4. Applications
4.2. Pente maximale asymptotique
on obtient−max
σlogksk
σ,sup≤C
1n, qui implique
−logksk
σ≤ −logksk
σ,sup+1
2log(rgE
n)≤C
1n+1
2log(rgE
n)
quel que soitσ∈Σ∞. D’apr`es la proposition 4.1.8, on obtient
b
µ
max(E
n)≤ − inf
06=s∈En1
2log
X
σ∈Σ∞ksk
2σ+1
2log([K:Q] rgE
n) +
log|∆
K|
2[K:Q]
≤C
1n+ log(rgE
n) +log|∆
K|
2[K:Q] =O(n).
Le th´eor`eme 4.1.1 (voir aussi les remarques 4.1.3 et 4.1.4) conduit `a la convergence
de plusieurs invariants arithm´etiques associ´es auxE
n.
Th´eor`eme 4.1.14. — Avec les notations ci-dessus,
1) la suite de polygones de Harder-Narasimhan (P
En/n)
n≥1converge uniform´ement
vers une fonction concave P
πL
qui ne d´epend que deL;
2) les suites (µb
max(E
n)/n)
n≥1et (bµ
min(E
n)/n)
n≥1convergent respectivement vers
deux nombres r´eelsµb
πmax
(L)etµb
πmin
(L)qui ne d´ependent que deL;
3) on a
lim
n→+∞
(d+ 1)!
n
d+1χ(E
n,(k · k
σ,sup)) = [K:Q](d+ 1)c
1(L)
dP
Lπ(1).
En particulier, si L est arithm´etiquement ample,P
Lπ(1) = bc
1(L)
d+1[K:Q](d+ 1)c
1(L)
d.
D´emonstration. — Les lemmes 4.1.7 et 4.1.13 montrent que les fibr´es vectoriels
her-mitiensE
nsatisfont aux conditions du th´eor`eme 4.1.1, on obtient donc 1) et 2). Enfin,
l’´egalit´e lim
n→+∞
χ(E
n)/nrgE
n= [K:Q] lim
n→+∞
bµ(E
n)/n(cf. la remarque 4.1.4infra)
et un r´esultat de Zhang ([38] Theorem 1.4) impliquent 3).
4.2. Pente maximale asymptotique
On garde les notations de §4.1.3. Dans le th´eor`eme 4.1.4 a ´et´e ´etablie l’existence
du polygone asymptotique P
πL
et des pentes extr´emales asymptotiquesµb
πmax
(L) et
b
µ
πmin
(L). De plus, on a vu que la pente asymptotique µb
π(L) := P
πL
(1) est une
g´en´eralisation du nombre d’intersection normalis´e bc
1(L)
d+1/[K : Q](d+ 1)c
1(L)
d.
Dans cette section, on ´etudie l’interpr´etation g´eom´etrique de la pente maximale
asymptotiqueµb
π74 CHAPITRE 4. APPLICATIONS
4.2.1. Sur-additivit´e de la pente maximale asymptotique. — On v´erifie que
la fonction µb
πmax
(L) d´efinie dans le th´eor`eme 4.1.14 est sur-additive par rapport `a
L. Dans la suite, siL est un fibr´e vectoriel hermitien surX tel queL
Ksoit ample.
On d´esigne parπ
∗(L) = (π
∗L,(k · k
σ)
σ:K→C) leO
K-module projectifπ
∗L muni des
m´etriques de L¨owner associ´ees aux normes k · k
σ,sup. On rappelle que la m´etrique
k · k
σv´erifie les in´egalit´es
(57) ksk
σ≤ ksk
σ,sup≤p
rg(π
∗L)ksk
σ.
Par d´efinition,
(58) µb
πmax(L) = lim
n→+∞
µb
max(π
∗(L
⊗n))/n.
Lemme 4.2.1. — SiL
1etL
2sont deux fibr´es inversibles hermitiens tels queL
1,KetL
2,Ksoient amples, alors
b
µ
max(π
∗(L
1⊗L
2))≥µb
max(π
∗(L
1)) +µb
max(π
∗(L
2))−1
2log[K:Q]
−log(rgπ
∗L
1)−log(rgπ
∗L
2)−log[K|∆:
K|
Q] .
(59)
D´emonstration. — Soient L
1= L
1,Ket L
2= L
2,K. On note E
1= H
0(X, L
1),
E
2=H
0(X, L
2) etE=H
0(X, L
1⊗L
2). D’apr`es (56), on a
b
µ
max(π
∗(L
1⊗L
2))≥ 12[K:Q]−logε(π
∗(L
1⊗L
2)).
Par d´efinition
−logε(π
∗(L
1⊗L
2)) =−1
2
06=sinf
∈Elog X
σ:K→Cksk
2 σ≥ −1
2
06=sinf
1∈E1 06=s2∈E2log X
σ:K→Cks
1·s
2k
2 σ.
