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Du paysnge et de la usarSue

Dans le document L'ART DE LA RESTAURATION (Page 52-55)

Tout

ce

que nous

avonsditrelativement

aux

objets nécessaires àla peinturepouvants'appliquer

au

paysage

comme

auportrait, et

comme au

genre,

nous

renverrons

aux

premières pages de ce

manuel

l'arliste quiauraitbesoin de conseils pour l'acquisition de toiles,

panneaux,

papier, brosses,pinceaux,blaireaux, putois, couleurs,etc.

11

ne

doit s'agir ici

que

del'exécution, qui

ne

saurait êtrela

même

que pour

legenre

ou

lafigure.

Un

paysage, soit qu'on le fasse d'après nature, soit qu'on fassela copie d'un tableau, doit toujoursse

commencer

en ébauchant le ciel et lesfonds.

Nous

pensonsqu'il estinulile dedire qu'avant de passer àl'ébauche,ilafallud'abord dessineravecsoin, et,selonlesrèglesde laperspective,le site, la

vue

qu'on veut reproduire.

Les ciels et les lointains, etaussi lesgrandes étenduesd'eau, lors-qu'elles sontcalmesetlimpides,doiventtoujours êtrepréparés en ou-tremer pur sans

mélange

denoir, sansquoil'on n'arriveraitpas à ren-dreletonaussi flnetaussifuyantqu'ildoitl'être.

Pour

peindre toutes ces choses,préparez sur voire palette

bon

nom-bre deteintes

mélangées

de blanc etd'outremerpartantd'une

nuance

bleueassez intense pourarriver àdu bleu presque blanc, car le ciel

ne

doit pas être représenté d'un bleu égal partout, et la partie qui forme lavotlte, étant la plus éloignée en hauteur,

nous

apparaît tou-jours plus bleue, puisqu'elle est plusloin des vapeursqui s'élèventde terre; mais cette dégradation

du

bleu doit sefaire de manière à pa-raître insensible.

Pour en

arriver là,

on

se sert deteintesgraduées, dont laplus foncée doit être posée dans le haut

du

ciel, à partir de l'angle opposé

au

soleil, et l'ondégradera sesteintesen les peignant par bandes obliques toujours

un peu

plus pâles, jusqu'à ce qu'ellesse confondent dans lesteintes d'horizon; etpour

que

lepassage

du

bleu pâle

du

ciel

ne

produise pas l'effet d'une tache

aux

approches de la légère teinte de l'horizon dans laquelle elle doit se perdre, il faut qu'elles soient toutes

deux

d'une valeur égale, bien

que

très-diffé-rentes de couleur.

Les teintes d'horizon sont très-variées de

nuances

; le plus ordi naireraent, ci2llea quiformentlabase d'unciel serein sontcouleur de chair très-lumineuse. 11

eu

est de rouges, de blanchâtres, de ver-dâires, etc.

Lorsque le ciel que

vous

peignez ade grandespartiesde nuages, il

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est inutilede lescouvrird'outremer. Si,

au

contraire, les

nuages

sont légers, on peut nopaslesréserver, ilfautlespcinJre par dessus l'azur

du

cielavec trôs-peudecouleur. Si lesgris que vous avezàf-iiresont d'un gris violâlre,

comme

celase voitfréquemment,

composez

ce ton avec de l'outremer et

du

blanc, avecplus ou moins d'ocre

nugc ou

jaune, quelquefoisavec

un

peude laque cramoisie.

Avec

les teintes d'horizon préparées sur votrepalette, vous pour-rez éclaireretréveiller les bonis do ces nuages eny ajoutant plus

ou moins

de blancpourlesrendre plus

ou moins

lumineux.

Si

vous

avez àpeindre

un

ciel nuageux, vous en fjrcz l'ébauche avec

un

mélange denoiretd'outremer,auquel vousajouterez

un pea

de blanc : prenez, pour cela, votre noir le [ilns léger et le plus bleuâtre.

On

réoliauffe lesgrisavec le rouge et l'ocre.

Les terrains, les fabriques etles arbres des premiers plans doivent ôtre empâtés pour faire fuir les fonds.

Loslointains sepeignentordinain

ment

aveclesteintesducielqu'on prendsoin de modifier selon les circonstances ; senlcinent, on doit glisserçà et là quelques touches verdâtre clair; ilsdoivent ôlro traités largement, il ne faut en indiquerquoles masses et segarderd'entrer dansles détails.

N'ébauchez jamais vosarbresavec

un

beau vert,

môme

ceuxquise trouventen premierplan ; préiiarez-les d'une teinte rousse, c'est lomeilleur

moyen

d'obtenir

un

ton harmonieux, lorsque vous les aurez reprischacun aveclacouleur qui luisera propre.

Faute do préparer vos arbres parles tons roux dont je viensde parler, votre paysage terminéseraitd'une cruditéde ton insoutenable.

Cesindications doiventêtresuivies seulemcnl dans lecas où latoile sur laquellevous peignezestimprimée d'un ton orangé.

Lorsqu'on peint sur

une

toile dont l'impression est d'un ton gris blanc,c'esttoutautre chose:ilfautfaired'abord

une

premièreébauche établieen frottisavec

une

coi.leur orangée,

comme

sil'on préparait

une

sépia surpapier. Cetteébiuche, faite on transparence, doit res-terfortau-dessous

du

ton auquelarriverale tableau.

