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Palcite pour Tébanclse des clsass*si

Dans le document L'ART DE LA RESTAURATION (Page 36-42)

Beaucoup

de peintres

mélangent

leurs teintes surlapalette en bois, ce qui les forceà nettoyer la place dontils viennent de se servir à chaque nouvelle teinte qu'ils préparent;d'autres, et cela, vaut

infini-ment

mieux, fontleur

mélange

surlag!aceà broyer dont

nous

avons

— 33 —

parlé; decette façon, à

mesure

que les leiates se irouTeiu faites,

on

les transporte surlapalette

en

boisàla place qu'ellesdoivent occuper, ce qui la laisse libreotpropre partoutailleurs.

La

quantitédo coukurs qu'onexprime de chaque vessie pourfaire sesteintes doit être eu rapport avec la grandeur de l'objetqu'ondoit peindre. Pourétablir la proportiondes quantitésqui sout nécessaires pour tel

ou

tel ouvrage, njusallons nous supposer prêtà ébaucher

une

tète de 8 à 10 centimètres environ, et les quantitésque nous allonsindiquer devront être quadruplcespour une :iio do grandeur naturelle.

Les parties ici indiquées représentent les quantités relatives des couleurs entre elles. Aiusi, parmi les neufcouleurs qui doivent en-trer dans la composition des chairs

ou

carnations, le blanc,dont

on

use beaucoup plus que de toute autre, doit être exprimé de lavessie dans uneproportion plusîtcndue.

Donc, pourfaire

une

palette d ébauche dochairs, vons exprimerez

ou

ferez sortir de vos vessies, que vousentaillezlégèrement avec

un

canif:

12 parties de blanc, qui doivent être placées au centre do votre glace, car cettecouleur estdestinée à prendrepartàpresque tousvos mélanges;

2 partiesdejaune de Naples,

du

côté

seferontlesmélanges des-tinés

au

bla:ic dansles ombres;

8 partiesd'ocrejaune; 4partiesd'ocrede ru;

bpartiesd'ocre rouge clair;

3 partiesd'ocre rouge brun foncé;

1 partie decinabre do Hollande;

4partiesde noir depèche (oude bouchon);

2 partiesde bleudo Prusse anglais.

Telles sontles couleurs mères aveclesquelles vouscomposerezsur laglace desteintes, que vous rangerez à

mesure

sur la palettequi va servir àvotretravail, en ayantsoindeles placer près

du

borden haut, afin de vousréserver le plus de place possiblepourmodifier vos tous et les essayer surlapaletli)

même.

Plus lard, lorsquevoussaurez déjàquelquechoseenpeinture,vous userez peut-être d'un autre procédé.

Ceux

qui l'emploient ne prépa-rent que cinq

ou

six teint>s,et puisentavecle boutdela brossedans les couleurs mères, desquelles ils tirent, au fur età

mesure

des be-soins, ce qui leurest utile.

Mais

comme,

avant d'en venirlà,

on

doitposséderl'habitude, cette

— 36 —

chose quirendtoutfacile,

nous

avons pensé

ne

pas devoiromettreles indications qui précèdent, lesregardant

comme

indispensables pour les

commençants.

Une

chose que l'on doitobserveraussi, c'est de

ne

pas trop étaler les teintesqu'on apréparéessurlapalette, parce que, plus elles sont rassemblées sur elles-mêmes etformant

une

espèce de petite meule, et

moins

elles se dessèchent; de cette manière, s'il

en

reste pour le lendemain, elles peuventservir encore.

Dn travail d^nn tablean. — De l'cbauclie des

flgiires.

Le

peintre quiveutfaire

un

tableaudoit

commencer

d'abord parfixer son idée surla toile. C'estparle dessin qu'ilarrête la composition gé-nérale,et

donne

à

chaque

choseenparticulierlaformequ'elle doit avoir.

