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Oscillations adiabatiques : cas g´en´eral

v = − ∇p − ρ ∇Φ (2.11) ρ T ∂ ∂t + v · ∇  S = ρ ǫN − ∇ · F (2.12)

O`u ρ d´esigne la densit´e, p la pression, T la temp´erature, v la vitesse du fluide, S son entropie sp´ecifique, Φ le potentiel gravitationnel, ǫN le taux de production d’´energie nucl´eaire. Dans l’´etoile, l’´energie est transport´ee par deux m´ecanismes principaux : la radiation et la convection. Le flux total est la somme des flux de transport par ces deux m´ecanismes : F = FR + FC. Toutefois, la prise en compte dans le d´eveloppement des ´equations `a la fois du flux convectif et de la vitesse convective des ´el´ements de fluides, est tr`es compliqu´ee, et la question de l’interaction entre la convection et les oscillations reste un probl`eme ouvert. On se limite en g´en´eral, dans le d´eveloppement des ´equations d’oscillation, au cas radiatif, en prenant F = FR et une vitesse convective nulle.

Pour compl´eter la description du syst`eme, il est n´ecessaire de consid´erer des ´equations suppl´ementaires. Notamment l’´equation de Poisson pour le potentiel gravitationnel :

2Φ = 4πG ρ (2.13)

2.3 Oscillations adiabatiques : cas g´en´eral

2.3.1 Mod`ele d’´equilibre

Tout au long de la s´equence principale, l’´echelle de temps caract´eristique de l’´evolution stellaire est le temps nucl´eaire. Nous avons montr´e `a la section pr´ec´edente que ce temps caract´eristique ´etait bien plus long que le temps de Kelvin-Helmoltz et le temps dy-namique. On peut alors consid´erer comme une bonne approximation le fait qu’`a un temps donn´e de son ´evolution, l’´etoile est en ´equilibre hydrostatique. Par ´equilibre hydrostatique, nous entendons compensation entre les forces de pression, de gravit´e, et l’acc´el´eration centrifuge. Il s’agit d’un ´etat d’´equilibre stationnaire. En prenant les d´eriv´ees par rapport au temps comme ´etant nulles, et en consid´erant le champ de

Chapitre 2. Oscillations stellaires : aspects th´eoriques 31 vitesse `a l’´equilibre comme n’´etant dˆu qu’`a la rotation axiale de l’´etoile, le syst`eme (2.10)-(2.12) donne : (Unno et al. 1989; Christensen-Dalsgaard 2003)

~

∇.(ρ0v0) = 0 (2.14)

(v0.∇)v0 = −ρ1

0∇p0− ∇Φ0 (2.15)

ρ0T0(v0· ∇) S0 = ρ0ǫN,0 − ∇ · F0 (2.16) O`u l’indice 0 correspond aux grandeurs `a l’´equilibre. Le champ de vitesse `a l’´equilibre est donn´e par : v0 = Ω × r, o`u Ω est le vecteur vitesse angulaire de rotation. On le suppose `a sym´etrie axiale :

~

Ω = Ω(r, θ)cos(θ) ~er− Ω(r, θ) sin(θ)~eθ (2.17) exprim´e dans la base sph´erique ( ~er; ~eθ; ~eϕ). ´Etant donn´e le champ de vitesse sol´eno¨ıdal, ∇ · v0 = 0, et l’advection d’une quantit´e f quelconque donne :

v0.∇f = Ω∂ϕ∂f (2.18)

L’´equation (2.14) est donc automatiquement satisfaite, et l’´equilibre hydrostatique (2.15) s’´ecrit :

Ω × Ω × r = −1

ρ0∇p0− ∇Φ0 (2.19)

On reconnaˆıt dans le membre de gauche l’acc´el´eration centrifuge.

2.3.2 Lin´earisation autour de la structure d’´equilibre

Dans une ´etoile variable, les positions et caract´eristiques de chaque ´el´ement de masse varient p´eriodiquement sur des ´echelles de temps de l’ordre du temps dynamique.

`

A chaque instant, l’´etoile oscille autour de son ´etat d’´equilibre. Nous nous pla¸cons dans le cadre de la th´eorie des petites perturbations lin´eaires, qui suppose que les perturbations de l’´equilibre sont suffisamment petites pour n’ˆetre consid´er´ees qu’au premier ordre. Il existe deux types de formalisme pour d´ecrire les perturbations. Le formalisme lagrangien qui suit les variations des grandeurs physiques d’un ´el´ement de masse donn´e, ayant eu une position initiale r0 :

δf(r0, t) = f(r, t) − f0(r0) (2.20) Le formalisme eul´erien, quant `a lui, enregistre les variations des grandeurs physiques en chaque point (r, t) du fluide :

f(r, t) = f(r, t) − f0(r) (2.21)

O`u f0 d´esigne la valeur adopt´ee par la grandeur f `a l’´equilibre.

