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Dn déTernissagc à rcan-dc-vle

Dans le document L'ART DE LA RESTAURATION (Page 59-64)

Le

tableau posé surune table, on prend

un

linge très-propre et très-fin qu'onimbibe dans l'eau-de-vio,eiavec lequel,sans frollcr, on hu-mecte

une

partie desa toile.

Au

boutde quelques instants, on lave celte partieavec

une

éponge douce pleine d'eaupure et fraîche,etl'on revient plusieursfois, en ayantsoin de s'arrêter à temps pour ne pas risquer d'entamerlapeinture.

On

laveraainsi progressivementtoute la surface

du

tableau,en ayant soin de nese servir, pour essuyerà

mesure

les places épongées, quo des partiesdulinge qui sontrestées propres. Lorsqu'on croit l'opéra-tion réussie,avec

un

lingefin,sec et doux,on essuiela peinture pour bienvoir s'il neresieaucune tracedevernisets'ilyaencore quelques partiesànettoyeravecl'eau-de-vie, puis avt^c l'eau jiuro,aprèsquoil'on essuie eton laisse bien sécher avantde poser le

nouveau

vernis.

L'eau pure employée pour nettoyerles tableaux est

un

des

moyens

les plus innocents qu'ilyait,en ce qu'il n'a prisequesurlacrasse qui lesrecouvre; elle suffitàles débarrasserde touslescorps gluants,tels

que

gomme

arabiiiue, colledepoisson,colle forte,miel,sucre candi,etc., quisedissolvent facilementdansl'eau.

I.e blancd'oeuf, lorsqu'il est

devenu

vieux,n'estsolublenidansl'eau nien agissant surlui par les acides: celavientde la malheureuse ha-bitude de quelquesartistesqui vernissent aublancd'œuf pursans ad-dition desucre candini d'eau-de-vie.

De

tous lesselsalcalinsqui peuvent nettoyer lestableaux, tels que cendre debois, cendrede perles, sel do verre, potasse et seldelarlro dissous dans l'eau,

un

seul, à notre avis, doit être employé, car tous les autres attaquentl'huile etles couleurs,et sont de véritables

mor-dants appliqués au nettoyage des tableaux.

Ou

peutdonc se servirda

— 58 —

seldetartre, et

commencer

par

une

faiblesolution, qu'on peutrccforcer ensuite.

Sicependant, pour

un

nettoyage, toutes les ressourcesci-dessus in-diquéesrestaient sans résultats,

on

essayerait

du

borax, qui, dissous dansl'eau,

donne

l'alcali le plus innocent et agit

doucement

et

lente-ment;

les cendres debois, finement tamisées,produisent le

même

ré-sultat lorsqu'on lesrépandsurletableau,etqu'aprèslesavoirarrosées d'eautiède

on

frottelégèrement avecl'éponge.Maisil

ne

faut pas lais-ser séjourner longtempscette lessive surla couleur,

on

doit l'enlever avec

une éponge

dèsqu'ons'aperçoit

du

nettoiement.

L'eau de chaux pure

ou

dissolution de chaux dans de l'eau peut rendrele

même

service.

Les savons étant obtenus par

un mélange

de graisseoud'huilesavec les sels alcalins, ceux-ci en acquièrent par suite

une

force dissolvante de laquelle

on

doit seméfier.

Le

savonnoir surtoutpeut devenir d'un emploi fort

daugereux

encertainscas;

on

doit donc,

quand

il est né-cessairede s'enservir,éprouverleurforce surlapartiela

moins

impor-tante

du

tableau, ets'arrêter s'ilyadanger. Toutce que nous

venons

de dire témoigne assez de la nécessité de

ne

confier destableaux de prixpourles nettoyer qu'à

un

restaurateur habileetprudent.

Le

savon battu dans l'eau pure,

l'onaura mis

un peu

de sel or-dinaire, produit

une mousse ou écume

avec laquelle

on

peutnettoyer lespeintures les plusenfumées.

