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Pontal do Paraná

CHAPITRE 4 : LA SOCIÉTÉ RURALE DE GUARAQUEÇABA ET SA DIVERSITÉ

1. LA POPULATION DES COMMUNAUTÉS AGRICOLES DE GUARAQUEÇABA : CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

Rappelons brièvement les caractéristiques démographiques générales de la population de Guaraqueçaba présentées précédemment :

- Un afflux de population pendant les premières décennies du XX° siècle qui a accompagné le « boom de la banane », puis le municipe a connu un déclin démographique au cours de la seconde guerre mondiale, ensuite une stagnation sur plusieurs décennies, et une reprise récente depuis le début des années quatre-vingt-dix : on retrouve en 2000 les effectifs de 1920.

- Un mouvement d'urbanisation moins intense que dans les autres municipes du littoral : en 2000, 69% de la population du municipe était encore classée comme « rurale » : regroupant les communautés de terre ferme et celles des îles.

L'instrument principal de description et d'analyse de la société rurale contemporaine repose sur une enquête menée par le Doctorat MADE en 2000 dans l'ensemble des communautés rurales du municipe34. Cette enquête a été réalisée dans le cadre du programme général de recherche sur Guaraqueçaba présenté dans l'introduction et elle s'est efforcée d'être aussi exhaustive que possible. Tous les domiciles ont été visités, seuls n'ont pas été intégrés à l'enquête ceux dont les occupants étaient absents ainsi que les quelques cas de refus rencontrés. Il ne s'agit donc pas d'une enquête par échantillon, mais d'un recensement que l'on peut considérer comme presque complet.

L'enquête a dénombré 13 communautés rurales ayant une existence reconnue de notoriété publique35. L’une d’elle, Rio Guaraqueçaba, qui après l’enquête s’est révélée ne compter que 2 domiciles, a été ensuite retirée de l'étude. La recherche, conduite par domiciles à englobé l’ensemble des habitants des communautés recensées quelle que soit leur activité, qu’ils soient agriculteurs ou non.

Les habitants des fazendas ont aussi été inclus, lorsqu'ils développaient une agriculture à leur propre compte, mais les données agropastorales et foncières de celles-ci ne seront pas analysées ici36. En effet, elles ont fait l’objet d’autres recherches spécifiques réalisées dans le cadre du programme collectif et une recherche individuelle (TOMMASINO, 2002 ; RODRIGUES, 2002 ; RODRIGUES, SILVA, TOMMASINO, 2000)37. La place qu'elles continuent à occuper proportionnellement en terme de surface occupée est un élément

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Rappelons que le Programme de recherche interdisciplinaire mené sur le littoral nord comprenait un certain nombre d’opérations collectives de recherche. Cette enquête était l’une d’elles. Ses résultats ont été mis à profit par les différents doctorants participant au Programme. C’est à ce titre que je les utilise moi-même. Ils ont été collationnés dans un document spécifique : Relatório parcial do Programa de Pesquisa Interdisciplinar no Litoral do Paraná - Guaraqueçaba. Projeto Preservação da Natureza e Desenvolvimento Sustentável. Documento: Resultados da pesquisa realizada em comunidades rurais de Guaraqueçaba em 2000. Curitiba, MADE, 2003.

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Elles ont été délimitées à partir de discussions réalisées avec les habitants eux-mêmes lors d’entretiens antérieurs à l’enquête et se retrouvent également dans des études précédentes (BOTELHO, 1993).

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Elles se caractérisent par leur type de gestion (indirecte) ainsi que par leur superficie : supérieure à 350 ha.

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Selon les données disponibles de 1995, on compte 22 entreprises agropastorales ou fazendeiros, représentant 10% des établissements agricoles du municipe et concentrant 85% du territoire (RODRIGUES et Al, 2000 : 32-37), occupant des surfaces allant de 350 ha à plus de 15000 ha. Ces données se rapprochent de celles apportées par MIGUEL, 13% des exploitations sur 80% du territoire (Cf. Chapitre 2 et figure 19). On rencontre des difficultés pour accéder à ces informations du fait de la complexité foncière et des imprécisions dans les

important pour comprendre la situation actuelle des petits paysans, toujours victimes des spoliations qui ont eu lieu dans le passé, dont la régularisation foncière n'a été que très limitée. La petite paysannerie ne bénéficie donc encore aujourd'hui que d'un espace réduit, aux alentours de 15% du territoire du municipe.

