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CHAPITRE 1. CADRAGE THÉORIQUE : LA PRESSE ÉCRITE AU CŒUR DE

C. L’opinion publique dans l’espace public

À nos yeux, deux concepts fondamentaux sont à la base de toute réflexion sur l’opinion

publique. L’espace public et l’espace médiatique. L’opinion publique est au cœur de l’espace public et les médias constituent les canaux de sa transmission et de sa création.

Bien que les variations sémantiques que ce concept a connues à travers l’histoire soient assez intéressantes, nous n’avons pas la prétention de faire une mise en place qui aurait valeur

historique. Ce qui nous intéresse dans l’analyse de l’opinion publique est le rôle que joue la presse dans son émergence et sa formation. Pouvons-nous parler d’une construction médiatique

de l’opinion publique ? Comment dessiner les contours de la relation entre presse et espace

public ? Jusqu'à quel point la presse contribue-t-elle à des mutations et transformations dans

l’espace public et comment transforme-t-elle les conditions du débat public ? Les sondages d’opinion reflètent-t-ils la réalité de cette opinion ?

c. 1 Définition de l’opinion publique

L’apport de G. Tarde à la réflexion sur l’opinion nous semble assez pertinent pour notre

investigation. Dans son livre, L’opinion et la foule, publié en 1901, il fut le premier à théoriser le rapport entre le développement du journalisme et la formation des publics d’une part, et

l’émergence de l’opinion publique d’autre part. Afin d’expliquer comment la presse a contribué à l’émergence du public, l’auteur part d’une différenciation entre deux concepts : le public et la

foule. À la différence de la foule qui présente quelque chose d’animal, د la formation d'un public suppose une évolution mentale et sociale bien plus avancée que la formation d'une foule »45.

Selon l’auteur, ce n’est qu’à partir du développement de l’invention de l’imprimerie que cette

notion commence à naître. Celle-ci en favorisant « le transport de la pensée à distance » offre aux lecteurs des mêmes écrits la sensation de former un corps social nouveau. Cependant, le sens ultime de public n’atteint son apogée qu’avec l’avènement du journalisme et la multiplication des quotidiens.

G. Tarde attribue à la presse un pouvoir dans la formation, le développement et la conduite du public, même si ce dernier peut réagir parfois sur le journaliste. Selon lui, la lecture habituelle

d’un même journal accentue les liens sociaux entre les lecteurs, renforce le sentiment national et

constitue un des grands facteurs de l’opinion. En effet, le média devient le lieu de manifestation

d’une idée individuelle qui, peu à peu, se généralise et se transforme en opinion sociale. De plus, la presse contribue à un changement dans la définition même de l’opinion. Si ce concept existait

depuis toujours et se concrétisait par les conversations privées ou les discours des orateurs, la

presse périodique a contribué à la formation d’un د esprit public ذ d’une conscience collective

qui relie toute la nation. « Il appartient à la presse, une fois parvenue à la phase du journal, de rendre national, européen, cosmique, n'importe quoi de local, qui, jadis, quel que fût son intérêt intrinsèque, serait demeuré inconnu au-delà d'un rayon borné »46. Ceci sans perdre de vue la

contribution du journal à alimenter la communication au sein de l’espace public en proposant différents types de sujets qui feront l’objet de débat entre les membres de la société. Par

conséquent, le fonctionnement de la conversation est directement proportionnel aux changements

de l’opinion. Plus les conversations sont animées, plus les opinions sont susceptibles de se

modifier, ce qui a des conséquences :

« L’évolution du pouvoir s’explique donc par l’évolution de l’opinion qui s’explique elle-même par l’évolution de la conversation, qui s’explique à son tour par la série de ses sources différentes : enseignements de la famille, école, apprentissage, prédications, discours politiques, livres, journaux »47.

45 Tarde, Gabriel, L’opinion et la foule, éd. du Sandre, Paris, 2006, p. 11. 46 Tarde, Gabriel, L’opinion…, idem, p. 65, 66.

