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PREMIÈRE PARTIE : CONSTITUTION DE L’OBJET DE RECHERCHE

2. Sur les rapports entre nomination et catégorisation

2.2. Pôle 2 : Catégorisation et représentations

Sur le deuxième pôle, on trouve des approches qui emploient le terme de catégorisation, mais avec un sens qui nous semble assez différent : il s’agit des approches constructivistes et de l’approche ethnométhodologique de l’interaction, dont nous avons déjà parlé pour l’approche de la dénomination.

Nous avons évoqué plus haut le postulat fondateur des approches constructivistes124, qui est que les objets de discours n’ont pas d’existence en soi, qu’ils sont de pures représentations s’élaborant au fil des activités verbales. Ainsi, un objet de discours peut être catégorisé de manières diverses ; aucune catégorisation n’a plus de validité qu’une autre, et l’objet de discours se construit précisément par le parcours des diverses catégorisations opérées. Nous verrons pour notre part que toutes les catégorisations ne se valent pas du point de vue de la construction de la référence, et qu’il existe notamment des contraintes textuelles sur la mise en œuvre des catégorisations125.

Cette optique constructiviste est articulée à l’approche ethnométhodologique dans le travail de Mondada (1994, 1995, Dubois &

Mondada 1995), qui, comme nous l’avons dit, nous intéresse tout particulièrement en ce que l’auteure applique son modèle de la catégorisation à un corpus de récits de voyage126. De fait, l’ethnométhodologie présente des points communs avec la perspective constructiviste sur la conception du discours et de la référence. Les

124 Cf. section 1.1. de ce chapitre.

125 Cf. chapitre 8, section 3.

126 En dépit d’intérêts proches, notamment pour les procédures énonciatives, nous défendrons une conception assez différente de la catégorisation dans ce type de corpus.

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deux approches se rejoignent tout particulièrement sur la conception de la catégorisation127.

Nous avons déjà évoqué dans ce qui précède la perspective ethnométhodologique, mais la présentation demande à être précisée, dans la mesure où la notion de catégorisation y est centrale. Dans la lignée des travaux de Garfinkel (1967) sur les modalités d’accomplissement des activités pratiques et de Sacks (1992) sur la catégorisation sociale128, cette approche étudie les processus, les méthodes, qu’utilise un groupe social restreint pour effectuer et organiser ses activités quotidiennes ; c’est en décrivant ces procédures que le sociologue peut produire des descriptions du comportement humain. Ces méthodes résultent de négociations entre les membres du groupe, et n’ont de validité qu’à l’intérieur de ce groupe. Dans ces négociations, qui permettent de constituer des représentations partagées, le langage joue un rôle central. L’ethnométhodologie se centre principalement sur les interactions, fondées sur des négociations qui permettent d’observer la constitution du sens en train de se faire. Elle s’interroge en particulier sur la constitution des événements ; elle montre que leur conceptualisation dépend directement des fins pratiques que se donnent les membres d’un groupe social. L’une des ressources convoquées ici est la catégorisation : pour organiser leurs activités pratiques, ces membres catégorisent les événements et les personnes, et exhibent ainsi leurs procédures de raisonnement (Mondada 1997). La tâche de l’ethnométhodologie consiste à décrire la manière dont les membres sélectionnent des catégories pertinentes pour penser un événement ou une personne. On travaille ici en particulier sur l’identification des personnes dans l’interaction : les interactants disposent de collections de catégories (famille, âge, sexe…) par lesquelles ils s’attribuent mutuellement des rôles conversationnels et des identités (qui apparaissent dans des formulations du type traiter un psychiatre comme un étranger, je ne suis pas très bio, avoir quelqu’un vers qui se tourner). La sélection des catégories rend la situation observable et permet aux interactants de la traiter et d’organiser leurs

127 Cf. également la présentation succincte qui a été faite de son approche du récit de voyage au chapitre 1, section 2.4.

128 Pour une présentation, voir notamment Bonu et al. (1994).

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activités conjointes. Dans cette perspective, les catégorisations sont perçues comme essentiellement ad hoc, liées à la situation en cours, localement négociées.

