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PREMIÈRE PARTIE : CONSTITUTION DE L’OBJET DE RECHERCHE

1.4. L’importance de la dimension sémiotique

1.4. 1. L a pa rt du sémio tique dans les o pérati ons d e référence Ce qui nous semble intéressant dans les apports de la sémantique lexicale et référentielle, c’est l’attention portée aux formes de langue et aux fonctionnements sémantiques des expressions référentielles – perspective qui nous semble trop fréquemment mise de côté dans les approches en discours de la nomination. Pour notre part, nous souhaitons développer une conception de cette opération qui s’appuie sur les propriétés formelles et sémantiques inscrites en langue, telles qu’elles sont convoquées et éventuellement reconfigurées en discours. Nous pensons ainsi que pour analyser le fonctionnement en discours des formes opérant la nomination et pour en proposer une interprétation, il est utile, voire nécessaire de prendre en compte la dimension systémique de ces formes.

Aussi nous appuyons-nous sur les propriétés mises en lumière par la sémantique référentielle. Bien que notre objet ne soit pas de proposer une étude strictement en langue de la dénomination, nous pensons que les apports de cette approche doivent être exploités, et, pour notre étude de la nomination dans le récit de voyage, réorientés de manière à rendre compte du fonctionnement en discours des formes qui sont attestées dans le corpus.

La sémantique référentielle met clairement en lumière deux types de relations référentielles nettement différenciées, celle marquée par les dénominations, qui instaurent une relation référentielle stable et préconstruite avec une classe d’objets, et celle opérée par les désignations, qui instaurent une relation ad hoc, construite dans l’énoncé. On distingue ainsi un fonctionnement de type sémiotique, appuyé sur le code, et un fonctionnement construit en discours.

Nous pensons utile de compléter cette première distinction par une distinction fondée sur les emplois des formes. En effet, l’opposition de Kleiber s’appuie sur la dimension formelle des expressions référentielles, les dénominations étant des formes lexicales synthétiques, les désignations des séquences d’items lexicaux. Nous pensons que la ligne de partage entre fonctionnement sémiotique et fonctionnement non sémiotique passe non seulement entre les expressions synthétiques codées et les expressions construites de manière compositionnelle, mais aussi entre deux emplois différents des formes

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codées : aux côtés de leurs emplois sémiotiques, celles-ci sont également susceptibles d’emplois non sémiotiques. Il nous semble qu’une bonne partie des incompréhensions ou incompatibilités entre les approches en langue de la dénomination et les approches en discours tient au fait que les deux ensembles d’approches ne s’intéressent pas tout à fait aux mêmes emplois des formes de nomination, et construisent de fait des objets différents sous le même terme (dé)nomination90.

La conception de la dénomination telle qu’elle est développée en sémantique référentielle vise à rendre compte des conditions d’emplois inscrites dans le sens lexical des dénominations. L’accent est mis sur le sens partagé enregistré dans les dénominations. Quand on s’intéresse aux emplois de ces formes, on privilégie les emplois codés, standards des formes lexicales. Lorsque l’analyse porte sur le choix du nom dans une situation discursive donnée (Theissen 1997), on travaille généralement dans cette perspective sur des formes qui opèrent une catégorisation partagée pour un référent (tel chien peut être catégorisé comme teckel / chien / animal selon les contextes). Dans les analyses portant sur la métaphore, il s’agit principalement de métaphores figées (par exemple Paul est un lion chez Kleiber 1999, ou la femme est une fleur chez Tamba 1999), c’est-à-dire dont le sens est venu s’inscrire en langue. La notion de dénomination a proprement pour intérêt de rendre compte des emplois lexicaux des formes lexicales. La formulation est volontairement redondante : nous cherchons à montrer que les types de dénominations et d’emplois de ces dénominations auxquelles s’intéresse la perspective sémantique, mais aussi les types d’emplois de ces dénominations sont précisément ceux qui sont inscrits dans le lexique. L’intérêt de cette approche nous semble précisément résider dans la prise en compte spécifique de cette dimension relevant du système.

