La
population chevalineétaitau 1erjanvier 1880,d'après deschiffresofficiels,de11,201,800 tttes pour les Etats-Unis.Cellede tout le
Canada
était au recensement de 1871, de 836,743animaux.Mais en1878, les statistiques municipales ontdonn^,pourlaseuleprovinced'Ontario,413,586,chevaux en service (non compris par conséquentles poulains et les pouliches) ce quiporteàprèsde550,000, letotal actuel.Et
ces chiffresne sontquedesminimâ. Carl'impôtétantdû
enAmérique
pourtoutcequ'onpossède, onadmet
géné-ralementquelesdéclarationsdespropriétairessont inférieu-resàla réalité.On
voitdèslorsàquelsnombres énormes en arriveraitsil'onvoulaitparun
calcul de probabilité se rap-procher encore davantagedela vérité.Cette population chevaline estloin d'êtreégalement répar-tie. Elle est loinsurtoutd'avoirpartoutia
même
qualité.r
DES DIFFÉRENTES ESPÈCESCHEVALINES ET DE
LEUR GROUPE-MENT AUX
ETATS-UNIS ETAU CANADA.
Si l'on faitpasseruneligneimaginaire entre lemilieu
du
lac Erie, et
un
point situéentreNew-York
et Washington^te.,
p^^^'
—
19—
àpeuprès àégaledistance decesdeux villes, on peut dire qu'au norddecette ligneonemploie généralement, dansles
campagnes
des Etats-Unis,lecheval attelé, et qu'on ne lemonte
qu'exceptionnellement ; tandis qu'au sud au con-traireon s'ensertpour
laselle,d'autant plusexclusivement qu'ons'éloignedavantage desgrands lacs et des côtes,ou
qu'on estdansun
paysmoinsacquisàla civilisation.Cetteremarque s'appliqueen
môme
tempsau Canada.Le
cultivateuryattèle seschevauxplutôtqu'il neleurfait por-terdeselle. Mais dans la province d'Ontario il s'en sert cependantaussimontés ; et,plusons'éloignedelarive gau-che
du
SaintLaurent pour gagnerl'ouest,enremontantverslenord,pluscette dernière habitude se généralise et s'im-pose parlaforcedeschoses.
CHEVAUX DU CANADA
PROVINCED'oNTARIO.Les chevaux
du Canada
se distinguent avant tout par cette particularité,qu'ilsont tous aujourd'hui beaucoup de sang anglais,etqu'on ne trouve guère parmi eux de ces êtressans valeur aucune et d'une conformation indéfinis-sable,comme
cela arrivesisouventenEurope. Les Anglais, dèsleprincipedeleur occupation, ontintroduit sans cesse auCanada
desanimaux
venusde la mère-patrie. C'étaient tantôt desétalons,tantôtdesjuments de pur pang ouprèsdu
sang,amenés, soitpar desofficiers,soit par des colons:etsilesreproducteursin ortésn'ont pas toujoursétéaussi remarquables quequelques-uns
du
Kentucky,par exemple, lesespèceslocalesenontcependant éprouvéune
améliora-tion considérable,dansl'ouest surtout.Par
la richessedes pâturages, parledéveloppementosseuxetmusculairequ'elledonne aupoulain,la province d'Ontario est
une
véritable Normandie.On
yrencontreune
quantité de produitsdu
paysquirappellentavecune
plusgranderégularitédelignes leschevauxde cette contrée française. Les types varientcomme
tailleetcomme volume
et la vueenfaitaussi son-geràl'ensembledeceux qu'onvoiten Angleterre.La
tête n'estpp,s toujours aussi légère, aussi distinguée qu'on le voudraitmaisl'encolure,quelquefoisun
peucourte, est droite etassez soutenue.La
poitrine estprofonde,bien descendue,lepassage des sangles bienindiqué.
Le
dos estplutôtcourt,.m
^m mamm
:t.J.
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20—
lerein droit, lacroupe suffisamment longue, le» hanche»
Naillantcfletles aplombs réguliers.
En somme,
grand oupetit, l'animal " accuse
du
sang. " 11 est construitpourlaselle ;ilestfaiten coin, plus large derrière que dans son avant-main,quirachète sonétroitesse relative par son déve-loppement danslesens delahauteur.
