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Schéma n° I.3 : L’environnement de la PME

C HAPI TRE II

II. 3.2.4- La pérennité de l’entreprise

Le besoin en fonds de roulement : La notion de besoins en fonds de roulement est également prise en compte dans l’analyse financière. Celle-ci est liée au cycle d’exploitation qui est constitué par la conséquence des opérations entre l’achat et la vente s’efforcées de réduire la durée de son cycle d’exploitation dont résultera directement l’ampleur de son besoin en fonds de roulement et donc l’état de sa solvabilité. Il est égal à :

L’excédent de trésorerie d’exploitation : Traduit les flux de liquidités sécrétés par l’entreprise pendant une période. Il représente l’exercice des recettes d’exploitation sur les dépenses d’exploitation et constitue le solde de trésorerie du cycle d’exploitation de l’entreprise.

Le solde net de trésorerie : C’est un indicateur de la solvabilité de l’entreprise, c’est-à-dire de sa capacité à faire face à son endettement. Si l’excédent de financement stable permet de financer la totalité du besoin en fonds de roulement, la différence est positive et constitue une trésorerie positive. Si, au contraire, le fonds de roulement ne finance pas la totalité du besoin en fonds de roulement, la trésorerie est négative. Le solde net de trésorerie est égal à la différence entre l’ensemble des ressources de l’entreprise et l’ensemble de ses besoins, ce qui revient à écrire :

II.3.2.4- La pérennité de l’entreprise

L’entreprise continuera-t-elle à se développer dans l’avenir ? Celui-ci n’étant pas déterminé. La pérennité de l’entreprise s’exprime par le maintien ou l’amélioration des éléments financiers étudiés :

 Croissance du chiffre d’affaires.

 Amélioration des résultats et des ratios.

Bien évidemment, solidité, rentabilité et solvabilité sont les garants de la pérennité d’une entreprise ; cependant, celle-ci ne se limite pas aux ratios financiers. Elle implique la position stratégique et concurrentielle de l’affaire dans son secteur, ses axes de développement, mais aussi la croissance du marché sur lesquels elle opère.

II.4- Du diagnostic au pronostic II.4.1- Le diagnostic et le jugement

Dans l’appréciation de l’entreprise, le banquier utilise les informations générales à sa disposition dans les domaines économiques, juridiques et sociaux. Il analyse plus spécifiquement les données comptables et financières. A partir de toutes ces indications, il doit porter un jugement de valeur et comparatif sur la qualité du projet ou de l’affaire qui lui est proposée. Ce jugement justifie la confiance qui s’instaure entre la banque et son client. La

T ré so re rie = Fond s de rou le ment – B eso in en fonds de rou le ment BFR = Besoins d’exploitation – Ressources d’exploitation

--- qualité, la clarté et la sincérité de cette relation entre les représentants de l’entreprise et ceux de la banque sont également déterminantes pour l’établissement d’une confiance réciproque.

Le risque pris par le banquier dans les crédits qu’il va accorder peut ainsi être mieux défini et apprécié, de même que la capacité réciproque des deux partenaires à faire face à des situations imprévues ou à des changements concernant les projets envisagés. L’appréciation du banquier n’est pas statique. Elle est d’abord entretenue et confortée par les rencontres périodiques qui se tiennent et les analyses faites à l’occasion de la sortie annuelle, semestrielle voire trimestrielle des documents comptables ; elle est complétée par les projets nouveaux ou les situations exceptionnelles qui peuvent survenir. Le suivi du risque doit être effectué avec formalisme et vigilance, car il permet d’abord de vérifier que l’entreprise suit correctement son plan de marché et dans le cas contraire, d’effectuer des ajustements nécessaires, tant pour l’entreprise que pour la banque. Le diagnostic effectué par les organismes financiers à pour objet d’apprécier dans quelle mesure l’entreprise est apte à assurer sa pérennité financière. Afin de sélectionner leurs clients, les banques disposent d’outils institutionnels.1

La mise en œuvre du diagnostic bancaire fait appel à une analyse rétrospective que prospective de l’entreprise. L’examen des comptes globaux se fait en suivant l’évolution sur plusieurs exercices des comptes de résultats qui permettent de déterminer la rentabilité de l’entreprise, des bilans qui permettant de caractériser la structure financière, des tableaux de financement qui caractérisent les flux de passage des bilans successifs en expliquant l’origine des ressources financières et l’emploi qui en a été fait et de l’ensemble des documents de synthèse. Les entreprises qui, en phase de démarrage, ne permettent pas l’analyse de leur passé sont donc sources de difficultés pour la banque. Il en va de même des entreprises qui, du fait des trop grandes incertitudes pesant sur leur avenir, dépassent les capacités d’analyse traditionnelle de la banque. Les banques ont aussi recours à un système de notation délivré par la banque de France (BDF) mais aussi élaboré par les banques elles mêmes.