Mondada applique ce modèle interactionnel à l’analyse de la représentation de l’espace dans le récit de voyage, notamment en travaillant sur la catégorisation des bâtiments ; on note au passage que ce modèle, foncièrement interactionnel, est appliqué ici à des textes écrits.

Nous aurons à dialoguer avec ce modèle au cours des analyses. Nous développerons pour notre part une conception de la catégorisation fondée sur des postulats différents. Tout d’abord, nous prendrons en compte l’influence des formats linguistiques sur la nature des opérations de catégorisation qu’ils permettent d’effectuer. Dans les exemples rappelés ci-dessus (je ne suis pas très bio, etc.), les schémas formels ne nous semblent pas indifférents : ces séquences ne constituent pas des dénominations, mais des prédications. Ainsi, le type de catégorisation dont on débat ici n’est pas le même que celui qui intéresse la sémantique lexicale, et ce point n’est pas anodin dans le cadre d’études sur la référence. En outre, comme nous l’avons indiqué au début de ce chapitre129, nous pensons qu’il est utile de distinguer différents types de référence en fonction des types de référents concernés. De fait, ce modèle de la catégorisation s’applique bien à l’assignation d’identités interactionnelles pour des personnes, et dans ce type de cas, les catégorisations concernées sont bien ad hoc et adaptées aux activités pratiques. En revanche, pour la catégorisation de concrets, le modèle nous semble moins adéquat dans la mesure où il prend insuffisamment en compte le rôle de ce qui est intersubjectivement partagé dans l’opération de catégorisation.

Les conceptions constructiviste et ethnométhodologique présentent ainsi les points communs suivants : elles considèrent qu’un objet de discours n’est pas donné d’emblée, mais qu’il est construit discursivement, notamment à coup de catégorisations, qui sont ad hoc et liées à la situation en cours, et parmi lesquelles il n’existerait pas de catégorisation privilégiée pour désigner un « référent » (notion qui est rejetée dans cette perspective au profit de celle d’objet de discours, supposé ne pas avoir d’existence en dehors du discours).

129 Cf. section 1.2.

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On peut noter d’emblée que le positionnement de ces approches constructiviste et ethnométhodologique quant à la catégorisation est bien différent de celui de la sémantique lexicale. De manière globale, il ne s’agit pas ici de rendre compte du sens des mots, mais de la manière dont se construisent les discours – et tout particulièrement les interactions verbales pour l’ethnométhodologie. Pour ce qui touche à la catégorisation en particulier, il ne s’agit plus du tout de travailler sur les dénominations telles qu’elles sont enregistrées dans le lexique, d’analyser les modes de structuration de leur sens, ou encore leurs conditions d’emploi ; il s’agit bien plus d’étudier la manière dont des locuteurs singuliers catégorisent des entités singulières dans des situations de discours particulières. On pourrait parler de catégorisation en discours, là où l’approche précédente travaillait sur la catégorisation lexicale, correspondant à la structuration des savoirs humains sur le monde et à leur enregistrement dans le lexique. On met ici l’accent, non sur la stabilité du système, mais sur le circonstanciel du discours ; on travaille sur des catégorisations qui sont particulières en ce qu’elles ne sont pertinentes que pour un discours singulier, ou parce qu’elles sont négociées contextuellement entre des interactants, et ne sont donc pas valables en dehors de cette interaction130.

Ainsi, l’objet n’est pas exactement le même en sémantique lexicale d’une part, et dans les approches ethnométhodologique et constructiviste d’autre part, même s’il peut parfois y avoir des recoupements, comme nous l’avons vu notamment avec les tentatives d’articulation entre ces approches chez Dubois (notamment Dubois & Mondada 1995, Dubois & Rouby 1997, Dubois 2000).

Dans les approches constructiviste et ethnométhodologique, la catégorisation n’est plus une affaire de lexique, mais une affaire de construction discursive des représentations. Ce n’est plus à proprement parler ici un problème de dénomination, mais de construction des objets de discours par des procédures langagières diverses, qui ne sont pas forcément ancrées sur des emplois lexicaux.

