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CHAPITRE 2. LES PERSONNES TRANS

Survol des écrits sur les agressions sexuelles chez les personnes trans

La nécessité de mettre en place des structures sociales afin de contrer la stigmatisation envers les personnes trans est reconnue depuis longtemps au Québec et ailleurs au Canada (CDPDJ, 2007 ; SCFP, 2005).

Malgré cette reconnaissance, le parcours des personnes trans est souvent parsemé de différentes formes d’injustices et de discriminations, voire de stigmatisation. Ces dernières se déploient tant dans le milieu scolaire qu’au travail, dans les lieux publics, dans les services du réseau de la santé et des services sociaux que dans les services publics en général.

La transidentité peut constituer un facteur de risque individuel dans l’agression sexuelle. Par exemple, dans une étude de Xavier et al. (2007) menée dans l’état de Virginie aux États-Unis auprès de 350 personnes trans, 57% des participants rapportent que des actes de sexe forcé, corrélés avec leur transidentité, leur identité de genre ou leur expression de genre. Notons finalement que, le plus souvent, l’auteur d’agression est connu de la victime (Xavier, 2007 ; Elderman 2015, Munson, 2015).

Les personnes trans ayant vécu un ou plusieurs épisodes de violences sexuelles représentent un sous-groupe particulièrement à risque puisqu’elles sont aussi plus susceptibles de vivre avec le VIH, de faire une tentative de suicide ou encore d’utiliser des drogues (Elderman 2015 ; Forge 2015, Xavier 2007). Ces personnes nécessitent donc des services adaptés à leurs besoins et leurs réalités. Or, l’occultation des réalités trans dans le réseau de la santé et des services sociaux engendrerait une série d’obstacles à l’obtention de soins adaptés et de qualité pour les personnes trans (Bauer et al., 2009; Dumas, 2013). Par ailleurs, certains facteurs sociaux liés à la stigmatisation produisent des facteurs de risque tels que l'hostilité ou insensibilité de certains fournisseurs de soins ou services (Xavier, 2007).

Selon certaines études, 14% des personnes trans rapportent avoir vécu de la discrimination concernant l’accès ou l’administration de soins médicaux (Grant et al, 2011). Environ le cinquième des personnes trans (21%) rapportent avoir évité des soins à l’urgence en raison de la crainte que leur identité de genre nuise à la qualité des services reçus (Bauer et al., 2013). Également, dans l’étude québécoise de Dumas (2016), près de trois participants trans sur dix (30%) affirment avoir déjà évité de demander une consultation dans un service de santé en raison leur transidentité et des préjugés pouvant y être accolés.

La peur du jugement ou la crainte que la divulgation de certains aspects intimes de leur personne ait une conséquence négative sur la qualité des services sont aussi évoquées par leurs répondants.

D’autres études relatant les expériences négatives de services vécues par les personnes trans ont trait à des attitudes négatives, un manque d’ouverture de la part du personnel de santé ou des lacunes au niveau des connaissances sur la transidentité dans l’offre et la dispensation des soins (Kamgain 2015, Grant et al., 2011, Xavier 2007). Il en résulterait la possibilité que les personnes trans n’utilisent pas ou insuffisamment les services de santé disponibles, consultent plus tardivement ou encore dissimulent des informations relatives à leur orientation sexuelle ou leur identité de genre (Kamgain 2015, Grant et al., 2011). Selon Xavier (2007), 83% des personnes trans victimes d’agressions sexuelles n’ont pas rapporté ces incidents à la police, en raison de la méfiance envers les autorités policières ou la crainte de discrimination face à leur identité de genre et de sexe.

Description du sous-échantillon

Rappelons que le terme « trans » est une expression parapluie servant à englober la diversité et les déclinaisons d’identités revendiquées par des personnes dont l’identité de sexe ou de genre ne correspond pas, selon les standards sociaux ou les stéréotypes en vigueur, au sexe assigné à la naissance (Dorais, 2015; Greenbaum, 2015). Une notion fondamentale en ce qui a trait à l’identité sexuée ou de genre est que celle-ci est définie par les personnes elles-mêmes, selon leur ressenti ainsi que différentes expériences et circonstances au cours de leur vie, peu importe leur anatomie ou leur certificat de naissance. L’identité repose sur un sentiment intime, subjectif, donc très personnel.