L'enquête a ainsi recensé 727 domiciles, comptabilisant 755 familles et 433 exploitations rurales agropastorales, totalisant 2825 personnes résidentes des 12 communautés étudiées. Ce sont les résultats de cette enquête qui vont être utilisés pour caractériser la population rurale de Guaraqueçaba.

a) Les données démographiques

Un des premiers résultats de l’enquête a été de montrer les fortes connexions que les ménages étudiés entretiennent avec l’extérieur. Alors que, nous venons de le voir, la population résidente compte 2825 personnes, on en dénombre également 1681 qui sont déclarés comme étant des membres non résidents. Ils résident à l’extérieur à plein temps, ou pour des périodes plus ou moins longues, tout en continuant à être considérés comme faisant partie du groupe domestique. Je verrai, lors des études de terrain plus approfondies, dans quelle mesure et sous quelle forme ils contribuent à la résolution des problèmes de ceux qui sont demeurés au domicile. C'est plus de 56% des familles enquêtées qui possèdent des membres de familles non résidents, ceux-ci se répartissent ainsi:

- 89% d'entre eux sont les enfants des familles résidentes, - Ce sont des femmes à hauteur de 54%,

- Ces non résidents sont majoritairement mariés ou vivant en couple pour 71% d'entre eux (chiffre qui passe à 86,7% si l'on considère seulement les 20 ans et plus),

- Ils ont entre 15 et 44 ans pour plus de 66% (36% entre 15-29 ans et 30% entre 30-44), ainsi, les non résidents sont surtout des personnes jeunes.

Lieu de résidence Pourcentage

Guaraqueçaba 41%

Municipe du littoral 35%

Autre municipe du Paraná 15%

État de São Paulo ou Santa Catarina 8%

Autre État 1%

On constate qu'une grande partie des non résidents habitent à Guaraqueçaba (41%). Plus d'un tiers des non résidents habitent dans l'un des municipes du littoral du Paraná (Paranaguá et Antonina surtout, mais aussi Morretes, et Matinhos). Cette proximité des non résidents de leurs parents, 76% vivant entre Guaraqueçaba et les municipes voisins du littoral du Paraná, permet ainsi de développer des formes d'entraide les plus diverses que je détaillerai pour l'étude de cas particulière.

Cette ouverture sur un espace d’activité et de ressources qui dépasse largement la communauté locale constitue une dimension importante des stratégies de reproduction matérielle et sociale des familles de petits agriculteurs. C’est pourquoi, si je vais privilégier ici les données concernant la population résidente, je tiendrai compte également, lorsque cela sera pertinent, de celles qui concernent les membres extérieurs des ménages.

(1) La distribution par sexe et par âge

Groupes d’âge MASCULIN FENININ

0 - 9 266 258 10 - 14 211 180 15 - 28 396 291 29 - 47 285 273 48 - 57 123 103 58 – 64 ans 75 45 Plus de 65 113 93 Non déclaré 51 39 Total38 1520 1282

Tableau n°7 : Distribution de la population rurale résidente du municipe de Guaraqueçaba, par groupe d’âge, selon le sexe, en 2000 (UFPR-MADE, 2003).

On constate un rapport de masculinité en faveur des hommes (53.8% d’hommes – 45.4% de femmes). Ce déséquilibre est compensé si l'on prend en compte les membres non résidents où à l'inverse, les femmes représentent 54% des membres de famille non résidents, comme je viens de le voir. Ce déficit de femmes s'explique donc en grande partie par leur migration, les mariages plus fréquents en dehors des communautés rurales enquêtées. A ce sujet de nombreux auteurs brésiliens s'accordent à définir ce phénomène significatif au monde rural brésilien comme une masculinisation de la population rurale caractéristique du processus d'exode rural, "de l'évasion rurale brésilienne croissante", et principalement des femmes, depuis les années soixante et plus intensément dans les années soixante-dix,

vingt. En contrepartie, on observe pour la même période une féminisation du milieu urbain (ABRAMOVAY, CAMARANO, PINTO, 1997 : 3).