Dans
cemême
Canada-Ouest, existe également toute la catégoriedeschevauxissusoudérivant destrotteurs. Ceux-làen prennent naturellement les qualités et les défauts : c'est-à-dire qu'ils sonttrès bons,quand
ilsviennent de trot-teursbientrempés, bienroulés, régulièrementconstruits,et qu'ilssont médiocresquand
ils sortentdesannimaux
plats, trop longs, efflanqués, enlevés, et généralement tarés, en honneur danslenord-estdes Etats-Unis. Mais, quoiqueces derniers aient aussiauCanada
uneinfluencefâcheuse surla production,elle l'estbienmoins que dans cette dernière ré-gionparcequelesespèces " àsangfroid " y ont à peuprès disparu depuisladomination anglaise.On
trouveaussidansl'Ontarioune catégorie dechevaux detrait légerdeIm.52àIm. 56, d'unmodèlespécial, moins anguleux,moinsdroits de lignes que ceux qui se rappro clientdu pur sangparleur conformation, maisadmirable-ment
trempés,sveltes, avec desmusclesénormesaux avant-brasetaux
fesses;un
peurondsde formes,un
peuplongés dansleurs dessus,maisforts, finsdetissus,énergiques, résis-tants,vîtes et très "actifs " dansleursmouvements. D'au-tres,plus grands, (Im. 58àIm.65),plus droits d'encolure, de dosetde croupe,ontunecharpente pluspuissanteetplusde masse. Ils accusent cependant "du
sang" et on les dit pleins d'ardeuret légersdansleurs allures. C'estaveceux
que lesanglais attèlent leur artillerie..Dans
leCanada-Oueston emploieun
certainnombre
d'éta-lonspercherons etl'oncroisebeaucouplesclydesdalesavec desanimaux
depur sangoutrès prèsdu
sang.Lesproduits deces derniersaccouplementssont grands et lourds, mais beaucoupont delacharpente etdesligues.Ceux
qui pro-viennent decesmêmes
étalons "clyde" etdejuments char-géesdegraisse sont,aucontraire,pourlaplupart,d'énormes etinformesamas
deviande, n'ayant pour eux quelamasse etlaforcequ'elledonne pourdéplacerun
pesantfardeau.î'kv^^'
—
21—
Enfin,on voitclans l'Ontario des poneys très-rt^Histants, trapus, prèsdeterre, etquiserapproclientdeceuxdes envi-rons de Montréal.
Quant
aux chevaux de selle dont nous avons parlé plus haut, leimeilleurset lesplusnombreux
sontceux de taillemoyenne, (deIm. 52àIm.58).
Dans
cette province, de beaucoup la plus richecomme nombre
etqualitédelapopulationchevaline, on faitpeule" parkhorse,"le cheval deluxe,en
un
mot, avecun
modèle remarquable, de lasubstance, des longueurs et de hautes actions. Celatient àune
double tendancedu
public qui cherchetropàobtenirpour la voiture légère le trotteurleplusli^^possibleetpourletrait Tanin 'eplus énorme.
La
productionlocaleobéitdonc à deux innuenceadiamétrale-ment
opposées :d'uncôté, larecherchedelavitessequi pous-seàam
tncir,àallongerenhauteuretenlongueur, audétri-ment
delarésistanceetdesmembres
;etdel'autre, la recher-che delà masse, qui tendàgrossir, àépaissir outre mesure, aux dépensdelatrempe,de lavigueur,du
sang etdel'al-.lure.
Dans
lesdeux voiesons'éloignedu
chevalde luxe; et les croisemeutsinévitablesdesdérivésdecesdeux types si dis-semblablesnepeuventdonner que '^es produits en dehors desloisdelanature,des'•monstres"enun
mot.C'estenattachant plus d'importance aumodèle,aucoffre etauxlignes
du
trotteur, etendemandant
moins de poids maisplusde régularité,plus d'énergie et plus d'allure au chevaldetrait, qu'onarrivera progressivement à diminuerla dissemblance qui sépare cesdeux extrêmes; de manière quedesdeuxce:»°nuisse,àlavolonté
du
propriétaire, sortirun
chevalde luxe,un *'parkhonie." parun
simplecroise-ment
avecun
étalond'uneracedis^^inguée,un
norfolkouun
demi-sanganglo-normand, parex, .pie.La
"commissionagricoledel'Ontario" composéed'hom-mes
très-experts et très instruits pour la question cheva-line,sembledu
restecomprendrel'importancequ'ily a pourle
Canada
àfaire le "parkhorse" qui est encore plusrareaux
Etats-Unis.En
effet l'Angleterre et la Francequien99
sontles principaux pays de production et de vente, s'épui-sentenressourceschevalines etle
moment
n'estpeut-êtrepas éloignéoùceseraitpourl'Europeune bonnefortunede trou-verauCanada un
"grenier d'abondance"enfaitdechevaux de luxe.Déjà deséleveurs intelligents enontobtenudansle" Ca-nada-West."Près de
London
(Ontario),M. John
Coote apu
nous montrerun
superbe attelagealezan de Im. 63 ou 64,parfaitement appareillé
comme
robe, modèle, longueurs et actions.La jument
surtoutestuneperfection. Ilestimpos"sibledevoir
un
type plus réussicomme
élégance, propor-tions,portdetête etdequeue;et pourl'aisance, lahauteur etlalégèretédes mouvements.'«^ '.:
Enfin la "commission agricole" de la province, paraît disposée à en arriver au système des étalons approuvés.
Elle délivreraitdesbrevetsàceuxqu'ellejugeraitutilesàla reproduction, etdesprimesaux meilleurs d'entreeux. Cette mesureexcellente produiraitdesrésultatsd'autantplus ap-préciables, quelepaysandansl'Ontario suit volontiers les conseilsdesgensqu'il saitêtrepluséclairésquelui.