Toutefois, la contribution des médias à la constitution d’un public éclairé a ouvert la porte à

différentes critiques. Selon W. Lippmann48, le citoyen est actuellement « un spectateur sourd »

dépourvu d’une capacité à comprendre et maîtriser le monde dans lequel il vit. De ce point de vue, le fait d’être au courant des événements qui se passent dans l’espace public et de pouvoir assister aux affaires politiques n’est pas accessible aux citoyens ordinaires. L’individu se trouve incapable d’opiner sur toutes les affaires publiques. La faiblesse de son équipement mental

constitue une barrière, le privant de pouvoir prendre part à tous les problèmes de la nation. La

réalisation d’un citoyen souverain et د omni-compétent » est un idéal inaccessible. « L’idéal du

citoyen souverain et omni-compétent est, à mon avis, un de ces idéaux trompeurs. Il est inaccessible. Le poursuivre est se fourvoyer. L’échec de sa réalisation est à l’origine du désenchantement actuel »49. À ses yeux, les médias peuvent jouer deux rôles totalement

contradictoires et intrinsèquement liés à la qualité d’information qu’ils représentent : d’un côté

ils peuvent mettre en péril la démocratie, et de l’autre ils peuvent agir comme représentants du

public en informant correctement l’opinion publique. Selon lui, « l’opinion publique est simplement l’agrégation des opinions privées informées par les médias »50

. Mais la représentation correcte des événements est une condition préalable à l’existence de l’opinion individuelle.

Les transformations sociales opérées par le journalisme ont été, une fois de plus, largement analysées par J. Dewey51. Pour lui, les outils de communication ont à charge de renforcer les liens entre les membres de la société. J. Dewey rejoint G. Tarde dans le fait que le public n’existe que par la presse. Si les pensées ne sont pas publiées et communiquées, le public reste indistinct et sans forme. « Seule la communication peut créer une grande communauté. Notre Babel n’est pas de langues mais de signes et de symboles ; sans ceux-ci, une expérience partagée est impossible »52. Dans cette même perspective, J. Dewey considère que tout ce qui entrave la

médiatisation des événements publics influe négativement sur la formation de l’opinion publique

et en conséquence dénature la réflexion sur les phénomènes sociaux. En revanche, il s’avère

impossible d’aboutir à une politique publique sans connaissance précise de l’état de l’opinion

publique. Une bonne communication à elle seule ne suffit pas. Elle doit être accompagnée d’une

48

Lippmann, Walter, « Le public fantôme », Hermès, éd. CNRS, n° 31, 2001. 49

Lippmann, Walter, « Le public fantôme », idem, p. 75.

50 Lippmann, Walter in Lazar, Judith, L’opinion publique, éd. Dalloz, Paris, 1995, p. 38. 51

Dewey, John, « Le public et ses problèmes », Hermès, éd. CNRS, n° 31, 2001. 52

enquête ayant pour vocation de fournir la connaissance qui constitue la condition préalable des jugements publics.

Selon J. Stoetzel, l’aspect physique d’un individu ne constitue pas le seul د mode

d’extériorisation de l’âme ». Celle-ci se reflète aussi par des « actions symboliques » qui rendent

publiques, à travers le langage, ses sentiments, ses jugements et ses pensées. À cette fin, l’étude de l’opinion semble être le moyen le plus efficace qui nous permet de faire د la connaissance objective des esprits ». L’opinion est l’une des physionomies par laquelle chacun de nous affirme son identité individuelle et collective.

