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CHAPITRE 4. LES HOMMES CISGENRES GAIS ET BISEXUELS Les agressions sexuelles faites aux hommes, gais ou bisexuels, cisgenres : l’état des

connaissances

Même si les recherches démontrent que les personnes issues de la diversité sexuelle sont plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles d’être victimes d’agressions à caractère sexuel (Dorais, 2014; Saewyc et al., 2006, Richard et Chamberland, 2014; Simpson, 2018 ; Walters et al., 2013), rares sont les sources scientifiques qui se penchent très spécifiquement sur cette problématique. Richard et Chamberland (2014) ont mené une étude sur les violences homophobes et transphobes en milieu scolaire auprès 2747 élèves du secondaire. Les résultats démontrent que 4,8 % des garçons s’identifiant comme hétérosexuels disent avoir été victimes de violences à caractère sexuel contre 10,8 % des garçons s’identifiant comme gais ou bisexuels. Dorais (2014) a réalisé une vaste enquête auprès de 259 jeunes LGBTQ du Québec visant faire un portrait de leur situation après les changements sociaux et légaux survenus dans les dernières années.

L’abus sexuel faisait partie des questions posées dans son enquête, et l’on voit que 11 % des garçons gais ou bisexuels on dit en avoir été victime au moins une fois.

Le Centre canadien de la statistique juridique a récemment (2018) diffusé un rapport qui repose sur une enquête sociale générale réalisée en 2014. Ce rapport analyse différents types de victimisation avec violence faite aux lesbiennes, gais et bisexuels; il atteste que les personnes bisexuelles sont neuf fois plus susceptibles que les personnes hétérosexuelles11 de subir une agression sexuelle dans leur existence.

Lorsque The National Intimate Partner and Sexual Violence Survey, aux Etats-Unis, a publié un rapport (2013) sur la victimisation LGBT, on a constaté que 40.2 % des hommes gais et 47.4 % des hommes bisexuels avaient subi au moins un épisode de violence sexuelle, contre 20.8% des hommes hétérosexuels.

Remarquons que dans toutes les études mentionnées, l’incidence de violence sexuelle est significativement plus élevée auprès des hommes gais et bisexuels que chez les autres.

Nous remarquons qu’au Québec, comme au Canada et en Amérique, beaucoup de recherches qui présentaient il y a à peine quelques décennies des données sur la violence sexuelle n’avaient pas inclus les agressions sexuelles faites aux hommes gais, bisexuels ou queers comme objet d’analyse. Très rares sont les études qui portent sur les enjeux relatifs aux agressions sexuelles faites aux hommes de la diversité sexuelle (Dorais, 1998). Les recherches menées sur les hommes, de toutes les orientations sexuelles

11 À noter que ce rapport ne fait pas de distinction entre hommes et femmes quant à la prévalence de l’agression sexuelle subie.

confondues, qui ont été victimes d’agression à caractère sexuel (Dorais, 1997 ; Dube et al., 2015 ; Bouchard et al., 2008) affirment pourtant qu’ils sont plus portés à développer des problèmes de santé mentale comme toxicomanie, alcoolisme, dépression et des difficultés dans le plan relationnel, sexuel ou social.

Description du sous-échantillon

Tableau 14. Caractéristiques sociodémographiques du sous-échantillon analysé (n=19; hommes cisgenres gais et bisexuels)

Orientation sexuelle Homosexuelle 16 (84%)

Bisexuelle 3 (16%)

Identité de genre Homme 17 (89%)

Queer 2 (11%)

Groupe d’âge [20 ans et 29 ans] 4 (21%)

[30 ans et 39 ans] 4 (21%)

[40 ans et 49 ans] 4 (21%)

[50 ans et 59 ans] 4 (21%)

60 ans et + 3 (16%)

Niveau de scolarité Niveau secondaire 4 (21%)

Niveau collégial 4 (21%)

Niveau universitaire 9 (47%)

NSP 2 (11%)

Milieu de vie Urbain 15 (79%)

Semi-urbain 4 (21%)