En utilisant la premi`ere in´egalit´e de (57), on obtient
−logε(π
∗(L
1⊗L
2))≥ −12 inf
06=s1∈E1 06=s2∈E2log X
σ:K→Cks
1·s
2k
2σ,sup≥ −12 inf
06=s1∈E1 06=s2∈E2log X
σ:K→Cks
1k
2σ,sup· ks
2k
2σ,sup≥ −12 inf
06=s1∈E1 06=s2∈E2log X
σ:K→Cks
1k
2σ,sup+ log X
σ:K→Cks
2k
2σ,supD’apr`es la seconde in´egalit´e de (57),
−logε(π
∗(L
1⊗L
2))≥ −12 inf
06=s1∈E1log X
σ:K→Cks
1k
2σ−12 inf
06=s2∈E1log X
σ:K→Cks
2k
2σ−12 log(rgE
1) + log(rgE
2)
4.2. PENTE MAXIMALE ASYMPTOTIQUE 75
On en d´eduit (59) en s’appuyant sur (55).
Proposition 4.2.2. — Avec les notations du lemme 4.2.1, on a
(60) µb
πmax(L
1⊗L
2)≥µb
πmax(L
1) +µb
πmax(L
2).
D´emonstration. — D’apr`es le lemme 4.2.1, pour tout entier n≥1,
b
µ
max(π
∗(L
⊗n 1⊗L
⊗n 2))≥bµ
max(π
∗(L
⊗n 1)) +bµ
max(π
∗(L
⊗n 2))−log[K:Q]
−log(rgπ
∗L
1⊗n)−log(rgπ
∗L
2⊗n)−log[K|∆:
K|
Q]
(61)
Si on divise les deux cˆot´es de (61) parnet passentendre vers l’infini, par passage `a
la limite on obtient (60).
Proposition 4.2.3. — Soient L un fibr´e inversible hermitien sur X tel que L
Ksont amples, et M un fibr´e inversible hermitien surSpecO
K. Alors
1) Pour tout entiern≥1,µb
πmax
(L
⊗n) =nµb
π max(L),
2) µb
πmax
(L ⊗π
∗M) =ddeg(M) +bµ
π max(L).
D´emonstration. — 1) r´esulte de la d´efinition de µb
πmax(·), voir (58).
2) En effet, on aπ
∗((L ⊗π
∗(M))
⊗n) =π
∗(L
⊗n)⊗M
⊗n. Par cons´equent,
b
µ
max(π
∗(L ⊗π
∗(M))
⊗n) =bµ
max(π
∗(L
⊗n)) +nddeg(M).
Par passage `a la limite on obtientµb
πmax
(L ⊗π
∗M) =deg(d M) +µb
π max(L).
4.2.2. Pente maximale asymptotique d’un fibr´e inversible hermitien
quel-conque. — La sur-additivit´e de bµ
πmax
obtenue dans le sous-paragraphe pr´ec´edent
permet d’´etendre le domaine de d´efinition de la fonctionµb
πmax
(L) `a l’espace de tous
les fibr´es inversibles hermitiens sur X. Dans le reste de la section, le symbole Θ
d´esigne l’espace des fibr´es inversibles hermitiensL surX tels que L
Ksoit ample.
D´efinition 4.2.4. — Soient L et L deux fibr´es inversibles hermitiens surX. On
suppose queL ∈Θ. Il existe alors un entier n
0(L,L)>0 tel que L
K⊗L
⊗nK
soit
ample quel que soitn≥n
0(L,L). On d´efinit pour tout entiern≥n
0(L,L),
A
n(L,L) =µb
πmax
(L ⊗L
⊗n)−nµb
π max(L).
Lemme 4.2.5. — Soient E et F deux O
X-modules localement libres de rang fini.
Alors tout homomorphisme f : E
K→F
Kse prolonge en un homomorphisme de E
vers F. Si de plus f est injectif, le prolongement peut ˆetre choisi injectif.
D´emonstration. — Soit η : SpecK → SpecO
Kle point g´en´erique. C’est un
mor-phisme plat. Soit X := X
K. On d´esigne par p : X → SpecK et q : X → X les
76 CHAPITRE 4. APPLICATIONS
morphismes canoniques, qui s’ins`erent dans un carr´e cart´esien:
X
q//
pX
πSpecK
η//SpecO
K.
D’apr`es [23] III, 1.4.15, pour toutO
X-module quasi-coh´erentG, l’homomorphisme
canonique η
∗π
∗G → p
∗q
∗G est un isomorphisme. Par cons´equent, on a un
isomor-phisme canonique H
0(X,G
K) ∼= H
0(X,G)
K. Si E et F sont deux O
X-modules
localement libres de rang fini, alors Hom
OX(E,F) s’identifie `a l’espace des sections
deE
∨⊗F au-dessus deX. D’autre part,
Hom
OX(E
K,F
K)∼=H
0(X,E
K∨⊗F
K) =H
0(X,E
∨⊗F)
K.
Par cons´equent, pour tout homomorphismef :E
K→F
K, il existe un ´el´ement
non-nula∈ O
Ktel quef se prolonge en un homomorphisme deE
a→F
a, autrement dit,
l’image de l’homomorphisme compos´e
E −→
aE −→q
∗E
K−→q
∗F
Kest dansF. On obtient ainsi un homomorphisme deE versF. Cet homomorphisme
est injectif lorsquef est injectif.
