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Afin de choisir les besoins identifiés dans la littérature que l’étude visait à évaluer chez les membres de l’AFPAD, les services offerts par l’organisme ont d’abord été divisés selon le besoin qu’ils ont l’intention de combler. Ceci est détaillé dans le tableau 1. Les services offerts à l’AFPAD sont donc le point de départ des variables choisies pour l’étude. Le

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tableau 1 permet de faciliter l’articulation entre la théorie des besoins humains de Staub (2003), les besoins des victimes tels que présentés précédemment et les services de l’AFPAD. À partir de ce tableau, il a donc été possible d’élaborer un questionnaire et une stratégie de recrutement, présentés à la section suivante.

Tableau 1 Articulation des besoins humains de Staub (2003), des besoins des victimes et des services de l’AFPAD

Besoins humains Besoins des victimes Services de l’AFPAD

Besoin de sécurité Besoin de protection -

Besoin de contrôle et d’efficacité personnelle

Besoin d’information

Information auprès de la police (dossier criminel)

Information sur les droits et recours dans le système de justice pénale

Information sur le système de justice pénale

Besoins pratiques

Accompagnement dans le système de justice pénale

Soutien dans le système de justice pénale Aide à la préparation du témoignage Aide dans le contact avec les médias

Aide pour obtenir une aide financière à la Cour (déplacement, etc.)

Besoin d’estime de soi

Besoin de réparation

Demande de dédommagement par le contrevenant

Aide la rédaction des demandes d’indemnisation (IVAC, CSST, etc.)

Besoin de soutien psychosocial

Écoute et réconfort

Références vers les ressources d’aide Besoin d’un statut dans le

système pénal

Aide à la rédaction de la lettre de témoignage

Besoin de relations positives Besoin de soutien psychosocial Déjeuners-causeries Rencontres thématiques Besoin d’indépendance et d’autonomie Empowerment

Ensuite, les variables sociodémographiques ont été choisies en fonction des variables généralement disponibles dans le cadre des études sur les personnes victimes.

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2.2.2. Sondage

La collecte de données s’est effectuée par sondage. Le questionnaire est composé de cinq sections. La première section porte sur les questions sociodémographiques afin d’obtenir un portrait des membres ayant accepté de participer à l’étude. Les questions suivantes portent sur les besoins des proches, leur utilisation de services pour combler leurs besoins, à l’AFPAD ou ailleurs, ainsi que leur évaluation des services de l’AFPAD. Une section porte sur les services à améliorer au sein de l’organisme. L’avant-dernière section du questionnaire porte sur le sentiment de contrôle sur la vie et l’impact de l’AFPAD sur la reprise de ce contrôle. Finalement, les répondants sont amenés à commenter leur expérience à l’AFPAD. Le questionnaire est composé de 98 questions. La quasi-totalité de ces questions sont à choix de réponse, sauf la dernière qui est une question ouverte. Les questions suivent ensuite un format similaire tout au long du questionnaire, comme suit :

 Le répondant a-t-il ressenti le besoin?

 Le répondant a-t-il utilisé le service correspondant offert par l’AFPAD? o Si oui, quelle évaluation fait-il du service qu’il a reçu?

 Le répondant a-t-il reçu des services pour combler ce besoin avec un autre organisme ou une autre personne?

À la demande de la directrice de l’organisme, des questions supplémentaires sur une amélioration potentielle des services ont été posées. Les répondants pouvaient choisir plusieurs réponses ainsi qu’en rajouter, au besoin. Ces questions portent sur les services de soutien et d’accompagnement et sur la formule des déjeuners-causeries.

Finalement, la dernière question est une question ouverte. Le but était de comprendre les attentes des répondants par rapport à l’AFPAD, les services qu’ils auraient souhaité recevoir et les changements qu’ils souhaiteraient constater au sein de l’organisme. Afin de tirer des commentaires les thèmes récurrents abordés par les membres, des analyses verticale et horizontale ont été effectué. Ayant ainsi un questionnaire structuré pour évaluer les besoins et les services des membres, l’étape suivante est la sélection des participants.

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2.3.

