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Chapitre II : Autobiographie et identité:

II.2. Autobiographie et enjeu identitaire:

II.2.3. Les fictions de l’identité personnelle:

Il ne manque pas d ouvrage sur la fiction qui en questionnent la nature, la portée ou les limites. Ils sont écris le plus souvent, soit par les logiciens qui se préoccupent du statut des énoncés portant sur des êtres non actuels ou sur la réalité ontologique des mondes qui les hébergent, soit par des théoriciens de la littérature qui s intéressent à la physionomie des uvres nées de l imagination et de leur impact sur la conception et le contenu de la réalité. Ce qui peut établir un trait d union entre les pôles qui ne se rencontrent pas spontanément et semblent même se repousser : d une part, celui de l identité personnelle et des moyens de s en assurer, de l autre, celui des variétés discursives faisant intervenir des personnages qui n existent pas, ou ils ont existaient dans l histoire, et de le faire d une manière à la fois naturelle et savante. Seule l identification à un personnage tout à la fois distinct d elle et vise par elle permet à la conscience de faire l épreuve de soi.

Nombre d écrivains ont, en effet, travaillé à déjouer les lignes de partage entre autobiographie et fiction pour donner un nouveau genre de récit, hybride celui-là, qui mélange la vérité et l invention. Ce type de l écriture de soi où le fictif de l identité est mis de l avant pour s identifier à son personnage, l écrivain qui la pratique serait habité par un désir de devenir un golem de l écriture, c est à dire qu il a tout les traits d un démiurge qui cherche à se créer lui-même par le biais de l art, a se donner un moi inédit. Et

inventer un nouveau moi par la voie de la fiction.

La vie que l auteur raconte n est pas la sienne, mais celle d un personnage historique auquel il a prêté sa plume. C est à ce niveau que la fiction vient alors pervertir le pacte autobiographique. Il ne s agit pas donc d un

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– Malraux, André. Les voix du silence, éd, Gallimard, Paris, 1951, p. 29.

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bouleversement en profondeur, loin de là. Sans en avoir la moindre conscience, ce type de l autobiographie reprend à son compte le travers même de l autobiographie, la naïveté.

auteur donc utilise un discours fictionnel pour faire revivre une figure historique, ou l auteur se substitue à son personnage pour écrire son autobiographie, qui, respectent les données historiques, paraît plausible, mais laisse apparaître l auteur dans ses préoccupations et la tendresse qu il montre pour son héros.

Toutefois, le romancier rencontre des problèmes dans la reconstitution vivante et plausible, d autant plus s il s agit d une figure historique réelle.

Chapitre III : Quête d’identité et voyage:

S il est indéniable qu aventure, voyage et quête d identité ont des points communs, il est également certain que toute aventure ou tout voyage ne peut être qualifié que de quête. Le voyage est conçue comme une quête d identité, même si le voyageur n en est pas toujours conscient, il s agit pour lui de transcender l humaine condition pour trouver le vrai sens de l homme,

essence de l humanité.

Le récit de voyage nous permet d imaginer un ailleurs plus beau et plus étonnant que le réel, dans ce voyage par procuration, le lecteur s identifie au narrateur, vit ses aventures et s enrichit de son expérience par personne interposée. Le récit de voyage vient en somme compenser les désillusions d un monde qui tend à s uniformiser, ce qui veut dire qu il nous montre que homme dans sa relation avec l autre se construit une identité, un monde images pour rendre intelligible l inconnu, cette construction d identité et images se manifeste déjà chez l enfant, qui oppose les gentils aux méchants et son espace connu (sa maison) à l espace extérieur, immense et plein de dangers. Mais cet espace dangereux est au même temps source d attraction. est dans cet amour ambivalent de l inconnu que naît le désir de découvrir le monde.

Les images et les représentations continuent de nous servir de repères avant et pendant nos voyages. Elles se présentent le plus souvent sous la forme de préjugés, de stéréotypes et d idées fixes qui induisent un ensemble de comportements tels que le rejet, la peur, la méfiance, etc. les voyages et les voyageurs qui nous importent sont ceux qui ont réussi à outrepasser ces présentations et sont parvenus à une nouvelle vision des choses.

Il est bien sûr mille manière de voyager, dans le vaste monde, autour de sa chambre, en soi ou dans les livres, de même qu il existe de nombreux types de voyageurs : pèlerins, géographes, explorateurs, etc. mais s il existe un point commun qui les unissent c est qu ils sont tous en quête de quelques choses et ces quelques chose qu ils soient : un bonheur, un trésor, un refuge, tous se convergent consciemment ou inconsciemment sur la quête d identité.

D une manière générale, l examen du récit de voyage conduit à interroger la frontière entre fiction et réalité et construction identitaire. La rhétorique de l authenticité et de la singularité ( je me propose de raconter ce

que j ai vu) accompagne la construction d un discours littéraire. L instance narrative y relève en particulier d un dispositif complexe que les modèles

analyses narratologique permettent de mettre en évidence.