Lorsque l’on observe les types d’emplois analysés dans ces études, on remarque

130 À moins que les savoirs ainsi construits ne soient stabilisés par la suite, comme c’est par exemple le cas pour les savoirs scientifiques. Mais ceux-ci sont présentés comme constitués interactionnellement, par exemple dans le travail d’élaboration en laboratoire (Dubois & Mondada 1995). Il s’agit là d’une conception constructiviste de la connaissance (Mondada 1997) : les connaissances se construisent dans des pratiques linguistiques en contexte.

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qu’elles s’intéressent bien moins à des formes lexicales codées dans leurs emplois standards (cette théorie n’a que faire d’emplois du type : le moineau est un oiseau…), qu’à des emplois non standards de ces dénominations, où la forme est donc employée hors de ses conditions d’emploi habituelles, ou encore à des formes qui, dans la terminologie de Kleiber, seraient des désignations.

Pour revenir sur la position spécifique de Dubois dans ce champ, nous remarquons que dans l’évolution de ses travaux s’opère un glissement dans la conception de la catégorisation, précisément lié aux types de formes sur lesquelles elle travaille. Elle s’est dans un premier pan de ses recherches intéressée à des problèmes de lexique, en travaillant sur l’interface entre la catégorisation et la lexicalisation, notamment avec le problème de la dénomination des couleurs dans les différentes cultures ou pratiques sociales (Dubois & Grinevald 1999, 2003).

Un deuxième versant de son travail concerne des domaines peu lexicalisés comme ceux des odeurs et des sons (Dubois & Rouby 1997, Dubois 2000) ; les problèmes de catégorisation traités ici sont ainsi partiellement décrochés du lexique, puisque précisément le lexique des langues étudiées offre peu de lexèmes pour renvoyer à ces expériences sensibles. Ainsi, les types de formes relevées pour analyser les phénomènes de catégorisations sont davantage de l’ordre de la prédication, de la qualification que de la référence. Enfin, elle a tenté d’articuler sa perspective cognitive avec la perspective ethnométhodologique de Mondada (Dubois &

Mondada 1995). Ces deux glissements entraînent à nos yeux des différences fondamentales d’objet d’étude. Nous pensons qu’il importe, dans la perspective d’une étude linguistique, de distinguer ces différents types de catégorisations, dans la mesure où elles ne sont pas portées par les mêmes types de formes et n’impliquent pas les mêmes fonctionnements sémantiques et énonciatifs. Nous développerons ce point à partir de l’étude sur corpus dans le chapitre 8.

Concernant les types de formes relevées dans l’approche ethnométhodologique et les conceptions constructivistes, nous ne développerons pas pour le moment de remarques sur les emplois non standards des dénominations dans la mesure où nous y reviendrons au chapitre 8 ; mais nous pouvons donner dès maintenant un exemple de désignation. Dubois & Mondada (1995) empruntent à Barsalou (1983) l’exemple du PIANO, qui peut être catégorisé de diverses manières selon les situations pratiques : comme instrument de

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musique, comme meuble lourd pour un déménageur, ou encore comme chose à emporter de la maison en feu. Or, ce type de cas ne renvoie pas à la même catégorie de formes que celles traitées par la sémantique lexicale et référentielle, ni, selon nous, aux mêmes types de procédures de catégorisation. Ici, la catégorisation n’est pas conçue comme une affaire de lexique. Les formes opérant ici la catégorisation ne sont pas des dénominations lexicales, mais des désignations-séquences d’items lexicaux. Il s’agit bien plutôt d’un problème de représentation d’un objet de discours sous un certain aspect, depuis un certain point de vue. Le problème n’est pas non plus de classer un référent dans la grille de l’organisation des savoirs (comme c’est le cas dans les exemples privilégiés de la sémantique lexicale, quand on se demande si la baleine est un poisson ou un mammifère). Nous pensons pour notre part qu’il s’agit ici plutôt d’un problème de qualification. Ce point, qui demande un débat approfondi à partir d’attestations concrètes de formes opérant la catégorisation, sera discuté au cours des analyses dans une confrontation avec les exemples du corpus d’étude.