L’opinion nous renseigne donc, non seulement sur l’individu mais également sur le groupe

auquel il appartient. « L’opinion est l’essence d’un type de groupement social original, qui ne peut se comprendre que par elle »53. Ce type de groupement est, selon G. Tarde, connu sous le nom de public et constitue le but de chaque groupe social. Or, ce qui unit et renforce les liens

dans un public est la simultanéité d’idées et d’attitudes de ses membres. En d’autres termes, د un état d’esprit commun », une opinion publique. « L’opinion est au public (…) ce que l’âme est au

corps »54. Se pose alors la question de la différence entre l’opinion individuelle et l’opinion publique. Quel rôle joue l’individu dans la formation de l’opinion publique et comment les opinions collectives façonnent-elles les réflexions individuelles ? Nous rejoignons J. Stoetzel dans le fait que « le plan où l’on doit se placer pour étudier les opinions est celui de l’interaction sociale »55. Entre la pensée individuelle et la pensée collective il y a un échange constant qui

donne à chacune d’elle sa raison d’être. « La pensée de chacun est ainsi à la fois la cause et l’effet de l’opinion de tous »56

. Nous soutenons l’idée d’une interpénétration entre l’opinion

privée et l’opinion publique. Pour N. D’Almeida, le caractère public de l’opinion renvoie à

plusieurs traits. Le premier suppose une publicisation de l’opinion qui se donne à voir grâce à un système de presse en pleine mutation. Le deuxième engage un public, une communauté qui

reçoit l’opinion, la discute ou la dispute. « Le public est à la fois producteur et récepteur d’opinions, auteur et destinataire, agissant et agi »57

. La définition de l’opinion est alors la suivante : « groupe momentané et plus ou moins logique de jugements, qui répondant à des

53

Stoetzel, Jean, Théorie des opinions, éd. L’Harmattan, Paris, 2006, p. 6. 54 Tarde, Gabriel, L’opinion et la foule, op. cit., p. 57.

55

Stoetzel, Jean, Théorie des opinions, op. cit., p. 9. 56

Stoetzel, Jean, Théorie des opinions, idem, p. 13.

problèmes actuellement posés, se trouvent reproduits en nombreux exemplaires dans des personnes du même pays, du même temps, de la même société »58.

En essayant de définir l’opinion publique nous affirmons indirectement son existence. Cependant, l’hypothèse de sa présence occulte celle de son inexistence. La célèbre assertion « l’opinion publique n’existe pas » de P. Bourdieu est une illustration typique de ce que nous venons de signaler. Celui-ci questionne la capacité des enquêtes à saisir les vrais états de

l’opinion en partant d’une critique de trois postulats qui constituent le fondement du sondage.

Tout le monde peut avoir une opinion, toutes les opinions se valent et finalement il existe un consensus sur les problèmes qui méritent d’être posés. En effet, explique P. Bourdieu, les questions proposées par les sondages ne sont que le reflet des préoccupations politiques de ceux qui détiennent le pouvoir. En conséquence, cela influe sur la signification des réponses et la signification qui est donnée à la publication des résultats. Ainsi le sondage se transforme en un « instrument d’action politique ; sa fonction la plus importante consiste peut-être à imposer

l’illusion qu’il existe une opinion publique comme sommation purement additive d’opinions

individuelles »59. L’important est de prouver l’existence d’une opinion publique unanime. Afin de produire cet effet, les instituts de sondage ignorent souvent les non-réponses qui prouvent que

tout le monde n’a pas une opinion. De plus, les gens ne répondent pas de la même manière aux

questions. Leurs choix sont guidés par un système complexe qui met en jeu leurs appartenances sociales et leurs intérêts. De ce fait, conclut P. Bourdieu « l’opinion publique dans l’acception

implicitement admise par ceux qui font des sondages d’opinion ou ceux qui en utilisent les résultats (…) cette opinion-là n’existe pas »60

.

c. 2 Définition de l’espace public

Ce concept fut lancé dans les années 1970 par le philosophe allemand J. Habermas61 qui le définit comme étant le lieu accessible à tous les citoyens où un public se rassemble et peut

s’exprimer. La discussion publique des questions d’intérêts généraux aboutit à la constitution d’un débat, d’un échange et par conséquence d’une opinion publique susceptible d’influer sur le

58 Tarde, Gabriel, L’opinion et la foule, op. cit., p. 61. 59

Bourdieu, Pierre, Questions de sociologie, éd. de Minuit, Paris, 2002, p. 224. 60

Bourdieu, Pierre, Questions de sociologie, idem, p. 235. 61 Habermas, Jurgen, L’espace public, éd. Payot, Paris, 1993.

pouvoir. Par le moyen de la publicité, au sens classique et non industriel du terme, les activités

de l’État sont rendues publiques et soumises à la force de l’opinion publique. C’est pourquoi, la notion d’espace public est intrinsèquement liée à la disparition du pouvoir absolu et l’apparition

du régime démocratique. Dans son livre L’espace public J. Habermas retrace les transformations structurelles que cet espace a connues.

