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LES FEMMES CISGENRES LESBIENNES ET BISEXUELLES

CHAPITRE 3. LES FEMMES CISGENRES LESBIENNES ET BISEXUELLES Survol des écrits scientifiques portant sur les agressions sexuelles chez les femmes,

lesbiennes ou bisexuelles, cisgenres

Les femmes lesbiennes et bisexuelles seraient plus à risque de vivre un épisode de violence sexuelle que leurs homologues hétérosexuelles. En 2011, était publiée une revue de documentation scientifique portant sur 75 études examinant la prévalence de l'agression sexuelle et la victimisation chez les femmes lesbiennes ou bisexuelles aux États-Unis (Friedman et al., 2011; Rothman et al., 2011). Y était examinée la prévalence déclarée de l’agression sexuelle et de la victimisation, incluant (quand ces données étaient disponibles) les agressions sexuelles vécues à l’enfance, à l’âge adulte et par des partenaires intimes. Les résultats issus de cette méta-analyse quant à la prévalence d’agressions sexuelles auto rapportées sont éloquents. Alors que 17% des femmes hétérosexuelles rapportent de telles agressions, 40% des femmes bisexuelles et 32% des femmes lesbiennes disent avoir été victimes d’agressions sexuelles. De plus, The National Intimate Partner and Sexual Violence Survey (NISVS, 2013) rapporte que près de la moitié des femmes bisexuelles (46,1%) et une femme lesbienne sur huit (13,1%) ont subi un viol au cours de leur vie. Cela dit, les femmes et les filles de toutes orientations sexuelles demeurent plus victimisées par la violence sexuelle que les hommes : au Québec, les infractions sexuelles compilées par les corps policiers indiquent que 84 % des victimes d’infractions sexuelles sont des filles et des femmes (Secrétariat de la condition féminine, 2018).

En ce qui a trait à l’identité des agresseurs des femmes lesbiennes ou bisexuelles, certaines études montrent que ces dernières sont autant ou même plus à risque d’être victimes de leur partenaire intime que les femmes hétérosexuelles. Par exemple, une étude effectuée en 2007 démontre que les adolescentes lesbiennes ou bisexuelles rapportent plus d’abus sexuels par leur copine ou copain que les paires hétérosexuelles : c’était le cas pour 36% chez les bisexuelles et 29% chez les lesbiennes, comparativement à 11% chez les hétérosexuelles (Saewick, 2007). Cela dit, la majorité des femmes bisexuelles ont été surtout victimisées par un agresseur masculin (NISVS, 2013). Ces chiffres montrent que la femme comme une agresseure est une réalité à ne pas minimiser ou nier, surtout lorsque ce sont d’autres femmes qui en sont victimes (Girshick, 2002 ; Malinen, 2014).

Qu’il y ait des agressions sexuelles commises par des femmes commence lentement à émerger dans la recherche, encore que le sujet reste méconnu (Centre de solidarité lesbienne, 2015 ; Girshick 2002a;

Malinen, 2014). Les représentations traditionnelles du rôle de la femme y contribueraient (Girshick, 2002 ;

Malinen, 2014 ; INSPQ, 2018). Une femme victime d’une autre femme peut craindre d’être invalidée dans son témoignage ou dans sa demande d’aide en raison du manque de reconnaissance des agressions commises par des femmes sur des femmes (Girshick, 2002 ; Malinen, 2014). D’autres lacunes, telles que les présomptions d’hétérosexualité au sein des services d’aide aux victimes peuvent également amener ces dernières à garder silence sur des agressions subies, surtout la personne aidante réfère toujours à son partenaire comme étant du sexe masculin (Morris & Balsam, 2003). Le présent chapitre présente le parcours de 11 femmes de la diversité sexuelle ayant eu recours à des services d’aide suite à un (ou plusieurs) épisode(s) d’agression(s) sexuelle(s), quel que soit le sexe ou le genre de leur(s) agresseur(e-s).

Description du sous-échantillon

Le sous-échantillon analysé au sein de ce chapitre regroupe 11 femmes âgées de 22 à 44 ans. Sept participantes s’identifient comme lesbiennes, trois comme bisexuelles, une comme pansexuelle. Huit ont fait des études universitaires, du baccalauréat au doctorat ; une possède un diplôme d’études professionnelles et a fait des études collégiales, une est actuellement en processus pour terminer ses études secondaires et l’autre a des études primaires. Neuf vivent en milieu urbain, une en banlieue et une en milieu rural.

