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4.3 Capacités parasites

4.3.4 Pertes diélectriques

Figure 94 : Capacités d’un bobinage bicouche en câbles laminés calculées en 2DFEM et erreurs relatives du modèle développé et du modèle de référence

Encore une fois le modèle complet se révèle bien plus précis et robuste que le modèle de

référence, avec un écart relatif maximal toujours de 30% sur l’ensemble des cas considérés, ce

qui prouve son efficacité.

4.3.4 Pertes diélectriques

Les matériaux isolants qui constituent les capacités parasites peuvent avoir un facteur de pertes

tan(δ)non négligeable, ce qui combiné avec l’excitation moyenne fréquence peut conduire à

des pertes diélectriques significatives dans ces isolants. La plupart du temps, les tensions

appliquées aux capacités parasites (entre bobinages ou propre à un bobinage) sont non

sinusoïdales et possèdent un contenu harmonique important. Le calcul des pertes diélectriques

peut alors être effectué en sommant les pertes de chacun des harmoniques selon l’équation (5).

A noter que le facteur de dissipation dépend également souvent de la fréquence pour la majorité

des matériaux isolants.

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Cette formule est utilisée pour calculer les pertes diélectriques pour la capacité parasite entre

les bobinages C12 mais également pour les capacités propres aux bobinages primaire et

secondaire C1 et C2. Ces pertes seront ensuite considérées dans le calcul thermique, tout comme

les pertes magnétiques et les pertes conducteurs.

4.4 Conclusions du chapitre

Dans ce chapitre, différents aspects liés aux bobinages ont été traités. Tout d’abord, de

nouvelles méthodes de calcul d’inductance de fuite ont été développées, basées sur des

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formulations analytiques 2D du champ magnétique et applicables à la plupart des géométries

de TMF imaginables. Elles permettent un gain en précision par rapport aux méthodes 1D

traditionnellement utilisées, ou tout simplement un calcul analytique rendu possible sur des

géométries où ce n’était pas le cas auparavant, comme la géométrie toroïdale par exemple. Étant

donné le domaine d’application possible très vaste pour ces méthodes, elles permettent

d’envisager comme perspective le calcul d’inductances pour de nombreuses autres géométries

non étudiées ici et ne correspondant pas forcément à des applications TMF.

Ensuite, un état de l’art des modèles disponibles pour la prise en compte des effets de peau et

de proximité a été établi. En plus de cet état de l’art, de nouveaux modèles ont été développés

comme des évolutions de modèles plus génériques relevés dans la littérature. Après une

comparaison avec des simulations FEM, il s’avère que le modèle d’Albach a été retenu comme

le meilleur candidat pour sa bonne précision, sa polyvalence et sa robustesse. Il sera utilisé dans

l’outil de design, et également comme méthode de post-traitement de simulations 3DFEM pour

obtenir une cartographie précise des pertes par effet de proximité. La précision du modèle

d’Albach reste toutefois limitée à haute fréquence et des améliorations du modèle sont

envisageables pour essayer de prendre en compte l’impact des courants de Foucault sur le

champ magnétique. Également, une méthode de synthèse de fonction de transfert a été mise en

place et implémentée dans un logiciel de simulation circuit afin de prendre en compte les effets

de peau et de proximité pour des signaux d’excitation quelconques. Elle présente toutefois des

limitations mathématiques qui pourraient être résolues en utilisant des méthodes mathématiques

plus poussées découvertes récemment et non considérées durant les travaux de cette thèse.

Pour les capacités parasites des bobinages, de nouvelles formules ont été développées pour

prendre en compte les effets de bord. Elles donnent de très bons résultats sur un large domaine

d’application. A partir de ces dernières, on peut calculer les capacités parasites entre bobinages,

mais également les capacités parasites globales de bobinages en câbles laminés, en prenant en

compte également les capacités parasites élémentaires entre spires non consécutives qui

peuvent avoir une contribution non négligeable. Tous ces nouveaux modèles ont été validés par

des simulations FEM et présentent une bonne précision. Comme perspective d’amélioration,

des capacités parasites supplémentaires pourraient être calculées pour identifier de potentiels

problèmes de compatibilité électromagnétique, comme les capacités parasites entre bobinages

et noyau magnétique si ce dernier est relié à la masse.

A la suite de ce chapitre et du précédent concernant le noyau magnétique, les besoins pour les

méthodes de design concernant les aspects électromagnétiques des TMF ont été traités.

Maintenant que le schéma électrique équivalent d’un design peut être établi et que ses pertes

sont connues, il reste à vérifier le refroidissement des TMF. C’est pourquoi le chapitre suivant

s’intéressera au comportement thermique des TMF et à la modélisation des phénomènes

physiques associés.

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5 Thermique

Ce chapitre traite du modèle thermique analytique mis en place pour SUITED. Les

transformateurs sont sujets aux trois modes de transfert de la chaleur pour leur refroidissement :

la conduction à l’intérieur des parties solides (noyau, bobinages, isolants), la convection et la

radiation sur leurs surfaces extérieures. C’est pourquoi le modèle thermique doit permettre de

prendre en compte ces trois aspects.

En ce qui concerne les modèles thermiques analytiques, l’approche classique consiste à utiliser

un schéma thermique équivalent exploitant l’analogie électrique-thermique. Les sources de

chaleur, modélisées par des sources de courant, seront donc les pertes (dans le noyau

magnétique, les bobinages et les matériaux diélectriques), et sont connues grâce aux étapes de

design décrites dans les chapitre 3 et 4. On cherche ici à déterminer les températures maximales

dans chacun des matériaux du TMF pour vérifier qu’elles ne dépassent pas les limites fixées, et

ce dans un fonctionnement en régime permanent. Cela veut donc dire que l’on ne s’intéressera

pas aux capacités thermiques, qui représentent la dynamique du système et le régime transitoire.

Le problème revient donc à placer correctement les nœuds du schéma thermique équivalent aux

bons endroits (potentiels points chauds), et à calculer les valeurs des résistances thermiques

liées au mode de transfert de chaleur correspondant (conduction, convection ou radiation) à

placer sur les chemins entre ces nœuds.

Pour cela, ce chapitre s’intéressera dans un premier temps aux formules permettant d’évaluer

les résistances thermiques pour chaque mode de transfert de chaleur, puis dans un second temps

à l’établissement et à la résolution des schémas thermiques équivalents de TMF.