Le sous-échantillon étudié dans le présent chapitre regroupe 10 personnes âgées de 20 à 55 ans ayant vécu une transition de sexe ou de genre. Quatre de ces participants s’identifient comme femmes, quatre comme hommes trans, une comme femme trans et un comme personne non-binaire. Sur le plan de l’orientation sexuelle autodéfinie, quatre se considèrent hétérosexuels, deux pansexuels, une bisexuelle, une lesbienne et un s’identifie comme gai. Un participant mentionne être en questionnement face à son orientation, cela suite aux agressions sexuelles qu’il a subies. Huit vivent en milieu urbain et deux en milieu semi-urbain (banlieue). Cinq ont fait des études universitaires, du baccalauréat au doctorat; trois possèdent des diplômes d’études professionnels et deux ont fait des études collégiales.

Tableau 10. Caractéristiques sociodémographiques du sous-échantillon analysé (n=10; personnes trans) Orientation sexuelle Homosexuelle 2 (20%)

Bisexuelle 1 (10%)

Pansexuelle 2 (20%)

Hétérosexuelle 4 (40%)

En questionnement 1 (10%)

Identité de genre Femme 4 (40%)

Femme trans 1 (10%)

Homme trans 4 (40%)

Non binaire 1 (10%)

Groupe d’âge [20 ans et 29 ans] 3 (30%)

[30 ans et 39 ans] 5 (50%) [40 ans et 49 ans] 1 (10%) [50 ans et 59 ans] 1 (10%) Niveau de scolarité Niveau secondaire 3 (30%) Niveau collégial 2 (20%) Niveau universitaire 5 (50%)

Milieu de vie Urbain 8 (80%)

Semi-urbain 2 (20%)

Huit personnes interrogées ont subi des actes de nature sexuelle sans leur consentement avant leurs 18 ans. Quatre étaient âgés de 12 ans ou moins et les quatre autres étaient alors adolescents (14-17 ans). Les dix participants furent (aussi) victimes d’agression sexuelle alors qu’ils étaient adultes. La plupart des participants (8) furent donc agressés plus d’une fois dans leur parcours de vie, cela par des agresseurs distincts et dans des situations différentes. Par exemple, un répondant fut agressé une première fois à l’âge de 16 ans, par une fréquentation, et une seconde fois à l’âge de 28 ans, par un ami.

Contrairement au mythe affirmant que les agresseurs sont majoritairement inconnus de la victime, le plus souvent, ici, ils étaient des proches de cette dernière : partenaires intimes, conjoints, amis, membres de la famille (cousin, sœur). Deux victimes rapportent avoir été agressées par un client alors qu’elles étaient travailleuses du sexe. La majorité des agressions furent commises par des hommes adultes et trois personnes rapportent avoir été agressées par une femme, dont une femme trans. Sept personnes rapportent avoir subi au moins une agression sexuelle avant leur transition. Six personnes rapportent au moins une agression sexuelle post-transition et une personne mentionne en avoir vécu une pendant son processus de transition.

Tableau 11. Détail des périodes d’agressions subies selon l’âge de la victime, le lien avec l’agresseur et l’identité de genre de l’agresseur (n=10; personnes trans)

Identité de genre de(s) agresseur(s) Hommes cisgenres 15 (83%)

Femmes cisgenres 2 (11%)

Femme transgenre 1 (6%)

Les vulnérabilités - Facteurs de risque et conséquences multiples

Cette section vise à souligner les différents facteurs de risques propres aux personnes ayant un parcours de transition. Le rapport au corps, le genre de la victime et la discrimination ou la stigmatisation à l’égard de la transidentité – menant pour certains au travail du sexe comme seul moyen de survie matérielle – ont été identifiés par les participants comme des facteurs de risque. Différentes séquelles vécues par les participants suite aux épisodes d’agressions sexuelles seront également ici abordées.