Tableau 12. Caractéristiques sociodémographiques du sous-échantillon analysé (n=11; femmes cisgenres lesbiennes et bisexuelles)

Orientation sexuelle Homosexuelle 7 (64%)

Bisexuelle 3 (27%)

Pansexuelle 1 (9%)

Identité de genre Femme 11 (100%)

Groupe d’âge [20 ans et 29 ans] 5 (46%) [30 ans et 39 ans] 3 (27%) [40 ans et 49 ans] 3 (27%)

Niveau de scolarité Niveau primaire 1 (9%)

Niveau secondaire 1 (9%)

Niveau collégial 1 (9%)

Niveau universitaire 8 (73%)

Milieu de vie Urbain 9 (82%)

Semi-urbain 1 (9%)

Rural 1 (9%)

La moitié des agressions sexuelles subie est survenue avant que les victimes n’aient atteint l’âge de 18 ans ; l’autre moitié alors qu’elles étaient adultes. Plusieurs participantes (7) furent agressées plus d’une fois dans leur parcours de vie, par des agresseurs distincts et dans des situations différentes. Certaines

furent agressées plusieurs fois par la même personne. Dans ce cas, les répondantes soulignent que l’agresseur-e agissait de façon sournoise en profitant de la vulnérabilité de la victime et d’un contexte lui assurant une immunité, en particulier dans des relations de couple ou familiales.

Ces constats laissent entrevoir que la plupart des auteurs d’agressions étaient connus par les victimes : personnes de l’entourage (39% de l’échantillon), famille ou fratrie (22%), partenaire amoureux (28%), inconnu (11%). La majorité (78%) des victimes se sont fait agresser par un ou plusieurs individus de sexe et de genre masculin, et un peu moins du quart de l’échantillon (22%), ont eu comme auteure de l’agression sexuelle une personne de sexe féminin. Globalement, les agressions furent commises par des adultes (50%) ; une proportion non négligeable (33%) s’est déroulée alors que les victimes étaient adolescentes.

Tableau 13. Détail sur les agressions subies selon l’âge de la victime, le lien avec l’agresseur et l’identité de sexe et de genre de l’agresseur (n=11; femmes cisgenres lesbiennes et bisexuelles)

Âge de la victime lors de(s)

Il semblerait que ce ne soit pas seulement l’appartenance des victimes à la catégorie « diversité sexuelle et de genre » qui soit au cœur des enjeux de discrimination, mais au moins également l’appartenance à la catégorie « femme », aux dires mêmes des répondantes, auxquelles nous donnerons la parole.

La représentation de l’agression sexuelle : lorsque l’agresseur-e est le conjoint ou la conjointe

La représentation de l’agression sexuelle développée par la victime peut influencer sa compréhension des actes de violence subis . Elle peut être confuse face à ce qu’elle vit, ou encore réaliser après coup seulement la gravité des actes, notamment lorsqu’elle entretient une relation de proximité avec l’agresseur-e, qu’elle éprouve une réaction physique généralement associée au plaisir lors de l’agression ou encore lorsqu’elle n’a pas la maturité nécessaire pour comprendre la nature des gestes posés par la personne qui l’agresse.

Ces éléments viennent non seulement fragiliser la capacité de la personne à identifier qu’elle est victime d’agressions sexuelles, mais peuvent aussi permettre qu’elles perdurent dans le temps, faute de dénonciation. L’idée que l’agression sexuelle est toujours faite avec violence influence beaucoup la représentation qu’a la victime sur ce qui lui est infligé. L’agression sexuelle survient parfois sans utilisation de la force brute. L’expérience de certaines participantes met en effet en lumière que l’agression sexuelle entre partenaires peut se produire via du chantage, de la manipulation, de la culpabilisation et des menaces de la part de l’agresseur-e afin obtenir une relation sexuelle sans consentement. La présence de multiples formes de violence et le caractère insidieux des abus sexuels, sans brutalité physique manifeste, amène une difficulté supplémentaire pour les victimes, qui se demandent : est-ce vraiment un abus ou une agression ?