L'ébauche se faitpar-dessus ledessin; elle indique les effetsà ob-tenir et distribue les couleurs

que

doiventrevêtir lesdifférentes

par-tiesdelacomposition,ou,

du

moins, elle

en

préparelesdessous. Enfin, c'estpar-dessus l'ébauche qu'on termine,

en

ajoutant

aux

finesses de ton,opposées à dessein

aux

teintes les plus énergiques et les plus vigoureuses, ce quelque chose despirituel

ou

de naïf, d'original

ou

de distingué quiesttour à tour cachet de l'artiste intelligent ou celui de

l'homme

degénie, etqu'on ne rencontre jamais dans les

œuvres

vulgaires.

Il est

donc entendu que

votre trait, fait avec de la craie blanche seulement,sic'est

un

grandtableau

que

vous allezpeindre, etrepassé, rectifié, épuré à lasanguine, sic'est

une

petite toile

que vous

entre-prenez, doit être parfaitement justeet fidèle avant d'ébaucher.

Pour

l'opération

que nous venons

de dire, prenez

un

pinceau de martre quiait

du

soutien etpasde ventre; puis, avec

une

teinterouge brun, sans

mélange

de blanc, tracez tous les principaux traits,

en

ayantsoin d'ajouterà votre couleur

un peu

d'huile grasse, afin de lui

donner

dela transparence et

du

moelleux.

En

repassant les traits

du

visage ettous

ceux

qui se trouvent

du

côté de la lumière, ayezsoin,

comme vous

le faisiez sans nul doute lorsque

vous

appreniez à dessiner, ayez soin, disons-nous,

que

ces traits soientlégers, fins et délié?; pour

ceux

qui se trouvent

du

côté de l'ombre, il faut,

au

contraire, les attaquer plus fermement, plus grassement, cestouches fermes etlarges bien accusées étant l'indica-tion de vos ombres,le

commencement

de votre effet.

Ici,

nous devons nous

arrêter, caril n'ya pas de règlesgénérales dansl'artdonton nepuisse sedépartir,sil'onpeutespérer faire

mieux

en les violant.

— 37 —

Ainsi, letravail de Tébauche nese fait pastoujoursde la

même

ma-nière, puisque les

uns

ébauchent à pleine pâteet reviennent àl'aide deglacis lorsqu'il faut

donner

la transparence

aux

ombres;tandisque lesautres préparent les

ombres

de leur ébauche avec destons trans-parentset sans seservird'aucune couleur opaque.

Un

écrit, attribué àRubens,

recommande

de peindre légèrementet par frottisles ombres,en ayant soin d'y éviter lesmélanges avec le blanc, qui les rendraient lourdes etgrises.

On

ne doit pas

non

plus y mettre tropd'huile.

PaulVéronèsea souventpeint sur desimpressionsen détrempe. Les Vénitiens, et le Titien, en particulier, ont souvent ébauchéà pleine pâte, et

môme

en grisaille, colorant ensuite parglacisetrepeignantea demi-pâtes par-dessusles glacis pourdonner plus de corps à la pein-ture. Us peignaient,dit-on,avecdes vernis;leursouvragesontpoussé au noir,peut-êtreàcause de cela.

Malgré ces différences dansla manière de procéder,

ou

à cause de ces différences

mêmes,

nous avons

choisir

une

méthode sage et raisonnée, qui puisse faciliter

aux

commen(;anls les premiers pas à faire; plustard,l'expérience leurviendraen aidepourleur faire trou-ver laroute leplusen harmonie avec les qualités dont ils sont doués parla nature.

Maintenant,revenons à notre ébauche.

Une

foisvotretraitrectifiéetrepassé,avecla

même

teinte qui vient devous servir, il vous faut établir les masses de vos

ombres

princi-pales pardes teintes transparentes et très-peu chargées de couleur;

puis, enajoutant à cette teinte première, qui tiresurlecarmélite,

un

peuplus d'ocre ronge,couvrez lespartiesqui setrouventdans l'épais-seurdes paupières, entre les lèvres, ainsi que lestraitsqui

marquent

labouche, le.-; oreilles,toutce quivousparaîtsanguindans lemodelé.

Cecin'est qu'une préparation, mais qui peut

donner une

id5e de

l'effetgénéral, ensorte que lorsqu'on vientà peindre par-dessus,

on

sait

mieux

oùl'on doit poserles lumières, lesdemi-teintes et établir son modelé.

