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METABOLISME DES LIPIDES ET LA QUALITE NUTRITIONNELLE DE LA VIANDE DE PORC

3.1. Performances de croissance

Les résultats des performances de croissance des porcs sont présentés dans le tableau 14.

La durée de distribution des régimes expérimentaux modifie significativement l’ensemble des paramètres zootechniques alors que la nature des AG présents dans l’alimentation a une influence significative uniquement sur la quantité d’aliments ingérés quotidiennement.

Le poids et l’âge des animaux ne sont pas significativement influencés par la nature des AG alimentaires mais le sont par la durée de distribution des régimes expérimentaux (p<0,001). Les porcs nourris sur la période 50-105 kg entrent en expérimentation à un âge moyen de 104,8 ± 0,5 j pour un poids moyen de 50,1 ± 1,6 kg. Ceux nourris sur la période 80-105 kg entrent plus tardivement dans l’étude expérimentale à un âge et à un âge moyen respectivement de 125,7 ± 0,5 j pour 79,0 ± 1,7 kg. L’âge et le poids d’abattage des porcs sont influencés par la durée de distribution (p<0,001). Les animaux nourris sur la période 80-105 kg ont un poids moyen d’abattage supérieur à ceux nourris sur la période 50-105 kg, respectivement 112,5 ± 3,1 kg contre 105,2 ± 3,4 kg. Cette différence de poids des porcs est associée à une différence d’âge. Les animaux nourris sur la période 50-105 kg ont un âge moyen supérieur (p<0,001) à ceux de la période 80-105 kg, respectivement de 160,3 ± 5,6 j

Tableau 15. Consommation en AG n-3 et n-6 des porcs charcutiers.

Palme Tournesol Lin Statistiques 50-105 kg 80-105 kg 50-105 kg 80-105 kg 50-105 kg ETR R D Apport en C18:2 n-6 Totaux (g) 2498,4 b 1960,0 c 2741,2 a 1248,9 d 1872,4 c 197,5 *** *** Journalier (g/j) 47,8 b 61,6 a 49,5 b 43,2 c 32,2 d 3,9 *** *** Apport en C18:3 n-3 Totaux (g) 199,8 c 110,0 d 153,9 cd 857,1 b 1285,0 a 65,2 *** *** Journalier (g/j) 3,8 c 3,5 c 2,8 c 29,6 a 22,1 b 1,2 *** ***

ETR = écart type résiduel ; R = effet régime ; P = Effet durée

Les moyennes affectées d’une lettre différente sont significativement différentes au seuil de probabilité P<0,05 ; NS : P>0,05 ; *** : P<0,001

67 contre 156,2 ± 3,5 j. Ces différences significatives entre les deux durées de distribution sur l’âge et le poids d’abattage des animaux expérimentaux se trouvent être dues au décalage d’une semaine des porcs pour des raisons pratiques de calendrier.

Les animaux élevés sur les mêmes périodes de distribution des régimes ont la même consommation en aliments expérimentaux. Elle est respectivement égale à 110,5 ± 11,1 kg contre 160,9 ± 13,8 kg pour les périodes 80-105 kg et 50-105 kg (tableau 15). Cette différence de consommation en aliments expérimentaux, entraine à un apport différent en AG n-6 et n-3 pour les porcs des différents lots expérimentaux. Les porcs recevant les régimes expérimentaux sur la période 50-105 kg ont une consommation totale supérieure en AG n-6 et n-3 par rapport aux porcs élevés sur la période allant de 80 à 105 kg.

Le gain moyen quotidien (GMQ) est égal en moyenne à 995 ± 106 g/j pour les porcs nourris sur la période 50-105 kg contre 1111 ± 143 g/j pour les porcs nourris sur la période 80-105 kg. L’indice de consommation est plus important pour les porcs nourris avec les régimes expérimentaux sur la période 80-105 kg que sur la période 50-105 kg et est, respectivement en moyenne, de 3,3 ± 0,3 contre 2,9 ± 0,3. L’ingestion moyenne des aliments expérimentaux par les animaux est influencée par la durée de distribution (p<0,001) ainsi que par la nature des AG (p<0,05). La quantité ingérée moyenne est plus élevé pour les porcs élevés sur la période 80-105 kg (3,3 ± 0,3 kg/j) que pour les aux porcs élevés sur la période 50-105 kg (3,0 ± 0,3 kg/j). Les porcs nourris avec l’aliment palme présentent une valeur d’ingéré moyen intermédiaire (3,1 kg/j) entre celui des porcs nourris avec un aliment tournesol ou lin.

Les variations des indicateurs zootechniques associées à la durée de distribution étaient des résultats attendus. Selon le stade physiologique du porc, leur capacité à consommer des aliments et à les assimiler n’est pas identique. Ainsi, avec le temps, le porc va absorber plus d’aliment et avoir une croissance plus importante. De ce fait, lorsque les performances de croissance des animaux sont étudiées sur deux périodes différentes (80-105 kg ou 50-105 kg), il y a un effet artificiel qui est mis en évidence.