En outre, dans cet exemple, on peut se demander si un ensemble comme choses à emporter de la maison en feu constitue bien une catégorie, ou du moins une catégorie de même nature que celle d’oiseau par exemple. Certains auteurs pensent souhaitable de distinguer ces deux types d’ensembles. Quéré (1994), par exemple, indique que toute classe d’objets n’est pas une catégorie, et qu’il ne suffit pas à ses éléments d’avoir des propriétés communes pour constituer une catégorie ; il oppose ainsi catégories naturelles et classes logiques, celles-ci constituant des ensembles d’objets auxquels s’applique un même prédicat. Dans l’exemple de Barsalou, on peut voir une classe logique plutôt qu’une catégorie (la classe des objets auxquels peut s’appliquer le prédicat à emporter de la maison en feu), en tous les cas il ne s’agirait pas du même type de catégorie que dans les faits traités par la sémantique lexicale, pour laquelle la catégorie constitue une classe non conjoncturelle d’individus réunis sur la base de propriétés partagées ou d’une ressemblance avec un même prototype, cette catégorie étant synthétisée dans une dénomination.

Selon nous, dans les perspectives constructiviste et ethnométhodologique, la catégorisation n’est dès lors plus à proprement parler un problème de dénomination, mais plutôt, dans notre terminologie, de nomination, c’est-à-dire

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qu’il s’agit d’une procédure par laquelle un énonciateur opte pour une ou plusieurs formes pour désigner un référent ou un objet de discours dans un contexte discursif particulier, qu’il recoure à des formes stabilisées dans un emploi standard, dans un emploi non standard ou encore à des séquences non codées d’items lexicaux. Ainsi, sous les mêmes termes de catégorie et de catégorisation, on ne parle pas ici du même objet qu’en sémantique lexicale. Nous pensons qu’on gagnerait à y distinguer deux processus différents.

En effet, s’il existe bien entendu des zones de recoupements entre les deux processus, il semble tout particulièrement important de les distinguer en fonction des types de référents ou objets de discours pour lesquels la catégorisation intervient. Il nous semble de fait que les choses ne se passent pas exactement de la même manière selon que l’on parle de la catégorisation d’objets concrets, d’objets sociaux, ou encore de personnes.

Nous avons vu que la sémantique lexicale s’intéresse principalement aux catégories naturelles et aux artefacts. La perspective ethnométhodologique applique un modèle à l’origine conçu pour rendre compte de la catégorisation des personnes à celle d’autres types de référents, et l’approche constructiviste est appliquée à la catégorisation des entités abstraites et des objets concrets.

Or, comme nous l’avons indiqué au début de ce chapitre131, il est utile de distinguer plusieurs types de référence en fonction de ces types d’entités. Les catégorisations impliquées par l’emploi de formes référentielles pour ces différents types ne nous semblent pas exactement de même nature. Nous avons signalé que les objets sociaux présentent un statut problématique, et n’existent pas en dehors des évaluations et des discours que les locuteurs portent sur eux. Il est alors tentant d’en rendre compte sous la notion d’objet de discours, dans la mesure où ce type d’objets est par essence fluctuant et émerge des discours. Les problèmes posés par la catégorisation des personnes nous semblent relever de l’aspectualisation : en catégorisant une personne selon son âge, son statut social, son aspect physique, etc., on la présente sous tel ou tel de ses aspects.

Pour les référents concrets, le problème est quelque peu différent. En effet, ils sont partiellement prédécoupés en dehors de l’intervention des discours que l’on peut porter sur eux. Certes, ils sont perçus, et pour les artefacts conçus, par

131 Cf. section 1.2.

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l’homme. Mais on peut concevoir qu’ils possèdent une existence en dehors de lui.

Ce ne sont pas de purs objets de discours. De fait, ces objets et espèces sont définis par une identité, qui a bien pour caractéristique d’être intersubjectivement partagée. Les objets manufacturés se définissent par leur fonction, les types d’usages pour lesquels ils ont été conçus. Les espèces se définissent par le fait de posséder telle ou telle propriété ou corrélats de propriétés – ou par le fait de ressembler à tel prototype si l’on adhère à la sémantique du prototype –, qui sont elles aussi intersubjectivement partagées ; elles s’inscrivent dans des taxinomies.