Nous travaillerons tout au long de cette th`ese dans le formalisme des perturbations lin´eaires eul´eriennes.

32 2.3. Oscillations adiabatiques : cas g´en´eral Dans le cadre de l’approximation lin´eaire, la perturbation lagrangienne d’une grandeur f quelconque s’exprime en fonction de la perturbation eul´erienne selon :

δf = f+ ξ.∇f0 (2.22)

O`u ξ est le vecteur d´eplacement qui est reli´e `a la perturbation eul´erienne de la vitesse par :

v = ∂ξ

∂t + (v0.∇) ξ − (ξ.∇) v0 (2.23)

2.3.3 Equations d’oscillations non radiales adiabatiques d’une ´etoile´

en rotation

Pour obtenir les ´equations d’oscillation, on proc`ede comme Unno et al. (1989), c’est-`a-dire que l’on perturbe les ´equations de l’hydrodynamique (2.10)-(2.12), ainsi que l’´equation de Poisson (2.13) autour de l’´etat d’´equilibre. L’´etat d’´equilibre autour duquel la structure est perturb´ee est un ´etat d’´equilibre stationnaire, `a sym´etrie axiale c’est-`a-dire que la partie azimutale des grandeurs perturb´ees pr´esente une p´eriodicit´e 2 π en terme de l’angle azimutal ϕ. Ainsi, les d´ependances temporelles et azimutales des grandeurs perturb´ees pourront ˆetre d´ecrites `a l’aide de ei(σt+mϕ), o`u σ d´esigne la fr´equence d’oscillation, et m le nombre azimutal. On obtient alors pour les ´equations de l’hydrodynamique perturb´ees :

´

Equation de continuit´e (conservation de la masse) : ∂ρ

∂t + ∇.(ρ0v+ ρv0) = 0 (2.24) Qui, en terme du d´eplacement, en utilisant (2.23) et en int´egrant (au sens lagrangien : D/Dt = ∂/∂t + ~v0· ~∇), peut se r´e´ecrire :

ρ + ~∇ · (ρ0~ξ) = 0 (2.25)

´

Equation de mouvement fluide (conservation de la quantit´e de mouvement) : ρ0

 ∂v

∂t + (v0.∇)v+ (v.∇)v0



+ ρ(v0.∇)v0 = − ∇p− ρ∇Φ0 − ρ0∇Φ Sachant que l’on ne consid`ere ici que le champ de vitesse dˆu `a la rotation :

v0· ∇ = Ω∂ϕ = i m Ω, (2.26)

que dans un syst`eme de coordonn´ees sph´eriques, les vecteurs de base v´erifient : ∂er ∂ϕ = sin θ eϕ, ∂eθ ∂ϕ = cos θ eϕ, ∂eϕ ∂ϕ = − sin θ er − cos θ eθ (2.27) ∂er ∂t = Ω sin θ eϕ, ∂eθ ∂t = Ω cos θ eϕ, ∂eϕ ∂t = − Ω sin θ er − Ω cos θ eθ (2.28)

Chapitre 2. Oscillations stellaires : aspects th´eoriques 33 et en tenant compte de l’´equation de l’´equilibre hydrostatique (2.15), on obtient :

 ∂ ∂t + Ω ∂ ∂ϕ  vi  ei+ 2Ω × v+ (v.∇Ω) r sin θeϕ = −ρ1 0∇p− ∇Φ + ρ ρ2 0∇p0 (2.29) Qui, en terme du d´eplacement, peut se r´e´ecrire :

− ˜σ2ξ + 2 i σ~  ˜Ω × ˜ξ −  ˜ξ · ˜∇Ω2 r sin θ ˜es = −ρ1 0∇p − ∇Φ+ ρ ρ2 0∇p0 (2.30) O`u ˜σ = m Ω + σ, est la fr´equence d’oscillation dans le r´ef´erentiel tournant, et ~

es = sin θ ~er + cos θ ~eθ . Le premier terme du membre de gauche repr´esente la d´eriv´ee temporelle de la perturbation de la vitesse dans le rep`ere tournant, le deuxi`eme terme correspond `a l’acc´el´eration de Coriolis, et le troisi`eme `a l’effet de la rotation diff´erentielle (r,θ). Dans le second membre, `a ce stade, aucune hypoth`ese n’est faite sur les profils de densit´e, de pression ou de potentiel gravitationnel qui d´ependent de (r,θ).