Or, ce ne sont pas ces types d’emplois que privilégient les approches que l’on peut globalement caractériser de « dynamiques ». Nous avons émis plus haut l’hypothèse que la sémantique référentielle et lexicale d’une part, les approches en discours (Lüdi 1991, 1994, 1995, Mondada 1994, Mondada & Dubois 1995,

90 Cette opposition sera travaillée dans le cours des analyses (voir notamment chapitre 7, section 1.1.). Pour le moment, nous présentons une première distinction succinctement développée.

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Constantin de Chanay 200191) d’autre part ne renvoient pas au même objet sous le terme de dénomination, et que les divergences de conception de la dénomination tiennent principalement à cette différence d’objet d’étude. Nous mettrons ici en perspective les approches dynamiques de la dénomination en discours avec une approche supposée centrée sur le lexique, mais qui nous semble au point de jonction entre approche lexicale en langue et approche de l’emploi discursif des formes lexicales. Nous pensons ici à l’approche dynamique de la polysémie proposée par Cadiot et ses collaborateurs (Cadiot & Habert 1997, Cadiot & Nemo 1997, Cadiot & Lebas 2003). Les glissements opérés dans cette approche nous semblent éclairer les types de malentendus qui divisent approche référentielle et approches en discours de la dénomination.

Certes, l’approche dynamique de la polysémie développée autour de Cadiot et les approches discursives de la nomination se distinguent sur deux points. La première est supposée rendre compte du sens lexical et rejette la notion de dénomination au titre d’un modèle dynamique de la polysémie opposé au supposé fixisme de l’approche dénominative ; les secondes ne visent pas principalement à modéliser le sens lexical, mais à étudier l’actualisation en discours des mots, qui sont susceptibles d’une grande latitude d’emplois non prévus par le système ; elles recourent aux notions de dénomination ou de nomination pour rendre compte de cette activité dynamique. Les deux ensembles d’approches se rejoignent cependant sur le rejet de la conception de la dénomination comme relation stable d’une unité lexicale à une classe d’objets, et sur le rejet de la position statique qu’une telle conception impliquerait.

Ces approches ne parlent donc pas du même objet que la sémantique référentielle. Là où cette dernière travaille sur les emplois lexicaux des dénominations, ce second ensemble d’études s’applique principalement à des emplois non lexicaux, non standards. S’intéressant aux latitudes d’emploi d’un mot en discours, elles ne considèrent précisément pas le fonctionnement strictement sémiotique des dénominations sur lequel travaille la sémantique

91 Dans une perspective davantage cognitive, on note aussi que l’approche développée autour de Dubois parle de dénomination là où les formes concernées ne sont pas uniquement d’ordre lexical, mais peuvent aussi être des désignations, voire des prédications ; ce glissement s’observe notamment dans Delepaut et al. (2007). Or, la dimension formelle n’est pas indifférente : tous les schémas formels n’instaurent pas les mêmes types d’opérations linguistiques, idée que nous défendrons au cours de nos analyses.

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référentielle. Corrélativement, elles ont tendance à écraser la dimension langue sur celle du discours.

On remarque tout d’abord qu’elles ne s’intéressent pas aux emplois standards des dénominations. On connaît l’exemple du mot cendrier exploité par Cadiot & Nemo (1997) pour illustrer leur conception du sens lexical fondé sur les propriétés extrinsèques du référent. Pour les auteurs, le sens du mot cendrier doit être formulé en « tout x destiné à recevoir, selon le geste approprié, des cendres, des mégots de cigarettes », parce que le mot est susceptible de désigner non seulement les objets habituellement désignés par le nom de cendrier, mais aussi, entre autres, une soucoupe, une enveloppe, une feuille de papier pliée dans lesquelles je souhaite déposer mes cendres. Ce faisant, ils inscrivent dans le sens lexical, supposé être partagé, des emplois discursifs certes possibles du mot, mais qui ne sont pas stabilisés. Or, c’est mettre sur le même plan ce qui est pleinement sémiotisé et ce qui ne l’est pas. Ces emplois du deuxième type ne sont pas prévus par le système ; ce sont des emplois non lexicaux (Petit 2009). On pourrait parler également d’emplois non dénominatifs dans la mesure où dans ces emplois, ce n’est plus le sens du mot en tant que dénomination partagée d’une classe d’objets qui est activé. Il nous semble nécessaire de préciser que de tels emplois sont possibles, certes, mais à certaines conditions ; et précisément, ces conditions ne sont pas explicitées par Cadiot & Nemo (1997).

