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patient est de taille moyenne, assez bien constitué. Il donne l'impression

d'un homme vieilli. Les musclessont mous ; pas de graisse;

cheveux

grisonnants. La sensibilité estnormale. Pasde fièvre. Poids,

54 kilos.

Ilseplaint de voir mal des deuxyeux et

de ressentir des douleurs

dans le nez.

Les organesinternes sont intacts. Rien sur

le cuir chevelu. La

peau

estfanée, sansexanthème ;le malade a

quelquefois des

sueurs.

La

cou-jonctive des deuxyeux estatrophiée et ses deux surfaces, palpébrale

etbulbaire, commencent à se soucier : sibien que, du côté droit, il ne reste qu'une fente trèsétroite danslaquelle on aperçoit la cornéerecou¬

verte de petits vaisseaux. A gauche, la fenteest plus large etle trouble

de lacornée moins intense. Le patientest presque aveugle à droite :

b

n'a de ce côté que la sensation de la lumière. A gauche, il compte les doigts avec unecertaine difficulté. La sécrétion lacrymale est très faible des deux côtés. La fermeture des paupières est possible. On n'aperçoitpas les points lacrymaux.

La muqueuse du nez est recouverte de croûtes. Si onles enlève, on

aperçoit au-dessous la muqueuse atrophiée. Sur la cloison, existe une

perforation dont les bords sont enflammés.Lapartie postérieure ducor¬

net inférieurgauche est nécrosée.

Dansla gorge, on trouve des soudures linéaires du voile du palais

avec la paroi du pharynx. Sur toute sonétendue, la muqueuse est pâle

et présente desplaques blanches, molles, bien délimitées. Si l'on vient à les frotter, elles saignent facilement et rougissent. L'épiglotte a sa sur¬

face buccale légèrement rouge.La base de la langue, le larynxetla face laryngée de l'épiglotte offrent les mêmes modifications. Ilenest de même pour la muqueuse des cartilages aryténoïdes etpourles ligaments thyro-aryténoïdiens supérieurs. Les cordes vocales sont gris rosé et épaissies.

On aperçoit également dans la trachée des plaques grisâtres.

Le malade estenroué. Pas de douleursàla déglutition. Toux légère

et rejet de mucosités gommeuses.

Les plaques blanchâtres se laissent détacher en grands fragments ;

elles sont composées en partie de cellules épithéliales non nécrosées, en

partiede détritus dont il est impossible de déterminer la nature.

L'état du malade resta stationnaire pendant quatre mois. La vue baissa de plus en plus, surtoutpourl'œilgauche où letroubleetla

vascu-larisation de la cornée augmentaient. Du côté du nez, il n'y eut aucun

changement. Dans la gorge et le larynx le.processus progressa. Les plaques épithéliales blanches se déplaçaient. En certains endroits la muqueuse, après avoirdesquamé, se recouvrait d'une nouvelle couche

épithéliale qui tombait à son tour. Cette desquamation se faisait tou¬

jours sur une grande surface bien délimitée. Ce faitétaitsurtout

remar-quable pour l'épiglotte où, après la chute de cette couche blanche, apparaissaient de petits disquesrouges.

L'ouverture du

larynx

se rétrécit peu àpeu. La muqueuse s'épaissit.

L'épiglotte s'étalait de plus en plus. Les cordes vocales s'altéraient à leurpartie postérieure. A lafin, la tuméfactiondu larynxétait telle que l'examen n'en était plus possible.

Pendant tout l'été, le processusfit des progrès et il s'y ajouta des dou¬

leursaiguës.

Au commencement de l'hiver il y eut un changement. Le processus morbide envahit la muqueuse de la bouche. En décembre, on voyaiten arrière de lacommissure des lèvres les mêmes surfacesgrises pseudo¬

membraneuses. Sur les joues, on distinguait le même processus : la muqueuseétait rouge etsaignait facilement. Dans toutes ces régionson avait

l'impression

que toute la couche superficielle était tombée. En quelques points de la muqueuse des joues on trouvait des croûtes rou¬

ges, ovales, bien limitées.

Cette même transformation pseudo-membraneuse se voyait sur la muqueuse de la voûtepalatineet à un degré très avancé sur le voile du palais. Le malade toussait fréquemment. La sécrétion salivaire était intense. L'absorption des aliments était douloureuse. On n'a jamais

constaté defièvre. Le pouls fut une seule fois irrégulier. On ne trouva jamais aucune atteinte aux autres organes. Pas de tuméfaction des glandes. Pas de lésions cutanées, ni albumine, ni sucre dans les urines.

Lepoids du corps était tombé de 54 à 51 kilogrammes. Toutes lesmédi¬

cations furentimpuissantes. En 1889, le malade quittal'hôpital.

Pour nous résumer, noussommes en présence d'un processus chroni¬

que ayant atteint d'une façon spéciale lescouchessuperficielles, laissant indemnes les couches profondes de la muqueuse du nez, des conjoncti¬

ves, de la gorge, du larynx et de la bouche. En certaines régions, par

exempleau niveau du nez, sur les conjonctives, sur les parois du pha¬

rynx etdu larynx, il y avait del'atrophiede la muqueuse. On trouvait

au contraire la muqueuse épaissie dans la région de l'épiglotte et à l'entréedu larynx. La cloison cartilagineuse était perforée, etle cornet inférieurgauche nécrosé.

Le mercureetl'iodure ne donnèrent aucunrésultat.

Les symptômes subjectifs seront sous la dépendance absolue du siège et de l'étendue des lésions. Au début, ou

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