• Aucun résultat trouvé

Figure I. 4 Représentation schématique des systèmes de mobilité [14]

I. 2.2.5.2 La pollution sonore

L'augmentation de la demande de déplacements au cours des dernières décennies a entraîné toute une série de problèmes importants liés aux transports. Les principales d'entre elles sont les externalités environnementales produites par les systèmes de transport. Dans ce contexte, le bruit est l’un des problèmes environnementaux les plus pressants liés au transport. En effet, la pollution sonore due au transport est devenue un véritable problème qui affecte gravement la santé humaine. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'impact du bruit sur la santé vient en deuxième position après la pollution atmosphérique. Effectivement ce phénomène acoustique produisant une sensation auditive considérée comme désagréable ou gênante. L’excès de bruit a des effets sur les organes de l’audition (dimension physiologique), mais peut aussi perturber l’organisme en général, et notamment le sommeil, le comportement (dimension psychologique). Cela pose des défis majeurs pour atteindre une mobilité durable, notamment en ce qui concerne la manière dont le bruit des sources de transport devraient être évalué, contrôlé et réduit à l'avenir.

Face à ce constat, il est nécessaire de dynamiser une politique basée à la fois sur la prévention, le traitement des bruits à la source et la résorption des situations les plus critiques que sont les points noirs du bruit et l’a dotée de moyens sensiblement accrus pour les réseaux du transport :

 Il faut mettre davantage l'accent sur la politique en matière de bruit. Le bruit de déplacements doit être considéré principalement comme un problème de santé publique plutôt que comme un simple sujet de normes réglementaires.

 La prise en compte, en amont, des nuisances sonores lors de la construction d’un système de transport: Des obligations précises en matière de protection contre le bruit s’imposent à tous les maîtres d’ouvrage d’infrastructures de transports terrestres. Elles portent sur le contenu des études d’impact, sur les objectifs de protection à viser, ainsi que sur les moyens de protection à employer pour les atteindre.

34

 La prise en compte des niveaux de bruit émis par les grandes infrastructures de transport lors de la construction d’un nouveau bâtiment : La répartition du réseau de transports terrestres en plusieurs catégories sonores et la délimitation géographique en secteurs dits « affectés par le bruit » constituent un dispositif réglementaire préventif qui permet de fixer les performances acoustiques minimales que les futurs bâtiments sensibles devront respecter.

I.2.3 Les indicateurs de la mobilité urbaine durable I.2.3.1 Définition d’un indicateur

Un indicateur est un index d'un phénomène complexe. Il est créé grâce à la collecte et à l’organisation des données brutes, c’est un outil d'évaluation et d'aide à la décision. L'indicateur lui-même est un phénomène ou un concept qu'un chercheur s'intéresse à mesurer. Cependant, aucun phénomène ne nous est immédiatement et directement accessible sans la médiation des instruments de mesure. L'élaboration d'indicateurs nécessite des décisions sur deux composantes distinctes: le phénomène à mesurer et les ensembles de données brutes qui constitueront la mesure [42].

Un indicateur efficace doit répondre à plusieurs critères :

Robuste, fiable, précis et donc spécifique : l'interprétation doit être stable et cohérente dans le temps.

Sensible : il doit refléter effectivement les variations de ce qu'il est censé synthétiser ou mesurer.

Compréhensible : simple et utilisable par tous les acteurs.

Pertinent : par rapport à l’objectif concerné.

Coût acceptable : par rapport au service qu'il rend.

Utile: le fait de le considérer doit ajouter de l'information à la prise de décision. I.2.3.2 Systèmes d’indicateurs de mobilité urbaine durable

De nombreuses initiatives visant à caractériser la durabilité des systèmes de transports sont apparues ces dix dernières années reflétant ainsi l’importance donnée à ce secteur dans la problématique du développement durable. Ces initiatives se différencient aussi bien par leur nature, administrative ou experte voire académique que par les objectifs poursuivis : évaluation de politique publique, outils d’aide à la décision, information du public, mise en place de processus participatifs. Néanmoins, dans leur grande majorité, elles s’accordent sur le fait que dans le même temps les systèmes de transport fournissent un service vital et produisent des

35

impacts environnementaux, mais aussi sociaux et économiques, négatifs et insuffisamment pris en compte. La problématique de la mobilité durable désigne en raccourci tout ce qui est en jeu dans les tentatives que l’on fait de nos jours pour rééquilibrer les coûts et les avantages dans le secteur des transports.

Un consensus ressort pour affirmer que le traitement de cette problématique passe par la mise en place de stratégies capables d’intégrer dans les politiques dans les politiques de transports traditionnelles des questions d’urbanisme, d’évolutions technologiques, de changements comportementaux et de politiques tarifaires. Ces stratégies doivent s’appuyer sur des politiques publiques transversales : la problématique des transports ne peut plus se résumer à question technique d’adéquation entre une offre d’infrastructure et une demande de mobilité. En outre, l’élaboration de ces politiques doit davantage s’ouvrir à une participation publique.

La mise en place d’indicateurs de mobilité durable s’inscrit comme une étape favorisant l’émergence des stratégies. La construction de tels indicateurs répond à la volonté de rendre opérationnel le concept de durabilité dans les systèmes de mobilité [43].

Figure I. 7 Le rôle des indicateurs de développement durable [43]

Les indicateurs dans le domaine de la mobilité sont liés à la planification du transport basée sur la performance; ils constituent en effet un élément essentiel de cette planification. Dans une telle approche de planification, les indicateurs sont étroitement liés aux critères d’évaluation

36

des projets (figure I.8), étant donné que les indicateurs visent à refléter ce qui est considéré comme important. Les indicateurs appropriés pour le transport varieront selon l'ampleur de l'analyse et les objectifs ultimes, bien que des indicateurs communs puissent souvent s'appliquer à plusieurs objectifs et / ou échelles d'analyse.

Figure I. 8 Rôle des indicateurs dans le processus de planification de la mobilité [43] I.2.3.3 Les types des indicateurs de la mobilité urbaine durable

Des indicateurs sont nécessaires pour évaluer la mobilité et le développement des transports, mais nécessitent une utilisation différenciée et, dans de nombreux cas, une interprétation supplémentaire. Ils servent à indiquer les États, illustrent les progrès (et éventuellement la stagnation et les reculs) et indiquent les qualités et les déficits sur la voie du développement durable. Ils ne remplacent toutefois pas la formulation d’objectifs de qualité. Les indicateurs de la mobilité urbaine durable peuvent être classés en trois types, qui sont expliqués plus en détail ci-dessous:

 Indicateurs quantifiables axés sur les mesures,

 des indicateurs quantifiables axés sur l’impact,

 Indicateurs orientés vers l'action et axés sur les projets qui ne peuvent être quantifiés.

Les trois types d’indicateurs sont également importants par rapport à l’objectif général de la "mobilité urbaine durable": les indicateurs relatifs aux infrastructures de transport et au "climat des transports" sont axés sur les mesures prises pour assurer la mobilité urbaine durable et le développement des transports.

37