La nature des AG alimentaires n’influence pas les paramètres zootechniques. Ces résultats ont été montrés par de nombreux auteurs (Bucharles et al.,1987 ; Mourot et al., 1994 ; Romans et al., 1995a et b ; Fontanillas et al. 1997 ; Riley et al., 2000 ; Kouba et al., 2003 ; Haak et al., 2008). Quelques auteurs ont mis en évidence la notion d’une valeur seuil (concentration en AG ainsi que durée de son apport) sous laquelle aucun effet sur les paramètres zootechniques ne peut être observé. Zhan et al. (2009) ont mis en évidence que chez le porc cette valeur seuil correspondait à une durée de distribution de 60 jours des aliments pour une concentration en

Tableau 16. Rendement de découpe et paramètres de la qualité technologique des porcs charcutiers

Palme Tournesol Lin Statistiques

50-105 kg 80-105 kg 50-105 kg 80-105 kg 50-105 kg ETR R D

Carcasse chaude, kg 86,6 b 91,8 a 84,2 c 90,1 a 83,5 c 2,7 * ***

Carcasse froide, kg 84,7 b 88,4 a 82,3 c 88,2 a 81,6 c 2,6 * ***

Perte au ressuage, % du poids de carcasse 2,2 3,6 2,2 2,1 2,1 1,4 NS NS

Proportion des pièces de découpe de la carcasse gauche

Jambon, % 24,2 24,5 24,8 23,8 24,5 0,9 NS NS

Longe, % 27,0 27,3 27,6 26,7 27,1 0,8 NS NS

Bardière, % 7,3 7,1 6,3 7,0 7,0 0,8 NS NS

Epaule, % 23,3 23,3 23,1 24,4 23,1 1,6 NS NS

Poitrine, % 12,1 11,9 11,9 12,0 12,0 0,9 NS NS

Qualités technologiques de la carcasse gauche

Epaisseur du tissu adipeux sous cutané du jambon, mm 17,6 14,5 14,3 14,2 13,2 4,3 NS NS

Epaisseur du tissu adipeux du dos, mm 21,0 a 16,7 b 16,2 b 18,8 ab 17,5 b 3,0 *** NS

Epaisseur du tissu adipeux du cou, mm 35,2 a 34,3 a 28,9 b 37,6 a 32,9 a 6,2 * *

Teneur en viande maigre 60,5 61,6 62,5 61,7 62,2 2,2 NS NS

Qualités technologiques du muscle longissimus dorsi

pHu à 24h 5,9 a 5,5 b 5,9 a 5,6 b 5,9 a 0,1 NS ***

L* 55,3 ab 56,5 a 53,6 b 55,3 ab 53,6 b 2,1 NS ***

a* 8,1 8,4 7,7 7,2 8,3 1,1 NS NS

b* 4,6 ab 5,2 a 4,2 b 4,3 b 4,3 b 0,8 NS *

Perte en eau après 48h, % du poids du muscle 6,5 5,8 5,4 4,4 5,5 2,7 NS NS

Perte après cuisson, % du poids du muscle 26,6 23,0 24,2 23,2 24,1 3,6 NS NS

ETR : écart type résiduel ; D : effet durée ; R = effet régime ; pHu : pourcentage d’hydrogène ultime ;

Les moyennes affectées d’une lettre différentes sont significativement différentes au seuil de probabilité P<0,05 ; NS : P>0,05 ; * : P<0,05 ; ** : P<0,01 ; *** : P<0,001

68 graines de lin égale à 5 %. Les bénéfices en termes de paramètres zootechniques lors de la distribution de régime à base de graines de lin sont souvent associés aux éléments intrinsèques de la graines de lin (mucillage ou lipopolysaccharides) plus qu’à la nature des AG (Hall III et al., 2006). Néanmoins, les AG n-3 apportent aussi un bénéfice zootechnique aux animaux. Liu et al. (2003) ont mis en évidence les effets positifs des AG n-3 par un enrichissement de l’alimentation des porcs par de l’huile de poisson. Ainsi, les bénéfices zootechniques qui sont associés à l’introduction de matières premières riches en AG n-3 (sous une certaine dose) dans les régimes, seraient dûs à une action conjuguée du C18:3 n-3 et des éléments intrinsèques des graines (liposaccharides, mucillage). Toutefois, les graines peuvent aussi stocker des facteurs anti-nutritionnels comme des cyanogènes, lesquels, s’ils ne sont pas supprimés, peuvent réduire les performances de croissance des animaux.

Dans le cadre de notre étude, la durée de distribution des aliments la plus longue était de 55,5 jours pour un apport en graines de lin équivalent à 5,2 %. Nous nous trouvons à la limite du seuil proposé par Zhan et al. (2009), d’où l’absence d’effet sur les performances des animaux.