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Performance et fluidité des trafics au Port de Vancouver

Chapitre 4 : Analyse de la performance et de la fluidité des trafics pour les ports

4.1.1. Performance et fluidité des trafics au Port de Vancouver

Le système portuaire de Vancouver est caractérisé par la présence de huit silos terminaux localisés dans différentes sections du système portuaire. Toutefois, tous les terminaux du port sont affectés par les mêmes problématiques liées à la congestion portuaire. En comparant les six indicateurs de performance choisis, il est possible de tenir compte de la saisonnalité inhérente au commerce du grain et ainsi lier les tendances observées sur différentes périodes de l’année.

Concernant la demande en transports, l’analyse de l’évolution des débits de vrac chargés montre une croissance graduelle des tonnages de grain expédiés depuis le Port de

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Vancouver. À l’échelle annuelle, les débits sont passés de plus de 15 millions de tonnes en 2012 à plus de 21 millions de tonnes en 2016, soit une augmentation d’environ six millions de tonnes (voir tableau 22). À l’échelle mensuelle, le débit maximal observé au cours de la période étudiée est de plus de 2.2 millions de tonnes en novembre 2016 tandis que le débit minimal observé se chiffre à moins de 690 000 tonnes en juillet 2013 (voir tableau 23). Outre ces extrêmes, on constate que la vaste majorité des mois affichent des débits de vracs chargés qui fluctuent graduellement entre un et deux millions de tonnes (voir tableau 23). Il y a donc peu de bouleversements majeurs d’un mois à l’autre. Toutefois, il est important de mentionner certaines hausses soudaines des tonnages observées notamment entre les mois d’août et septembre 2013 ainsi qu’entre les mois de mars et mai 2015. La répartition des tonnages tout au long de l’année permet au Port de Vancouver de bénéficier d’un rythme soutenable pour les arrivées de chargements de grain reçus par train et par camion, limitant ainsi la pression exercée sur les infrastructures routières et ferroviaires.

L’analyse de l’évolution du nombre de navires montre une autre composante de la croissance de l’achalandage des terminaux céréaliers au Port de Vancouver. À l’échelle annuelle, le nombre de navires traités au Port de Vancouver est passé de 397 navires en 2012 à 500 navires en 2016, soit une augmentation de 103 navires en cinq ans (voir tableau 22). À l’échelle mensuelle, l’analyse de l’évolution du nombre de navires traités confirme la présence de pics saisonniers à la fin du printemps et à l’automne, bien que les mois spécifiques varient annuellement en fonction des récoltes et des fluctuations de la demande. Toutefois, on observe que ces pics sont ressentis autour des mois d’avril et de novembre pour toutes les années. Le nombre maximal de navires accueillis au cours d’un seul mois est de 50 navires tel qu’observé pour les mois d’avril 2014, mars 2016 et novembre 2016 (voir tableau 23). À l’inverse, le nombre minimal de navires accueillis est de 19 navires en juillet 2013 (voir tableau 23).

Concernant la fluidité des trafics, l’analyse du nombre de navires ayant une capacité supérieure à 70 000 TPL montre une augmentation annuelle du nombre de navires de cette taille qui compense la diminution cyclique observée lors des mois d’été. À l’échelle annuelle, on observe une augmentation du nombre de navires ayant une taille supérieure

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à 70 000 TPL puisque le nombre de navires est passé de 112 navires en 2012 à 171 navires en 2016, soit une augmentation de 59 navires (voir tableau 22). En pourcentage, ces navires composent 28% de la flotte de navires ayant été chargés de grain en 2012 tandis que cette proportion a augmenté à 34% en 2016 (voir tableau 22). À l’échelle mensuelle, on constate qu’il y a des pics autour du mois d’avril et de novembre tandis que les mois d’été affichent les périodes creuses les plus prononcées. Le nombre maximal de navires de plus de 70 000 TPL, qui est de 22 navires, a été observé en novembre 2016 tandis que le nombre minimal de navires ayant une taille supérieure à 70 000 TPL, qui se chiffre à trois navires, a plutôt été observé en juillet 2013 (voir tableau 23).

