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Les pathologies musculaires : (46)

Dans le document UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6) (Page 54-60)

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C. Les pathologies musculaires : (46)

Les pathologies musculaires représentent 66% de la pathologie musculo-tendineuse des sportifs et 50% des plaintes des athlètes. Environ 90% des atteintes musculaires sont localisées aux membres inférieurs. Par ordre de fréquence les muscles les plus touchés sont : les ischio-jambiers, les quadriceps, le triceps sural et les adducteurs. Il existe deux modes de survenue possibles : soit intrinsèque soit extrinsèque par choc direct.

1. Examen clinique :

 L’interrogatoire : il doit préciser

- l’âge du patient

- le sport en cause et le niveau auquel il est pratiqué

- les facteurs favorisants : mauvais échauffement, mauvaise conditions

atmosphériques, mauvaise programmation de l’entraînement, mauvaises

conditions hygiéno-diététiques (état dentaire, alimentation

hyperprotéique, mauvaise, mauvaise hydratation)

- Prise de produits dopants : anabolisants, corticoïdes…

- Date et circonstance de l’accident

- La localisation

- Le vécu du patient : sensation d’étirement, de tiraillement, de piqûres, de

coup de poignard, impression de coup de fouet, claquement (audible ou non)

- Les suites immédiates : possibilité de chute, appréciation de l’appui post

critique, évaluation de la marche, poursuite ou non de l’activité, évolution de la douleur.

 L’examen clinique :

Il est toujours comparatif et bilatéral en prenant soin de commencer par le côté sain pour mettre en confiance et donner à la main du praticien des éléments de comparaison.

 L’inspection : recherche une anomalie modelée par la possibilité d’un

œdème lésionnel ou peri-lesionnel, une ecchymose, une attitude spontanée en position raccourcie du membre, une encoche ou un défect musculaire (vision que l’on pourra sensibiliser par la mise en contraction du muscle).

 La palpation : temps capital de l’examen. Il consiste en un effleurement

afin de sentir les modifications du relief ; la palpation proprement dite qui permet de préciser la localisation de la lésion, son importance et sa consistance. La palpation se fait dans différentes positions fonctionnelles (décontraction, contraction isométrique, contraction dynamique, étirement passif). Le defect musculaire doit être systématiquement noté : il signe la déchirure de fibres musculaires. Son importance est capitale sur les plans diagnostiques et pronostiques

 La température cutanée

 Le ballottement musculaire : il doit se rechercher après avoir mis le muscle

atteint en position de relaxation. Il est diminué ou aboli en cas d’hémorragie ou d’hématome intra-musculaire et constitue un signe de gravité.

 Les mouvements : actifs isométriques puis contrariés si besoin pour

sensibiliser l’examen ; en étirements passifs.

 Les examens complémentaires :

En aucun cas les examens complémentaires ne doivent remplacer un examen clinique rigoureux et méthodique.

 L’échographie : permet une analyse anatomique de la lésion et une

surveillance de la cicatrisation ; elle est opérateur dépendant.

 L’IRM : son recours doit rester exceptionnel sauf pour les athlètes de haut

niveau. Il devient en revanche indispensable dans les complications ou en bilan pré-opératoire.

2. Clinique spécifique :

 Les myalgies d’effort :

L’effort intensif et notamment le mode excentrique est dommageable pour le muscle. Ces myalgies représentent les courbatures attribuées jusqu'alors à l’acide lactique. Le diagnostic différentiel doit éliminer tous les déficits enzymatiques entraînant myalgies, courbatures et crampes.

 La contusion :

Elle est communément appelée béquille. Elle est provoquée par un traumatisme direct, un impact quelconque sur une masse musculaire (choc entre joueurs par exemple).

Elle peut être :

 Bénigne (le plus fréquemment observée) : elle s’accompagne d’un

hématome et d’un œdème superficiel. L’impotence fonctionnelle est légère et la palpation retrouve un cartonnage cutané très douloureux localisé. On observe classiquement une diminution du ballottement musculaire local,

une mobilisation active douloureuse et une augmentation de la douleur à la mobilisation contrariée.