La sphère publique bourgeoise, d’abord influencée par l’instruction et la littérature, se transforme

en sphère dominée par les médias et la culture de masse. La première forme de la sphère publique politique qui a duré jusqu’au milieu du XIXe siècle cède la place à une nouvelle sphère

moderne caractérisée par une pluralité d’espaces. Des espaces occupés par des conflits d’opinions médiatisés par les produits de la presse, l’éducation l’information et le divertissement.

Les mutations structurelles de la sphère publique seraient liées aux processus de transformations

de l’État et de l’économie.

L’État autrefois porté par la royauté et séparé sur le plan organisationnel et institutionnel de la

société représenté par la bourgeoisie, se transforme en médium d’auto-organisation de la société. La sphère publique acquiert sa fonction politique en transformant les bourgeois en citoyens qui généralisent leurs intérêts respectifs et les présentent devant le pouvoir. La différenciation entre État et société est alors dépassée et la société devient politique en elle-même. Il y a donc auto- organisation canalisée par la communication publique entre les membres de la société.

Sur le plan économique, l’émergence du capitalisme joue à son tour un rôle dans la

transformation de cette sphère. Encore une fois, l’interpénétration entre l’État et la société se donne à voir. De plus, avec le développement du commerce et le besoin des échanges de

marchandises l’échange de l’information se développe et s’étend à son tour.

Ces processus complexes, qui ont conduit au capitalisme et à l’État social, laissent leurs

empreintes sur la sphère privée et sur la structure de la sphère publique. « À partir du moment où les lois du marché qui dominent la sphère des échanges et du travail pénètrent aussi dans la sphère réservée aux personnes privées rassemblées en un public, le raisonnement tend à se

transformer en consommation (…). Ce qui a pour effet de bouleverser la sphère privée corrélative d’un public »62

. Sous l’influence de l’urbanisation, de la concentration industrielle et de la transformation de la communication de masse, le domaine de la vie privée, caractérisé par

la famille, les rapports de voisinage, la sociabilité se modifie. L’individu se transforme en un acteur libéré et « la famille bourgeoise devient le lieu de production d’une conscience nouvelle combinant indépendance, affection et culture. Dans le cadre de la cellule familiale bourgeoise se

développe le sens de l’individualité qui alimentera le désir d’une consommation culturelle »63 .

Concernant la structuration de la sphère publique, cette dernière se transforme avec l’apparition

des nouvelles conditions de la communication. La publication de journaux et de revues, le développement des mass médias et l’importance de la publicité augmentent les chances d’accès à

la communication publique et font apparaître une nouvelle catégorie d’influence représentée par

le pouvoir médiatique. Ainsi, la presse devient un espace culturel qui offre à un large public des objets de discussion et permet la mobilisation culturelle et le développement de la critique. Au

moyen de la presse, l’opinion publique possède désormais les moyens d’examiner le fonctionnement de l’État. « Les journaux devinrent aussi les représentants de l’opinion publique

et devinrent des armes dans la lutte politique que menaient les parties »64. Cette période a été définie comme étant celle du journalisme littéraire. La fonction critique de la presse est dominante. « Au cours de cette phase, le but lucratif des entreprises de presse est relégué au tout dernier plan, car elles fonctionnent au mépris de toutes les règles de rentabilité et sont souvent déficitaires dès leur création »65.