´ Equation d’´energie : ρ0T0  ∂S ∂t + v · ∇S0  = (ρǫN) − ∇ · F

Dans le cas d’oscillations lin´eaires adiabatiques, l’entropie sp´ecifique est conserv´ee pen-dant les oscillations, c’est-`a-dire que la perturbation lagrangienne de l’entropie est nulle, et l’on peut alors utiliser l’identit´e thermodynamique :

δρ ρ = 1 Γ1 δp p − vcT p δS qui donne ici : δρ

ρ =

1 Γ1

δp p

O`u Γ1 est l’exposant adiabatique. Ainsi, en ´ecrivant cette ´equation dans le formalisme eul´erien, `a l’aide de (2.22) et de (2.23) on obtient :

 ∂ ∂t + v0· ∇  ρ ρ0p Γ1p0  +∂ξ ∂t.  ∇ρ0 ρ0Γ∇p0 1p0  = 0 (2.31)

Cette ´equation (2.31) remplacera l’´equation d’´energie pour l’´etude des oscillations stel-laires adiabatiques.

´

Equation de Poisson pour le potentiel gravitationnel :

Une fois lin´earis´ee, l’´equation de Poisson pour le potentiel gravitationnel donne :

2Φ = 4πGρ (2.32)

Les ´equations (2.25), (2.30), (2.31) et (2.32), forment un syst`eme de 4 ´equations `a 4 inconnues (~ξ, p’, ρ, Φ) param´etr´e par ˜σ. Avec la condition selon laquelle le d´eplacement doit ˆetre normalis´e `a 1 `a la surface, et si l’on ajoute les conditions aux limites suivantes, on obtient alors un syst`eme aux valeurs propres ˜σ.

34 2.3. Oscillations adiabatiques : cas g´en´eral

2.3.4 Conditions aux limites

Au centre, on impose deux conditions :

Sachant qu’au centre on suppose pour les grandeurs d’´equilibre les comportements suivants : (Unno et al. 1989)

ρ0 ∼ constante, ∂Φ0/∂r ∼ 0, c2 ∼ constante

La r´egularit´e de l’´equation de mouvement au centre impose pour le d´eplacement radial ainsi que pour la perturbation de la pression, les comportements suivants :

ξr ∝ rℓ−1 et p ∝ r (2.33)

En ce qui concerne le potentiel gravitationnel, la condition qu’il faut appliquer doit exprimer le fait que le Laplacien du potentiel est born´e en 0.

En prenant , Φ = +∞ X ℓ≥|m| Φ(r)Yℓ,m on obtient : ∆Φ = 1 r2 d dr  r2 dr  Yℓ,mℓ(ℓ + 1)r2 ΦYℓ,m

Apr`es avoir fait un d´eveloppement des quantit´es en puissance de r, pour chaque com-posante Φ

, on trouve deux solutions ind´ependantes : une qui tend vers 0 en r → 0 Φ

= Aret une qui diverge : Φ

= B

r(ℓ+1). Ainsi, pour que ∆Φ soit born´e, on s´electionne la premi`ere solution, et on a : dΦ dr − rΦ = 0 (2.34) `

A la surface, on impose ´egalement deux conditions :

Une condition dite de surface libre, afin d’imposer une r´eflexion totale des ondes de pression `a la surface. Cette condition est typiquement impos´ee dans les mod`eles de pulsations. C’est une approximation (Unno et al. 1989) qui correspond `a prendre la perturbation lagrangienne de la pression comme ´etant nulle :

δp = 0 ⇔ Dp

Dt + ~v

.~∇p = 0

⇔ i(m Ω + σ) p + ˜v · ˜∇ p = 0 (2.35) Pour le potentiel gravitationnel, il faut appliquer une condition qui traduise le fait que le potentiel doit tendre vers 0 en l’infini. En proc´edant comme au centre, on d´eveloppe le potentiel gravitationnel sur une base d’harmoniques sph´eriques, et la solution pour laquelle le Laplacien de Φ est born´e `a l’infini est alors Φ

= B r(ℓ+1); on a donc : dΦ dr + (ℓ + 1) r Φ = 0 (2.36)

Ainsi, le syst`eme (2.25), (2.30), (2.31) et (2.32), avec les conditions aux limites (2.33, 2.34) (2.35) (2.36) constitue un syst`eme aux valeurs propres dont les fonctions propres sont : ~ξ, p’, ρ, Φ, et les valeurs propres sont les fr´equences d’oscillation ˜σ.

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