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Chapitre 1 : Le monde entrepreneurial : un univers à comprendre

1.4 Panorama des créateurs : producteurs de richesses

La décision d’entreprendre chez les seniors et chez les jeunes fait partie d’une volonté de redresser sa trajectoire professionnelle, d’assurer son propre emploi, et de vouloir "exister" pour soi en tant que travailleur. Bien avant de comprendre les logiques d’actions des entrepreneurs, il est intéressant de revenir sur leurs difficultés d’accès à l’emploi.

En effet, l’âge devient une variable d’ajustement régulant le marché du travail, le jeune sera dans l’attente, déprécié pour son manque d’expérience, tandis que le senior sera mis au banc des relégués pour une raison de productivité, constat inévitable lorsqu’il subsiste un déséquilibre sur le marché du travail. L’offre de main d’œuvre étant plus importante que la demande, ces deux populations souffrent des modalités sociétales de désignation du "bon travailleur" productif, dynamique et expérimenté. Le senior en est rejeté, le jeune y est démobilisé. Il existe dans chaque espace social, tels que le monde politique, sportif, ou autre, des niveaux de référence par rapport à l’âge. D’une manière générale, la société active attribue pour chaque corps de métier, un âge de référence qui situerait l’acteur comme un élément productif ou au contraire, moins efficace. L’individu va alors devoir se confronter à ces jugements et va devoir faire ses preuves auprès de ses pairs, dans l’activité qu’il exerce. Les termes "seniors" et "jeunes" n’ont pas de définition précise. Selon les différentes sources, l’âge d’un senior peut varier et se trouver dans la fourchette des 45-55 ans, des 55 ans 65 ans ou 65 ans et plus. Le Ministère du Travail retient l’âge de 50 ans pour faire référence aux seniors.

Si pour chaque catégorie d’âge, la société donne une référence d’activité ou de statut, l’individu possède lui-même sa propre vision. Nous prendrons comme référence, les propos d’Olivier Galland qui présente l’âge comme étant un « construit social complexe ».

Les individus vont revendiquer leurs capacités en dehors de leur catégorie d’âge, bousculant les préjugés et se voulant différents de l’image socialement attribuée. En effet, si le regard collectif présage de l’amoindrissement des capacités physiques et de la diminution des capacités intellectuelles pour les plus vieux ; les jeunes seront soumis aux mêmes types de préjugés concernant les erreurs du débutant, liées à leur inexpérience. Le regard social emprisonne donc l’individu dans un schéma stéréotypé. Si l’acteur social voulait s’en défaire, il devrait renouveler ses capacités d’actions et faire un effort pour se dépasser, c'est-à-dire s’efforcer de s’adapter aux changements, avoir une aptitude à se remettre en question.

Si cet écart entre identité attribuée et revendiquée (Dubar, 1996) relève bien souvent du langage parlé, il existe des particularités relatives au monde professionnel en ce qui concerne la définition concrète de l’âge. En effet, Anne–Marie Guillemard affirme que les seniors sont vulnérables dans leur emploi, du fait d’une stigmatisation. Celle- ci se traduit par une "culture de sortie de l’entreprise" prématurée qui ferait fi des avantages donnés aux seniors par des transferts sociaux, c'est-à-dire les compensations financières pour la perte d’emploi. Les seniors laissent donc des places à pourvoir, proposées aux plus jeunes ; l’âge détermine ainsi ces actions ainsi que les dispositifs gouvernementaux. L’âge est une norme de sortie anticipée de l’activité, l’indemnisation remplaçant l’emploi : "Graduellement se construit une définition du salarié âgé, comme vulnérable dans l’emploi et non reclassable. Dès lors, il est juste et équitable pour cette population de renforcer son accès aux transferts sociaux. Ainsi est légitimée la sortie anticipée du marché du travail pour cette catégorie d’âge. On assiste, en conséquence, à l’édification d’une « culture de la sortie précoce », laquelle problématise la question de l’âge au travail uniquement en terme d’accès à des ressources de transfert, destinées à remplacer le revenu d’activité. (…) On oublie trop souvent qu’en abaissant l’âge effectif de sortie du marché du travail, on élève simultanément l’âge social de la génération cadette. Au fur et à mesure, ce mouvement de dépréciation touche également les quadragénaires. Nombre d’entreprises hésitent à les promouvoir ou à les former, car ils se sont rapprochés du moment de la fin de carrière".54

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Anne-Marie Guillemard, "L’âgisme, comprendre et changer le regard social sur le vieillissement", PUL, 2010, p.230

