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Chapitre I : les éléments périphériques :

I.2. Le paratexte de l’éditeur:

Les enjeux du paratexte, selon Philippe Lane4 ne sont pas négligeables et son action relève souvent de l influence, voire de la manipulation, subie de manière consciente ou inconsciente.

Genette distingue le paratexte auctoriel du paratexte éditorial. La responsabilité de l auteur est fortement engagé dans le paratexte auctorial. Genette récapitule ainsi les différentes composantes du paratexte auctorial. Le péritexte auctorial : le nom de l auteur, les titres et intertitres, les dédicasses, les épigraphes, les préfaces, les notes.

épitexte auctorial :

1

– Rabouin, David. Magazine Littéraire, n°394, Janvier 2001.

2

– Maalouf, Amin. Les identités meurtrières, p. 21.

3

– Ibid, p, 188.

4

L épitexte public : médiations, interviews, colloques ;

L épitexte privé : correspondances, confidences, journaux intimes, avant textes.

Le paratexte éditorial engage la responsabilité de l éditeur et comprend : Le péritexte éditorial : couverture, jaquelettes, prière d insérer ;

L épitexte éditorial : publicités, argumentaires de catalogues, presse édition.

I.2.1. Le péritexte éditoriale:

la couverture du roman « Léon l Africain », dès la première vue mis notre curiosité en éveil et notre imagination en appétit, aussitôt on cherche

interprétation de tous les liens pour aboutir au premier effet de sens. Le fond de l image est sombre. La seule issue qui l éclaire est son haut qui prend la forme d un triangle dont une partie est cachée minutieusement pour céder la place au nom de l auteur ainsi qu au titre dans un cadre jaune (couleur prédominante de l image).

illustration s impose immédiatement pour une atmosphère sereine, mystérieuse et mystique. Cette fissure lumineuse se situe entre deux monts immenses qui se séparent volontiers pour céder le passage dont le reflet de la lumière projetée est parfaitement visible. La caravane qui s approche de l eau y prend une forme linéaire, la position debout de tout le monde annoncent-elles un message que nous saurons peut être décrypter plus tard ? On ne sais jamais (s agit-il d un voyage, de l errance ?!).

Le cadrage choisit par le photographe coupe la rivière au milieu un peu comme s il voulait nous dire que l ailleurs est totalement ignoré mais qui suscite la curiosité à le découvrir : le non visible. Cette limitation de champ de vue et ces gens là qui regardent la caravane avec une vision panoramique, ne peut pas être innocente. Annoncent-ils une position d un narrateur hors-champ, c est à dire le non visible et le non dit. Après la lecture le lecteur peut se demander, si, ce non dit et ce non vu représente une énigme que seule une lecture polyphonique va décrypter ?

Le premier contact visuel avec le titre crée chez le lecteur un horizon attente spécifique, ici sans l aide d un sous titre générique pour le décrypter. agit-il d un roman, d un conte, d une pseudo-autobiographie, d un roman historique ? Les inscriptions titulaires de la première de couverture restent muettes à ce sujet, c est donc au lecteur seul de suppléer au manque indication générique en se faisant peut être aider par le texte de la quatrième de couverture.

Face à cette illustration accrocheuse et incitative d esthétisme, on ne peut pas se contenter d un simple contact visuel mais de prendre l ouvrage en mains, de le palper, de l ouvrir pour le feuilleter, en commençant souvent par la fin.

est à dire la page quatrième de couverture et c est l une des manières de satisfaire ce désir et cette envie irrésistible. En effet, la première phrase nous donne la clé pour franchir le « seuil » :

« cette autobiographie imaginaire part d’une histoire vrai. En 1518, un ambassadeur maghrébin, revenant d’un pèlerinage à la mecque, est capturé par des pirates siciliens, qui l’offrent en cadeau à Léon x, le grand pape de la renaissance. Ce

voyageur s’appelait Hassan al-Wazzan. Il devient le géographe Jean-Léon de médicis, dit Léon l’Africain.

Ainsi, après avoir vécu à Grenade, sa ville natale, à Fès, à Tombouctou, au Caire, à constantinople, Léon passe plusieurs années à Rome, où il enseigne l’arabe, écrit la partie hébrahique d’un dictionnaire polyglotte, et rédige, en italien, sa célèbre

« déscription de l’Afrique », qui va rester pendant quatre siècles une référence essentielle pour la connaissance du continent noir.

Mais plus fascinante encore que l’ uvre de Léon, c’est sa vie, son aventure personnelle, que ponctuent les grands évènements de son temps : il se trouvait à Grenade pendant la Reconquista ; d’o4ù, avec sa famille, il a dû fuir l’Inquisition ; il se trouvait en Egypte lors de sa prise par les Ottomans ; il se trouvait en Afrique noire à l’apogée de l’empire d’Alaskia Mohammed Touré ; il se trouvait enfin à Rome aux plus belles heures de la renaissance, ainsi qu’au moment du sac de la ville par les soldats de Charles Quint.

Homme d’Orient et d’Occident, homme d’Afrique et d’Europe, Léon l’Africain est, d’une certaine manière, l’ancêtre de l’humanité cosmopolite d’aujourd’hui. Son aventure méritait d’être reconstituée, d’une année à l’autre, d’une ville à l’autre, d’un destin à l’autre.

On pouvait difficillement trouver dans l’histoire personnage dont la vie correspondent davantage à ce siècle étonnant que fut le XVI eme. A cela s’ajoute le style d’Amin Maalouf, celui d’un grand écrivain. »

« Amin Maalouf est l’auteur de Samarcande et Les jardins de lumière. »

Suivi d une photo de l auteur.

Cette mini-biographie vraisemblablement choisie par l éditeur, résume une façon extraordinaire le périple de « Léon l Africain », toute la méditerranée est là, dans les dimensions multiples que comporte chacune de ces cités.

Cependant, plusieurs questions pertinentes restent posées, pourquoi une « autobiographie imaginaire » n est ce pas là un paradoxe conceptuel, une ambiguïté qui mérite d être décryptée aussi ?

Ces signes textuels qui définissent le « pacte » voici une « autobiographie imaginaire », ne font jamais que proposer un mode de lecture et viser un type de réception, dont rien ne garantit qu ils seront effectivement respectés.