On

doit mettre cette

écume

sur les parties à nettoyer,et,dès qu'ellese résorbeetdisparaît,l'enleveravec

une éponge

imbibée d'eau pure.

Avec

de l'esprit-de-vin et del'huile detérébenthine,

on

obtient

une eau

dite

à

nettoyer,dont se serventd'ordinaire les

marchands

de ta-bleaux.

Le mélange

doit se faire ainsi:

deux

parties d'esprit rectifié

avec

une

partie de thérébenthine; d'autres huiles coupées dans cette proportion

donnent

les

mêmes

résultats: telles sontcelles d'aspic, de lavandeetde romarin.

Lestableaux

non

vernispeuvent se nettoyer par des

moyens

plus

doux; on

peut y employer

du

levaindissousdans del'eau; de lafarine dans

de

l'eaudechaux; del'eau-de-vie

ou du

vinaigre.

La

saliveestparfois

employée

surdetrès-petites toiles;maisellepeut agirsurles couleursenraisondel'acidephosphoriquequiexisteenelle.

Un

des

moyens

lesplusdésastreuxemployéspar certains restaurateurs, estdeseservird'urinepourlesnettoyer;

on

nedoitjamais l'employer.

Il

en

est aussiqui se servent

du

sublimé corrosifde mercure; c'est

un

poison terribleetaussi

dangereux

pour

l'homme

qui l'emploie

que

parlesrésultais qu'ilpeut

amener

là oii

on

l'applique.

SI)

— CHAPITRE II

Ilnesuffitpasdesavoir dévernir, nettoyer,revernir

un

tabieanpor.r résumer ensoi lascience

du

restaurateur; bien loinde : carlesbois, les toiles, lescartons sur lesquels ils ontétéfaits

demandent

souvent

même

plusde réparation que letableau

même.

Il y a des

panneaux

vermoulus, pourris, fendus,voilés; il y a des toiles qui se ratatinent,dontlapeintures'écaille,se ridej il existe des trous, des ouvertures dans certaines toilesqui nécessitent des répara-rations de nature aussivariée que lesdéyâts auxquels le restaurateur doitremédier.

Un

vieux tableaudontlatoile estcrevassée, trouée, friable, ne peut subir d'autre opération que d'Clro rentoilé, c'esl-à-dire collé sur luc toileneuve.

Lorsqu'ilnes'agitque de

raccommoder

quelquesplacesisolées dans lesquelles

un

dégâtest arrivé, on peut le faire en se servantdes

frag-ments

de toileusée qu'oncolle àl'envers

du

tableau.

Quant

aux bosses creusesousortantes quise manifestent parfoissur

un

tableauquiauraété encontact avec

un

corps dur,ou bien quiaura été frottécontre

un

angle,ilestpeu de

moyen

d'yremédier,

du moins

complètement.

Pour

yessayer,

on

doit aplatir etrepasser à l'enversles placesainsi

endommagées,

et,si la toile n'a pas été percée parsuite du

renfonce-ment

qu'elle asubi, il estnécessaire d'y pralKjuer

une

incision; puis

on

colle surlerevers

un

peu decharpieappuyée sur

un

fragment

do

vieille toile, et, par-dessus, on retouche letableauavec

un

ton sem-blable à celui qui existaitsurl'endroitmalade.

Il yaeu

un

temps où, faute de connaiseances nécessaires,en place devernirles tableaux,

ou

les enduisaitavec

un

corpsgras. Ces sortes d'enduits,durcisparle temps,offrent

une

difficulté

énorme

à

surmon-terpourle restaurateur; car ni l'eau pour laver, ni l'acidepour grat-terne peuvent en avoir raison.I.ameilleure façon est,selon nous,de

traiter ces tableaux avec l'huile de lin. Pour en arriverà kïur net-toiement,il faut, pondant les chaleurs de l'été, lescouvriravec cette huile, en ayant soin,à mesure que vousla voyezs'absorberet s'em-boire, d'en verser de nouvelle sur lesplaces d'où elle estdisparue;

auboutdedix

àquinzejours, cettecouched'huile est devenuegluante.