Rapport au corps et le statut pré-transition

Certains participants expriment que leur malaise engendré par le genre assigné à la naissance constitue un facteur de vulnérabilité aux agressions sexuelles, en affectant négativement l’estime de la personne, et cela de façon significative.

« Je pense qui a aussi que le fait qu’on veut, qu’on fasse une transition, déjà on n’est pas solide mentalement parce qu’on se sent pas bien, j’ai l’impression qu’on est des gens plus vulnérables, plus vulnérables aux agressions. Bon ben, y’a rien qui va dans ma vie, je m’aime pas : « Fais ce que tu veux ». J’ai l’impression qu’on est plus vulnérable qu’une personne cisgenre. »

Parfois, l'indifférence, voire le rejet, face à son corps prédispose l'individu à se retrouver dans des situations risquées – par exemple quant au nombre de partenaires sexuels, aux rapports avec eux ou aux circonstances qui entourent ces relations.

« Ça vient aussi. Ça vient de ma hantise, de mon malaise avec mon corps de femme. Quand j’étais jeune, quand j’étais ado, je couchais avec plein de gars, je n’aimais pas mon corps, tout

ça. (…) Parce que moi, je n’ai jamais su quoi faire avec mon corps de femme, de mon vagin ça a souvent été un corps objet, un corps marchandise, tu sais? Puis, je trouve que c’est comme pas me respecter… »

La période de prise de conscience d’une identité de genre autre que celle assignée à la naissance apparait donc comme une période de grande vulnérabilité. De plus, les périodes de transition physique créent des climats propices aux agressions physiques et sexuelles, mais aussi aux difficultés de négociation de pratiques sexuelles sécuritaires (Grant et al., 2011 ; Delvaux, 2015).

« Avant, pendant jusqu’à tant qu’on se sente plus solide, t’es comme un peu perdu un moment donné. Tu sais pu vers quoi te tourner. Tu te questionnes beaucoup : Est-ce que je fais vraiment le bon choix? C’est là que t’es plus, je ne sais pas comment dire. T’es pas plus faible, mais t’es comme… plus vulnérable justement à tout ce qui peut arriver. Déjà qu’on n’est pas mal marginalisé, on est comme plus vulnérables à plein de choses… »

Certains participants évoquent la nécessité de compléter leur parcours de transition avant de régler les différents impacts de l’agression sur leur vie puisque ces deux événements sont exigeants au niveau émotif. La transition apparait, ainsi, fondamentale pour consolider la personne afin de lui donner la solidité nécessaire afin d’aborder le vécu relatif aux agressions sexuelles, et ses séquelles.

« Ben, faire ma transition, c’était nécessairement psychologiquement parce que, c’est sûr, sinon, si je faisais pas de transition, j’existerais pu. Puis là, ben, j’ai pas fini encore mon parcours trans, ce qui fait que je me sens pas encore assez solide pour régler mon agression. Je ne veux pas faire les deux en même temps parce que sinon, je vais me détruire. »

Les vulnérabilités liées au statut de « personnes trans », mais également au statut de « femme » La vulnérabilité inhérente au statut de personne trans se trouve accentuée par les fréquents préjugés et stéréotypes qui les affectent (Grant et al., 2011). Cette vulnérabilité serait exacerbée par l’objectivation des femmes trans dans la pornographie.

« Mais sur les 100 femmes, y va peut-être avoir euh, je ne sais pas les pourcentages, mais je dis ça comme ça, 20% des femmes biologiques qui ont vécu de l’abus sexuel. Puis sur 100 trans il va y en avoir 75 qui en ont vécu. Parce qu’une trans, c’est un objet de fantasme. On regarde les films pornos, parce qui en a beaucoup qui commencent leurs fantasmes par les films pornos, y’a beaucoup de films pornos sur les trans. Y’a beaucoup de domination aussi là-dedans, dans les films pornos. »

Une répondante affirme que c’est le statut de « femme » qui est le facteur de majeur de vulnérabilité à l’abus sexuel. Les normes traditionnelles quant aux rôles du sexe masculin et féminin viendraient affermir l’idée des droits sexuels dominants de l’homme envers la femme. Elle témoigne de la perte des privilèges masculins pour une femme effectuant un processus de transition.