Les auteurs en effet citent ces emplois hors contexte et hors cotexte, ce qui est une démarche habituelle lorsque l’on cherche à rendre compte du sémantisme en langue des unités lexicales. Or, les emplois qu’ils évoquent ne relèvent pas de la langue, puisque les sens évoqués ne sont pas partagés, mais du discours.

S’ils sont rendus possibles en discours, c’est précisément parce que sont remplies des conditions permettant la saturation de l’interprétation des formes référentielles. Le lien entre le référent FEUILLE DE PAPIER et la forme cendrier n’étant pas enregistré dans le système, pour que le mot puisse être employé pour désigner la chose, il faut que le contexte discursif assure l’interprétabilité référentielle de la forme par des procédures complémentaires. Certes, je peux dire Passe-moi le cendrier en pointant cette feuille de papier pliée dans laquelle je souhaite déposer mes cendres. Mais le lien entre le référent et la forme est ici contingent, il ne s’appuie pas sur le codage de la langue. L’interprétation de la

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forme référentielle suppose au minimum un appui sur le contexte situationnel, ou encore sur le cotexte antérieur, ou encore sur une convention ad hoc fixée entre les interlocuteurs pour désigner cette feuille de papier comme cendrier. En bref, il faudrait une procédure complémentaire à l’emploi de l’expression référentielle pour assigner un référent au SN le cendrier.

Ainsi, la forme ne fonctionne pas de manière autonome du point de vue sémantico-référentiel, ce qui n’est pas le cas dans les emplois dénominatifs.

Comme l’indique Petit (2001), le sens d’une dénomination est descriptible hors contexte d’emploi. Or, l’interprétation de la forme lexicale cendrier s’appuie sur des conditions d’emploi particulières, contextuelles ou cotextuelles92. Ainsi, ce que décrivent Cadiot & Nemo (1997), ce n’est pas le sens enregistré en langue du mot, ni même un emploi dénominatif du mot, mais des emplois possibles en discours, non dénominatifs. Or, ces emplois non dénominatifs supposent des conditions d’emploi qui justifient le lien entre la forme et le référent, ce qui n’est pas le cas des emplois dénominatifs.

C’est un écrasement similaire entre ordre de la langue et ordre du discours qui est sous-jacent aux conceptions de la dénomination développée dans des approches discursives telles que l’approche constructiviste et ethnométhodologique. Ces approches dénient elles aussi la dimension langue, et effacent la spécificité du fonctionnement sémiotique des dénominations. Elles utilisent régulièrement l’argument de la diversité des catégorisations possibles d’un même objet de discours pour montrer que le discours construit des représentations instables ou que tout est négocié interactivement en discours. Le terme de dénomination ne renvoie pas uniquement dans ces études aux formes codées (les dénominations au sens de Kleiber) ou à leurs emplois sémiotiques (dénominatifs). Elles s’intéressent bien plus souvent aux emplois non standards des formes lexicales, par exemple à des emplois métaphoriques non figés. Dans la mesure où ce point fera l’objet d’analyses et de comparaisons avec notre conception de la référence, nous ne le détaillons pas pour le moment. Nous tenterons de montrer que les emplois non standards des formes lexicales

92 Nous nous intéresserons pour notre part tout particulièrement aux contraintes textuelles qui influent sur la séquentialité des pratiques de nomination et de catégorisation au sein du corpus, dans les analyses du chapitre 8.