Notre échantillon est composé par quinze personnes provenant d’un milieu urbain et quatre personnes qui habitent dans un milieu semi-urbain, totalisant dix-neuf répondants. Bien que l’appel de participants ait été diffusé parmi les organismes LGBTQ opérants partout à la province du Québec, nous n’avons pas eu de participants habitant en région rurale. Par rapport à l’identité de genre, nous avons dix-sept hommes se déclarant cisgenres et deux personnes non binaires. Seize participants s’identifient comme étant gais et trois comme bisexuels. Le niveau d’études des répondants varie de secondaire à universitaire, la maitrise étant le plus haut niveau d’études de ce groupe. Deux participants ont préféré s’abstenir de répondre à la question concernant le niveau de scolarité. L’âge des participants est aussi très varié se situant entre vingt-deux ans et soixante ans.

Types d’abus subis

Les hommes interrogés ont vécu différents types d’abus sexuels. Quatorze répondants ont subi des agressions à caractère sexuel durant l’enfance, trois à l’adolescence et cinq à l’âge adulte. Pères, cousins, de gens de leurs entourages comme le beau-père, le fils de la gardienne, des hommes connus de leurs familles, le père de la belle-mère, les curés de la paroisse, des collègues de classe, le fils de la famille d’accueil, des personnes rencontrées sur l’internet, ou inconnues, figurent comme étant les agresseurs.

Seize participants ont été, pour plus d’une fois, ou pour plus d’une période dans leur vie, victimes d’abus soit par le même agresseur, ou encore par une seconde personne. Il va sans dire que tous les répondants, ayant été agressés plus d’une fois par la même personne, connaissaient l’agresseur.

Tableau 15. Détail des périodes d’agressions subies selon l’âge de la victime, le lien avec l’agresseur et l’identité de genre de l’agresseur (n=19; hommes cisgenres gais et bisexuels)

Âge de la victime lors de(s) agression(s) Enfance 14 (64%)

Adolescence 3 (14%)

Adulte 5 (23%)

Lien entre la victime et le(s) agresseur(s) Entourage (ami, prêtre, gardienne)

7 (32%)

Famille ou fratrie 8 (36%)

Inconnu (bar, date, party) 7 (32%)

Identité de genre de(s) agresseur(s) Hommes cisgenres 20 (91%)

Femmes cisgenres 2 (9%)

Sept participants ont été agressés par une personne inconnue à ce moment -là. Les histoires qui nous ont été confiées par ceux qui furent agressés plusieurs fois par la même personne attestent cependant que leur proximité avec l’agresseur permettait à ce dernier de mettre en place une structure qui assurerait le secret des agressions. L’agresseur dans la plupart des cas occupe en effet une figure d’autorité vis-à-vis de la victime : il la connait, elle et son contexte, et il peut profiter de sa vulnérabilité pour effectuer de la manipulation ou bien exercer un chantage. La plupart des hommes interrogés ont décrit leur agression comme le fruit d’une stratégie planifiée de l’agresseur. Si le type d’agression diffère, la conséquence est similaire dans pour ainsi dire toutes les histoires entendues. C’est une blessure intérieure difficile à guérir.

La réaction aux agressions varie cependant selon l’âge à laquelle elles ont été vécues. Les participants qui l’ont vécue pendant l’enfance relatent parfois ne pas avoir eu alors la connaissance nécessaire pour réaliser ce qu’ils étaient en train de vivre, et le dénoncer. La majorité de ces hommes sentaient un inconfort vis-à-vis la situation, néanmoins ils exprimaient un manque de ressources personnelles pour être en mesure de nommer l’inimaginable et de réagir.