Vous vousservirez alors d'alcoolpuret fortpour enlever cette huile»

qui entraîne les anciennespartieshuileusesavecelle;àmesure qu'elles disparaîtroni, vous verrezrenaître les couleursdans leur pureté pri-mitive.

— 60 —

Nous

avonsdit

comment

leblanc d'œuf pur, posé

comme

vernis et renouvelédelempsàaulre, finitparformer

une

croliiejaunâtre etplus dureque la

gomme

copale elle-même, etque, presque toujours, elle résisteaux acides, ainsi qu'aux sels les plus actifs.

Un

des meilleurs

moyens

est defrotterla toileavec de l'huiledelin, de la laisser imbi-bée decelle huile

une

heureou deux,et, au bout dece temps, de l'en-leverparl'esprit-de-vin; avecl'huile delin, le blanc d'œuf viendra.

Une

chose encore vient détériorer les tableaux, c'est la moisis-sure; il y

en

a

deux

sortes: la moisissure proprement dite et la moi-sissurefausse

ou

apparente.

La

premièreprovientde l'humidité; celle-là n'est qu'un mince in-convénient parmi tant d'autres qui sont attachés à la peinture; lorsqu'elle estrécente,

on

fait sécher le tableau,

on

le nettoiepar le froiiement, et tout est dit.

Cependant

il peut arriver que, par suite, letableauaitperdusatransparence; sicelaétait,ilfaudrait ledévernir

el le revernir.

La

moisissureapparente peutvenirde plusieurscausesque

nous de-vons

faireconnaître,puisque chacuned'elles ason remède.

L'unedes espèces demoisissures

que nous venons

de dire provient de mordants trop violents dont

on

se seraservi pour nettoyerle ta-bleau,etqui enontdénaturé les couleurs; quelquefois ce moisi ap.

parent cède àl'huile grasse qui vientrafraîchir lestonsde la peinture.

Maislorsque, parce

moyen, on ne

réussitpas,

on

doit opéreravec de l'alcoolet

du

vernis

au

mastic

en

égale quantité, et s'en servir

comme

sil'on voulait dévernir.

Il arrive quela moisissurese

met

aprèsdespeintures vernies à l'es-prit;

on

doitalors se servir decette

même

substance pourl'enlever et

en

débarrasserletableau.

Quelquefois

on

voit se manifester de la moisissure après avoir

ren-toilé

une

peinture;

en

ce cas, elleprovientde la chaleur

du

ferà re-passerdontilafalluse servir, laquelle roussit lescouleurs en brûlant l'ancien vernis.

Ilarrivesouvent, dans

une

circonstancepareille àcelle-ci, que cette apparente moisissure s'enlèveavecl'alcooletl'huilede thérébenthine;

d'autres fois,

on

nepeut parvenir à raviver les couleurs qu'àl'aide de l'huilegrassequ'on

y

ajoute.

On

voit sur certaines peintures se former

immédiatement du

moisi lorsqu'on les

humecte

pourles nettoyer; celaprovient

du

blanc d'œuf quilesrecouvrait et qui n'a pas été enlevé avant de les vernir; il est bienentendu que cela

ne

peutarriver qu'à des tableaux craquelés et crevassés, ce qui permetàl'eau de pénétrersous levernis et

d'atlein-

-ci-drele blancd'œuf; il devient nécessaire

en

ce cas d'enlever par l'es-pril-de-vin, soit pur, soit môlé d'huile delin,le blancd'oeufavec le vernistoutensemble.

Ilarrive souvent qu'un tableau de

moyenne

dimension, ayant été peintparglacis et

non

par

empâtement,

se gerce detoutesparts,

en

sorte que la peinture semblecouverte d'unréseau,et c'est

un

in-convénient auquel il est

extrêmement

difficile de remédier, excepté dans certains cas où, les crevasses n'étant pas trop nombreuses,

on

peutlesrempliravec

un

cératfaitdecireviergefondue dansla théré-benlbine.