PROVINCE
DE
QUÉBEC.I
1
.
Dans
laProvince de Québee on trouve aux environs de Montréalune
espècedechevaux de trait, d'un modèle et d'un typeparticuliers. Ce sontlesdescendants des anciens bretonsimportéspar nos pères. Ils ont conservé une cer-taine ressemblance avec les chevaux actuels de la Breta-gnefrançaise. C'estsurtoutdansla tête, l'encolureun
peu courteet la crinière,qu'on retrouve chez eux,comme un
cachet de parenté avecces derniers.De
plusilssontun
peucommuns
d'aspect, surtoutau
repos,maistrèsforts,courts de partout, trèssolidement charpentés et membres, etun
peu"cassésendeux
"dansleursdos:Maisilsont dela pres-tessedansleursmouvements,sont vîtesau
trotet infatiga-bles, parait-il.On
assure qu'attelésils peuvent faireaisé-ment
50,60 etjusqu'à80 milles (128kilomètres) dans les 24 heures, etcontinuerce service pendant longtemps sans in-terruption.23
—
Ilssont généralement de robes sombres. S'il
manquent
quelquefois detaille,un
assez grandnombre
d'entre eux arriventcependantà Im.54oumême
Im. 56.Sur la rivedroite
du
Saint-Laurent, versRichmond
et«urtoutversSherbrooke, dansla partie de la province de QuébecquiserapprochedesEtats-Unis,ilsefaitd'excellents produits,forts, trapus,remplisdesang. Cesont des descen-dantsdes premierschevaux
amenés
par les Français dans cetterégionfertile, accidentée, couverte de superbes prai-ries, etqui ontété croisés plustardavec desétalonsdepur sang oudestrotteurs célèBreS; tels queMorgan
et BlackHawk.
Ilsontbeaucoupde rapportcomme
types etcomme
qualitésavecleursvoisinsles chevaux
du Vermont
et leur écoulementsefait plutôtparcetétatqueparle Canada.En
serapprochant de Québec,laproduction chevalinedi-minue
rapidement,comme
taille etcomme
valeur et, au-delà,on nerencontre plus guère, jusqu'à la mer, que lesponeys
du
Bas-Canada,très-petits mais résistants, qui ont beaucoup perdu de leur bonté prin#tive par suitedu
peu desoinapportéaux
accouplements et des mauvaiscroise-ments
auxquelsonlesa soumis.irons de
Dans
lenord-est des Etats-Unis,on nefait guèrequele -cheval " deharnais," c'est-à-dire que si tousles produits sont dèsleurjeuneâgedressés àtirer, ils ne sont montés que pouralleràl'abreuvoir,ou àlapromenade. Maisilsont cependantl'habitudedeporter l'homme, etcomme
ils sontdoux, faciles,etd'unboncaractère,leuréducation àla selle sefaitd'autant plusvite,sibesoinest,que beaucoupd'entre
eux
ysont propres parleurconformation.Le
voisinagedu
Canada,etleséjour prolongé desanglais dans la Nouvelle-Angleterre, ont infusé dans les espèces localesdestrois étatsdu
nord-est, (Maine,New-Hampshire
etVermont,)
une
proportionconsidérable de sang anglais.De
plus, lesexcellentsétalonsquiyontfaitlamonte
à diver-sesépoques, depuisun
siècleenviron,y ont créédesfamil-lesdirigéesparle
nom du
reproducteur célèbre dont elles possèdentetperpétuentcertaines qualités distinctives.ÉÉ
-,i.- 1.î..{V/^XJlH^iMXi
^î^i7"T/^
mkiii-*MaiMWPfc<MkiMMSi
—
24—
C'est ainsique dans le Maine, les filsoudescendantsde
Knox
sont citéscomme
les meilleurs chevauxdu
pays :dansle New-Hampshire, cesont ceux deTaggart(nova,
du
propriétaire), et Abdallah; dans le
Vermont
lesMorgan
sont lesplus estimés aveclesBlack
Hawk
etlesLambert.Black
Hawk
étaitun
descendant deMorgan
et vient de mourir à Montréalàl'âgede38 ans.MAINE
(81.700chevaux)
Les chevaux
du Maine
n'ont pas de type unique. Les uns sonttrèsgrandset lourds,ontun
devant généralement satis-faisant,delabranche, delaprofondeur depoitrinelescoudes bien ouverts et d'assez bonsmembres
antérieurs, avecun
reinpeu muscléetmalattach', unecroupe courteet avalée, etunearrière-main
commune manquant
depuissance.Mais
c'estlepetitnombre.
Lesautres
—
en majorité—sontplutôtpetits ; (Im. 50à55), forts, résistants,etsont tous faitsau harnais dèsleurplus jeuneâge. Ilssont bien roulésontun
bondevant,debelles épaules, l'encolure biengreffée ;mais ilspèchent aussi par lacroupe etparlerein,quoique ces défectuosités y soient moins sensiblesquechezlesgrands.Ilyadansle