Proposition 4.2.6. — Avec les notations de la d´efinition 4.2.4,
1) pour tout L ∈ Θ, la suite (A
n(L,L))
n≥n0(L,L)est croissante et converge vers
une limite dans R;
2) siM est un fibr´e inversible hermitien surSpecO
K,L ∈Θ, alors
A
n(L,L ⊗π
∗M) =A
n(L,L)
quel que soit n≥n
0(L,L);
3) siL
Kest ample, alors
b
µ
πmax(L) = inf
L∈Θ
lim
n→+∞
A
n(L,L);
4) pour tout fibr´e inversible hermitien M surSpecO
K,
d
deg(M) = inf
L∈Θ
lim
n→+∞
A
n(π
∗(M),L).
D´emonstration. — 1) D’apr`es la proposition 4.2.2, pour tout entiern≥n
0(L,L),
b
µ
π max(L ⊗L
⊗(n+1))≥µb
π max(L ⊗L
⊗n) +bµ
π max(L).
DoncA
n+1(L,L)≥A
n(L,L).
CommeL
Kest ample, il existe un entierm≥1 et un homomorphisme injectif de
L
Kvers L
⊗mK
qui induit un homomorphisme injectif ϕ :L → L
⊗m(cf. le lemme
4.2.5infra). Pour toutn≥n
0(L,L), l’homomorphismeϕinduit un homomorphisme
injectifϕ
n:L⊗L
⊗n→L
⊗(m+n). Soitψ
n:H
0(X,L
K⊗L
⊗nK
)→H
0(X,L
⊗(m+n)4.2. PENTE MAXIMALE ASYMPTOTIQUE 77
l’homomorphisme injectif des espaces de sections globales correspondant. D’apr`es
l’in´egalit´e de pentes (22), pour tout entieru≥1, on a
b
µ
max(π
∗(L
⊗u⊗L
⊗un))≤bµ
max(π
∗(L
⊗u(n+m))) +h(ψ
n⊗u).
Comme ψ
⊗un
provient d’un homomorphisme de O
X-modules, kψ
⊗un
k
p≤1 quel que
soitp∈Σ
f. Siσ:K→Cest un plongement, alors
kψ
n⊗uk
σ≤ sup
x∈Xσ(C)kϕ
⊗n,Ku(x)k
σ= sup
x∈Xσ(C)kϕ
n,K(x)k
uσ= sup
x∈Xσ(C)kϕ
K(x)k
uσ.
Par cons´equent,
b
µ
max(π
∗(L
⊗u⊗L
⊗un))≤µb
max(π
∗(L
⊗u(n+m))) + u
[K:Q]
X
σ:K→C
logkϕ
Kk
σ,sup.
Par passage `a la limite, on obtient que
b
µ
πmax(L ⊗L
⊗n)≤bµ
πmax(L
⊗(m+n)) + 1
[K:Q]
X
σ:K→Clogkϕ
Kk
σ,sup.
Autrement dit,
A
n(L,L)≤mbµ
πmax(L) + 1
[K:Q]
X
σ:K→Clogkϕ
Kk
σ,sup.
Par cons´equent, la suite (A
n(L,L))
n≥n0(L,L)est born´ee sup´erieurement, donc
con-verge dansR.
2) En effet, pour toutn≥n
0(L,L),
A
n(L,L⊗π
∗(M)) =µb
πmax(L ⊗L
⊗n⊗π
∗(M
⊗n))−nbµ
πmax(L⊗π
∗(M)) =A
n(L,L).
3) D’apr`es 1), A
n(L,L) = bµ
π max(L), donc bµ
π max(L) ≥ inf
L∈Θlim
n→+∞A
n(L,L).
D’autre part, pour toutL ∈Θ,
A
n(L,L)≥bµ
πmax(L) +bµ
πmax(L
⊗n)−nµb
πmax(L) =µb
πmax(L).
4) En effet, pour toutL ∈Θ,
A
n(π
∗(M),L) =µb
πmax(π
∗(M)⊗L
⊗n)−nµb
πmax(L) =deg(d M).
D´efinition 4.2.7. — Avec les notations de la proposition 4.2.6, on appelle pente
maximale asymptotique arithm´etiquedeLrelativement `a πla valeur
b
µ
πmax(L) := inf
L∈Θ
lim
n→+∞
A
n(L,L).
La proposition 4.2.6 3) montre que cette fonction g´en´eralise la fonction de la pente
maximale asymptotique, initialement d´efinie sur Θ.
78 CHAPITRE 4. APPLICATIONS
Lemme 4.2.8. — Soient L
1et L
2deux fibr´es inversibles hermitiens dans Θ. Si
f :L
1→L
2est un homomorphisme non-nul, on a
(62) bµ
max(π
∗(L
⊗1n))≤bµ
max(π
∗(L
⊗2n)) + 1
[K:Q]
X
σ:K→Csup
x∈Xσ(C)logkf
K(x)k
σ.