Il y afort peud'outilsqu'onpuisse employer pour le nettoyage des tableaux;ainsi, en faitd'instrumentsdefer ou d'acier,

on

ne se sert que

du

grattoir et

du

rasoir, etencore ils no doiventservir que pour enlever,enraclant, lesaspérités, qui parfoisont lellcmcut durci, qLio Di l'alcool,ni aucunelessive,ne sauraientles faire disparaître.

On

se sert d'un ferà repasser demi-chaud pour étendre

une

toile

neuve

derrière

une

peinture; il estindispensable aussipouraplatir descouleursécaillées.

Lorsqu'on fait cette opération,

on

doit d'abord couvrir les places écaillées d'un papier saucé de craie blanche. Cela fait, on passe et repasse le fer à plusieursreprises, etjus(iu'à ce qu'on no sente plus dessous d'inégalités.

Peut-êiro bien que, dans l'opération, le papiers'attachera après la peinture; gardez-vous alors de vouloir le retirer do vivo force, car vous pourriez enlever avec

un

fragment de peinture; mouillez-lû pa-tiemmentjusqu'à ce qu'il se détache.

Dans

le cas

lapartie à réparer estconsidérable,

on

doitla cou-vrir decolled'amidon etplacerpar dessus

un

papierhuilé.

IlIaroiiQagc on

rcutoiIiig:c

des t.ibicnnx.

Cette opération est très-délicate.

On

colle d'abord surla peinture plusieursdoublespapiers... qui forment

un

cartonnage, puison enlève

la vieille toile, soit en l'humectantavec une éponge mouillée, soit en l'usantavecune pierrepouce et

on

applicjuesurl'enversde lapeinliiro

une

toile

neuve

après avoir enduit l'une et l'autre d'une coucho do colle.

Quand

cette dernière est presque sèche

on promène un

fer chaudsur latoile pour la rendre plusunieetplus adhérente; après quoi ilne resteplus qu'àenleverlecartonnage, ce quisefait avec

une

éponge, et letableau setroave rentoilé.

Cet ingénieuxprocédéest

à M.M. Ilacquin etPicaultrestaurateurs de tableaux

renommés

au

XVIU

siècle.

— G2 —

S'ils'agitd'enlever

un

tableaude dessus

un

panneau,

on

colle

pre-mièrement

dessus

une

gaze eiplusieursdoubles de papier, ce

carton-nage

étant sec,

on

placele tableau sur

une

surface bien unie etplaie, sur

une

table, et avec

une

scie fine

on entame

le

panneau

parpetits trianglesou petits carréscontigusqu'on enlève ensuite

patiemment

et très-facilementavec

un

fermoir

ou

ciseau.

On

approcheainsi

peu

à

peu

de lapeinturesans crainte dela détériorer,

on

vient ensuite avec

un

petit rabot et des râpes réduire ce quirestedebois à

une

si faible épaisseurqu'en lemouillant ensuite avec

une éponge on

ledétache sans peine etl'onarriveàla couche première appliquée

au panneau

avant de coïnmencer le tableau.

On

enlève celte impression qu'on trouvepresque toujours fendillée et

on

procède au rentoilage

comme

il estditplus haut,

Pour

coller sur bols

ou

sur enduit de plâtre

un

tableau peintsur toile,

on

emploie dela colle forte

ou

des couleurs grasses,

ou

bien

une

composition de poix grecque et de cire.

Quelques

personnesfont

une

colle

composée

de farine et d'un

peu

d'ailécrasé dansl'eau, d'autres mettent fondre dela colle forte

dans

l'eauetemploientcetteeau pour

y

délayer delafarine et lafont cuire ensuite.

Des difiTcrentes Guanièrcs de réparer la peinture

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