 Grave : dans ce cas on a un écrasement des fibres musculaires avec

formation d’un volumineux hématome intra-musculaire dilacérant les fibres et pouvant être l’équivalent de déchirure voir de rupture musculaire. L’impotence fonctionnelle est dans ce cas majeure et on retrouve à la palpation un cartonnage très douloureux de tout le muscle associé à une augmentation du volume de celui-ci avec œdème, une perte du ballottement du muscle en relaxation et une sidération de la contraction.

Le délai d’indisponibilité est variable de 3 à 30 jours en fonction de la gravité de la contusion.

 La contracture :

C’est une entité palpatoire qui ne possède pas de corrélation anatomo-clinique. Elle se traduit par une sensation d’induration plus ou moins localisée au sein d’un muscle.

 Les contractures primitives : elles sont dues à un surmenage localisé. Ces

contractures métaboliques expriment une souffrance musculaire.

 Les contractures secondaires : elles sont liées à :

Une lésion musculaire récente qui peut être intrinsèque (élongation, déchirure, rupture,

désinsertion) ou extrinsèque (contusion, « béquille »). Il faut faire dans ce cas attention car la contracture peut accompagner la lésion musculaire et parfois la dissimuler.

Une pathologie loco-régionale : contracture réflexe protégeant la ou les articulations en

cause, sur pathologie aigue, notamment rachidienne mais aussi des troubles de la statique entraînant des contractures chroniques. La cause devra alors être traitée pour régler le problème de la contracture.

L’apparition de la douleur dans la contracture est insidieuse, il n’y a pas de déclenchement net et précis. Il peut donc avoir poursuite de l’activité physique au début. Le sportif ne ressent pas de craquement ni d’étirement ou de douleur en coup de poignard, mais plutôt une douleur musculaire diffuse. Cette gêne peut n’apparaître que le lendemain. Le muscle est sensible, même au repos.

A l’inspection on ne retrouve jamais d’ecchymose. La palpation retrouve un faisceau musculaire induré et douloureux. La contraction musculaire est sensible et l’étirement passif du muscle douloureux.

L’évolution est favorable si le traitement est bien conduit. Le sportif pourra reprendre son

 L’élongation :

Lors d’une élongation il n’y a pas de chute du sportif, il peut y avoir arrêt de l’action en cours mais le plus souvent le sportif peut finir son activité sportive. Le sportif se plaint le plus souvent d’un tiraillement au moment de l’accident ou dune légère douleur discrète d’apparition retardée. Le muscle est indolore au repos, la marche normale et la douleur minime à l’effort.

A l’examen clinique la palpation révèle une discrète douleur localisée. Les mouvements actifs contrariés sont normaux mais les mouvements passifs d’étirement peuvent être sensibles en fin de course.

L’évolution est toujours favorable en l’absence d’imprudence ; car si le sportif force trop, cela peut aboutir à une déchirure. Le délai d’indisponibilité pour une élongation classique est d’environ 14 jours.

 La déchirure ou « claquage » :

Elle correspond à la rupture de plusieurs fibres musculaires avec hémorragie locale. C’est l’accident sportif le plus fréquent, représentant même prés de 50% de tous les accidents musculaires enregistrés. (47)

La déchirure survient brutalement et ne passe jamais inaperçue. La chute du sportif lors de celle-ci est possible et l’arrêt de l’action en cours immédiate. Le sportif ressent le plus souvent l’impression d’un coup de poignard ou coup de fouet.

La douleur est immédiate, très forte, localisée, précise. Elle diminue ensuite en s’instaurant comme un fond douloureux. L’appui est possible sur le membre touché mais la marche s’accompagne d’une boiterie.

A l’examen clinique on observe souvent à l’inspection un œdème lésionnel et il est parfois possible de voir une ecchymose dans les claquages superficiels. La palpation réveille une douleur vive en un point précis. Une contracture réactionnelle peut parfois être observée. Les mouvements actifs contrariés sont toujours possibles mais douloureux et limités. Les étirements passifs sont quant à eux douloureux et limités.

L’arrêt du sport est de 4 à 6 semaines et la récidive fréquente en cas de traitement inadapté.