« Je me rappelle que le policier avait dit ça à ma mère, puis je me souviens très bien, ça c’est quelque chose qui m’avait dérangé : Il ne parle pas beaucoup votre fils”. Mais là, moi plus tard je me suis dit “ben, je pouvais pas”. Je ne pouvais pas dire des choses que je connaissais pas. » La représentation de l’abus subi devient souvent un élément clé dans sa compréhension. Un participant relate que, lorsqu’il avait quinze ans, il vivait ce qu’il croyait être une relation amoureuse avec un homme de vingt ans plus âgé que lui. La maturité acquise au fil des années et la lecture d’un texte qui décrivait une expérience comme la sienne l’ont par la suite fait interpréter autrement ce qu’il a vécu : une agression à caractère sexuel. Le texte parlait des relations non consentantes entre une adolescente de douze ans avec des personnes adultes et c’est en faisant le parallèle entre cette histoire et son expérience qu’il a pu mieux comprendre son propre vécu. Il est devenu clair pour lui qu’un adolescent de quinze ans ne pouvait pas être dans une relation de pair avec un adulte de trente-cinq ans, ni donner un consentement éclairé.

« Puis là en lisant le texte féministe dont j’ai parlé, qui était “Le mythe de la jeune tentatrice”

(…) elle parlait de son expérience à 12 ans d’aller chercher du sexe sur Internet puis d’aller rencontrer des hommes adultes puis avoir des relations avec eux. Puis elle, elle était amoureuse et elle ne se rendait vraiment pas compte qu’elle était victime d’abus. C’est là que j’ai allumé comme “oh my God, c’est vraiment mon histoire !” ».

Viol ou agression à caractère sexuel ? La différence perçue selon les répondants

Pour certains hommes interrogés, définir le type d’agression subi s’avère essentiel pour la compréhension ultérieure de la situation. Par exemple, un des participants ayant été violé ne se considère pas une victime du même type d’agression que ceux qui ont vécu du harcèlement. Parmi les participants qui ont affirmé d’emblée avoir été violés, trois ont exprimé que la validation de leur expérience passe par une description et une compréhension justes de la violence subie. Pour eux, le viol est le pire forme d’agression. Pour ces participants, il n’est pas question de minimiser la souffrance que peut endurer une personne ayant été agressée de façon présumée moins violente; ils insistent toutefois pour exprimer que l’expression

« agression à caractère sexuel » englobe divers contextes et diverses formes d’agressions12.

« Pour moi ça demeure un viol, ça n’est pas une simplement une agression sexuelle. Je pense que c’est important de considérer ça parce que ça vient de “violence”. C’est vraiment une

12 Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par chantage. Il s’agit d’un acte visant à assujettir une autre personne à ses propres désirs par un abus de pouvoir, par l’utilisation de la force ou de la contrainte, ou sous la menace implicite ou explicite. Une agression sexuelle porte atteinte aux droits fondamentaux, notamment à l’intégrité physique et psychologique et à la sécurité de la personne (Gouvernement du Québec, 2011). Selon cette définition, il n’y a pas de distinction entre le viol et l’agression à caractère sexuel. Dans le cadre du présent rapport, nous ne faisons pas non plus de distinction entre les types d’agressions, mais nous employons les termes utilisés par les participants. Certains ont dit avoir été victimes de viol, et certains ont parlé d’agression à caractère sexuel.

violence. Une agression autre, je ne dis pas que c’est pas violent, mais pour moi, c’est pas de la même nature. »

Un participant nous explique qu’il y a fallu des années avant qu’il comprenne son vécu comme étant une agression à caractère sexuel justement parce que l’agresseur n’était pas physiquement violent.

« Je pense que c’est important de faire la distinction, parce que moi je n’osais pas le dire parce que je n’ai pas eu un pénis dans mes fesses (…), je me disais “j’ai pas été violé, mais j’étais peut-être agressé”. C’était avant que je comprenne le fait d’agression puis de consentement puis tout ça là (…). Je me disais : j’ai pas été violé, parce qu’en plus la personne était douce puis elle était fine. »

Ces citations illustrent le fait qu’une agression à caractère sexuel peut prendre diverses formes et être interprétée différemment. Un autre participant attire l’attention à la négligence du médecin qu’il a consulté. Il a senti que le protocole à suivre pour les victimes de viol n’est pas efficace quand la victime a été brutalement agressée. Le médecin n’est pas allé plus loin dans les questions sur la nature de l’agression subie, ce qui fait en sorte que l’étendue des blessures de toutes natures que ce participant a eues n’a pas été examinée.