La cotation des entreprises des dirigeants par la BDF2 : La banque de France procède à la notation des entreprises et de ses dirigeants. Les informations relatives à cette notation sont regroupées dans une base de données intitulée FIBEN. Ce fichier a pour objet d’éviter que les banques aient à procéder elles mêmes au classement de leurs créances sur les entreprises. Cette notation est faite sur trois critères : La cote d’activité, la cote de crédit et la cote de paiement.

La cote d’activité traduit l’importance du chiffre d’affaires (par exemple : A signifie un chiffre d’affaires supérieure à 500 millions et J un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions). La cote de crédit est l’appréciation portée sur la situation de l’entreprise (elle va de 3 « bonne situation financière » à 6 « perte de confiance »). Enfin, la cote de paiement reflète la solvabilité appréhendée à partir des incidents de paiement déclarés (par exemple : 7 signifie « paiement, au cours des six derniers mois, ponctuels ou que les incidents déclarés ne traduisant pas de réelles difficultés de trésorerie » donc rien à signaler et 9 « trésorerie très obérée et solvabilité compromise »). Les dirigeants sont aussi notés par rapport à leur gestion (o : « aucune réserve » ; 5 ou 6 « réserves graves »).

1

Joumana ARSAN, « Les relations Banques - PME », mémoire cité, p. 32. 2

--- La cotation BDF est couverte par le secret professionnel. Elle ne doit être utilisée que dans le cadre de l’exploitation normale des établissements et ne doit être transmise aux agences de renseignements. Une entreprise peut avoir connaissance de sa cotation soit par son banquier, soit auprès de la succursale de la BDF dont relève son siège social. La cotation des PME par les banques elles mêmes : Les banques n’aiment guère parler de leurs critères de choix, craignant qu’on les soupçonne de refuser aux uns le crédit qu’elles accorderaient aux autres sur cette seule base. Cependant, la variable déterminante, en matière de crédit, est la notation on « Scoring » qui attribue à chaque client une note correspondant à son niveau de risque.

Outre l’analyse du bilan et les systèmes de cotations, les banques étudient le marché et le produit concernés par l’entreprise et son projet. Elles portent leur attention sur le marché et la concurrence à savoir les secteurs de vente, l’étendue géographique, si la clientèle est publique ou privée, l’intensité de la concurrence, les méthodes des commerciales et la formation des prix. Ensuite, elles s’attardent sur la définition des produits : les produits ont-ils un caractère fondamentalement stable ou au contraire à renouvellement rapide ? Au quel est le rôle du progrès technique dans la définition des produits. Aussi, l’engagement personnel et la qualité de l’entrepreneur sont également des éléments déterminants dans l’appréciation du risque.

En effet, la banque prendra en considération l’aptitude de l’entrepreneur à gérer son entreprise mais aussi à faire face aux difficultés. Tous les éléments permettant à la banque de faire une analyse de dossier de demande de crédit correcte révèlent une vision industrielle de la PME limitée. De nombreux spécialistes du financement réputent que « ce n’est pas l’argent qui manque, ce sont les bons dossiers » et pourtant, vue par les entreprises, la situation semble parfois bien différente.

Le directeur général adjoint de la banque parisienne de crédit a déclaré que dans une période où les marges sont laminées et ou le contentieux augmente, le banquier ne peut pas se permettre de se laisser séduire par une technologie ou par le talent d’un entrepreneur. Donc, nous sommes obligés d’être extrêmement vigilants sur le risque.

II.4.2- Le pronostic

Le pronostic est une anticipation du jugement et de l’appréciation à une période ultérieure. Il s’établit face à l’avenir et il complète le diagnostic par la même démarche d’analyse qui s’effectue à partir des éléments prévisionnels et des projets de l’entreprise. Le nombre de données disponibles et nécessaires de l’analyse du risque des entreprises a conduit à créer des systèmes d’aide à la décision. A partir des données comptables, des grilles de questions, après avoir été complétées, permettant de déterminer rapidement les ratios caractéristiques de l’entreprise. La comparaison de ces ratios à ceux d’entreprise semblables permet de situer l’affaire considérée par rapport à son secteur et de la noter. Cet exercice peut se faire également si on intègre les évolutions futures et on peut ainsi bénéficier d’une analyse prévisionnelle. Deux compléments interviennent dans le fondement du pronostic :

 La crédibilité de l’entreprise dans ses prévisions.

--- Dans cette démarche, la confiance est omniprésente : elle est fondée sur le diagnostic ; elle est utilisée et mise en œuvre dans le pronostic.

II.5- La gestion et la limitation de risques

Le risque essentiel d’une banque, c’est de ne pas être remboursé à l’échéance du crédit, le métier du banquier est d’apprécier ce risque. Les institutions financières attachent un soin particulier au service de ce risque, en instituant un ratio de division des risques et aussi en effectuant des contrôles sur place de la qualité des crédits accordés. Le risque de crédit dépend aussi de :

 La nature du crédit : Une avance en compte par exemple est plus risquée que l’escompte.

 La durée du crédit : Les crédits à moyen et à long terme sont plus risqués que les crédits à court terme.