 La rupture :

C’est l’accident musculaire le plus grave. La rupture est brutale, la chute du sportif est fréquente, l’arrêt de l’action en cours immédiate et la reprise de l’effort impossible. Le sportif ressent immédiatement une douleur exquise voir syncopale en coup de poignard ou coup de fouet avec sidération immédiate ; cette douleur reste vive et permanente. L’appui et la marche sont impossibles ou hyper douloureux.

A l’examen clinique on retrouve à l’inspection une encoche importante à la surface musculaire associée à une tuméfaction globuleuse sur les bords de cette encoche. Il apparaît rapidement un œdème et un hématome. On retrouve également rapidement une loge musculaire tendue, hyper douloureuse avec un volumineux hématome. Le ballottement est

diminué voire aboli. Dans les ruptures partielles les mouvements actifs sont peu puissants et soumis à l’inhibition algique ; dans les ruptures totales on observe une absence totale de mouvements actifs. Les mouvements passifs sont quant à eux hyperalgiques.

3. Traitement :

Il est identique quelle que soit la gravité de la lésion. Seuls les délais varient.

Il faut absolument bannir un délai de repos non respecté et insuffisant. Il faut donc être intransigeant sur le temps de repos imposé au muscle pour éviter la survenue de récidives et de complications.

Le traitement comprend quatre périodes :

 1ère période : repos + antalgie

- Les AINS sont déconseillés à cette période.

- Utilisation de compression, cryothérapie, physiothérapies, Arnica 9CH (5

granules 3 fois par jour)

 Durée de cette période :

 Pour contusion : 1er au 2ème jour

 Pour élongation : 1er au 3ème jour

 Pour déchirure : 1er au 7ème jour

 Pour rupture : 1er au 15ème jour

 2ème période : Anti-inflammatoire et remodelage musculaire

AINS + physiothérapie + massothérapie

En kinésithérapie : étirements musculaires passifs et progressifs, début du travail proprioceptif et sollicitations excentriques douces sur machine isocinétique.

 Durée de cette période :

 Pour contusion : 2ème jour

 Pour élongation : 4ème au 7ème jour

 Pour déchirure : 2ème semaine

 Pour rupture : 3ème semaine

 3ème période : intensification des sollicitations spécifiques musculaires

Cette période a comme objectif la récupération des qualités musculaires

Travail avec kinésithérapeutes : en étirement passif et actif, travail musculaire en concentrique excentrique et isométrique, travail de la proprioceptivité.

Travail en endurance avec footing et travail de la vitesse progressivement.

 Durée de cette période :

 Pour contusion : 4ème jour

 Pour élongation : 10ème jour

 Pour déchirure : 3ème semaine

 Pour rupture : 4ème à 6ème semaine

 4ème période : début de reprise de l’entraînement

Travail en excentrique, en concentrique et reprise progressive de l’activité sportive

 Pour contusion : 5ème jour

 Pour élongation : 14ème jour

 Pour déchirure : 5ème à 6ème semaine

 Pour rupture : 7ème à 8ème semaine

 Intérêt de la mésothérapie dans le traitement des lésions musculaires : (48)

On utilisera ici une technique mixte associant une injection superficielle par IED (intra épidermique) ou IDS (intra dermique superficiel) à une injection plus profonde par IDP (intra dermique profonde). Le rythme des séances sera à J1, J4, J8 puis en fonction de l’évolution de la lésion.

 Sur les contusions : on utilisera un mélange de lidocaine1% + Etamsylate +

Arnica 4DH et lidocaine + Myorelaxant (type thiocolchicoside) + Magnésium sur le muscle autour.

 Sur les élongations : on utilisera un mélange par myorelaxant + Etamsylate +

Lidocaine

 Sur les déchirures :

 En phase inflammatoire (entre J1 à J10) : on utilisera un mélange

associant Lidocaine + Etamsylate + Arnica sur la déchirure et Lidocaine + Myorelaxant + Magnésium sur le muscle autour.

 En phase de cicatrisation (entre J10 et J21) : on utilisera sur la déchirure

un mélange AINS + Etamsylate + lidocaine et Lidocaine + Myorelaxant + Magnesium sur le muscle autour

 En phase de récupération (entre J21 et J45) : on utilisera ici Procaine 2%

Dans le document UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6) (Page 54-60)