D´emonstration. — Pour tout entier n ≥ 1, on d´esigne par ϕ
n: H
0(X
K,L
⊗n1,K
) →
H
0(X
K,L
⊗n2,K
) l’homomorphisme induit parf
⊗n. D’apr`es l’in´egalit´e de pentes, on a
b
µ
max(π
∗(L
⊗n 1))≤µb
max(π
∗(L
⊗n 2)) + 1
[K:Q]
X
σ:K→Clogkϕ
nk
σ≤µb
max(π
∗(L
⊗n 2)) + 1
[K:Q]
X
σ:K→Cn sup
x∈Xσ(C)logkf
K(x)k
σ.
Par passage `a la limite on obtient (62).
La proposition suivante montre que la fonction µb
πmax
prolong´ee pr´eserve les
pro-pri´et´e de la fonction initiale, comme par exemeple la sur-additivit´e.
Proposition 4.2.9. — SoientL,L
1etL
2trois fibr´es inversibles hermitiens surX,
M un fibr´e inversible hermitien surSpecO
K. On a
1) µb
π max(L
1⊗ L
2)≥µb
π max(L
1) +bµ
π max(L
2);
2) µb
π max(L
⊗n) =nµb
πmax
(L)pour tout entier n≥1;
3) µb
πmax
(L ⊗π
∗(M)) =µb
πmax
(L) +ddeg(M);
4) sif :L
1→ L
2est un homomorphisme non-nul, on a
b
µ
π max(L
1)≤µb
π max(L
2) + 1
[K:Q]
X
σ:K→Csup
x∈Xσ(C)logkf
K(x)k
σ.
D´emonstration. — Pour tout fibr´e inversible hermitien L sur X tel que X
Ksoit
ample, et tout entier m suffisamment grand, on a, d’apr`es la proposition 4.2.6 et le
lemme 4.2.8, que
A
2m(L
1⊗ L
2,L)≥A
m(L
1,L) +A
m(L
2,L),
A
mn(L
⊗n,L) =nA
m(L,L),
A
m(L ⊗π
∗(M),L) =A
m(L,L) +deg(d M),
A
m(L
1,L)≤A
m(L
2,L) + 1
[K:Q]
X
σ:K→Csup
x∈Xσ(C)logkf
K(x)k
σ.
Par passage `a la limite, on obtient les (in)´egalit´es annonc´ees.
4.2.3. Pente maximale asymptotique d’un fibr´e vectoriel hermitien. —
La notion de pente maximale asymptotique peut s’´etendre naturellement pour tout
les fibr´es vectoriels hermitien sur X par passage aux faisceau canonique du fibr´e
projectif, muni des m´etriques de Fubini-Study.
4.2. PENTE MAXIMALE ASYMPTOTIQUE 79
D´efinition 4.2.10. — SoitE un fibr´e vectoriel hermitien surX. On appellepente
maximale asymptotique arithm´etiquerelativement `aπdeE la valeur
b
µ
πmax(E) :=µb
πpmax(O
E(1)),
o`up:P(E)→X est le morphisme canonique et o`u les m´etriques surO
E(1) sont des
m´etriques de Fubini-Study.
Proposition 4.2.11. — Avec les notations de la d´efinition 4.2.10, siE
Kest ample,
alors
b
µ
πmax(E) = lim
n→+∞1
nbµ
max(π
∗(S
nE)).
D´emonstration. — Soitrle rang deE. Par d´efinition
b
µ
πmax(E) = lim
n→+∞
1
nµb
max((πp)∗(O
E(1))).
Pour tout entier n ≥1 et tout σ: K →C, on d´esigne park · k
σ,L2la m´etrique L
2surS
nE
σ,Cpar rapport `a la m´etrique de Fubini-Study surO
E(1)
σ,C, et park · k
σla
m´etrique produit sym´etrique surS
nE
σ,C. D’apr`es [7] Lemma 4.3.6, on a la relationksk
2 σ=
n+r
−1
n
ksk
2 σ,L2pour toutx∈X
σ(C) et touts∈x
∗(S
nE). Par cons´equent, on a
b
µ
max(π
∗(S
nE,(k · k
σ))) =µb
max(π
∗(S
nE,(k · k
σ,L2)))−2[K1:
Q]log
n+r−1
n
.
Par passage `a la limite on obtient
b
µ
π max(E) = lim
n→+∞1
nbµ
max(π
∗(S
nE)).
4.2.4. Lien avec une condition d’annulation. — La n´egativit´e de la pente
maxi-male asymptotique d’un fibr´e inversible hermitien est li´ee `a l’absence de section globale
effective de certains fibr´es vectoriels hermitiens.
Proposition 4.2.12. — Soit L un fibr´e inversible hermitien sur X.
1) Si bµ
πmax
(L)>0, alors bµ
πmax
(L
∨)<0.
2) Si bµ
πmax
(L)<0, alors Ln’a pas de section effective;
3) µb
πmax
(L)≤0, alorsL n’a pas de section strictement effective;
4) siL est arithm´etiquement ample, alors bµ
πmax
(L)>0.