Ainsi, les seniors font partie d’une population fragile dans la sphère du travail et ont souvent une image marquée par des dépréciations et des inflexions négatives. Le terme « senior », est bien un phénomène générationnel et fait partie d’une construction sociale. Selon les contextes sociaux, temporels et géographiques, cette notion se définit par un groupe social dont les centres d’intérêts regroupent des réalités multiples. Le senior a une image stigmatisée, cassée par une représentation commune d’une personne fatiguée en entreprise. C’est pourquoi, ils s’orientent dans l’entepreneuriat avec un réel espoir de changement, car la vision sociale de leurs compétences au travail est remise en question. L’entepreneuriat est une décision réfléchie qui correspond à une envie de créer depuis des années ou de vouloir franchir une dernière étape, qui répond à leurs aspirations. Le fait de vouloir créer une entreprise révèle une volonté de faire évoluer sa carrière de manière visible et qu’elle soit reconnue comme une "reconstruction du soi". La totalité des seniors interrogés ne se considèrent pas seniors dans le sens où la société associe l’âge à l’adaptabilité, cet âge "social" qui détériore les capacités physiques et intellectuelles de l’homme au travail.

Daniel a 54 ans ; il a une entreprise de recyclage de cartouches laser. Il ne veut pas se laisser aller et faire croire que les hommes bien qu’âgés ne seraient plus d’aucune utilité pour la société productive et estime qu’ils ont encore beaucoup de ressources et d’énergie à lui apporter : "Pour moi, le senior c’est une personne qui a accumulé une certaine expérience de la vie, dans son métier, sait ce qu’il faut faire ou pas ; ses erreurs passées deviennent des atouts aujourd’hui, car il connaît les conséquences et peut ainsi transmettre son savoir. On a aujourd’hui deux facettes du senior ; celle de celui qui rassure, qui est plein de sagesse, qui a du temps pour les autres. Bref, celui qu’on écoute attentivement avant de faire quelque chose. Et le coté négatif de la vieillesse : on est moins, voire plus du tout productif aux yeux des autres, on devient même parfois un boulet qui ne sait pas se remettre en question et qui en plus sait toujours tout. Cela agace les plus jeunes. Je me sens encore jeune, c'est-à-dire utile à la société. J’ai encore des choses à apporter aux autres, à la société. Ce n’est pas parce qu’on n’a plus 20 ans, qu’on ne sert plus à rien, sauf à dépendre de la société. C’est une caricature de l’homme vieillissant, et je trouve cela injuste. C’est une image dégradante

qu’on porte sur nous. Je me sens comme jeune senior qui a encore des choses à se prouver ; à travers le travail surtout. Aujourd’hui, être productif (ce qu’on nous reproche de ne pas être), c’est travailler ; donc il est important pour moi de le faire".

Si le senior véhiculait autrefois une vision plus "paisible" de la vieillesse passant notamment par la sagesse, la stabilité, une image rassurante de l’arrêt de la vie active ; elle est aujourd’hui toute autre. Effectivement, les mœurs ont changé, plus dynamiques et entreprenants, subissant les effets de la crise économique, les anciens veulent rester "actifs" et maîtres de leur vie .Maryse, 62 ans, conseillère en création nous en parle : "Aujourd’hui, le comportement des seniors est plus vivant, on fait plus de choses qu’avant. Ils se tournent vers une activité. On est passé d’une civilisation où les seniors ont des cheveux blancs et sont sages à aujourd’hui où ils ont un nouveau rôle à jouer". Ainsi, l’image du senior de même que sa contribution a changé. Il n’empêche que, passée la période active, le senior se retrouve dans une situation de transition, constituée par le passage à la retraite, qui constitue "un passage à vide" où l’individu perd un cadre stable et routinier que représentait l’activité, ainsi que les liens professionnels réguliers. L’individu est désorienté après des années productives et d’image sociale productive. La question de l’utilité sociale prend tout son sens lorsque l’homme vieillissant est placé au ban de la société productive et lorsqu’il perçoit son image et celle qu’il renvoie à autrui.

Nicole Raoult commente ces visions péjoratives du vieillissement au sein de l’entreprise. Elle affirme que la vieillesse est vue "comme une involution des capacités d’apprentissage dans la recherche continue de performances collectives. Le travailleur âgé est en effet souvent perçu par la hiérarchie comme un individu lent, rigide, résistant à l’autorité, en mauvais état physique et dont les capacités d’apprentissage et d’adaptation sont fortement diminuées. L’âge constituerait à priori un obstacle pour l’apprentissage en général"55

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Le marché du travail est alors difficile pour cette catégorie de population ; la demande étant fixée sur le jeunisme, synonyme de dynamisme et de rentabilité ; les seniors font eux triste figure lors d’un retour à l’emploi. Nous remarquons cependant