Celle manière do procéder offre l'avantage d'établir

un

ensemble danslequel ilyadéjà

une

sorte d'effet; puis, lorsque celte première préparation est bien sèche, on peutavancerl'ébauche qui se fait alors en pleine couleur, beaucoup plus que si l'on peignait sur

une

toile

orangée sans celle première préparaticiu

.

N'employezpaslejaune inJlen dans l'ébauche des arbres, dos ga-zons,nidosterrains, cette couleurn'étantréellementb-runeque pour les glacis.

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L'ocre jaune et le blanc

pour

les parties clalies, l'ocre de ru

pour

lesvigueurs,suffisentàtous les besoins.

Le

jaune de Naples, quia l'avantagede bien couvrir, peut être

employé

dans les verts clairs;

maisil

ne

fautpaslefaireentrer dansles mélangesquicomportent

du

blanc,

nous

avons dit pourquoi.

Dans

lestons chaudsetdorés,

ne

l'employez pas

non

plus^ puisqu'ilchange etverdit;servez-vous des ocres. Surtout, n'enmêlezpas danslesteinteslumineuses de vos ciels.

Les

vertsvifsse

composent

ordinairement avec lebleu

de

Prusse et les ocres.

Lesvertsclairs ettendres,avec les ocres et l'outremer; les verts dans l'ombre,avec lesjaunes

mélangés

denoir bleu; les verts rous-sâtresj avec les noirsetlesterres de Sienne.

Pour

les fonds,

on

re-vient parfoisaveclecobalt

mêlé

delaque, de garanceet de blanc.

Surtout, tenez toujoursvos ébauches d'un tonchaudet clair.

La

marine

comme

le paysage, se

compose

surtoutd'un ciel, d'un terrain, de roches

ou

de falaises, d'un ton grisâire, repris dans les

ombres

avec des tons plus

ou moins

vigoureux.

La

végétation, si par hasard il s'en trouve quelque parcelle, so fait avecles

mômes

couleurs etd'après les

mômes

procédés

que

dans

lepaysage; ilyaurait

donc

double emploi de

recommencer

pour la

marine cequisetrouveditpourlepaysage.

Restent les eaux, qui sont

un mélange

detons bleuâtres

ou

verdâ-tres, dontles ocresetl'outremerformentla base, et qu'on réchauffe, qu'on refroidit,

ou

qu'on faitfuir, suivant le besoin,avecles terres de Sienne, lesbleusmêlés denoir

ou

l'outre-mer

mélangé

d'un

peu

de laque; ceque

nous

avons ditdescouleurs etde leur emploi pou-vantsuffire

au

peintrede

marine comme au

paysagiste,

nous

dépose-rons ici laplume, renvoyantl'élève

au

maître des maîtres, àla nature dans laquelleil devraétudierles

deux

choses quijouentle plusgrand rôledans

un

tableau de marine, à savoir, les

eaux

avecleur trans-parence,leur profondeur,leurstons fuyantset les effets d'unciel qui, pris delà

même

plage, peut faire

en

dixjours dix tableauxdifférents,

que

dis-je?

même

dixtableauxdansla

même

heurepar

un

grostemps1

I.CS

fruits, les fleurs, les oiseanx.

Les uns

et les autres se peignent avec les

mêmes

couleurs dont

nous

avons

donné

la liste, mais il faut y adjoindre ci^rtains tons tellement brillants, qu'on n'en saurait trouver l'emploi ailleurs que dans la reproduclion de ces choses si richement colorées par la nature.

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Ces couleurs exceptionnelles doivent se

demander en

en indiquan l'emploi.

Parmicelles quisont indispensablespour lesfleurs et lesfruits,ce sont : lejaune indien, le jaune de Naples; le jaune doclirôme aussi estnécessaire, maisil fautl'employer puret n'en pas meilredans les mélanges.

Je déconseille l'nsngedes autres jaunes, tels que : la la-qued'Anvers, lesiildegrain d'Angleterre qui s'évaporentpresque im-médiatemcni,lejauneminéral qui noircit,el,enfin,lesorpins, qui détrui-sent toutes lesautres couleurs etqui peuvent aussi altérer lasanté d»

ceuxquilesemploient ordinairementàcausedel'arsenic qu'ils contien-nent. Quelques rouges qu'on peut se procurer doivent venir grossir la listedes laques degarance, de carmin, de cinabre.

Le cobalt doit apporter son aide à l'outremer;

on

y doit joindre aussi lebleu minéral.

Enfin,auvert Vérnnèseque nous avons indiqué, vous pouvez join-dre le vertdeSclieele oulaque verlo,quiestprécieuxpour glacer cer-tains feuillages.

Il ya encore le vcrt-dc-gris distillé enaiguilles, avec lequel vous obtiendrez levert le plusbrillant qui puisse se faire, pour eu frapper certainesparties lumineuses,telles que facettesde pierres précieuses, plumages d'oiseaux,brindillesdo verdure.

Ayez

le soin, lorsque vous vous servirezdecelle couleur,de préparerelde terminer vos dessous

comme

sivous ne deviez rien yajouter, etde peindre le tonjaune

lu-mineux,par-dessus lequelvous toucherez avec le vert dcgris, plutôt en jaune de Naples qu'en toute autrecouleur, et lo dessousétant

sec-Des

brosses etdes pinceaux appropriés au travail que vous devez faire vous faciliteront les

moyens

d'exécution; tous les autres objets servant à la figure etau paysage sont convenables pourle peintredé

fruits, defleurs etd'oiseaux.

CHAPITRE XII

Derniers conseils, vernis provisoire, Ternis à

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