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répondent à des contraintes textuelles spécifiques et construisent la référence d’une manière qui n’est pas assimilable à celle construite par les dénominations à strictement parler, dont le fonctionnement proprement sémiotique permet une construction référentielle économique93.

En résumé, il nous semble que les approches de la sémantique référentielle d’une part, les approches polysémiques et discursives dynamiques d’autre part, qui reprochent à la première son fixisme, ne parlent pas tout à fait des mêmes objets : la première s’intéresse aux emplois dénominatifs des dénominations, les secondes, principalement aux emplois non dénominatifs des dénominations, ou encore à des désignations, tout en ne tenant pas compte des propriétés formelles (format synthétique vs expansé) et sémantico-référentielles (sens partagé et préconstruit ou non, présupposition existentielle ou non) des formes. La difficulté avec les approches dynamiques réside dans le fait de passer sous silence la dimension proprement sémiotique de la dénomination.

Or, il nous semble qu’il faut conserver l’idée que, en discours, ces types d’expressions référentielles construisent la référence de manière différenciée : les propriétés formelles et sémantico-référentielles des divers types d’expressions référentielles impliquent des procédures de construction de la référence divergentes. Il est également important de ne pas rabattre la dimension sémiotique sur la dimension des emplois discursifs. Nous défendons pour notre part l’idée que la dimension langue constitue un socle stable à partir duquel les pratiques discursives s’opèrent94.

Ainsi, nous pensons nécessaire de prendre au sérieux cette dimension sémiotique de la dénomination, non pas seulement pour travailler sur le fonctionnement des expressions référentielles en langue, mais également pour analyser les discours, et ce pour différentes raisons :

(1) La distinction entre dénomination et désignation, mise en lumière par la sémantique référentielle, rend bien compte de deux types d’expressions

93 Cf. notamment les commentaires que nous proposons sur les analyses d’Apothéloz & Reichler-Béguelin (1995) dans le chapitre 8, section 3.

94 Dans la perspective de la linguistique énonciative issue de Benveniste (1966, 1974a), nous concevons la relation entre langue et discours comme une interaction, les pratiques discursives pouvant venir se solidifier en langue, la langue servant de socle stable au discours, et les pratiques discursives pouvant en retour venir modifier les emplois.

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référentielles présentant des propriétés formelles et sémantico-référentielles distinctes.

(2) Cette distinction demeure pertinente lorsque l’on analyse les discours. Dans les discours, on observe bien que les dénominations et les désignations n’opèrent pas la référence de la même manière.

(3) En discours encore, une dénomination lexicale est susceptible d’emplois dénominatifs et d’emplois non dénominatifs.

(4) L’emploi dénominatif et l’emploi non dénominatif ne répondent pas aux mêmes contraintes : là où une forme pleinement dénominative n’appelle pas de justification supplémentaire dans la mesure où elle implique une relation référentielle préconstruite, les formes en emploi non dénominatif demandent des procédures de justification ou de saturation supplémentaires, par appui sur le contexte ou le cotexte.

1.4. 2. L a di men sion sémio tique dans la cons ci en ce des lo cu teurs Nous pensons également qu’il est nécessaire de prendre en compte la dimension sémiotique dans la mesure où la référence construite par les formes présentant cette propriété produit des effets spécifiques en discours d’une part, et d’autre part parce qu’elle constitue un étalon sur la base duquel les locuteurs évaluent éventuellement leurs pratiques référentielles au sein de jugements épilinguistiques.

Tout d’abord, la construction de la référence au moyen de formes sémiotiques produit des effets spécifiques. Certes, il est généralement possible de désigner un même référent par différentes formes : des dénominations en emploi standard (librairie, pour désigner une LIBRAIRIE), des désignations (magasin où l’on vend des livres) ou des dénominations en emploi non standard (pour désigner le même magasin : Tu vas encore rester à travailler dans ta cave toute la journée ? Ça doit être déprimant de ne jamais voir le soleil.). Cependant, nous pensons qu’il n’est pas indifférent qu’un type de référents soit indexé dans un

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discours par une forme à fonctionnement dénominatif ou non dénominatif.