D'autre part, si l'on considère plus particulièrement les tranches d'âge de la population rurale résidente du municipe, on constate le nombre important de jeunes (les moins de 15 ans représentant 32,5%), qui se définit majoritairement par une population inactive en âge d'être scolarisé, n'ayant pas l’âge pour composer une force de travail familiale et qui est donc dépendante. De même, les classes plus âgées sont fortement représentées, environ 11% de la population a 60 ans ou plus. Ce constat témoigne là encore d'une tendance caractéristique du milieu rural brésilien du vieillissement de la population rurale (CAMARANO, ABRAMOVAY, 1999 : 2). Au-delà de l'exode rural, le vieillissement de la population rurale brésilienne s'explique par la chute de la fécondité notable dans toutes les régions du pays (ABRAMOVAY, et Al, 1997 : 8).

Nous observons une situation, où la proportion d'inactifs – les générations les plus jeunes et les plus âgés – est élevée par rapport aux actifs : approximativement 1554 actifs pour 1181 inactifs (90 non déclarés). Ce rapport entre la population active et inactive s'explique, là encore, par la proportion des non résidents actifs – entre 15 et 59 ans – représentant plus de 76% du total des non résidents (très certainement plus, considérant que le nombre de non résidents dont l'âge n'est pas connu atteint 19%, et que les non résidents de moins de 15 ans et 60 ans et plus déclarés représentent 5%).

Les études sur les processus migratoires au Brésil, soulignent le rajeunissement du flux migratoire rural-urbain, la tranche d'âge réalisant le plus fort taux de migration dans les années quatre-vingt dix étant celle des 20-24 ans pour les hommes et 15-19 ans pour les femmes, alors que dans les années cinquante, c'était les 30-39 ans, (CAMARANO, ABRAMOVAY, 1999 : 5). Le phénomène de migration des jeunes constitutifs du contingent des actifs conditionne ainsi le déséquilibre relatif entre actifs et inactifs. La prédominance de la migration féminine tient à plusieurs facteurs : les possibilités de travail en ville pour les jeunes filles issues du milieu rural ont été multipliées et particulièrement dans les services en entreprises et aux particuliers (historiquement essentiellement des travaux domestiques mais aussi de plus en plus du secrétariat, de la vente); la valorisation familiale de la mobilité des jeunes filles pour leur indépendance économique, et ainsi l'ouverture de la famille vers l'extérieur; enfin la valorisation de la scolarité surtout pour les jeunes filles qui proportionnellement étudient plus longtemps que les garçons (58% des filles ont fréquenté l'école durant plus de 4 ans, 45% pour les garçons, j'y reviendrai plus en avant).

Je montrerai dans l'étude de cas la place importante des retraités et des non résidents dans la vie quotidienne, l'économie locale, la résolution des problèmes quotidiens, dont les formes d'entraide et de soutien – au travers notamment des pensions et retraites pour les premiers – viennent contribuer à l'amélioration somme toute relative des conditions de vie des familles résidentes.

(2) Composition et structure des ménages

L’effectif moyen par domicile est de 3,88 personnes. Comme le montre le tableau ci-dessous, c’est la famille nucléaire – un couple et ses enfants – qui constitue la structure de base du ménage (Tableau 8). Il est très rare que s’y adjoigne soit un individu ou un couple de la génération précédente, soit un enfant marié accompagné de son conjoint. Les informations fournies par d’autres recherches menées au sein de l’équipe39 ainsi que mes propres données de terrain montrent que les rapports de parenté élargis continuent à jouer un rôle important dans l’organisation de la production ainsi que dans la résolution des problèmes quotidien (voir Chapitre 5-6). La résidence, en revanche, s’organise sur des bases beaucoup plus restreintes.

Relation avec le chef du domicile Nº %

Chef 739 26,16

Conjoint 587 20,78

Fils – fille 1246 44,11

Belle-fille et gendre 10 0,35

Mères, pères, beau-père et belle-mère 17 0,60

Employés et agrégés 32 1,13

Autres 142 5,03

Non déclaré 52 1,84

Total 2825 100,00

Tableau n°8 : Population résidente selon la relation avec le chef du domicile à Guaraqueçaba, distribution absolue et en pourcentage, 2000 (UFPR-MADE, 2003).

On trouve une part non négligeable de familles qui partagent l'aire de leur domicile avec d'autres personnes, dont la maison jouxte la leur, ce sont des employés ou des

agregados. Ces derniers sont, comme je l'ai déjà expliqué précédemment (Chapitre 2), des

familles ou des individus qui sont rattachés à une famille qui leur permet de vivre sur ses terres et de les exploiter en contrepartie de services rendus dont notamment la participation aux activités agricoles. Historiquement ces familles agregadas ont été beaucoup plus

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nombreuses et elles bénéficiaient du territoire de la famille qui la prenait sous sa tutelle. A la suite des conflits fonciers qui ont eu lieu au cours des précédentes décennies, la catégorie des

agregados a diminué considérablement. Certaines familles élèvent également des petits

enfants, des neveux ou nièces le plus souvent dans des cas de difficultés financières ou de santé des parents, d'emplois éloignés, contraignants, ou de parents séparés, en instance de divorce (que l'on retrouve dans la catégorie autres).