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une valorisation de leurs connaissances, leur remise en question dans les manières de considérer leur avenir, leur reprise en main dans ce nouveau monde économique. La création d’entreprise intervient lors d’une période propice pour commencer ou envisager une nouvelle perspective dans leur sphère professionnelle. L’entrepreneuriat des seniors est un phénomène récent. Décrits comme sages et expérimentés, ils sont de plus en plus nombreux dans ce processus de création ou de reprise d’entreprise. Adnane Maâlaoui définit l’entrepreneur senior comme étant "un individu qui a entamé une expérience entrepreneuriale postérieure à ses 45 ans. Il souhaite faire face au désengagement social et prolonger son activité professionnelle. Cette frange de la population ambitionne de transmettre aux générations futures ses connaissances, son expérience, son expertise et éventuellement un patrimoine. Le senior entrepreneur souhaite également générer des revenus pour assurer son quotidien ou se donner un complément de retraite".56 L’entrepreneur senior participe au circuit productif, il est un élément majeur du système entrepreneurial. Le regard des seniors sur leur propre condition démontre une volonté de rester dans la sphère productive. Ils rejettent ce statut de senior, terme qui les avilit et les déconsidère, tant sur le marché du travail que dans leur sphère sociale.

Il existe une différence entre l’âge biologique et chronologique, fixé par rapport au vieillissement naturel et progressif de l’homme, et l’âge cognitif que l’on perçoit et que l’on s’attribue. Il subsiste très souvent une différence entre ces deux âges. La perception de l’âge que l’on se donne et l’âge réel diffèrent. L’âge positionne l’individu dans un système normatif malgré lui. S’il ne conteste pas l’âge biologique, il le repousse lorsqu’il doit justifier sa capacité à faire et à exécuter des travaux.

Sur ce point, Hugo, accompagnateur dans une association à Paris nous décrit la dureté du regard réservée au senior dans notre société ainsi que les préjugés dévalorisants qui y contribuent : "L’image du senior est dégradée ; mais au Japon c’est tout le contraire. Le senior est un référent en entreprise, on ne le met pas à la porte parce qu’il est trop âgé. A 57 ans, l’entreprise nous jette, nous dit qu’on n’est plus adapté, on est fatigué, on coûte cher. Lorsqu’il y a un jeune, on ne regarde plus le senior, on n’est plus compétitif, on passe

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pour des vieux « cons ». C’est un problème de société, de notre société. Le senior n’intéresse plus personne, on ne nous demande plus notre avis, il est bon à jeter à la poubelle". En regardant les résultats de l’allongement démographique en Europe confronté au problème croissant des retraites, Anne Marie Guillemard nous dirige vers une réflexion sur les relations qui s’instaurent entre l’âge et le travail. Elle écrit : "Les plus de 45 ans connaissent aujourd’hui déjà, dans nombre d’entreprises, des difficultés de carrière et sont jugés comme trop vieux pour être promus ou bénéficier d’un investissement en formation. Les salariés de plus de 55 ans apparaissent, quant à eux, comme des travailleurs superflus, pour lesquels la sortie anticipée semble la seule voie possible".57 Nous nous apercevons ici encore du peu d’espace laissé aux seniors dans la gestion de leur activité ; capacités productives et volonté sans cesse remises en cause dans une société de plus en plus critique vis-à-vis de l’âge et de ses performances.

La notion même de vieillesse est issue d’une construction sociale résultant de l’impermanence. Défini par la société dans laquelle nous évoluons, l’homme est soumis aux rôles et aux qualités inhérentes à son âge, le réduisant ainsi à un être acceptable et reconnu ou non par ses pairs. Cette image le transforme ou du moins possède une certaine influence sur son identité, comme nous le dit Vincent Caradec qui nous décrit les phases par lesquelles passent les seniors en interaction avec autrui, comme des "processus relationnels"58. Leur manque de dynamisme, leur incapacité à soutenir une attention, le "lâcher–prise" sont quelques remarques qui leurs sont faites, dévaluant ainsi l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et les conduisant à adopter le modèle de référence.

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Anne Marie Guillemard, "Entre travail, retraite et vieillesse ; le grand écart", L’Harmattan, p.43

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Graphique 5

Perception et importance de l’âge dans le milieu professionnel

Source : APEC, 2011, « Les seniors en entreprise : Etat des lieux 2011 », Enquête quantitative après des cadres

D’après une étude de l’APEC, conduite en 2011 sur les cadres seniors en entreprise, nous nous apercevons, d’après le graphique ci-dessus, que 50% des seniors estiment que leur âge joue un rôle plus important que leur diplôme, aux yeux de leur hiérarchie. De même, lorsqu’on leur pose la question de l’importance de l’âge sur la manière dont ils sont perçus professionnellement (graphique ci-dessous), 62% des cadres seniors de 45-55 ans répondent que leur âge influe sur la manière dont ils sont appréciés.