Chacun de ces types d’emplois n’instaure pas la référence de la même manière, et produit des effets spécifiques.

Avec les formes dénominatives, le locuteur s’appuie sur le code de la langue, et sur la présupposition qui lui est liée. Avec les expressions non dénominatives, il construit une relation référentielle contingente dans l’énoncé.

Cependant, on est en droit de se demander si des exemples tels que magasin où l’on vend des livres exploités par la sémantique référentielle pour montrer ces différences de fonctionnement rendent compte de la manière dont les locuteurs parlent effectivement ; en effet, dans la mesure où il existe en langue française un terme lexical pour désigner ce type de magasin, il est peu probable qu’un locuteur utilise une telle forme périphrastique, à moins d’un contexte d’emploi particulier.

De fait, ces exemples sont destinés à mettre en lumière des fonctionnements linguistiques contrastés, et à éclairer en retour les propriétés linguistiques des formes relevant du code ; ils n’ont pas a priori pour fonction de montrer comment fonctionne la dénomination dans les discours effectifs.

Cependant, une telle distinction entre dénomination et désignation peut trouver son application hors de son champ d’origine, et ce, pour analyser des productions discursives effectives, notamment celles qui mettent en œuvre des conditions de référence particulières. En effet, un locuteur qui parlerait de magasin où l’on vend des livres semble en quelque sorte « contourner »95 la dénomination lexicale de ce type de commerce, soit qu’il ne la possède pas, soit que, pour une raison ou une autre, il évite d’y recourir. La forme pourrait par exemple apparaître dans le discours d’un locuteur exolingue ou dans une explication à destination d’un locuteur étranger, dans le discours d’un aphasique ayant perdu cette compétence dénominative, ou d’un enfant ne l’ayant pas encore acquise, dans un emploi plaisant, etc. En tous les cas, elle ne correspond pas à un usage prototypique ; le discours tout venant a tendance à privilégier la dénomination codée si elle est disponible. Par contraste, l’emploi d’une forme périphrastique apparaît comme marqué.

C’est là que la différence entre dénomination et désignation se révèle intéressante pour étudier le fonctionnement de la référence dans le corpus. Les

95 Le terme est volontairement vague à ce stade de l’analyse, et sera précisé par la suite.

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voyageurs recourent de fait fréquemment à des expressions référentielles qui ne constituent pas des dénominations stabilisées pour les types de choses dont ils rendent compte ; ils « contournent » en quelque sorte les dénominations stabilisées. Ainsi, ils mettent fréquemment en œuvre l’opération de désignation.

Mais il ne suffit pas de constater qu’il existe deux types de relations référentielles dans ces textes. Ce qui importe, c’est de voir quel effet cela produit.

Les dénominations jouent un rôle de premier plan dans l’intercompréhension. Pour parler, les locuteurs ont besoin de s’appuyer sur du préconstruit. Recourir à une dénomination stabilisée pour renvoyer à un type de référents consiste à s’appuyer sur le préconstruit de la langue. Ainsi, les dénominations permettent aux énonciateurs de ne pas avoir à reconstruire chaque catégorie en discours. Elles assurent un rôle d’économie discursive, contrairement aux désignations, qui sont non économiques96.

La distinction entre dénomination et désignation nous semble dès lors intéressante non pas seulement pour décrire des propriétés formelles des expressions référentielles – c’est de cette manière-là que la sémantique référentielle exploite cette distinction –, mais pour analyser le fonctionnement des formes en discours, à condition de réinterpréter l’opposition en termes d’effets

La distinction entre dénomination et désignation nous semble dès lors intéressante non pas seulement pour décrire des propriétés formelles des expressions référentielles – c’est de cette manière-là que la sémantique référentielle exploite cette distinction –, mais pour analyser le fonctionnement des formes en discours, à condition de réinterpréter l’opposition en termes d’effets