Procédure de sélection des participants

L’AFPAD est composé de deux bureaux, à Québec et à Montréal, et comporte 633 membres. Il est à noter que le membership n’est pas à renouveler. Une fois inscrites, les personnes membres le sont jusqu’à ce qu’elles manifestent leur volonté de quitter l’organisme. Le nombre de membres n’est donc pas nécessairement représentatif du nombre de membres actifs dans l’organisme (AFPAD, 2015). Il a été déterminé que, pour des raisons de coûts et de facilité, les membres seraient contactés par courriel par l’organisme afin de leur faire part de l’étude. Si l’organisme est composé de 633 personnes, la population de l’étude est de 353 membres contactés. Une demande de certificat d’éthique a été effectuée. Celui-ci a été émis par l’Université de Montréal le 19 novembre 2015. Le questionnaire pouvait être administré par téléphone par la chercheure, ou par courriel, les membres choisissant le moyen le plus approprié pour eux. L’objectif était de collecter un échantillon de 50 questionnaires, 25 pour chaque groupe de victimes.

Il est important de souligner qu’une difficulté a été rencontrée au moment du contact téléphonique avec les membres. En effet, plusieurs personnes contactées par le biais de la liste de membres de l’organisme ont mentionné ne jamais avoir été membres de l’AFPAD. Certaines ont dit avoir contacté l’organisme une seule fois pour se renseigner et ne pas s’être inscrites. D’autres ont dit s’être fait répondre qu’elles ne répondaient pas aux critères d’adhésion. Pourtant, toutes ces personnes font partie des membres de l’AFPAD, selon la liste officielle. Pour les besoins de l’étude, seules les personnes ayant obtenu des services de l’AFPAD ont été retenues, qu’elles se considèrent membres ou non.

Pour sensibiliser les membres à l’étude à venir, plusieurs étapes de contacts ont été effectuées :

1. Un article paru dans le bulletin mensuel de l’organisme. Ce bulletin étant envoyé par courriel aux membres, la population était donc informée en entier de la recherche (353 membres contactés).

2. Trois vagues de courriel de l’AFPAD, soit en décembre 2015, février 2016 et avril 2016 (353 membres contactés à chaque vague). Ces vagues de courriel avaient deux buts : 2.1. Solliciter la participation de membres volontaires pour participer à la recherche.

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2.2. Prévenir les membres que la chercheure pourrait les contacter directement par téléphone afin de solliciter leur participation.

3. Les membres souhaitant se porter volontaire étaient amenés à choisir la méthode de réponse au questionnaire qui leur convenait le mieux, soit en le remplissant eux-mêmes en format électronique ou par téléphone, avec la chercheure.

4. Cent vingt-trois membres ont été contactés par téléphone. Ces personnes ont été contactées selon une méthode de sélection aléatoire. Deux listes ont été créées, soit une liste de proches de personnes assassinées (315 adresses courriel) et une liste de proches de personnes disparues (38 adresses courriel). Une personne sur dix était sélectionnée aléatoirement pour les appels téléphoniques.

À chaque étape des contacts, les membres étaient avisés qu’ils pouvaient contacter la chercheure par courriel ou par téléphone afin d’obtenir plus d’information. Vingt-six membres se sont portés volontaires suite à l’envoi des courriels de l’AFPAD, soit 7,4 % de la population. Ces membres ont majoritairement choisis de répondre au questionnaire électroniquement, c’est-à-dire vingt-deux d’entre eux. Les quatre autres ont choisi de répondre au questionnaire par téléphone. Une personne s’est retirée de l’étude après avoir rempli le questionnaire par courriel.

Six membres ont accepté de participer à l’étude suite à un appel téléphonique aléatoire (4,9 % des 123 appels téléphoniques). Trois d’entre eux ont choisi de répondre au questionnaire par téléphone. Les trois autres ont complété celui-ci électroniquement. Une personne a choisi de se retirer de l’étude en milieu de questionnaire téléphonique.

La collecte de données a pris fin en mai 2016, soit six mois après le début de celle-ci. Au total, 8,5 % des 353 membres contactés au départ ont choisi de participer à l’étude, soit trente répondants.

2.4.

Portrait des membres de l’organisme, de la