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Chapitre 6. Résultats et analyse

6.1 Les acteurs de l’aménagement du territoire

6.4.1 Les plans d’action

6.4.1.1 Plan d’action canopée

Élaboré par le SGPVMR, le PAC a été rendu public en mai 2012. Il s’inscrit dans la continuité de l’objectif véhiculé dans le plan de développement durable de la collectivité montréalaise d’accroître l’indice de canopée de l’agglomération de 20 à 25 % d’ici l’an 2025. Le PAC reconnaît explicitement que le verdissement par la plantation de centaines de milliers d’arbres est une mesure visant l’ACC :

« La forêt urbaine a un rôle à jouer dans l’implantation de stratégies d’adaptation aux changements climatiques. Il est d’intérêt général de favoriser son développement le plus tôt possible puisque les arbres plantés aujourd’hui feront la différence demain. »

(Ville de Montréal et SOVERDI, 2012, p. 8)

6.4.1.1.1 Étude préliminaire et constats

Le PAC résulte d’un examen approfondi de la canopée urbaine à l’échelle de l’agglomération, publié l’année précédente dans un volumineux document analytique de 171 pages (Boyce, 2011). À l’aide d’outils SIG et d’orthophotos à haute résolution, une équipe a tracé les contours de toutes les couronnes foliaires des arbres de plus de trois mètres de hauteur pour l’agglomération de Montréal, puis a dégagé un indice de canopée (c.-à-d. le % du territoire recouvert par les couronnes des arbres) :

- global pour l’agglomération (20,3 %); - pour la Ville de Montréal (19,1 %);

- chacun des 19 arrondissements (indices qui varient de 9,4 % à 42,9 %); - pour les 15 villes-liées (23,8 %);

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À cause de difficultés liées aux SIG, il n’a pas été possible de calculer les indices de canopée du domaine public et du domaine privé. Toutefois, il est calculé que le domaine public occupe 34 % du territoire, mais détient plus de la moitié de la canopée (53 %), mettant en lumière le déséquilibre important public/privé.

Figure 16 : Carte montrant l’indice de canopée pour les 19 arrondissements de la Ville de Montréal. Source : Boyce (2011).

6.4.1.1.2 Les objectifs du PAC

Grâce à des recommandations sur des cibles à atteindre en fonction des usages du sol et aussi selon les indices actuels pour chacun des arrondissements et des villes-liées, le document de travail préalable au PAC a fourni le savoir (ressource cognitive) nécessaire à l’élaboration du PAC. Ce dernier est un plan qui vise à augmenter l’indice de canopée à 25 % d’ici 2025 par la plantation de plus de 300 000 arbres moyennant un investissement de 158 millions de dollars. Les objectifs de plantations sont répartis comme suit :

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- 98 000 arbres sur le domaine public de la Ville de Montréal moyennant un investissement de 68,4 M$;

- 22 000 arbres dans les villes-liées moyennant un investissement de 20 M$;

- 180 000 arbres sur le domaine privé de la Ville de Montréal moyennant un investissement de 70 M$10 :

o 35 000 pour les propriétaires privés résidentiels;

o 75 000 pour les propriétaires commerciaux et institutionnels; o 30 000 pour les milieux à forte identité collective;

o 40 000 arbres pour des projets rassembleurs de grande envergure.

Les plantations ne pourront pas être effectuées de manière aléatoire sur le territoire. Le PAC donne une quantité d’arbres à planter pour chaque arrondissement, en fonction des usages du sol et de l’indice de canopée. Ainsi, Outremont avec son indice de canopée très élevé (35 %) n’a que 250 arbres à planter, alors que l’arrondissement de LaSalle avec un indice faible (10 %) en a près de 23 000 à planter.

6.4.1.1.3 Financement du PAC

L’effort financier municipal sera de 88 M$ alors que les contributions venant des domaines privé et institutionnel couvriront les 70 M$ restants. Le PAC explique comment seront financées les plantations sur le domaine public montréalais ainsi :

« […] le Plan engage la Ville de Montréal pour la plantation de 98,000 arbres. Cependant, seuls les arbres excédentaires aux programmes réguliers de plantation sont pris en compte par le Plan d’action canopée, ce qui équivaut à 75 000 nouveaux arbres. Les coûts totaux du PAC sont évalués à 68,4 M$, répartis sur dix ans. Une stratégie de financement est présentement à l’étude. La ville centre gérera un programme incitatif comportant des critères de sélection pour les projets soumis par les arrondissements. » (Ville de Montréal et SOVERDI, 2012, p. 9)

Ce sont donc les 19 arrondissements qui sont responsables de soumettre des projets de plantation à la Ville, qui évalue leur pertinence dans le cade du PAC, et qui leur octroie les

10 L’effort devant être consenti sur le domaine privé en nombre d’arbres plantés est 80% plus important

que celui sur le domaine public de la Ville de Montréal, mais il requiert environ le même investissement : c’est une question de calibre des arbres. Pour assurer leur survie, les arbres plantés sur le domaine public doivent être de plus gros calibre et coûtent donc plus cher que ceux qui seront plantés sur les terrains privés.

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subventions appropriées. Ce financement est assuré par la Ville pour permettre aux arrondissements moins nantis qui ont des efforts importants à déployer d’en bénéficier. Les villes-liées sont responsables de financer leurs propres opérations de plantation. La Ville a fait appel à la SOVERDI pour coordonner les actions de plantation sur le domaine privé dans le cadre du PAC. La SOVERDI s’est elle-même affairée à rallier les nombreux acteurs (voir section 6.3.2.2) du verdissement à Montréal autour d’une même table afin de concerter les efforts pour atteindre les objectifs de plantation de 180 000 arbres sur le domaine privé. En ce qui concerne les coûts associés aux plantations privées, le Plan indique que les ministères, agences gouvernementales, entreprises, institutions les individus seront sollicités afin de contribuer à l’effort financier requis.

6.4.1.2 Autres plans d’action

Il existe d’autres plans d’action en matière de verdissement de moindre ampleur que le PAC, en termes d’investissements requis ou de portée d’action. Par exemple, le Plan d’action en santé publique du CSSS Jeanne-Mance (2010) ou les plans de verdissement de cours d’écoles de l’INSPQ et de ses partenaires (cf. Levasseur, 2014) que nous avons évoqués précédemment dans la section 6.3.2.1.

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