barrière physique entre le quartier Centre-Sud et les abords du fleuve. De plus, l’environnement autoroutier et l’absence de trottoirs sur certaines rues n’assurent pas de déplacements sécuritaires pour les piétons.

Le transport en commun reste le principal moyen de déplacement utilisé par les habitants du quartier dans leur déplacement entre les lieux de domicile et de travail, avec 43 % d’utilisateurs.

L’automobile vient en deuxième place (26,7 %), suivie de près par les déplacements à pied (20,1 %). La bicyclette représente le principal moyen de transport pour environ 9 % de la population du secteur.