« C’était une violence très « moi ça m’tente pas donc j’vais te toucher, mais en plus tu vas devoir me toucher parce que si tu m’touches pas, t’es une moins que rien. T’es une égoïste. Toi t’as eu ton plaisir, mais tu me l’donnes pas». (…) C’est en rapportant ces chicanes que quelqu’un m’a dit : « si tu voulais pas au départ…», mais je l’savais pas au départ ce qui m’attendait, je ne pouvais pas me dire : «Voilà, je vis d’la violence conjugale et sexuelle ». Ça, je pense que c’est difficile à concevoir…»

Un second mythe, relevé par plusieurs participantes, contribue également à la confusion chez la victime : l’idée que tous les rapports sexuels dans une relation de couple sont forcément légitimes et consensuels.

Ainsi, le fait d’avoir déjà consenti à des rapports sexuels par le passé ne rend pas ce consentement valide indéfiniment.

« En fait c’est ça, moi j’étais convaincue qu’à la limite quand on est en couple, le conjoint pouvait facilement invoquer que lorsqu’il y avait eu des actions antérieures du même type, il pouvait pas savoir que je ne consentais plus. En fait, moi je pensais que sur le plan de la société, ce n’était pas considéré comme des agressions, alors je m’interrogeais pas plus loin que ça sur mon ressenti. Je me disais « ah c’est moi qui suis trop sensible à ça… ».

Par ailleurs, certaines pratiques sournoises pouvant survenir au sein d’un couple sont peu reconnues sur le plan social comme étant des agressions sexuelles. C’est le cas d’une participante qui a vécu une agression par son ex-conjoint lorsque ce dernier a procédé au retrait furtif du préservatif au cours d'une relation, sans son accord.

« Ce comportement, je le sais, je l’ai vécu. Mais est-ce que c’est condamnable sur le plan social?

Enlever un condom sans mon consentement pendant une relation, il y a ben des gens qui vont dire « ah ben c’est pas si grave que ça! C’est ton conjoint! T’as déjà eu des relations sans condom! ». Même si là il enlève le condom, s’il le fait à ton insu alors que t’avais demandé le

condom ? C’est des trucs comme ça qui s’accumulaient. C’est de tout le temps de douter « jusqu’où » c’est normal d’accepter qu’il aille sans mon consentement. »

L’âge de la victime

L’âge peut être un important facteur de risque notamment en regard de la capacité à reconnaître (et par conséquent à dénoncer) une situation d’agression sexuelle. Plusieurs participantes ayant été agressées alors qu’elles étaient enfants ou au début de l’adolescence relatent qu’elles n’avaient pas suffisamment de connaissances pour déterminer si et dans quelle mesure les gestes perpétrés contre elle étaient condamnables.

« Ce qu’on nous disait, que qu’on voyait, c’était des étrangers avec un couteau ou un fusil dans une ruelle, avec énormément d’agressivité et de violence. Donc, la seule représentation que j’avais à l’époque, à 11 ans, de ce que c’était des agressions sexuelles, ça ressemblait pas du tout à ce que moi était en train de vivre. Parce qu’il était pas explicitement agressif ni violent, il était pas un homme adulte, ça se passait pas dans une ruelle, c’était pas un étranger, …mais pourtant je me sentais pas bien. »

Une participante ayant vécu de 12 à 14 ans des agressions sexuelles par son beau-frère explique qu’elle croyait qu’il s’agissait de comportements «normaux» et habituels. C’est à l’âge de 14 ans, via des cours de sexualité qu’elle a réalisé la nature abusive de ces gestes :

« J’imagine que je pensais que tout le monde vivait ça. C’était pas fait d’une manière violente, c’était très insidieux. Ça se passait, je ne m’en rendais pas vraiment compte. J’étais comme « bon ben ça doit être normal ». Puis un moment donné, plus tu grandis, t’as des cours. Moi, je ne fus pas dans la réforme scolaire, j’avais des cours de sexualité à l’école à 14 ans, puis là on m’apprenait que telle affaire était un viol, que telle affaire était un abus. J’ai comme saisi que ok, j’ai peut-être vécu ça sans m’en rendre compte. »

Le jeune âge d’une victime influence la représentation qu’elle a de l’agression sexuelle, surtout lorsque cela constitue la première expérience sexuelle de la victime : il est complexe pour elle de comprendre que ses réactions physiologiques, comme la lubrification, ne sont pas des signes d’excitation ou de consentement, mais que c’est le corps qui réagit parfois de façon mécanique. Également, les actes de l’agresseur peuvent être perçus faussement comme des gestes affectifs ou amoureux. Le manque de référents peut conduire la jeune victime à croire à tort qu’elle est aimée, ou qu’elle aime la relation, et ainsi éclipser la reconnaissance de l’agression.

