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CHAPITRE 3 Méthodologie

3.2 P OPULATION ETUDIEE ET ECHANTILLONNAGE

Puisque nous nous intéressons à l’appropriation d’une part, et de la participation de l’autre, la population étudiée dans cette présente recherche est constituée de l’ensemble des personnes ayant participé à au moins une activité en lien avec le projet de paysage humanisé, et ce depuis le début du processus en 20002. Après une recension documentaire, dont nous détaillerons les sources plus loin, nous avons pu recenser 218 noms d’individus ayant participé à l’un ou à l’autre des évènements entre 2000 et 2014. Nous tenons toutefois à préciser immédiatement que ce nombre est inférieur à ce qu’il devrait être réellement, la recension documentaire ne nous ayant pas permis d’obtenir, pour chaque évènement, la liste complète des noms des participants.

À des fins d’analyse et de représentation, nous avons regroupé ces individus en six catégories d’acteurs, fondées sur leur appartenance à un collectif ou une entité administrative, qui elle, supposait des intérêts et des responsabilités particulières, ainsi que des rapports au lieu distinctifs. Il s’agit de :

 Entreprises privées ou collectives à vocation économique visant l'extraction des ressources ;

 Individus ou groupes d'individus avec utilisation ludique (récréatif) du territoire ;

 Individus issus d'entités politico-administratives ;

 Représentants de groupes communautaires ou à caractère social ;

 Universitaires ;

 Individus agissant comme citoyens.

Réalité des petits milieux, plusieurs individus arboraient plus d’un « chapeau » et auraient donc pu se retrouver dans plus d’un groupe d’acteurs. Afin de permettre une analyse adéquate, nous avons, dans ces cas bien précis, catégoriser ces individus selon la fonction principale qu’ils occupaient lors leur implication au sein du projet de paysage humanisé.

Pour l’échantillonnage et afin de faciliter la collecte de données sur le terrain, nous avons décidé de ne retenir que les individus habitant le secteur de l’Estran, regroupant les municipalités de Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine, Grande-Vallée, Petite-Vallée et Cloridorme. Les acteurs gouvernementaux et les universitaires, notamment, ont donc été exclus. Ce choix s’explique également du fait que ces derniers ne sont pas directement concernés par la mise en place du projet et que, n’habitant pas le secteur, ils n’entretiendraient guère de rapport au lieu qui, comme le soutiennent certains auteurs, aurait une influence sur le processus d’appropriation du projet d’aire protégée. De même, outre la catégorie « citoyens », nous avons choisi de ne conserver que les groupes d’acteurs

ayant des usages particuliers reliés au territoire, ce qui porte alors notre population cible à 142 individus (tableau 6).

Tableau 6 : Groupes d'acteurs et leur répartition au sein de la population estranaise cible

Groupes d'acteurs Nombre d'individus

recensés

% sur le total

Entreprises privées ou collectives à vocation économique visant l'extraction des ressources

4 2,82

Individus ou groupes d'individus avec utilisation ludique (récréatif) du territoire

33 23,24

Individus issus d'entités politico- administratives

50 35,21

Individus participant comme citoyens 55 38,73

Total 142 100

Grâce à la recension documentaire, nous avons également pu distinguer les évènements organisés autour du projet de l’Estran Paysage Humanisé, et que nous avons classés selon nos catégories de la participation active ou passive. Pour ce faire, rappelons que nous nous sommes référée à la conceptualisation de la participation de Roy (2006), distinguant une participation passive, qui ne permet qu’une implication limitée de la population n’ayant aucun regard sur les orientations fondamentales du projet, et une participation active, où l’ensemble de la population peut exprimer ses besoins et intérêts tout en s’impliquant dans la définition des objectifs du projet, dans ses orientations stratégiques et dans sa mise en œuvre et son suivi (Roy, 2006 : 9-10) (voir point 3.2.1).

Il est nécessaire de mentionner que les divers moments de participation recensés et catégorisés comme relevant d’une participation active ou passive n’ont pas tous la même échelle de grandeur en termes d’implication populaire. En effet, certains moments ne

regroupaient que les porteurs du projet, les membres du conseil d’administration ou les représentants municipaux. Ces moments ont toutefois été catégorisé comme participation populaire afin de faire ressortir l’implication, parfois sur une longue période de temps, d’individus s’étant investis au sein du conseil d’administration d’EPH ou de la municipalité à titre de bénévoles.

Lors de la comptabilisation des participations, nous nous sommes rendu compte qu’une majorité d’individus comptaient au moins une participation active au cours du processus de mise en place du projet (2000-2015). Il nous était donc impossible de qualifier le type de participation des individus uniquement sur le fait qu’ils ont participé ou non activement à un évènement, une grande majorité des individus se retrouvant alors dans une seule et même catégorie (participation active). Ainsi, afin de catégoriser l’ensemble des individus dans l’un ou l’autre de ces deux types de participation (active/passive), nous avons établi une moyenne de participations par individu (en moyenne, les individus ont participé à trois évènements au cours du processus de mise en place), nous servant alors de ce seuil pour départager nos deux groupes de participants. Ainsi, les individus dénombrant trois participations actives ou plus ont été catégorisés comme ayant une participation active. Au contraire, les individus ayant participé à moins de trois participations actives se sont vus attribués une participation passive.

Notre population cible tient donc compte, d’une part, des différents groupes d’acteurs présents sur le territoire de l’Estran, et de l’autre, des deux types de participation. Ainsi, nous pourrons voir si l’appropriation du projet diverge selon les groupes d’acteurs et selon le type de participation des individus. L’aspect temporel du projet est également à prendre en considération dans notre échantillon. En effet, nous pouvons diviser le projet en trois phases distinctes, l’une se déroulant de 2000 à 2003 et se caractérisant par la conceptualisation du premier modèle de développement qu’était l’Agenda 21, une autre, de 2003 à 2006, établissant le choix du paysage humanisé comme modèle de développement local, et une dernière, de 2006 à aujourd’hui, se définissant plutôt par la relance du projet, sa concrétisation « sur le terrain » et la quête de l’obtention de l’acceptabilité sociale.

Malgré le fait qu’ils sont peut-être moins informés des avancées actuelles du projet, les individus ayant été présents lors d’activités avant 2006 sont toutefois pertinents à rencontrer puisqu’ils peuvent nous informer sur les premiers souffles du projet, autant sur sa conceptualisation que sur les divers processus participatifs ayant pris forme à certains moments de son histoire. Les individus qui ont été impliqués plus récemment peuvent, quant à eux, nous informer sur les présents efforts d’information et de concertation tout en nous donnant le pouls de l’acceptabilité sociale de la population.