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2. Les préoccupations, les attentes et les opinions des participants

2.8 L’économie locale

D’après le PPU des Faubourgs, l’augmentation de la population et de lieux d’emplois au sud du territoire à l’étude entraînera de nouveaux besoins en termes de commerces de proximité. La stratégie d’intervention 3.1 du PPU vise à « assurer une répartition et une complémentarité de l’offre commerciale497 ».

2.8.1 L’offre et les besoins

Quelques participants estiment que le PPU constitue une opportunité de s’attaquer à la problématique des locaux commerciaux vacants et recommandent une mise à jour des données à ce sujet sur les principales artères commerciales du secteur498. De son côté, l’IDU met en garde contre l’implantation forcée de certains types de commerce, à certaines localisations « qui ne permettraient pas leur survie, au risque de voir se multiplier les locaux vacants499. »

492 Voies culturelles des faubourgs, doc. 7.45, p. 4, 9 et 16

493 Culture Montréal, doc. 7.21, p. 11

494 (La) Maison du savoir et de la littérature, doc. 7.43, p. 10

495 Voies culturelles des faubourgs, doc. 7.45, p. 11

496 Voies culturelles des faubourgs, doc. 7.45, p. 11; Culture Montréal, doc. 7.21.1, p. 54

497 Programme particulier d’urbanisme (PPU) des Faubourgs, doc. 3.1, p. 34

498 Institut de développement urbain - IDU, doc. 7.11, p. 10; Société de développement commercial du Village (Village Montréal), doc. 7.53, p. 8; Chloé Zerini-Le Reste, doc. 7.65, p. 44; Sébastien Caron, doc. 8.4, #4, p. 1; Rayside Labossière, doc. 7.32.1, p. 15

499 Institut de développement urbain - IDU, doc. 7.11, p. 8

Le phénomène de gentrification ou d’embourgeoisement est appréhendé par quelques participants. Pour certains, l’arrivée d’une nouvelle population mieux nantie forcerait les commerces à s’adapter aux demandes de cette clientèle500. D’autres intervenants sont préoccupés par le prix des loyers des nouveaux espaces commerciaux et craignent que la répercussion de ces coûts dans le prix des produits ne fasse en sorte « que les gens qui habitent dans le quartier de classe moyenne ou pauvre ne pourront pas se payer ce genre de commerce501. »

Des intervenants souhaitent que l’arrondissement reconnaisse l’importance de l’économie sociale et solidaire502 pour le quartier. De manière plus précise, Au Coup de pouce Centre-Sud demande la mise en valeur du pôle localisé sur le boulevard De Maisonneuve, entre les rues De Lorimier et Fullum503. Dans la même veine, la Table CIGAL constate que « l’accès à des aliments sains et frais dans le Centre-Sud demeure une problématique majeure504 »; plusieurs intervenants qualifient le secteur de désert alimentaire505.

Outre les besoins en commerces alimentaires506 (épiceries, fruiteries, boucheries, etc.), des citoyens demandent l’implantation d’une série de commerces et services de proximité : bars, restaurants, pharmacies, magasins de vêtements, librairies, salons de coiffure, quincailleries, SAQ, banques507. La Société de développement commercial du Village, quant à elle, souhaite la mise en place de locaux incubateurs pour accueillir de nouveaux entrepreneurs. D’après eux il faut « favoriser un entrepreneuriat novateur et audacieux [car] l’offre commerciale du Village se tient sur un dangereux seuil d’homogénéité508. »

Pour pallier la problématique de la complémentarité de l’offre commerciale509, des intervenants proposent une concertation entre les acteurs locaux qui, d’après certains, pourrait aboutir dans la « création d’une Société de développement commerciale (SDC) des Faubourgs510 ».

500 Chloé Zerini-Le Reste, doc. 7.65, p. 37; Table de concertation et d’intervention pour une garantie alimentaire dans le Centre-Sud (Table CIGAL), doc. 7.72, p. 8

501 Station Host, doc. 7.83.1, p. 4

502 Table de concertation et d’intervention pour une garantie alimentaire dans le Centre-Sud (Table CIGAL), doc. 7.72, p. 19; Au Coup de pouce Centre-Sud, doc. 7.48, p. 10

503 Au Coup de pouce Centre-Sud, doc. 7.48, p. 10

504 Table de concertation et d’intervention pour une garantie alimentaire dans le Centre-Sud (Table CIGAL), doc. 7.72, p. 8

505 Table de concertation et d’intervention pour une garantie alimentaire dans le Centre-Sud (Table CIGAL), doc. 7.72, p. 8;

Thérèse Drapeau, doc. 7.81, p. 1; Clara Leurent, doc. 8.1, #6, p. 1; Coopérative d’habitation Val Perché, doc. 7.6.1, p. 38

506 Clara Leurent, doc. 8.1, #6, p. 1; Christiane Lévesque, doc. 8.1, #7, p. 1

507 Jane Fiorentino, doc. 7.80, p. 4; Thérèse Drapeau, doc. 7.81, p. 1; Richard Desjardins, doc. 8.1, #11, p. 1 ; Caroline Lapointe, doc. 8.1, #12, p. 1