L’analyse de l’évolution des pourcentages de chargement montre des fluctuations annuelles qui tendent à croître malgré l’augmentation simultanée de la taille des navires. À l’échelle annuelle, le pourcentage de chargement moyen est passé de 69% en 2012 à 71% en 2016, soit une augmentation modeste de 3%, mais qui est plus significative lorsqu’on considère l’augmentation de la taille des navires au cours de la même période (voir tableau 22). À l’échelle mensuelle, on constate que les pourcentages de chargement fluctuent entre 70% et 82% pour la presque totalité des mois sans qu’il y ait de changements majeurs observés entre les années. Il n’y a pas de pics ou de creux significatifs à noter tandis que le pourcentage de chargement moyen le plus faible, qui est de 61%, a été observé en janvier 2014. À l’inverse, les pourcentages de chargement les plus élevés, qui sont de 82%, ont été observés en mars 2013 et en mai 2013, soit au cours d’une période rapprochée (voir tableau 23).

Tableau 22. Évolution annuelle des indicateurs de performance relatifs aux terminaux céréaliers du Port de Vancouver, 2012 – 2016

L’analyse des temps de retournement moyen des navires montre qu’il y a des épisodes de congestion portuaire sévères et récurrents qui représentent le principal défi auquel le Port de Vancouver est confronté. À l’échelle annuelle, on observe un temps de

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retournement plus élevé de 14 jours en 2013 et en 2014, ce qui concorde avec la période de congestion sévère documentée suite à la récolte record de 2013 (voir tableau 22 ; Atkins, 2014). Cependant, la sévérité des épisodes de congestion portuaire au Port de Vancouver n’est pas complètement observable lorsqu’on analyse l’évolution mensuelle des temps de retournement des navires. On constate toutefois que le temps de retournement moyen le plus élevé ayant été observé est de vingt jours en décembre 2012 tandis que le temps de retournement moyen le plus faible est de sept jours en juin 2016 (voir tableau 23). La compilation des temps de retournement individuels des navires permet toutefois d’observer l’ampleur des épisodes de congestion portuaire au Port de Vancouver. L’épisode de congestion portuaire observé après la récolte record de 2013 demeure le plus sévère ayant été observé depuis 2012. Au cours des derniers mois de 2013 et des premiers mois de 2014, soit avant le retour à la normale observé entre les mois de juin et de juillet, certains navires pouvaient attendre plus de 50 jours au Port de Vancouver avant de pouvoir repartir vers d’autres ports, ce qui est hors norme. En décembre 2013, 12 navires ont attendu plus de 31 jours au Port de Vancouver, ce qui représente le seuil le plus élevé observé au cours de la période d’analyse (voir figure 15). Par la suite, cinq navires affichent des temps de retournement supérieurs à 31 jours en janvier 2014 tandis que huit navires ont affiché des temps de retournement similaires en février et en mars 2014 (voir figure 15). À l’inverse, seulement quatre navires sur une flotte de 500 navires affichent des temps de retournement supérieurs à 31 jours pour l’année 2016, ce qui montre une certaine amélioration (voir figure 15).

L’analyse des variations de ces temps de retournement des navires montre des écarts types beaucoup plus élevés en 2013 et 2014 comparativement aux autres années. À l’échelle annuelle, les écarts types sont passés de huit à sept entre 2012 et 2016 tandis qu’ils ont augmenté à dix et onze en 2013 et 2014 (voir figure 23). À l’échelle mensuelle, on constate que l’écart-type le plus bas, chiffré à quatre, a été observé pour les mois de janvier, mars, avril et septembre 2012 tandis que l’écart-type le plus élevé, chiffré à 16, a été observé en mai 2014, soit à la fin de l’épisode de congestion le plus sévère observé. Avec des écarts types qui fluctuent entre 13 et 16 pour les mois de janvier 2014 à mai 2014, l’impact de la récolte de 2013 sur les temps de retournement moyens des navires est indéniable lorsqu’on tient compte des variations pour les autres mois (voir tableau 23).

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Tableau 23. Évolution mensuelle des indicateurs de performance relatifs aux terminaux céréaliers du Port de Vancouver, 2012 – 2016

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Figure 15. Évolution mensuelle des temps de chargement pour les vraquiers transportant du grain au Port de Vancouver, 2012 – 2016

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