«Je sais pas si entre hommes ça peut être plus violent, mais il y a quelque chose qui pourrait me dire que oui. L’agression sexuelle la plus violente que j’ai en tête c’est Charlize Theron dans Monster avec un bat de baseball. J’ai l’impression d’avoir vécu 100 fois pire. Ce qui fait que dans le fond, c’est clair que c’est pas juste arrivé à moi. »

Les facteurs de vulnérabilité Le noyau familial

La majorité des participants ayant subi une agression à caractère sexuel pendant leur enfance ou leur adolescence relatent avoir rencontré antérieurement ou simultanément des problèmes familiaux : avoir un des parents alcooliques, être obligé de vivre dans une famille d’accueil ou encore avoir vécu du rejet parental. La citation qui suit provient d’un participant qui a été victime d’inceste paternel. Au cours de son témoignage, il déclare avoir une forte impression que sa mère le savait, mais qu’elle n’a jamais agi pour arrêter son père.

« (… ) elle (sa mère) décide de me garder, de me porter en cachette et elle a accouché en cachette, elle avait 19, 20 ans. Et là, elle m’a mis dans une pouponnière pendant 5 ans donc, j’ai vécu l’abandon. Ça, c’est la première fêlure. Alors, je m’arrachais les cheveux, je me mordais le poignet jusqu’à temps qu’elle me reprenne à la maison. Mon père c’était… il était marié, ma mère c’était sa maitresse, sa secrétaire. Il ne voulait pas être vu avec moi, je savais même pas son vrai nom, on marchait jamais ensemble. »

D’autres participants racontent également une expérience semblable.

« Je pense pas pour rien que la personne de 16 ans a eu des gestes envers moi qui étaient déplacés a vu cette sensibilité et cette fragilité en lien avec l’abandon de la famille puis l’absence du père et tout ça fait que je pense qu’il avait déjà perçu ça.»

«J’étais vulnérable à quelqu’un qui me donnerait de l’attention, même négative, comme celle que j’ai eu. Parce que j’avais un besoin affectif, une carence, mettons, qui se construisait depuis l’enfance et ça tombait à point. »

Ces témoignages appartiennent à trois participants différents qui croient que l’absence d’environnement familial sécurisant a ouvert les portes aux agresseurs, qui ont su comme exploiter un manque affectif à leur avantage.

La vulnérabilité familiale peut avoir divers aspects. Un participant relate avoir été prostitué par son père, un autre fut abusé par des curés et raconte qu’il revenait de la messe avec des «cadeaux» : sa mère monoparentale n’a jamais posé de question. Même si le père d’un participant fut incarcéré pour abuser d’autres mineurs, sa mère n’a jamais pas pensé lui demander si son père avait abusé de lui.

L’orientation sexuelle comme source de préjugés et de malentendus

Un enjeu particulier aux hommes de la diversité sexuelle est la réalisation du coming out, soit révéler aux proches son orientation sexuelle, ce que dans la plupart des cas entraine une certaine détresse préalable, la réaction de l’entourage pouvant être négative. Le coming out est vu comme un processus réitératif ou en plusieurs étapes que chaque individu vivra à sa propre manière, et à son rythme. La personne doit alors faire face à ses propres peurs et questionnements, ce qui peut être libérateur, mais aussi la placer en situation de vulnérabilité.

« Puis ce que je me suis rendu compte en fait c’est que justement, la peur ou la terreur que j’avais par rapport à mon coming out ou à l’acceptation de mon homosexualité et le peu d’estime que j’avais par rapport à ça me rendait vulnérable. Aux hommes. »

Être homosexuel ou bisexuel n’est certes pas un facteur de vulnérabilité en soi, mais qu’il le devient parfois parce que la société hiérarchise les orientations sexuelles, provoquant ainsi une homophobie intériorisée.