Cependant, le déclin ne tarda pas à venir. L’établissement de l’État constitutionnel bourgeois et

la légalisation de la sphère publique politiquement orientée transforment la presse d’opinion en presse commercialisée sous la forme d’une entreprise. Les médias deviennent des instruments de

manipulation dans les mains de groupes sociaux profonds. « La publicité, au sens d’une fonction

critique de l’État, a laissé la place aux relations publiques, aux événements mis en scène et relayés par les médias, et à la fabrication et à la manipulation de l’opinion publique »66

. De plus, le développement des conditions techniques de fabrication de la presse contribue à son tour à la transformation de celle-ci en une industrie. Pour décrire cette étape, J. Habermas se base sur la définition de K. Bucher selon laquelle د un journal revêt le caractère d’une entreprise dont les

63 Lazar, Judith, L’opinion publique, op. cit., p. 15. 64 Habermas, Jurgen, L’espace public, op. cit., p. 190. 65

Ibid.

66

Fraser, Nancy, « Repenser la sphère publique: une contribution à la critique de la démocratie telle qu’elle existe réellement », Hermès, éd. CNRS, n° 31, 2001, p. 131.

marchandises qu’elle produit sont les espaces réservés aux annonces, tandis que la partie

réservée à la rédaction se charge de les vendre »67.

La conception bourgeoise de la sphère publique développée par J. Habermas a été largement

critiquée et a fait l’objet de différentes interprétations historiques. Selon N. Fraser la forme

spécifique de la sphère publique proposée par J. Habermas n’est pas satisfaisante. Quatre hypothèses essentielles à la conception bourgeoise de la sphère publique demandent à être nuancées.

Le principe d’ouverture d’accès de la sphère publique, sur lequel insiste J. Habermas, n’a jamais été suivi d’effets. En fait, explique N. Fraser, les femmes, les jeunes, les milieux populaires étaient exclus de l’espace public. De plus, cette question de l’ouverture d’accès dépasse la

problématique des exclusions et pose celle des inégalités sociales. Autrement dit, même si tous les individus sont autorisés à participer à la discussion publique, les différences sociales et économiques formeront un obstacle à la parité de participation. « Suspendre les inégalités sociales dans le processus de délibération revient à faire comme si elles n’existaient pas, alors

que ce n’est pas le cas, et n’encourage pas la parité de la participation »68

. Selon N. Fraser,

l’égalité sociétale est une condition primordiale à la démocratie politique. Par conséquent, l’espace public bourgeois ne peut refléter le modèle de la démocratie. Une conception adaptée de la sphère publique exige d’éliminer l’inégalité sociale, et non pas seulement la suspendre.

Le deuxième aspect critiqué par N. Fraser concerne la présence d’une seule sphère publique commune à tous. La participation d’un individu à une discussion lui permet non seulement

d’exprimer son opinion mais aussi sa propre identité culturelle. De même, les sphères publiques

constituent des espaces de réflexions des identités sociales. « Il en résulte que la vie publique dans les sociétés égalitaires multiculturelles ne peut consister uniquement en une sphère publique unique et globale »69. N. Fraser soutient l’idée que l’idéal de parité de participation est plus facilement réalisé par une multiplicité de publics plutôt que par un seul.

La limitation du débat sur des sujets portant sur le bien commun représente la troisième hypothèse questionnée par N. Fraser. À l’encontre de ce que propose J. Habermas, N. Fraser insiste sur le fait que le sujet de discussion ne peut être limité au « bien commun » puisque, selon

67 Habermas, Jurgen, L’espace public, op. cit., p. 192. 68

Fraser, Nancy, « Repenser la sphère publique: une contribution à la critique de la démocratie telle qu’elle existe réellement », op. cit., p. 136.

elle, rien n’autorise à émettre des restrictions sur les types de sujets, d’intérêts et d’opinions

admissibles dans le cadre de la délibération. La sphère publique doit favoriser l’intégration

d’intérêts et des questions qualifiées de د privés ذ dans l’idéologie bourgeoise.

Le dernier élément remis en cause concerne la séparation entre la société et l’État. Cette