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CHAPITRE 3. CADRES CONCEPTUELS, QUESTIONS ET

4.2 POPULATION À L’ÉTUDE

4.2.1 Clients participant à l’enquête

La population visée par l’enquête était celle constituée par les clients de TS fréquentant les sites de prostitution des villes côtières de St-Marc et de Gonaïves, dans le département sanitaire de l’Artibonite, en Haïti. Nous avons considéré comme client tout homme âgé de dix-huit ans et ayant eu une relation sexuelle avec un TS contre une rémunération financière ou matérielle au cours des trois derniers mois. Les participants devaient également accepter de participer librement et volontairement à l’enquête (en donnant leur

consentement oral) ainsi que de fournir un échantillon sanguin par micro méthode (piqûre au bout du doigt). Les hommes qui n’appartenaient à aucune des catégories mentionnées (par exemple un simple passant ou tout homme étant sur les lieux pour d’autres raisons) étaient exclus. Étaient aussi exclus les hommes qui avaient déjà été interviewés pour le compte de cette enquête, les jours précédents sur le même site ou sur un autre site.

4.2.2 Cartographie et échantillonnage

La cartographie des sites de prostitution ainsi que de TS et clients a été basée sur celle ayant eu lieu lors d’une enquête précédente effectuée chez les TS (CCISD-CECI 2003). L’état des lieux des sites de prostitution (cartographie) a été réalisé avec la participation des autorités sanitaires

haïtiennes, notamment le Département sanitaire de l’Artibonite (DSA) et en collaboration avec des partenaires locaux connaissent bien les lieux et les personnes. Il s’agissait de visites d’observation passive dans le but de faire le dénombrement des TS et des clients présents, répétées trois fois pour chaque site en trois journées différentes de la semaine, afin d’évaluer la dynamique des activités de prostitution. Durant les visites d’observation, les enquêteurs décomptaient toutes les personnes présentes sur les sites avec une intention claire de s’engager dans des activités sexuelles commerciales. La connaissance des milieux de prostitution des TS collaboratrices était essentielle pour différencier les TS et les clients des autres personnes pouvant se retrouver sur les sites au moment de la cartographie, particulièrement dans le cas des bars, discothèques, restaurants, rues, et autres endroits non-formels. Les enquêteurs ont également conduit de courtes entrevues non-structurées avec les propriétaires et gérants des endroits afin d’avoir un meilleur aperçu des lieux de prostitution (nombre de TS, clients, journées ou heures plus ou moins actives).

La base d’échantillonnage était constituée des clients de TS relevant du même site qui avait été répertorié antérieurement par cartographie et qui étaient rejoignables. Le choix des sites a été établi en fonction de la facilité d’accès, de la sécurité du site, du nombre minimal de TS et de clients présents ( ≥ 5 TS par site) ainsi que de la diversité et de l’emplacement géographique. Les sites

pratiquement inaccessibles, peu sécuritaires11 et dont le nombre de clients était trop petit ont été éliminés. Comme le nombre de sites de prostitution ayant cinq TS ou plus lors de la cartographie était de seulement 28 sites, nous avons décidé d’utiliser tous ces endroits pour l’échantillonnage de notre population; 15 sites à St-Marc et 13 sites à Gonaïves. Un site a été éliminé à Gonaïves étant donné l’insécurité du lieu12

. Pour ce qui est de St-Marc, nous avons failli être obligés de retirer également un site, mais heureusement nous avons réussi à remédier au problème13. Lors de l’échantillonnage, les clients ont été recrutés au fur et à mesure qu’ils se présentaient sur les sites jusqu’à l’obtention du nombre nécessaire pour l’enquête.

La taille de l’échantillon de l’enquête a été fortement influencée par les coûts liés au recrutement de la population à l’étude, aux analyses de laboratoire ainsi qu’à la conservation des échantillons biologiques. La taille de l’échantillon a été calculée en tenant compte des estimations de la prévalence du VIH/ITS dans la population ciblée et de l’utilisation du condom (Tableau

11 Certains sites de prostitution n’ont pas pu être cartographiés, car la situation a été considérée

trop dangereuse par l’équipe, notamment sur quelques rues de la périphérie de la ville de St- Marc et la région de Nord-Est de la ville de Gonaïves (notamment Raboteau) considérée comme fief des rebelles pro-Aristide.

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Ce bordel se situait dans une section "chaude" d’un quartier, reconnu aussi à ce moment comme le repère de bandits armés pro-Aristide, exilés de Port-au-Prince.

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En effet, les TS travaillant dans ce bordel ne voulaient pas participer à l’étude car elles étaient fâchées et n’avaient pas confiance en nous. Nous avons appris qu’une ONG avait récemment fait une enquête avec ces TS et leur avait promis de l’argent qu’elles n’ont jamais reçus.

I)14. Idéalement, il fallait un échantillon de 400 clients15. Nous avons estimé que le nombre de clients à approcher était donc de 570, en tenant compte que 20 % des participants refuseraient de participer et que 10 % seraient inéligibles.

Tableau I. Valeurs de précision en fonction de différentes prévalences des ITS (VIH, syphilis ou HSV-2) ou de l’utilisation du condom pour un échantillon souhaité de 400 personnes.

Prévalence VIH/syphilis/HSV-2 Précision (%) Prévalence de l’utilisation du condom Précision (%) 20% 3,9 % 90% 2,9 % 10% 2,9 % 80% 3,9 % 7,5% 2,6 % 50% 4,9 % 5% 2,1 % 40% 4,8 % 2% 1,4 % 30% 4,5 % 14

La précision de l’étude a été calculée avec une erreur de α=0.05 (la précision d= z*√pq/n, où n est le nombre de participants, p est la prévalence attendue du VIH et des IST, q=1-p, et pour un seuil de confiance de 95 % z=1.96).

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Ainsi, pour un échantillon souhaité de 400 personnes, une prévalence estimée de syphilis de 20 % dans notre échantillon serait à plus ou moins de 3,9 % de la prévalence réelle de la population. Une prévalence estimée de VIH de 5 % dans notre échantillon serait à plus ou moins 2,6 % de la prévalence réelle de la population. De même, une prévalence de port de condom estimée de 90 % dans notre population serait à plus ou moins de 2,9 % de la prévalence réelle.

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