Etat Civil Population

résidente

Population non résidente

Célibataire 10,4 0

Marié ou vivant maritalement 73,3 86,7

Veuf 5 1,4

Séparé 0,6 3

Non déclaré 10,7 8,9

Total 100,00 100,00

Tableau n°9 : Etat civil de la population résidente et non résidente de plus de 20 ans, distribution en pourcentage, 2000 (MADE-UFPR, 2003; IBGE, 2000).

La population non résidente âgée de plus de 20 ans est caractérisée unanimement par une population mariée ou vivant maritalement, cela corrobore l'idée selon laquelle le départ du domicile est réalisé au moment de l'union mais également même si les jeunes partent pour des raisons professionnelles, ils sont tous mariés à partir de 20 ans (aucune personne non résidente de plus de 20 ans étant déclarée célibataire).

Nous avons délibérément réunis les catégories mariées et vivant maritalement, le concubinage étant souvent déclaré par les personnes concernées comme le mariage, étant donné l'idée commune que se marier c'est vivre ensemble. L'union entre deux personnes se caractérise symboliquement par le partage du même toit et s'exprime dans les même terme que le mariage: "casado", marié.

(3) La mobilité de la population

On a vu plus haut que des effectifs importants de population vivaient en dehors des communautés rurales, mais étaient considérés par les ménages comme leur demeurant rattachés. Ce fait constitue un indice d’ouverture et de mobilité. Il est confirmé par les données concernant le lieu de naissance de la population résidente et la date d'arrivée des familles dans la communauté de résidence.

Lieu Nº %

Même communauté 977 34,58

Autre communauté 823 29,13

Municipe du littoral 404 14,30

Etat du Paraná 353 12,50

São Paulo ou Santa Catarina 135 4,78

Autre Etat 67 2,37

Autres 1 0,04

Non déclaré 65 2,30

Total 2825 100,00

Tableau n° 10 : Lieu de naissance de la population résidente à Guaraqueçaba, distribution absolue et en pourcentage, 2000 (MADE-UFPR, 2003).

Plus de 63,7% de la population résidente est née dans la communauté de résidence ou dans une autre communauté du municipe de Guaraqueçaba, et 14,3% dans un municipe du littoral de Paraná. Cela porte à 78% la population née sur le municipe ou aux alentours (Tableau 10). Le municipe se compose donc essentiellement d’une population autochtone pour la génération présente. En même temps ce constat montre une certaine mobilité interne au sein du municipe et des municipes du littoral.

Les personnes non résidentes, quant à elles, sont nées pour plus de 36% d’entre elles dans la communauté où réside la famille, ou dans une autre communauté du municipe. Cependant, nombreux sont ceux qui sont nés dans un autre municipe du littoral, presque 30% ; et dans l’Etat du Paraná presque 19% (Rapport MADE 2003).

Même si la majorité de la population trouve son origine dans un faible rayon autour de la communauté, une proportion significative vient de l'extérieur, comme en témoigne le tableau suivant: Date d'arrivée Nº % Avant 1970 66 8,74 1971 - 1985 82 10,86 Après 1986 193 25,56 A toujours habité

dans la même communauté

414 54,84

Total 755 100,00

Tableau n°11 : Date d’arrivée de la famille dans la communauté rurale où elle réside en 2000 -Guaraqueçaba, distribution absolue et en pourcentage (MADE-UFPR, 2003).

La construction et l'amélioration des voies de communication terrestre puis la création de l’aire protégée ont été des facteurs considérables dans la mobilité des familles internes au municipe et dans l’installation de nouvelles familles venues de l'extérieur.

b) Les caractéristiques socio-économiques

La scolarité est obligatoire au Brésil pour les enfants entre 7 et 14 ans, sur huit niveaux d'enseignement obligatoires, correspondant aux années allant du Cours Préparatoire (CP) à la quatrième, appelés au Brésil Enseignement Fondamental, ou premier degré, de la première à la huitième section. L'enseignement fondamental se subdivise en deux phases, première-quatrième sections et cinquième-huitième sections.