D´emonstration. — 1) Comme µb
πmax
(O
X) = 0, d’apr`es la proposition 4.2.9 1), on a
b
µ
π max(L) +µb
π max(L
∨)≤0. Doncbµ
π max(L)>0 implique µb
π max(L
∨)<0.
2) D’apr`es la remarque 4.1.10,La une section effective si et seulement s’il existe un
homomorphisme non-nulf :O
X→ Ltel que max
σ:K→C
sup
80 CHAPITRE 4. APPLICATIONS
la proposition 4.2.9 4), siLadmet une section effetive, alorsµb
πmax
(L)≥µb
πmax
(O
X) =
0.
3) est similaire `a 2).
4) SoitM un fibr´e inversible hermitien sur SpecO
Ktel queddeg(M)>0. Comme
Lest arithm´etiquement ample, il existen≥1 tel queπ
∗(M
∨)⊗ L
⊗nait une section
effective. Cela implique que
b
µ
πmax(π
∗(M
∨)⊗ L
⊗n) =nµb
πmax(L)−ddeg(M)≥0.
Doncµb
πmax(L)>0.
Lemme 4.2.13. — Soient L un fibr´e inversible hermitien arithm´etiquement
am-ple sur X et L un fibr´e inversible hermitien quelconque sur X. Pour tout ε > 0,
il existe un entier n ≥ 1 et un homomorphisme injectif ϕ : L → L
⊗ntel que
max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kϕ
σ,C(x)k
σ< ε.
D´emonstration. — On d´emontre d’abord le cas o`u L = O
X. Comme L est
arithm´etiquement ample, il existe un entier m ≥ 1 tel que L
⊗mait une section
strictement effective. Soit ψ : O
X→ L
⊗ml’homomorphisme correspondant `a la
section. D’apr`es la remarque 4.1.10, max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kψ
σ,C(x)k
σ<1. Par cons´equent,
il existe un entier p ≥ 1 tel que max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kψ
σ,⊗pC(x)k
σ< ε. Autrement dit,
ϕ = ψ
⊗p: O
X→ L
⊗mpv´erifie la condition dans l’assertion du lemme. Pour
le cas g´en´eral, comme L est ample, il existe un entier q ≥ 1 et un
homomor-phisme injectif η de L vers L
⊗q. Soit α = max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kη
σ,C(x)k
σ. Soient
φ:O
X→L
⊗run homomorphisme injectif tel que max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kφ
σ,C(x)k
σ< ε/α
et ϕ = η ⊗φ. On a pour tout plongement σ : K → C, sup
x∈Xσ(C)
kϕ
σ,C(x)k
σ≤
sup
x∈Xσ(C)kη
σ,C(x)k
σsup
y∈Xσ(C)kφ
σ,C(y)k
σ< ε.
Lemme 4.2.14. — SoientL un fibr´e inversible hermitien arithm´etiquement ample
sur X et E un fibr´e vectoriel hermitien sur X. Pour tout nombre ε > 0 il existe
deux entiers m, n ≥ 1 et un homomorphisme injectif ϕ : E → (L
⊗n)
⊕mtel que
max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kϕ
σ,C(x)k
σ< ε.
D´emonstration. — CommeL est arithm´etiquement ample, le fibr´e inversibleL est
ample, donc il existe deux entiers p, m ≥1 et un homomorphisme injectif ψ : E →
(L
⊗p)
⊕m(cf. proposition 1.4.2 infra). Soient α= max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kψ
σ,C(x)k
σet η :
O
X→L
⊗qun homomorphisme injectif tels que max
σ:K→C
sup
4.2. PENTE MAXIMALE ASYMPTOTIQUE 81
queϕ=ψ⊗η:E→(L
⊗(p+q))
⊕m. On a, pour toutσ:K→C, sup
x∈Xσ(C)
kϕ
σ,C(x)k
σ<
ε.
Remarque 4.2.15. — Si on combine le lemme 4.2.14 et le lemme 4.1.13, on obtient
que, pour tout fibr´e inversible hermitien Lsur X et tout fibr´e vectorielE surX, il
existe une constanteCtelle que, pour tout entierD≥1, on aitbµ
max(π
∗(E ⊗ L
⊗D))≤
CD. C’est une g´en´eralisation de la proposition 4.1.13.
D´efinition 4.2.16. — SoitE un fibr´e inversible hermitien surX. On dit queE est
faiblement positif si, pour tout fibr´e inversible hermitienLsurX, il existeλ >0 tel
que, pour tout entier D > λet tout entiern > λD, on aitε(π
∗(E
∨⊗n⊗ L
⊗D))>1,
o`uεest la fonction d´efinie dans (54).
Dans la suite, on pr´esente quelques formes ´equivalentes de la condition de positivit´e
faible.