508 Société de développement commercial du Village (Village Montréal), doc. 7.53, p. 8

509 BC2, doc. 7.70, p. 11; Rayside Labossière, doc. 7.32, p. 11; CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, doc. 7.74, p. 9; Manon Massé, doc. 7.13, p. 5; Lemay, doc. 7.14, p. 7; Voies culturelles des faubourgs, doc. 7.45, p. 14

510 Chloé Zerini-Le Reste, doc. 7.65, p. 44

2.8.2 La stratégie économique et commerciale

D’après le projet de PPU, « la requalification des sites de Radio-Canada et de Molson offre la possibilité de créer deux nouvelles rues commerciales, soit la rue de La Gauchetière, entre les rues de la Visitation et Alexandre-DeSève, et l’axe rue de la Commune/rue Notre-Dame, entre la rue Atateken et l’avenue Papineau. À l’est du pont Jacques-Cartier, le redéveloppement du site des Portes Marie offre la possibilité de poursuivre la vocation commerciale de la rue Sainte-Catherine511. »

Plusieurs intervenants souhaitent que les rues Ontario et Sainte-Catherine maintiennent leurs statuts de principales artères commerciales du secteur512. Pour ce faire, Rayside Labossière demande la mise en place de « mesures de protection et de valorisation des artères commerciales513 » existantes. Un intervenant souhaite que les investissements faits par la Ville dans le tronçon de la rue Sainte-Catherine localisé au centre-ville soient étendus au territoire des Faubourgs514.

Quelques participants sont préoccupés par l’ampleur la nouvelle offre commerciale prévue au projet de PPU et estiment que les nouvelles « rues commerçantes pourraient entrer en compétition avec les rues Ontario et Sainte-Catherine Est, ce qui entre en contradiction directe avec les objectifs de consolidation de ces axes515. » Une citoyenne abonde dans le même sens et considère que « les espaces commerciaux prévus dans les zones en requalification peuvent donc représenter une menace pour le maintien d’une diversité de l’offre516. »

Afin d’assurer un plus grand dynamisme économique du secteur, plusieurs participants demandent plus de souplesse ou de flexibilité quant aux usages permis dans les sites en développement517. Ainsi, Lemay appuie la proposition du PPU de consolider la vocation commerciale de la rue De La Gauchetière sur le site de Radio-Canada, mais, à l’instar d’autres participants518, l’estime trop restrictive en favorisant une offre de biens courants et semi-courants sur de petites et moyennes surfaces519. Le groupe MACH abonde dans le même sens et est d’avis que l’offre commerciale doit pouvoir y « être développée progressivement et sans être régie par des limites de superficie de plancher520. »

511 Programme particulier d’urbanisme (PPU) des Faubourgs, doc. 3.1, p. 34

512 Craig Sklenar, doc. 8.1, #8, p. 1 ; Faubourgs Ontario, doc. 7.1, p. 5; Faubourg Barsalou, doc. 7.31, p. 2; Théo Boucher-Depatie, doc. 8.1, #15, p. 1

513 Rayside Labossière, doc. 7.32, p. 11

514 Craig Sklenar, doc. 8.1, #8, p. 1

515 Consortium - Groupe Sélection - Montoni - Fonds immobilier de solidarité FTQ, doc. 7.30, p. 10-11

516 Chloé Zerini-Le Reste, doc. 7.65, p. 37

517 BC2, doc. 7.70, p. 10; Montoni, doc. 7.68, p. 9; Institut de développement urbain - IDU, doc. 7.11, p. 7; Groupe CDH, doc. 7.18, p. 6

518 Institut de développement urbain - IDU, doc. 7.11, p. 7

519 Lemay, doc. 7.14, p. 7-8

520 MACH, doc. 7.24, p. 18

De manière plus précise, des promoteurs immobiliers planifient la création d’un pôle d’emploi dans la partie est du site de la brasserie Molson, accompagné d’un pôle d’innovation « en matière de haute technologie, dans le domaine des communications521 », ainsi que des commerces de proximité complémentaires à ceux des quartiers environnants. Une citoyenne souhaite voir s’y installer les fins de semaine « un marché de fermiers et/ou d’artisans et/ou botanique […] dans un pavillon prévu à cet effet522 ».

Au total, le PPU annonce un potentiel constructible de 320 000 m² de bureaux, commerces et équipements collectifs523. Une participante considère cette estimation « utopique et paradoxal(e) au moment où tout le marché des tours à bureau envisage la reconversion de leurs espaces de travail et où toutes les grandes entreprises et institutions se tourne vers le télétravail524 ». Allant dans le même sens, le groupe Montoni indique que depuis 20 ans des parts de marché des espaces à bureaux du centre-ville diminuent « au profit des centralités secondaires métropolitaines525», et, selon cet intervenant, le contexte actuel lié à la COVID-19 n’a fait que confirmer cette tendance qui devrait s’accentuer avec la mise en service du REM.

2.9 La mise en œuvre