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Les périostites :

Dans le document UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6) (Page 63-67)

e) Durée de validité :

F. Les périostites :

C’est un syndrome douloureux mal défini, parfaitement bénin mais pouvant, du fait de la douleur, handicaper le sportif.

La périostite se manifeste par des douleurs progressives du bord postéro-médial du tibia souvent bilatérales dans une zone qui s’étend du 1/3 moyen au 1/3 inférieur du tibia, généralement sur une quinzaine de centimètres. Ces douleurs sont directement reliées aux activités sportives où prédominent la course sur piste (athlétisme) ou les sauts sur terrain dur (basket-ball). Les populations les plus exposées sont les juniors de bon niveau et, plus tard, les anciens sportifs qui reprennent une activité de course à pied en particulier sur piste. Les douleurs disparaissent assez rapidement en dehors des périodes d’entraînement, ne donnant aucun symptôme dans la vie courante.

Au niveau imagerie, la radiographie ne montre rien, la scintigraphie peut montrer une hyperfixation modérée, étendue et l’IRM un hypersignal T2 en périphérie de l’os.

La prise en charge est difficile car les résultats des traitements sont très inconstants. La modification des conditions d’entraînement est souvent utile (chaussage, terrain, type d’entraînement) et les moyens antalgiques sous toutes leurs formes peuvent être tentés. Des semelles orthopédiques supinatrices apportent parfois un soulagement par diminution des tensions des muscles fléchisseurs profond de la jambe. En kinésithérapie, des massages appuyés douloureux et/ou des ondes de choc ont montré leur efficacité. De même la mésothérapie par lidocaine, etamsylate et calcitonine a montré une bonne efficacité sur la prise en charge de ces périostites. (48)

G.Le surentraînement : (51)

Un sujet sportif ne se plaindra que très rarement de fatigue, soit parce qu’il ne peut pas (sportifs professionnels) soit parce que ce sont les signes d’accompagnement qui prendront le devant du tableau.

La fatigue peut être ressentie par le sportif uniquement au niveau musculaire ou de façon plus générale : au niveau sensoriel, intellectuel, psychologique et sexuel. Elle s’objective facilement chez le sportif par la baisse de la performance ou même la contre-performance. A noter que l’on considère une fatigue pathologique par un temps de récupération supérieur ou égale à un jour (deux jours si l’effort est inhabituel ou après une compétition)

On considère que l’état de surentraînement ou fatigue chronique du sportif (OTS :

overtraining syndrome) se définit par une contre performance avérée de plus de deux mois avec une fatigue qui n’est pas réversible par un repos minimum de 15 jours. Le retour à la normale sera très long. Cela peut entraîner dans certains cas l’arrêt précoce de la carrière du sportif de haut niveau. Il ne faut pas le confondre avec :

La fatigue aigue ou passagère (FO : functionnal overreaching) qui se définit par une récupération incomplète et une capacité de travail diminué. Dans ce cas la baisse de la performance est temporaire. Le repos permettra dans ce cas une récupération avec amélioration des performances en moins de 15 jours.

La fatigue plus longue (NFO : nonfunctionnal overreaching) qui se définit par une

baisse des performances beaucoup plus durable. Elle s’accompagne de symptômes psychologiques et neuro-endocriniens. Le repos permettra une récupération complète mais demandera de plusieurs semaines à plusieurs mois.

1) L’interrogatoire :

La démarche doit se faire en quatre temps :

 Vérification d’une altération durable des performances

 Caractérisation de la fatigue

 Recherche de symptômes caractéristiques du surentraînement

 Recherche de facteurs déclenchants

 L’altération des performances : elle doit être durable et persister après une

période de repos complet de 15 jours. A l’interrogatoire on doit vérifier que le sujet n’a pas délibérément augmenté sa charge d’entraînement en vue de combler un retard de préparation.

