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PIB par habitant en milliers d'Euros en 2002 Echantillon 184 régions

B – Définition des échantillons étudiés

Carte 3.4 PIB par habitant en milliers d'Euros en 2002 Echantillon 184 régions

Le second échantillon incorpore des données sur le PIB par tête, sur la distance qui sépare les régions NUTS 2 les unes des autres et des données sur la population de chacune des régions, sur la période 1991-2002. Il comprend 252 régions européennes, incluant ainsi certains des nouveaux pays adhérents et sa composition exacte est la suivante : l’Autriche (9), la Belgique (11), la Suisse (7), la République Tchèque (8), l’Allemagne (40), le Danemark (1), l’Espagne (16), la Finlande (6), la France (22), la Grèce (13), la Hongrie (7), l’Irlande du Nord (2), l’Italie (20), le Luxembourg (1), les Pays-Bas (12), la Norvège (7), la Pologne (16), le Portugal (5), la Suède (8), la

Slovaquie (4), la Royaume-Uni (37). La liste des régions et leur code associé sont présentés dans l’annexe 3.2.

Nous avons choisi de faire figurer la Suisse dans cet échantillon car les échanges et les interactions entre l’Union européenne et ce pays sont nombreux, le prendre en compte nous permet de prendre en compte « l’effet frontière » évoqué précédemment. En outre, les régions helvétiques sont parties prenantes de plusieurs espaces définis par le programme européen Interreg IIIb montrant ainsi l’intérêt qui est porté à la coopération entre la Communauté et la Suisse.

2 - Définition des espaces de coopération Interreg IIIb et modifications

La stratégie du programme Interreg IIIb suggère la mise en place d’espaces de coopération interrégionale et transfrontalière afin de déclencher un processus d’intégration régionale des espaces [Célimène, Lacour, 1997] permettant d’aboutir à une structure plus équilibrée, en termes de potentiel de développement, de l’espace européen. Dès lors, dans l’optique définie par le SDEC de promouvoir un développement spatial équilibré et durable d’un territoire européen, la Commission européenne a défini des espaces de coopération territoriale et interrégionale.

L’existence de frontières nationales sépare économiquement, socialement et culturellement les communautés frontalières et fait obstacle à une gestion cohérente des territoires. Par le passé, les politiques nationales ont souvent négligé ces zones, les considérant comme périphériques au sein de leur territoire national. Or, l’Union Européenne ainsi que la perspective de nouveaux élargissements bouleversent progressivement cette tendance et placent la coopération transfrontalière et transrégionale parmi les défis importants de l’intégration future de l’Europe [Commission Européenne, 2004a, 2004b].

Le programme Interreg est donc un exemple type de la coopération à la fois interrégionale, transfrontalière et transnationale. La Commission semble avoir placé dans ce programme de nouvelles ambitions, pour ce qui concerne la période de programmation 2000-2006, puisqu’il vise à mettre en place un processus d’intégration sur un territoire très étendu (13 groupements de régions sur l’ensemble du territoire). Cela semble traduire la volonté de constituer un système communautaire territorialisé,

c'est-à-dire opérer un saut qualitatif quant au périmètre d’application et à la portée des politiques de développement. Le problème n’est pas de savoir si les nouvelles dimensions des aires de pouvoir – Europe, macro territoires, pays – donneront lieu à la création de nouvelles institutions territoriales chassant les anciennes. Ce qui importe ici, c’est de traduire les nouvelles réalités territoriales à ces trois échelons de régulation et d’administration que sont le niveau européen, l’échelon macro régional et l’échelon local et d’en exprimer les interrelations. Une des ambitions du programme Interreg est donc de mettre en place un nouveau modèle de développement, de nouvelles formes de coopération et de gestion transrégionales. Cette coopération interrégionale est une opportunité déterminante pour les régions périphériques. En effet, dans la perspective de la construction d’une Europe polycentrique, elle permettrait un rééquilibrage européen.

Sur les treize espaces définis par la Commission Européenne, seuls dix ont été retenus dans le cadre de notre analyse. En effet, les trois autres sont des espaces de coopération pour les espaces ultra périphériques (DOM - TOM français…) pour lesquels la mesure des interactions et de la concentration au sein de l’espace européen n’a pas de sens. Les dix autres sont définis comme suit : Archimed (18 régions), Espace Atlantique (40 régions), Espace Alpin (31), Mer Baltique (30), Cadses (75), Périphérie Nordique (12), Mer du Nord (39), Sud Ouest européen (28), Europe du Nord Ouest (90), Méditerranée Occidentale (29). La liste des régions, leur code associé et les cartes sont présentés dans l’annexe 3.3.

Pour les analyses empiriques que nous avons menées nous avons dû encore restreindre cet échantillon. Non seulement certains espaces ont été réduits du fait du manque de données statistiques concernant certaines régions les composant mais, en outre, à la suite de la réduction du nombre de régions constituant ces espaces nous avons dû abandonner toute analyse sur certains d’entre eux. Finalement, notre analyse porte sur les sept espaces suivants, dont la composition exacte ainsi que les cartes sont données dans l’annexe 3.4 : Espace Atlantique (37), Cadses (23), Espace Alpin (23), Mer du Nord (33), Europe du Nord Ouest (90), Sud Ouest européen (24), Méditerranée Occidentale (22).

Notre analyse va donc porter sur deux échantillons de régions européennes (252 et 184) que nous qualifions de globaux mais aussi sur les espaces définis par le programme européen Interreg IIIb sensiblement remaniés pour des raisons de

disponibilité des données. Nous n’utilisons pour cette analyse que les données de PIB par tête exprimées en milliers d’Euros sur deux périodes : 1991-2002 pour l’échantillon de 252 régions et 1980-2002 pour celui de 184 régions. Dans la suite de l’analyse, nous allons expliquer en quoi la prise en compte de l’espace, au travers de matrices de pondération, est nécessaire à notre d’analyse de la structuration de l’espace européen.

Section 2 – Les outils d’analyse de la structure spatiale

de l’espace européen

Dans cette section, nous étudierons dans un premier temps, non seulement, quelles sont les raisons sous-jacentes à la prise en compte des effets spatiaux dans l’analyse économétrique mais en outre, nous définirons les deux effets spatiaux inclus dans la suite de notre travail nous permettant de caractériser la structure de l’espace européen. Ensuite, nous décrirons la manière dont est modélisé l’espace à travers l’utilisation des matrices de poids. Nous présenterons d’abord les formes traditionnellement utilisées de ces matrices puis nous expliquerons notre démarche de création de matrices de poids par analogie au modèle gravitationnel de Newton afin de mieux capter les interactions entre régions et de dépasser la modélisation traditionnelle jugée trop limitée.

A –Aux sources des processus de croissance, de convergence