Proposition 4.2.17. — Soit E un fibr´e inversible hermitien sur X. Les conditions
suivantes sont ´equivalentes:
1) pour tout fibr´e inversible hermitien L et tout fibr´e vectoriel hermitien F surX,
il existe λ >0 tel que, pour tout entierD > λ et tout entier n > λD, on ait
ε(π
∗(E
∨⊗n⊗ L
⊗D⊗ F))>1;
2) E est faiblement positif;
3) il existe un fibr´e inversible hermitienL arithm´etiquement ample surX, un
nom-bre λ >0tel que, pour tout entier D > λet tout entier n > λD, on ait
ε(π
∗(E
∨⊗n⊗L
⊗D))>1.
D´emonstration. — “1)=⇒2)=⇒3)” sont triviaux.
“3)=⇒1)”: D’apr`es les lemmes 4.2.13 et 4.2.14, il existe trois entiers p, q, r ≥ 1
ainsi que deux homomorphismes injectifs ϕ: F → (L
⊗p)
⊕ret ψ : L → L
⊗qtels
que max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kϕ
σ,C(x)k
σ<1 et max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kψ
σ,C(x)k
σ.<1. Pour tout entier
D≥1, l’homomorphisme injectifφ
D=ψ
⊗D⊗ϕdeL
⊗D⊗Fvers (L
⊗(Dq+p))
⊕rest tel
que max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kφ
σ,C(x)k
σ<1. D’apr`es 3) il existeλ >0 tel que, pour tout entier
D > λet tout entier n > λD, on aitε(π
∗(E
∨⊗n⊗L
⊗(Dq+p)))>1. Par cons´equent,
on a ε(π
∗(E
∨⊗n⊗L
⊗(Dq+p))
⊕r) > 1. Comme max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kφ
σ,C(x)k
σ< 1, on
obtientε(π
∗(E
∨⊗n⊗ L
⊗D⊗ F))>1.
Dans le th´eor`eme qui suit est pr´esent´e un crit`ere de la condition de positivit´e
faible par la n´egativit´e de la pente maximale asymptotique du dual du fibr´e inversible
82 CHAPITRE 4. APPLICATIONS
hermitien. Lorsque la fibre g´en´erique du fibr´e est n´egative, c’est-`a-dire que la positivit´e
verticale est exclue, alors ces deux conditions sont ´equivalentes.
Th´eor`eme 4.2.18. — Soit L unO
X-module inversible hermitien. Si µb
πmax
(L
∨)<
0, alorsL est faiblement positif. La r´eciproque est vraie lorsqueL
∨K
est ample.
D´emonstration. — “N´ecessit´e”: Commeµb
πmax
(L
∨)<0, il existe une constanteε >0
et un fibr´e inversible hermitien L sur X qui est arithm´etiquement ample tels que
A
m(L
∨,L) ≤ −ε pour tout entier m suffisamment grand. En remplacant L par
une puissance convenable on peut supposer queµb
πmax
(L
∨⊗L)≤µb
πmax
(L)−ε. Soit
λ > ε
−1bµ
πmax(L) une constante. Pour tout entierD≥1 et tout entiern > λD, on a,
d’apr`es la proposition 4.2.9,
(n−D)µb
π max(L) +µb
π max(L
∨⊗n⊗L
⊗D)≤µb
π max((L
∨⊗L)
⊗n)≤n(µb
π max(L)−ε).
Par cons´equent,
b
µ
πmax(L
⊗n⊗L
⊗D)≤Dµb
πmax(L)−nε <0.
DoncL
∨⊗n⊗L
⊗Dn’a pas de section effective.
“Suffisance”: SoitMun fibr´e inversible hermitien sur SpecO
Ktel quedeg(dM)>0.
Il existe une constanteλ >0 tel que, pour tout entierD > λet tout entier n > λD,
on aitε(π
∗(L
∨⊗n)⊗π
∗(M
⊗D))>1, et donc
b
µ
max(π
∗(L
∨⊗n⊗π
∗(M
⊗D))) =µb
max(π
∗(L
∨⊗n)) +Dddeg(M)
≤ 1
2log(rg
Z(π
∗(L
∨⊗n))) +log|∆
K|
2[K:Q].
(63)
Soit (D
n)
n≥1une suite telle que
i) D
n> λ pour tout entiern≥1;
ii) D
n< n/λpournsuffisamment grand;
iii) lim
n→+∞
n
D
n=λ.
D’apr`es (63), pour tout entiern≥1,
1
nµb
max(π
∗(L
∨⊗n)) +D
nn deg(dM)≤ 1
2nlog(rg
Z(π
∗(L
∨⊗n))) + log|∆
K|
2n[K:Q].
Par passage `a la limite on obtientµb
πmax
(L
∨)≤ −λ
−1deg(d M)<0.
La condition de positivit´e faible implique (est donc ´equivalente `a) une condition
de coissance exponentielle de la norme du plus petit vecteur.
Proposition 4.2.19. — Soient L et L deux fibr´es inversibles hermitiens sur X.
Si L est faiblement positif, alors il existe deux nombres r´eelsa, λ
′>0 tels que, pour
tout entierD > λ
′et tout entier n > λ
′D, on ait ε(π
∗(L
∨⊗n⊗L
⊗D))≥e
an.