« Sur le coup je ne savais même pas qu’est que c’était, puis pourquoi c’était là, puis qu’est que ça voulait dire. Puis là, dans le cours de sexualité quand on parle de l’expérience sexuelle de la femme on parle de la lubrification comme étant un indice de plaisir et d’excitation. Donc là,

même si je me sentais mal avec les agressions, je me disais que j’avais dû quand même aimer ça...»

La lesbophobie, une forme de sexisme

Certaines participantes identifient la lesbophobie et le sexisme comme des motifs utilisés par les agresseur-e-s afin de légitimer les actes de violence qu’ils commettent à l’endroit des femmes. La lesbophobie est une stigmatisation fondée sur l’orientation sexuelle (lesbienne) alors que le sexisme en est une fondée sur le sexe (féminin, dans ce cas-ci). Comme le mentionnait le Centre de solidarité lesbienne (2015), les lesbiennes constituent une population doublement à risque puisque le sexisme, l'hétérosexisme et la lesbophobie perdurent et se renforcent mutuellement.

« Ce que j’ai vécu ça parle, je trouve, d’un problème social. Comme femme lesbienne, j’suis plus à risque de le vivre. Parce que je suis femme, je suis plus à risque de vivre du sexisme et comme je suis lesbienne, je suis plus à risque de vivre de la lesbophobie, mais la violence sexuelle c’est la forme extrême… C’est une manifestation extrême de discrimination qui peut me toucher. (…) Je ne connais pas une femme qui n’a pas vécu une forme de violence sexuelle. Des fois, il y a de formes qui sont moins apparentes, mais il y a une oppression en tant que femme puis en tant que lesbienne aussi. »

Certaines conceptions biaisées de la sexualité entre deux femmes comme étant « incomplète » ont été soulevées par certaines participantes comme facteurs de risque. Perdure en effet chez plusieurs hommes la perception que la femme lesbienne n’ait pas encore trouvé « l’homme idéal » ou qu’elle n’a jamais eu de relation sexuelle satisfaisante avec un individu masculin, auquel cas elle « redeviendrait » hétérosexuelle. Cette perception peut pousser certains hommes à penser qu’ils sont légitimés d’agresser une femme lesbienne afin de leur offrir une « forme de sexualité complète » ou même « une chance ».

C’est le vécu explicite d’une participante.

« Ça a duré près de deux ans, puis c’était quotidiennement, c’était « puis je vais te montrer c’est quoi un homme, puisque tu ne comprends pas c’est quoi un homme ». Aujourd’hui il est décédé cet homme-là. J’avais 17 ans à l’époque, j’en ai 53 aujourd’hui. Il avait beaucoup d’hommes qui disaient que les femmes étaient lesbiennes juste parce qu’elles n’avaient pas rencontré le bon gars. (…) Je n’en veux pas aux hommes, j’en veux peut-être à une espèce d’hommes. Mais qu’est-ce que l’homme se donnait dans le temps-là comme pouvoir de domination pour me dire que je n’avais jamais connu un vrai homme ? Mais c’est quoi cette affaire-là ? C’est un droit qu’il se donnait pour pouvoir abuser des jeunes ? »

Le harcèlement, les insultes et les agressions physiques perpétrées sur la base de la lesbophobie ont ponctué le vécu de plusieurs participantes à cette étude. Une d’entre elles mentionne avoir vécu du

harcèlement sexuel du fait qu’elle montrait des signes d’affection envers sa conjointe en public; elle a également reçu des commentaires sexistes et des railleries à de multiples reprises.

« Un exemple plus frappant là, c’était une gang de jeunes en fait. J’étais avec ma blonde actuelle dans le stationnement de mon travail puis on s’embrassait, et puis quand on s’est retourné, il y avait un jeune qui était en train de se masturber. Sinon, je me rappelle d’une période où intensément, j’ai eu 3-4 situations de harcèlement coup sur coup. »

Une autre participante rapporte avoir vécu de la détresse puisqu’elle était victime d’intimidation en raison de son orientation sexuelle présumée lesbienne. C’est dans ce contexte que s’est produite la deuxième agression sexuelle dont elle fut victime à 15 ans.