Ce premier travail terminé, ayez dansvotre

main

gauchecinq

ou

sixbrosses

un

peufermes, garnisscz-on

une

del'unedesteinteslesplus lumineuses parmi cellesque vous avez préparées pour vos chairs, et qui doit être

composée

d'ocrejaune,d'un peu de ronge et de beau-coup de blanc, puis vous empâterezvosplus belleslumièresaveccette couleur.

Ce tondoit êtremoins lumineux, cependant, quecelui que vous

re-marquez

dansl'original; sans quoi, pour en venir

aux

plusvives

lu-— 38 —

micres, vousn'auriez plusla ressourça,pourfinir,d'empâteravec

une

teinte plusbrillante encore. Mais cette dernière teinte

ne

peut être posée en touches vives etd'un

modelé

plus ferme que tout le reste

que

lorsque toutes vos chairs seront couvertes et presque achevées, ainsi que

nous

l'expliquerons plus loin; auparavant, revenons encore à notreébauche.

Les lumiùres locales étant posées sur votretête, vous placez prés d'ellesd'autres teintes

un peu moins

lumineuses, mais

non

pas

rom-pues, c'est-à-dire qu'elles

ne

doivent avoir reçu

aucune

addition de noir

ou

de bleu;ainsi, vous arriverezde proche

en

proche, jusqu'à ce

que

vous veniez

aux

teintes fayantcs, qui déjà doivent se trouver

un peu rompues

par

une

légère addition de noir bleuâtre.

Pour

cette ébauche,

comme vous

avez préparé

une

dizaine de teinteslamiuouses, etautantd'ombres progressivement dégradées etplus

ou moins

blan-châtres,jaunâtres,rosaires, violâtre?,verdâtrcs,grisâtres

ou

bleuâtres, avec lesquelles ilvous faut couvrir toute votre têtedans le but dela faire tourner

en

partant

du

pointle plus

lumineux

pour arriver

au

pointle plus obsc-ur,

vous

devez

comparer

sans cesîe leton

que vous

posez avec celui que vousprésente le modèle, car

une

seule de vos teintes, mal placée, serait discordante et gâterait votre travail.

Des

demi-teintes

vous

passerez

aux

ombres, des

ombres aux

reflets, tou-joursen ayant soinde vous servirde tons aussi justes que possible;

seulement,

vous

devrez les maintenir dans

une gamme un

peuplus jaunâtre, d'un jaunâtre loux;car ces parties, qui sont d'un ton gris sur l'original, ne peuvent être faites ainsi sur l'ébauche, leur finesse résultant surtout de ce que les dessous sont préparés d'un ton jau-nâtre, elles

ne

prendrontl'aspect

que

vousleur voyez dansle

modèb^

que

parles glacis dont

vous

les recouvrirez en terminant.

Pour

les ombres, il fautemployer l'huile grasse avec la couleur;pour les lu-mières,pourles parties ciaires,

on

doit employerl'huile bianclie.

Dans

l'opération que

nous venons

d'indiqueret qui cou liiue

l'c-bauche, ilfaut éviterde revenir trop souvent dans les ombres, sans quoi elles

ne

sécheraientque difficilement.

On

revient sur l'ébauche en travaillantautant qu'on peutle faire

au

premiercoup, surtoutpour

la partie ombrée, souspeine do

donner

autravail

une

lourdeurqui se-rait très-nuisible à l'harmonie générale.

Il en résulterait encore pour vous

un

autreinconvénient, ce serai devoir apparailie sur votre tableaude ces ternissures provenantdelà couleurqui s'emboit, et qui

vous

empêcheraient de juger devotreeffet

pour terminervotretravail.

Sicependant

un

pareil accident

vous

arrivait,

vous

pourriez y

re-— 39 —

médicr en

faisantusagedevernis à retoucher; ce

moyen

réussit tou-jours, maisil faut,autant qu'on lepeut,éviterdes'enservir.