« C'est sûr que lorsque tu deviens une femme trans, techniquement parlant, tous tes privilèges que t'avais de gars dans le passé, tu ne les as plus. T'es moins prise au sérieux... Si tu parles de viol, tu ne te feras pas croire, non pas parce que t’es femme trans, c'est parce t'es une femme.»

Un autre participant abonde dans le même sens, bien qu’il ait vécu la situation opposée. Il affirme qu’il était invalidé alors qu’il s’identifiait en tant que femme, mais que ceci s’avère différent depuis qu’il a débuté son parcours de transition FTM.

« C’était aussi parce que j’étais une fille puis qu’on me croyait moins. Ça, je le sais parce que maintenant que j’ai la voix grave. Je le sais. C’est pas juste le fait d’avoir été trans puis bisexuelle. Les gens m’écoutaient pas. Ils ne prenaient pas mon expérience comme digne de confiance. Je ne sais pas tous les facteurs sociaux qui contribuent à ça. Je sais pas si mon psy, si je l’avais rencontré en tant que personne non trans, je sais pas ce qui se serait passé.»

Le travail du sexe comme source de vulnérabilité

La discrimination en milieu de travail, les difficultés d’accessibilité à un emploi et la pauvreté qui en résultent peuvent provoquer la nécessité de s'adonner au travail du sexe, s’exposant ainsi aux nombreux risques qui le caractérise (Elderman, 2015 ; Grant et al., 2011). En effet, 18% des répondants de l’enquête canadienne TransPULSE (2013) ont été refusés pour un emploi, 13% ont été licenciés en raison explicitement de leur identité trans et 15% des répondants ayant fait leur transition n’ont jamais été acceptés par leurs collègues de travail. En outre, dans une enquête sur 26 travailleuses du sexe trans à Washington 35% ont déclaré avoir été violées depuis leur entrée dans la prostitution. L'auteur le plus commun de ces viols est un client (60%) (Valera et al., 2000). Une participante confirme cette situation.

« Mais je sais aussi que le manque des opportunités d’emploi pour nous, c’est difficile. Alors on n’a pas de choix que travailler dans le travail du sexe. Et, ça te met à risque la vie de la communauté trans. C’est plus facile à être agressé. Les risques de maladie aussi, mais on le fait parce que on a besoin d’argent. »

En ce sens, une répondante affirme le caractère prioritaire et préventif d'une assistance aux personnes trans quant à l'intégration sur le marché du travail.

« Je sens qui manque un organisme qui soit le lien entre les groupes de minorité et le marché du travail. Parce que la transsexuelle femme se prostitue pas pour le plaisir, c’est parce qu’elle en a besoin.»

Les conséquences des agressions tant sur le plan physique, psychologique que relationnel

Les défis d’adaptation propres au parcours de transition peuvent s’avérer complexes et entrainer des risques multiples pour les personnes trans. Ce double vécu - le parcours de transition et les stratégies de

survie aux agressions sexuelles subies - fait en sorte d’exacerber les sentiments de dégoût, de honte, de peur, d’anxiété et d’intense souffrance

« La situation (de l’abus), ça change ta vie. Tu prends une nouvelle vie, que tu reprends, c’est une vie plus pire qu’avant. Ce n’est pas vivre. Quand tu as l’innocence encore… Maintenant, c’est plus de te défendre dans la vie pour éviter que se répète la même situation.»

« C’est vraiment spécial puis ça laisse des traces, au niveau du vécu. Moi, je suis encore vivante puis je me bats à tous les jours, pour me tenir debout. »

D’autres personnes présentent un certain détachement à l’égard des événements d’agressions sexuelles.

Une participante évoque qu’elle n’a pas d'émotions négatives face à ceux-ci : « C’est comme quelque chose qui est arrivé… ». C’est sa stratégie de survie. Une autre exprime une certaine indifférence lorsqu’elle parle des actes subis, en raison du rapport entretenu avec son corps biologique.