L'Enseignement Moyen correspond à la troisième jusqu'à la terminale, appelé aussi second degré. Au Brésil, les élèves restent en moyenne 5 ans à l'école, soit un temps inférieur à celui obligatoire, puis ils échappent au circuit scolaire et mettent en moyenne un total de onze ans pour faire les huit sections. Le fort taux de redoublement se conjugue avec les pressions socioéconomiques qui obligent à un travail précoce pour expliquer le fort taux d’abandon de la scolarité (Instituto Nacional de Estudos e Pesquisas Educacional Anísio Teixeira, 2006).

Il n'existe pas dans les communautés rurales de Guaraqueçaba d'école maternelle pour les 4-6 ans. Chacune des communautés possède une école qui forme les enfants à la première phase du 1° degré (1° à 4° section), puis il faut que les enfants se rendent soit au bourg soit à l'école de Tagaçaba pour poursuivre leur scolarité.

Au niveau national, en 2000, 48,6% de la population de 25 ans et plus possédait le premier degré incomplet (1°-8° section), ce taux est de 40,4% pour la population rurale de Guaraqueçaba de 25 ans et plus40. Le premier degré complet est atteint par 13% de la population brésilienne de 25 ans et plus, et par seulement 3,9% de la population rurale de Guaraqueçaba. Les chiffres sont encore plus éloquents lorsque le niveau scolaire s'élève, 16,4% de la population de 25 ans au Brésil ont atteint l'enseignement moyen (2° degré), alors que la 5% de la population rurale de Guaraqueçaba y parvient. Le niveau supérieur n'est atteint que par moins de 1% de la population rurale du municipe, et il est de 7% au niveau national. Le niveau scolaire de la population rurale de Guaraqueçaba est largement en deçà de

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Il a été cependant difficile de comparer les données du milieu rural de Guaraqueçaba aux données nationales, ces données ne considérant que les formations complétées, ou avec un découpage des sections ne correspondant pas aux 2 phases distinctes de l'enseignement fondamental : 1° à 3° et 4° à 7° (IBGE, 2000), alors que l'enquête a découpé par phase 1° à 4° et 5° à 8° section. C'est pourquoi nous avons présenté tout d'abord le 1° degré incomplet dans son ensemble.

la moyenne nationale, hormis en ce qui concerne le premier degré incomplet, c'est-à-dire du primaire à la quatrième, même s'il est inférieur à la moyenne nationale il ne l'est pas dans les mêmes proportions que les autres niveaux scolaires (de la troisième à la terminale et au niveau supérieur).

Afin de pouvoir comparer les données des communautés rurales de Guaraqueçaba, rajoutons encore qu'au niveau national, 97% des enfants de familles gagnant plus de 2 salaires minimum par personne fréquentent le 1° degré contre 75% des familles qui ont un revenu par personne inférieur aux précédentes. A Guaraqueçaba, c'est 84,1% des enfants en âge d'être scolarisé qui fréquentent effectivement l'école entre l'enseignement fondamental et l'enseignement moyen (entre 7 et 19 ans: 2048 enfants scolarisés 1° et 2° degré sur un total de 2434 enfants de cette tranche d'âge, IBGE, 2000). Le taux de personnes ayant suivi un programme d'alphabétisation pour adultes dans le milieu rural de Guaraqueçaba est largement supérieur au taux national: 4,1% pour Guaraqueçaba contre 0,2% au niveau national.

Le taux d'analphabétisme au niveau national en 2000 était de 13,3% de la population de 15 ans et plus, ce pourcentage est de 9,7% en milieu urbain et de 29% en milieu rural (les taux du Nordeste atteignant 41% et plus et ceux des régions Sud, aux alentours de 12,4%, 16,4% dans le rural du Paraná), dans les communautés rurales de Guaraqueçaba le taux est de 17,5% soit nettement supérieur au taux national global et supérieur à celui du milieu rural du Paraná (IBGE, 2000; MADE-UFPR, 2003). Si l'on considère uniquement les chefs de famille de la population rurale de Guaraqueçaba, le taux d'analphabétisme atteint 23,4%, la proportion de jeunes de 15-25 ans faisant nettement diminué le taux général, 4,3% de cette tranche d'âge étant analphabète.

C’est donc une population adulte peu scolarisée qui compose les communautés rurales du municipe. Cet indicateur est le reflet du niveau scolaire peu élevé du milieu rural, agricole