Les Graphiques 5 et 6 portent sur les représentations des seniors en entreprise. Ce sont les résultats d’enquêtes qualitatives et quantitatives concernant des entreprises

employant une proportion élevée de salariés de plus de 50 ans. Les responsables RH et dirigeants d’entreprises ont répondu à des entretiens et des questionnaires (835

questionnaires analysés), mais également des seniors évoluant dans l’entreprise (629 personnes ont participés à l’enquête. Le questionnaire adressé aux seniors portait sur 2 axes : être senior dans l’entreprise, la perception des politiques et des pratiques de l’entreprise à l’égard des seniors.

Graphique 6

Impression du travailleur sur la perception du regard social

Source : APEC, 2011, « Les seniors en entreprise », Etat des lieux 2011, enquête quantitative auprès des seniors de 45 à 55 ans

A l’heure où la question des retraites fait son retour dans les débats publics, mêlant une série de contestations avec un passage délicat dans les lois parlementaires ; la France connaît aujourd’hui un désordre politique, divisant les opinions. Le problème se situe dans la vision que l’on a du marché du travail, la dialectique jeunes/seniors constitue une véritable scission qui devient un enjeu économique. Nous comprenons avec le recul, que la mise en préretraite ne donnait pas l’avantage aux jeunes, les places libérées n’avaient pas fait reculer le taux d’inemploi chez les jeunes. Ainsi dans son article sur la situation de la France en juillet 2013, l’OCDE déclare que "le maintien des seniors dans leur poste de travail ne se produit pas au détriment de

l’emploi des jeunes"59 : « Les emplois d’avenir et les contrats de générations,

dispositifs ciblés sur les jeunes et les seniors, sont une première avancée en ce sens mais appellent à des réformes plus structurelles permettant d’améliorer durablement les taux d’emploi à tous les âges. »

La retraite, considérée comme une période de retrait, de repos mérité, fait aujourd’hui également figure de période délicate, de transition importante, qui bouleverse le quotidien de l’ancien actif devenu retraité. La place du travail étant devenue majeure dans notre société, rester actif, entreprendre des choses, se fixer des buts et objectifs, sont devenus des éléments importants pour la réalisation de l’individu. Maryse, conseillère en création est très objective sur le sujet : "Il y a une seconde vie au moment de la retraite. On avance dans la vie, il faut rebondir. Arrêter toute activité est un stress, ne plus aller au travail est une cassure. La retraite constitue un bouleversement, c’est une adaptation. Il existe aujourd’hui des formations à la retraite. On les prépare aujourd’hui à être en retraite". Cette phase constitue sans aucun doute un cap difficile dans le devenir de l’individu, car il doit très rapidement endosser des rôles qui lui sont dorénavant assignés, déstabilisant en grande partie ses mentalités construites dans et par le travail. La retraite comme stigmate de "déchéance" forcée et de perte d’utilité sociale, arrive en force, plongeant l’individu dans ce qui peut être une marginalisation, il reste en marge de la société. Jacques Huguenin l’appelle la "retraite–solitude", synonyme de "mort sociale". Il nous dit : "C’est entre 55 et 70 ans que les seniors se montrent le plus actifs et le plus désireux de faire preuve d’utilité sociale"60 Or l’utilité sociale passe de

manière immédiate par le travail, car il peut être source d’épanouissement, de valorisation de soi, il constitue aussi l’identité d’une personne. La retraite pose alors deux interrogations majeures : la place qu’accorde l’individu à son travail et son impact sur l’identité "pour autrui", en passant de l’activité à l’inactivité. Claude Dubar nous souligne bien le caractère prépondérant du travail sur l’identité de la personne. Il se réfère à Habermas pour exprimer la place du travail et l’échange qui induit la naissance de l’identité. En somme, c’est par la valeur associée au travail et sa reconnaissance institutionnalisée, que l’homme obtient un jugement favorable de ses actions par ses pairs. Placé en deuxième position après la famille dans les valeurs,

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« Perspectives de l’emploi, la situation de la France», OCDE, juillet 2013, p.2

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le travail confère à l’individu une indépendance financière. La réalisation de soi, de même que l’épanouissement qu’il procure, apporte à son détenteur une satisfaction personnelle. Dominique Méda se réfère à Karl Marx à propos de l’utilité du travail comme « essence de l’homme ». L’homme n’existe qu’en travaillant, il révèle ainsi sa personnalité par ce qu’il fait et donne à voir son rapport aux autres : « L’homme travailleur, c’est l’homo faber qui, en créant, se découvre lui-même. Mais l’objet transformé est en même temps l’occasion pour l’homme d’exprimer sa personnalité (…). Le travail c’est toute activité humaine qui permet d’exprimer l’individualité de celui qui l’exerce. Mais de s’exprimer aussi pour l’autre, donc de montrer à l’autre à la fois sa singularité et son appartenance au genre humain (..). Le travail possède dès lors cette triple qualité de me révéler à moi-même, de révéler ma sociabilité et de