 Caractérisation de la fatigue : il est nécessaire de la caractériser par son

ancienneté, sa périodicité, son type (physique, intellectuelle, sexuelle, sensorielle), sa localisation, sa réversibilité (partielle ou totale par le repos). Cela permet de bien différencier le surentraînement d’une fatigue aigue. Les sportifs surentraînés se plaignent le plus souvent d’une impossibilité de maintenir les intensités, d’une difficulté de récupération, de douleurs musculaires à type de myalgies, crampes, jambes lourdes, associées à une baisse de force.

 Les symptômes d’accompagnement :

 Insomnie ou au contraire hypersomnie

 Amaigrissement avec perte d’appétit

 Troubles du cycle menstruel

 Blessures répétitives ; fractures de fatigue

 Episodes infectieux récidivants

 Malaises

 Troubles digestifs

 Céphalées

 Signes psychologiques : troubles de l’humeur (dépression, tristesse, irritabilité,

comportement (changement de personnalité, apathie, agitation…) ; Anxiété ; troubles de la cognition ; troubles sensorimoteurs (baisse de l’habileté motrice…)

Pour dépister par l’interrogatoire ce surentraînement, un questionnaire à faire remplir par le sportif est disponible sur le site de la SFMES (société française de médecine de l’exercice et du sport) (Annexe 6)

2) Examen clinique :

Il est le plus souvent normal. Néanmoins il est important de peser, de mesurer, de vérifier si la masse grasse sous-cutanée s’est modifiée. Pour éliminer un diagnostic différentiel il est nécessaire d’inspecter la peau, les phanères, les conjonctives et de rechercher des éventuelles adénopathies.

L’auscultation cardiaque et pulmonaire doit être vérifiée ainsi que la tension artérielle.

3) Diagnostic différentiel :

 Hématologique ou tumorale (anémie ou lymphome…)

 Endocrinienne (diabète, hypo ou hyperthyroïdie…)

 Cardiaque ou respiratoire

 Infectieuse : bactérienne ou virale

 Neurologiques périphériques, myopathies ou psychiatriques (dépression…)

 Syndrome de fatigue chronique

 Consommation de certains médicaments ou de certains produits dopants

4) Les examens complémentaires :

 NFS : permet d’éliminer une anémie, une carence en fer (abaissement du VGM) ; Les

effets de l’entraînement sur la lignée blanche sont par contre discutés car inconstants

 Bilan martial : ferritinémie ; CRP pour détecter une carence martiale

 Dosage hormonaux : dosage des hormones de l’axe corticosurrénalien, de l’axe

gonadotrope, somatotrope, thyréotrope et le dosage des cathécholamines urinaires peuvent être effectués mais les résultats sont souvent difficiles à interpréter pour dépister un surentraînement car il existe une variabilité interindividuelle ainsi que des facteurs déclenchants ou confondants (contraception orale, utilisation de glucocorticoïdes ou de stéroïdes anabolisants…)

 Bilan immunologique : pourrait être intéressant mais ne se fait pas en routine. On pourrait dans certains cas observer une diminution des immunoglobines A salivaires.

 Dosage des CPK : il est souvent réalisé mais n’apporte pas d’éléments pronostics

En conclusion : les marqueurs biologiques pathognomoniques du surentraînement n’existent pas mais certains dosages biologiques peuvent être utiles pour rechercher un diagnostic différentiel et/ou la recherche de facteurs favorisants.

5) Traitement et prévention :

Seule la mise au repos sera réellement efficace mais avec un délai très variable d’un sportif à l’autre. Cela peut aller de quelques mois à plusieurs années. Les récidives existent surtout chez les sportifs ayant un profil psychologique anxieux et perfectionniste. La reprise doit être progressive aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif.

La prévention est primordiale et doit être réalisée sur trois niveaux :

 Celui du sportif : ration alimentaire et hydratation suffisante, sommeil de qualité,

temps de récupération, ajustement de l’entraînement au jour le jour suivant l’état de forme du sportif.

 Celui de l’entraîneur : éviter la monotonie de l’entraînement, programmer des jours de

récupération, individualiser les programmes, être progressif dans l’augmentation des charges.

 Celui du médecin généraliste et/ou du sport : dépistage des sujets fragiles, suivi

médical régulier avec examen clinique et biologique ciblés.

Dans le document UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6) (Page 63-67)