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Portrait démographique – Comparaison avec le sondage de victimisation auto-révélée de l’Enquête sociale Générale

population et des participants

2.5.3. Portrait démographique – Comparaison avec le sondage de victimisation auto-révélée de l’Enquête sociale Générale

En ce qui concerne la similarité de l’échantillon sélectionné avec le sondage sur la victimisation auto-déclarée de l’Enquête Sociale Générale (Perreault, 2015), certaines données sont disponibles, mais ces dernières concernent l’ensemble des victimes de crimes violents. Ainsi, plus de 2 millions de crimes violents ont été rapportés au Canada en 2014 (Perreault, 2015) dont 516 homicides (Milandinovic et Mulligan, 2015). Ainsi, 56,4 % des victimes de crimes violents sont des femmes, soit une proportion moins élevée que dans l’échantillon de la présente étude. Le sondage de victimisation auto-révélée souligne également que la majorité des victimes (32,8 %) est âgée de 15 à 24 ans et que 89,1 % d’entre elles ont moins de 55 ans. Ceci signifie que la moyenne et la médiane des victimes canadiennes est beaucoup moins élevée que celle de l’échantillon tiré des membres de l’AFPAD. Il est possible que cette différence s’explique par le fait que les participants à l’étude sont souvent des parents de personnes victimes (donc plus âgés) et que la victimisation a eu lieu plusieurs années auparavant (voir tableau 4).

Le pourcentage de personnes retraitées au sein de l’échantillon (33,3 %) est également beaucoup plus élevé que pour l’enquête de victimisation auto-déclarée (3,9 %), ce qui est normal, puisque l’âge moyen des victimes est beaucoup moins élevé dans cette dernière (Perreault, 2015).

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Il est difficile de comparer les revenus annuels du sondage de victimisation auto-déclarée et celle de l’échantillon à l’étude puisque les mesures sont différentes. En effet, le sondage demande le revenu annuel du ménage, alors que le questionnaire de l’étude demande le revenu annuel non-spécifié. Toutefois, il est à noter que 4 % des ménages du sondage de victimisation auto-révélée mentionnent un revenu annuel de moins de 20 000 $ et 45,6 % ont un revenu annuel du ménage supérieur à 60 000 $ (Perreault, 2015).

Près de 7 % des répondants du sondage de victimisation auto-révélée ont signalé être d’origine autochtone (16,7 % de l’échantillon à l’étude) et 12,1 % (Perreault, 2015) ont mentionné faire partie d’une minorité visible (3,3 % de l’échantillon à l’étude). Les statistiques présentées précédemment tendent donc à montrer que l’échantillon sélectionné dans le cadre de cette étude n’est pas très représentatif de l’ensemble des victimes de crimes déclarés ou non au Canada.

Donc, l’échantillon sélectionné est assez similaire à la population générale du Québec. Quelques différences importantes sont à noter, dont l’appartenance à une minorité visible et le type d’emploi, mais en général, les données semblent montrer une ressemblance entre les groupes. Toutefois, comme ces données démographiques n’étaient pas disponibles pour l’ensemble des membres de l’Association des familles de personnes assassinées ou disparues (AFPAD), il n’a pas été possible de vérifier si l’échantillon était représentatif des membres de l’organisme. Le sondage de victimisation auto-révélée de l’Enquête sociale générale de Statistique Canada dresse un portrait assez différent de celui de l’échantillon de l’AFPAD puisque les répondants à ce dernier sont plus âgés. Ils sont également retraités en plus grande proportion et proviennent moins souvent d’une minorité visible. Ils ont un niveau de scolarité en moyenne plus élevé que celui des personnes victimes en général. Le revenu a été difficile à comparer, en raison des différences dans la façon de mesurer le revenu annuel.

2.6.

Plan des analyses

Pour atteindre les objectifs présentés précédemment, un plan des analyses a été élaboré. En raison du petit nombre de répondants, des analyses multivariées ne seront pas possibles. Le chapitre des résultats commencera avec le portrait descriptif et comparatif de la

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victimisation dans l’échantillon récolté. Ce portrait comportera, entre autres, le lien du répondant avec la victime, le temps écoulé depuis le meurtre ou la disparition, ainsi que les différentes étapes du système de justice pénale qui se sont déroulés ou sont toujours en cours. Le chapitre des résultats comportera deux types d’analyses :

1. statistiques descriptives pour obtenir un portrait de l’échantillon;

2. analyses bivariées pour comparer les besoins et l’utilisation des services entre les proches de personnes assassinées et les proches de personnes disparues.

Afin d’atteindre le premier objectif, soit d’analyser les besoins des proches de personnes assassinées et de personnes disparues, la section inclura d’abord une description des besoins que les répondants ont dit ressentir depuis le décès ou la disparition de leur proche. Ensuite, une analyse du chi-carré des besoins exprimés par les membres en fonction de leur victimisation sera effectuée. Cette analyse est celle choisit en raison du petit nombre de répondants et du fait que chaque variable est dichotomique (meurtre/ disparition, oui/ non). Le second objectif est l’utilisation des services de l’AFPAD par les différents groupes de proches de victimes. Ainsi, les analyses seront essentiellement les mêmes que pour le premier objectif, soit un tableau de fréquences et une analyse du chi-carré. Finalement, l’objectif trois comportera d’abord un tableau de fréquences de l’évaluation de chacun des services utilisés par les membres, sur une échelle de 0 à 4. Ensuite, la section comportera un tableau de fréquences de l’utilisation de services d’autres ressources afin de combler un besoin pour évaluer si l’AFPAD dédouble les services d’un autre organisme ou d’une autre personne.

En ce qui concerne la question ouverte, une analyse qualitative est nécessaire pour tirer des commentaires les informations importantes. Comme mentionné précédemment, des analyses verticales ont d’abord été effectué. Celles-ci permettent de faire ressortir les thèmes dans le discours de chacun des participants. Une analyse horizontale a ensuite été effectuée afin de comparer les thèmes récurrents d’un participant à l’autre.

Tel que mentionné précédemment, le certificat d’éthique de l’Université de Montréal a été obtenu le 19 novembre 2015. Aucune considération éthique particulière n’a été soulevé, si

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ce n’est de rappeler aux répondants qu’ils avaient le droit à tout moment de se retirer de l’étude, et ce, sans avoir à se justifier.

3. Résultats

3.1.

Objectif 1 : Besoins des proches de personnes