Lesrefletsque vous aurez ùrendre dans

une

têtenese trouvent ja-mais que dans lapartie ombrée,à

moins

qu'uneétoffe quelconque,

un

rideauvert,

ou

cramoisi,oujaune, nevienne s'interposerentre la

lumière

du

ciel et lapartie lumineuse de votre tête; uneombrelle,

un

Toile,peuventaussi reflétersur elle, maisc'est tout.

Les reflets,n'ciant colorés queparles

emprunts

qu'ilsfont

aux

ob-jets environnants, varientà l'infini; il faut donc ne pas oublierque leurs teintesdoivent être plus sourdes que celles dcs objets frappés de lalumière du ciel.

L'ébauche de votre tête terminée, vos teintesbien dégradées, pour

en

arriver àl'effet qu'elles doiventproduire, il fautfondre etlier en-semble toutes ces teintesdiverses quisont posées li

comme

des

mor-ceaux

d'éiuffessur

une

carte d'échantillon.

Pour

fondre et faire disparaître la

marque

de ces lointes rangées prochel'une do l'autre, mais

non

perdues l'unedans l'autre, il faut prendre quflques brosses douces et im'serv-'i et la sur Votre palette dans les teintesmixtes quivous sembleront les plusconvenables pour joindre

une

teinte àsa voisine; pource travail, il fautque les poils de votre brosse soientéparpillés vers lebout, sans quoi,s/lsfaisaient la pointe, c'est-à-dires'ils présentaient par leur réunion

un

corps so-lide, vous risqueriez,

en

vous en servant, d'entamer la couleur de votrepréparation.

Si les leiiiles qui sont préparées sur votrepalette nevou.s offraient pasle ton dont vous avez besoin pourle travailque vous devezfaire,

composez-Icau boutdela brosse, en vous servantpourcela des cou-leurs qui sontentréesdansl'une etdansl'autreteinte que vous devez réunir etfondre.

Pour en arrivorà cerésultat, il faut

commenrer

parlehaut

du

front,

ou

partelle autre partie del'objetque vouspeignrz, maistoujours en ccinmençantpar le haut, et en descendant d'encore en cncon^ sans vous écarter de celle méthode,jusqu'à ce que vous soyez arrivé jus-qu'aubas.

Lorsquetoutesvos teintesserontliées,prenez

un

blaireauet passez-letrcs-IégcToment sur les endroits où vnns a'irezà cff..c;rdo petites empreintescliatoyauleslaisséesdansla pâle parlepassagedelabrosse.

On

se sert

du

putoisdepréférence, lorsque c'estàdes petites par-ties qu'on se trouve avoiraiïaire; les blaireauxde grandeurs variées servent aux peinturesde plusvastes proportions.

Dans

ee travail, il fautprocéderaveclégèreté.

Le

putois,

comme

le

— 40 —

blaireau,

demande

àêtre

manié

dans le sens des muscles

ou

des

for-mes

qu'on blaireaute; cinq

ou

six allées et

venues

surle ton sont suf-fisantes.

Pour

que le service qu'on

demande au

blaireau soit bien réussi, il

ne

fautpas

que

le poilgarde la moindre trace de couleur à l'huile, car ceserait lapreuve que la peinture est

entamée

en quel-que endroit.

Nous

avonsdit qu'ilfallaittenir

moins

brillants les luisants des lu-mièresles plus vives, pourse

ménager

la ressource d'yrevenirenles empâtant. L'ébauche terminée, le

moment

est

venu

de lesreprendre.

Pour

cela, choisissez

une

brossedont la grosseursoit proportionnée à celle del'objet auquel vous travaillez; puis, prenez dans vosteintes celle qui

vous

paraîtra devoirajouter

une

lumière plus vive àcelles

que vous

avezdéjà posées.

Pour

placer ces nouvelles touches, il faut

que

le dessous aitacquis déjà

une

fermeté suffisante, car c'est sur-tout celaqui

donnera

dela franchise

au nouveau

ton

que vous

allez poser.

Le

front avecses largesluisants, le nez, les pommettes, la bouche, le

menton,

les oreilles, sont les partiesqui appellent ces touches

lu-mineuses

; mais,parce

que nous

les

dénommons

ainsi, il

ne

fautpas

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