« Puis à l’école privée comme j’avais aucun intérêt envers les gars du séminaire à côté, j’étais la gouine de service. J’étais vraiment la fille qui se faisait écoeurer parce qu’elle était gaie, qu’était lesbienne. Je n’allais pas bien. J’ai décidé de faire un party. Y’a des gars qui sont venus.

Puis y ont amené de l’alcool. J’ai pris de l’alcool. J’ai été malade. C’est, 2 bières, 3 bières, j’ai été malade. Y’a un des gars qui est rentré dans la salle de bain puis qui s’est mis à m’embrasser pendant que je vomissais. J’étais comme pu là... Moitié consciente. J’ai essayé de le pousser, mais … »

Une autre répondante raconte :

« Je pense que, comme lesbienne, on est en danger constamment d’être agressée, parce qu’on est lesbienne. Bon j’ai parlé de la violence sexuelle, mais moi j’ai été attaquée pas seulement par des violences sexuelles, mais des violences physiques parce que j’étais lesbienne, et à de multiples reprises. De reconnaître ça aussi, que je suis plus à risque de violences de toutes sortes, je pense qu’il y a beaucoup d’intervenants qui le réalisent pas, qui sont pas informés. »

Les conséquences des agressions sexuelles et les stratégies adaptatives de victimes Les conséquences d’agressions peuvent se manifester de maintes façons et à différents moments au cours de l’existence. Elles affectent différentes sphères de leur vie telles que la santé physique, psychologique et se présentent sous une multitude de sentiments douloureux ou anxiogènes, en plus d’entrainer parfois des difficultés relationnelles, voire physiques. Plusieurs femmes interrogées lors de cette étude mentionnent néanmoins avoir trouvé différentes stratégies adaptatives afin de composer avec les répercussions sur elle des actes d’agression qu’elles ont subis.

Les conséquences des agressions sexuelles subies

Les participantes rapportent divers problèmes psychologiques suite aux agressions sexuelles qu’elles ont subies : somatisation, symptômes de choc post-traumatiques, peurs, anxiété ou encore faible estime de soi. À ceux-ci s’ajoutent des sentiments de honte et de culpabilité. Bien que ces manifestations et leur intensité varient en fonction de diverses caractéristiques personnelles et du type de violence vécue, la majorité des participantes témoignent qu’il s’agit d’expériences éprouvantes laissant des traces profondes:

« Je suis complètement brisée, ah que je suis brisée en dedans là, c’est fou. »

Les conséquences d’une relation conjugale violente à long terme se répercutent non seulement sur l’esprit, mais aussi sur le corps de la femme victimisée. C’est le cas d’une répondante lesbienne qui avait constamment des douleurs physiques jusqu’à ce que ces dernières s’apaisent au terme de sa rupture.

« C’est après que j’ai pris mes distances et que j’ai vraiment vu l’ampleur de la chose. J’avais des conséquences dans mon corps, des douleurs qui sont complètement disparues quand j’ai mis fin à la relation. Puis ça aussi ça m’a fait prendre conscience à quel point c’était une relation violente parce que ç’a été drastique. Ä a mis fin à des choses qui ont été investiguées pendant des années sans qu’on trouve la cause de la douleur. Tout d’un coup, je prenais une distance et j’avais moins mal, j’avais moins de douleur. »

Certaines expriment avoir développé des craintes d’être agressées de nouveau.

« Je reste affectée par la possibilité d’être agressé à nouveau. Quand on est allé en voyage mon conjoint et moi dans un pays qui est plus ou moins sécuritaire, mais un pays que lui connait bien, j’étais convaincue avant de partir que j’allais me faire violer. Puis qu’on allait me violer devant lui pour l’humilier. Des scénarios vraiment affreux, puis le passé vient avec des images puis là

« Je reste affectée par la possibilité d’être agressé à nouveau. Quand on est allé en voyage mon conjoint et moi dans un pays qui est plus ou moins sécuritaire, mais un pays que lui connait bien, j’étais convaincue avant de partir que j’allais me faire violer. Puis qu’on allait me violer devant lui pour l’humilier. Des scénarios vraiment affreux, puis le passé vient avec des images puis là

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