En bref, ces types de référents possèdent une identité sortale. Il existe bien entendu des cas de doute sur l’identification de certains référents atypiques, des difficultés de classification, des divergences de savoirs, etc., qui font que les catégorisations peuvent être dans certains cas soumises à variation. Mais globalement, on s’entend pour leur reconnaître approximativement la même identité, et cette identité n’est pas purement constituée de langage.

Ces différences ne sont pas neutres ; il nous semble que la catégorisation qui s’appuie sur cette identité sortale possède un statut différent de toutes les catégorisations fonctionnant par aspectualisation132.

Or, les approches constructiviste et ethnométhodologique133 ont tendance à rabattre la catégorisation de concrets sur celles d’objets fluctuants comme les objets sociaux et celle des personnes, là où nous pensons que ce sont plutôt deux procédures différentes de catégorisation qui sont mises en œuvre.

De fait, quand les approches constructiviste et ethnométhodologique avancent que catégoriser (une personne notamment), c’est lui assigner des identités conversationnelles, la notion d’identité ne recouvre pas la même chose que ce qui est sous-jacent à la sémantique lexicale. En sémantique lexicale, catégoriser un objet revient à dire son identité sortale : telle chose peut être catégorisée comme X dans la mesure où elle répond bien aux critères définitoires de cette espèce. Dans la mesure où les conceptions constructiviste et ethnométhodologique rejettent l’idée qu’il y ait des référents en dehors du

132 Nous développerons plus spécifiquement cette conception à partir du corpus d’étude au chapitre 8.

133 Voir Apothéloz & Reichler-Béguelin (1995) pour leur analyse d’extraits de Ponge (1942), et Mondada (1994) pour la catégorisation des bâtiments, routes, etc. Nous reviendrons sur ces points dans les analyses sur corpus (chapitre 8, section 3.).

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langage, on peut en déduire que pour elles les choses ne possèdent pas une et une seule identité. Ainsi, catégoriser, ce n’est certainement pas dire l’identité d’un référent ; c’est plutôt assigner des identités circonstancielles à l’objet de discours, qui ne sont valables que pour l’action en cours, et qui peuvent toujours être négociées, modifiées, retravaillées dans le fil du discours. Du point de vue plus spécifiquement de la nomination, l’objet de discours n’est pas redevable d’une seule catégorisation au moyen d’un nom qui en constituerait la dénomination

« adéquate », et qui en dirait l’identité stable. Au contraire, il est toujours une représentation, qui est donc par nature fluctuante et variable.

On remarque d’ailleurs que ces études travaillent de manière privilégiée sur des passages incluant des catégorisations diverses d’un même objet de discours, celui-ci étant construit non pas au moyen d’une seule dénomination, mais par le parcours des diverses formes qui permettent de le catégoriser134. On peut partiellement rapprocher ce type d’identité de celle qu’Achard-Bayle (2001) appelle identité qualitative, qui est faite, selon l’auteur, de traits ou propriétés accidentelles. Cependant, il faut ajouter aussi des identités permanentes, mais qui dépendent d’un certain point de vue ; par exemple, quand on appelle quelqu’un mon oncle, on lui assigne une identité qui est bien permanente pour le sujet, mais qui dépend de la relation entretenue avec le locuteur ; le type d’identité dont il

On remarque d’ailleurs que ces études travaillent de manière privilégiée sur des passages incluant des catégorisations diverses d’un même objet de discours, celui-ci étant construit non pas au moyen d’une seule dénomination, mais par le parcours des diverses formes qui permettent de le catégoriser134. On peut partiellement rapprocher ce type d’identité de celle qu’Achard-Bayle (2001) appelle identité qualitative, qui est faite, selon l’auteur, de traits ou propriétés accidentelles. Cependant, il faut ajouter aussi des identités permanentes, mais qui dépendent d’un certain point de vue ; par exemple, quand on appelle quelqu’un mon oncle, on lui assigne une identité qui est bien permanente pour le sujet, mais qui dépend de la relation entretenue avec le locuteur ; le type d’identité dont il