« Mais quand t’as pas de traumatismes puis que t’as de l’ouverture autour de toi, c’est beaucoup plus facile. T’sé, c’est comme. Là, tu t’ouvres à des possibilités. Tandis que dans le cas contraire, tu es toujours face à un obstacle. Tu ne peux pas parler de ton agression, tu veux pas parler, tu peux pas parler à quelqu’un de ton orientation parce que tu sais pas comment y va réagir. Ce qui fait que t’es plus dans les obstacles que dans l’ouverture (…)»

Vivre son homosexualité en région

L’anonymat offert par les villes a permis la construction d’un réseau de sociabilité auparavant inexistante pour les personnes marginalisées (Chauvin et Lerch, 2013 ; Weston, 1997). Les participants issus des régions éloignées des grands centres nous font part d’une réalité très particulière liée à l’isolement.

« Tu sais j’avais mes désirs homosexuels aussi, j’étais en train d’explorer ça puis de me rendre compte que j’étais vraiment attiré par les gars. J’avais pas un réseau social très développé. Puis tu sais, dans ma famille, je ne me sentais pas dans une situation où je pouvais en parler parce que ma mère avait des problèmes d’alcool puis mon père était un peu détaché de nous autres puis toute ça. Dans le fond, oui, y a juste un gars qui m’a montré de l’intérêt puis qui m’a montré que j’étais quelqu’un de beau qui pouvait être intéressant puis tout ça : c’est super facile à faire embarquer un jeune là-dedans... »

« (…) parce que mettons que t’es en région, tu fais pas ton coming out, il y a pas personne avec qui vivre tes expériences, puis là il y a du monde qui profite de la vulnérabilité et de ton isolement et de ton silence pour en profiter.»

Le manque d’espaces de socialisation pour les jeunes personnes homosexuelles en région plus le stigma possiblement présent contribuent à créer ce sentiment de vulnérabilité. Des répondants étant mineurs lorsqu’ils ont été abusés par un adulte ont déclaré que ce dernier avait su utiliser ce sentiment d’isolement à ses propres fins. En manipulant ces jeunes, en comblant le manque d’attention, ces hommes leur ont fait croire qu’ils étaient leur seule opportunité d’avoir une relation homosexuelle, ce qui a représenté un piège.

L’expression du genre

Les racines de l’homophobie sont liées à la misogynie et au sexisme (Borrillo, 2000 ; Welzer-Lang et al., 1994). C’est présumément une posture non typiquement masculine qui motive l’intimidation à caractère homophobe, c’est le rejet des traits socialement considérés comme féminin chez les hommes. Sept participants ont déclaré que durant leur jeunesse ils étaient perçus comme étant «féminins», donc atypiques, et que cela les plaçait involontairement dans une situation de vulnérabilité, surtout lorsqu’ils étaient à l’école.

« J’étais pas un gars normal, j’étais pas une petite fille, j’étais pas un gars dit “homme“ (…) Ma mère lui disait “je ne sais pas ce qu’il a, je ne sais pas ce qu’il est”. Parce que j’étais pas catégorisé. Je pouvais pas me faire catégoriser. Sans le vouloir. C’est pas parce que je voulais être différent d’un autre! J’aimerais ben mieux être comme tout le monde et pas me faire écœurer, crisse! Ça aurait tellement été plus facile, surtout que le look que j’avais faisait que j’étais encore plus victimisé. »

« Pis, quand j’allais à l’école, j’étais comme un enfant maltraité. Je me faisais battre par tout le monde. J’étais pas mal le souffre-douleur. Par la suite de ça, je me faisais traiter de tapette puis de n’importe quoi. Puis j’étais comme un genre d’enfant renfermé un petit peu. »

« Mais un lien qui est évident pour moi est que j’avais l’air bien plus d’une fille quand j’étais jeune. C’est peut-être pour cela que j’étais vu comme une victime plus facile. À cause de mon apparence plus fragile, ou peut-être aussi à cause de mon caractère qui était plus…comment

« Mais un lien qui est évident pour moi est que j’avais l’air bien plus d’une fille quand j’étais jeune. C’est peut-être pour cela que j’étais vu comme une victime plus facile. À cause de mon apparence plus fragile, ou peut-être aussi à cause de mon caractère qui était plus…comment

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