« Bien en fait, je le sais que. C’est peut-être pour ça que ça n’a pas eu d’impact tant que ça. De toute façon mon corps… Tu sais, quelqu’un qui t’agresse, qui pénètre ton intimité, c’est quelqu’un qui t’agresse, qui te viole. Quelqu’un qui te dématérialise de ce que ton corps est. De toute façon je ne l’ai jamais eu cette connexion-là avec mon corps. Y a pas d’essence dans mon corps, y a pas d’essence dans mes organes génitaux. Je veux dire, y a pas … Ce n’est pas moi.

C’est quelque chose qui m’est donné. Il n’y a pas vraiment d’attachement.»

Les impacts engendrés par une agression sexuelle sont multiples et peuvent survenir à tout moment après celle-ci et perdurer dans le temps. Les personnes ayant effectué un parcours de transition peuvent vivre sur ce plan des difficultés particulières. Certaines participantes évoquent des craintes spécifiques aux personnes trans. Elles sont aux prises avec une impression de danger imminent, soit d’être agressées à nouveau, soit d’être découvertes et dénoncées comme trans, puis tuée ou enlevée. Elles se retrouvent ainsi dans un état d’alerte continuel, craignant pour leur sécurité, ce qui les rend anxieuses lorsqu’elles sont seules, mais également lorsqu’elles désirent établir des relations interpersonnelles ou intimes.

« Même quand je barre ma porte. Quand je suis chez moi le jour, ma porte de chambre, je la barre tout le temps, j’ai tout le temps peur. C’est sûr que si je vivais en appartement, j’aurais moins peur. Je barre la porte de l’appartement puis ensuite je peux cuisiner, aller aux toilettes sans trop de craintes. Ensuite, c’est sûr, je faisais plein de cauchemars liés à ça. Surtout du fait que je suis toujours pas opérée. Ma plus grosse crainte, c’est de me faire enlever pour ensuite me faine re agresser sexuellement, mais que les agresseurs découvrent que j’ai un pénis puis décident de me tuer. C’est ça, c’est ma plus grosse crainte puis c’est toujours présent.»

« Ben, j'ai toujours la crainte. Je ne suis pas capable d'aller chez un homme. Si tu m'invites chez vous à soir là... c'est comme : Pourquoi? Tu veux me fourrer tout de suite? T'as tout de suite l'objet sexuel qui embarque avant quoi que ce soit. J'ai peur de me faire kidnapper ou des shits

de même là. Tu ne sais jamais. Tu regardes un peu le marché noir comment y fonctionne là. J'ai vécu des histoires assez fuckées ici aussi. »

Cette peur constante irait même, pour certaines personnes, jusqu’à influencer leur choix de carrière. Une participante évoque qu’elle choisit de s’isoler du reste de la société afin de minimiser les agressions de toutes sortes, y compris celles de nature sexuelle.

« Je pourrais changer mon milieu, des amis, mais je peux pas changer la société. Alors, qu’est-ce que je fais? J’essaye de l’éviter. Mais, il y a des implications bien sûr, t’es isolée. Pourquoi je commencé une maitrise? Parce que j’ai remarqué que travailler dehors en public, c’est plus dangereux pour moi. Alors, je préférais être, trouver un boulot et me fermer et travailler toute seule. Parce que pour moi, c’est plus pour me défendre. Oui là, ce que j’ai que j’ai appris dans ma vie c’est pour me défendre. Pour éviter d’être agressée. Une cible pour la société. Ma vie est à risque.»

Mythes, préjugés et réalité : les liens entre agression sexuelle et identité de genre Les droits des personnes trans ont connu, dans les dernières années, des avancées législatives importantes9. En dépit de ces avancées et de ces mesures au Québec, certaines perceptions erronées persistent. Les personnes trans sont encore victimes de préjugés persistants, quoique moins évidents.

« Tu sais, les préjugés ils ne se font plus en face à face autant qu’avant parce que tu le sais que tu peux te faire taper sur les doigts.»

Les personnes trans perçues comme « bêtes de sexe »

L’un des préjugés les plus invalidants rapportés par certaines participantes est celui que les personnes trans, spécialement les femmes trans, aiment particulièrement le sexe et sont forcément des (ex-)

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