4.2. PENTE MAXIMALE ASYMPTOTIQUE 83
D´emonstration. — D’apr`es le lemme 4.2.13, il suffit de d´emontrer la proposition pour
le cas o`u L et L ⊗L admettent au moins une section effective. Soit M un fibr´e
inversible hermitien sur SpecO
Ktel que deg(d M) > 0. Comme L est faiblement
positif, il existeλ >0 tel que, pour tout entierD > λet tout entiern > λD, on ait
ε(π
∗(L
∨⊗n⊗L
⊗D⊗π
∗(M)
⊗D))>1.
On fixe maitenant deux entiers D
0> λ et n
0> λD
0. Pour tout entier n > 0 on
observe que
ε(π
∗(L
∨⊗nn0⊗L
⊗nD0⊗π
∗(M)
⊗nD0))>1.
On en d´eduit
b
µ
max(π
∗(L
∨⊗nn0⊗L
⊗nD0))
=µb
max(π
∗(L
∨⊗nn0⊗L
⊗nD0⊗π
∗(M)
⊗nD0))−nD
0deg(dM)
≤ −nD
0ddeg(M) +1
2log(rg
Z(π
∗(L
∨⊗nn0⊗L
⊗nD0))) +log|∆
K|
2[K:Q].
Par passage `a la limite on obtient
lim
n→+∞1
nµb
max(π
∗(L
∨nn0⊗L
⊗nD0)) =− lim
n→+∞1
nlogε(π
∗(L
∨nn0⊗L
⊗nD0))
≤ −D
0deg(d M).
Par cons´equent, il existe un nombre r´eela >0 et un entier n
1≥1 tels que
ε(π
∗(L
∨nn0⊗L
⊗nD0))≥e
anpour tout entier n ≥n
1. CommeL a une section effective, et comme il existe un
homomorphismeφdeL
∨versL tel que max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kφ
σ,C(x)k
σ≤1, on obtient
ε(π
∗(L
∨⊗(nn0+l)⊗L
⊗D))≥e
anpour tout entierD
0≤D≤nD
0et tout entier 0≤l≤nD
0−D. On note
λ
0= max
n
0,n
0n
1D
0, n
2 0D
2 0+ n
0D
0Pour tout entier D ≥ D
0et tout entier m ≥ λ
0D, on a ε(π
∗(L
∨⊗m⊗L
⊗D)) ≥
e
am/(n0+1)puisque dans ce cas-l`a, il existe deux entiers n ≥ n
1et 0 ≤ l < n
0≤
nD
0−D tels quem=nn
0+l.
La proposition 4.2.19 sugg`ere la g´en´eralisation suivante de la condition de positivit´e
faible pour un fibr´e vectoriel hermitien.
D´efinition 4.2.20. — Soit E un fibr´e vectoriel hermitien sur X. On dit que E
est faiblement positifsi, pour tout fibr´e inversible hermitienL surX, il existe deux
nombres r´eelsa, λ >0 tels que, pour tout entierD > λet tout entiern≥λD, on ait
84 CHAPITRE 4. APPLICATIONS
Remarque 4.2.21. — On peut proposer une autre condition en faisant une
g´en´eralisation na¨ıve de la d´efinition 4.2.16 au cas de fibr´e vectoriel hermitien.
Cer-tainement cette condition est plus faible que celle dans la d´efinition 4.2.20. Mais il
n’est pas claire, au moins pour l’auteur, que l’analogue de la proposition 4.2.19 est
encore valable pour le cas de rang>1.
La proposition suivante est un analogue au cas de rang sup´erieure de la proposition
4.2.17.
Proposition 4.2.22. — Les conditions suivantes sont ´equivalentes:
1) pour tout fibr´e inversible hermitienL et tout fibr´e vectoriel hermitienF surX il
existe deux nombres r´eels a, λ >0 tel que, pour tout entierD > λ et tout entier
n≥λD, on ait
ε(π
∗(S
nE
∨⊗ L
⊗D⊗ F))> e
an;
2) E est faiblement positif;
3) il existe un fibr´e inversible hermitien L arithm´etiquement ample sur X, deux
nombresa, λ >0 tels que, pour tout entier D > λet tout entier n≥λD, on ait
ε(π
∗(S
nE
∨⊗L
⊗D))> e
an.
D´emonstration. — “1)=⇒2)=⇒3)” sont triviaux.
“3)=⇒1)”: D’apr`es les lemmes 4.2.13 et 4.2.14, il existe trois entiers p, q, r ≥ 1
ainsi que deux homomorphismes injectifs ϕ: F → (L
⊗p)
⊕ret ψ : L → L
⊗qtels
que max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kϕ
σ,C(x)k
σ<1 et max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kψ
σ,C(x)k
σ<1. Pour tout entier
D≥1, l’homomorphismeφ
D=ψ
⊗D⊗ϕdeL
⊗D⊗Fvers (L
⊗(Dq+p))
⊕rest injectif, et
max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kφ
D,σ,C(x)k
σ<1. D’apr`es 3) il existea, λ >0 tels que, pour tout entier
D > λet tout entiern > λD, on aitε(π
∗(S
nE
∨⊗L
⊗(Dq+p)))> e
an. Par cons´equent,
on a ε(π
∗(S
nE
∨⊗L
⊗(Dq+p))
⊕r)> e
an. Comme max
σ:K→C
sup
x∈Xσ(C)
kφ
σ,C(x)k
σ<1, on
obtientε(π
∗(S
nE
∨⊗ L
⊗D⊗ F))> e
an.
Lemme 4.2.23. — Soit p:Y →X un sch´ema projectif et plat sur X tel que Y
Ksoit lisse sur SpecK et ´equidimensionnel de dimension d. Soit de plus L un fibr´e
inversible hermitien sur Y tel que L soit ample relativement `a p et tel que, pour
chaque pointy∈X(C),c
1(L|
p−1(y))soit strictement positive. Alors il existe un fibr´e
inversible hermitien M surX tel queL ⊗p
∗(M)soit arithm´etiquement ample.
D´emonstration. — CommeX est projectif sur SpecO
K, il existe un fibr´e inversible
hermitien M
1tel que M
1soit ample et tel que c
1(M
1) soit strictement positive.
Apr`es avoir tordu L par une puissance tensorielle de p
∗M
1on peut supposer que
L soit ample et que c
1(L) soit strictement positive. Comme L est ample, il existe
une puissance L
⊗nde L qui est engendr´ee par ses sections au-dessus de Y. Plus
4.2. PENTE MAXIMALE ASYMPTOTIQUE 85
pr´ecis´ement, il existe m sections (s
i)
1≤i≤mde L
⊗nsurY tel que l’homomorphisme
(s
i)
1≤i≤m: O
⊕Ym−→ L
⊗nsoit surjectif. On d´esigne par hla famille des m´etriques
hermitiennes surL
⊗nqui proviennent par produit tensoriel de celles deL. Sia >0 est
un nombre r´eel, on d´esigne parh
ala famille des m´etriques hermitiennes surL
⊗nqui
proviennent de celles deL ⊗p
∗(O
X,(k · k
σ,a)
σ:K→C), o`uk1
xk
σ,a=aquels que soient
x∈X(C) etσ:K →C. On a la relationks(x)k
σ,a=a
nks(x)k
σquelle que soit la
sections deL
⊗n. Quitte `a choisir una assez petit, on peut supposer les sectionss
istrictement effective. Cela montre que le fibr´e vectoriel hermitienL⊗p
∗(O
X,(k·k
σ,a))
est arithm´etiquement ample compte tenu de la remarque 4.1.12.
Remarque 4.2.24. — Le lemme 4.2.23 montre en particulier que il existe au moins
un fibr´e inversible arithm´etiquement ample sur X. En effet, comme le morphisme
π:X →SpecO
Kest projectif, il existe un faisceau inversible ampleL surX. Par
cons´equent, pour tout plongement σ de K dans C, L
σ,Cest un faisceau inversible
ample surX
σ(C). En rempla¸cantLpar l’une de ses puissances tensorielles on peut
supposer que L soit tr`es ample. On choisit un produit hermitien quelconque sur
V
σ= H
0(X
σ(C),L
σ,C). L’image r´eciproque de la m´etrique de Fubini-Study parle plongement canonique de X
σ(C) dans P(V
σ) donne une m´etrique hermitienne
strictement positive sur L
σ,C. Enfin, si on applique le lemme 4.2.23 au morphismeπ : X → SpecO
K, on obtient l’existence d’un fibr´e inversible hermitien M sur
SpecO
Ktel que π
∗M⊗ Lsoit arithm´etiquement ample.
La proposition suivante montre que la condition de positivit´e faible d’un fibr´e
vectoriel hermitienE est ´equivalente `a la mˆeme condition du dual du fibr´e canonique
deP(E
∨) muni des m´etriques de Fubini-Study. Ce r´esultat nous permet de ramener
l’´etude de cette condition au cas de fibr´e inversible hermitien.
Proposition 4.2.25. — Soit E un fibr´e vectoriel hermitien surX. On d´esigne par
L le fibr´e inversibleO
E∨(−1) surP(E
∨), muni de les m´etriques duales des m´etriques
de Fubini-Study surO
E∨(1). Alors E est faiblement positif sur X si et seulement si
L est faiblement positif surP(E
∨).
D´emonstration. — Soientp:P(E
∨)→X le morphisme canonique etrle rang deE.
“⇐=”: On suppose queM est unO
X-module inversible hermitien. CommeL est
faiblement positif, il existe deux nombresa, λ >0 tels que, pour tout entierD > λet
tout entiern > λD, on ait
ε((πp)∗(L
∨⊗n⊗p
∗(M)
⊗D)> e
an.
Par cons´equent
ε(π
∗(S
nE
∨⊗M
⊗D)) =
n+r−1
n
1 2ε((πp)∗(L
∨⊗n⊗p
∗(M)
⊗D)> e
an.
86 CHAPITRE 4. APPLICATIONS