• Aucun résultat trouvé

Opérationnalisation et dimensions de la recherche

Dans le document UNIVERSITÉ DU QUÉBEC (Page 39-42)

CHAPITRE II............................................................................................................................................ 26

2. Cadre théorique

2.2 Opérationnalisation et dimensions de la recherche

Comme nous l’avons vu précédemment, tant dans le cadre d’analyse et la problématique, la réaction d’un élève témoin de violence ou d’intimidation sera influencée par son caractère personnel ou individuel, la dynamique du groupe, la perception qu’il a du soutien qu’offre l’établissement versus le soutien réellement offert par le cadre institutionnel et de l’influence parentale. Or, chacune de ces quatre dimensions contient des variables particulièrement révélatrices en terme d’analyse.

2.2.1 Le caractère personnel ou individuel

Le caractère personnel fait référence à trois éléments, dont les valeurs ou les croyances d’une personne. À titre d’exemple : Être pour ou contre l'avortement fait référence aux valeurs et aux croyances alors que faire preuve de tolérance fait référence aux valeurs de respect de la liberté et de l’opinion des autres. Viennent ensuite les sentiments qui font appel à ce que la personne ressent face à un évènement (empathie, tristesse, fierté, assurance, sécurité, domination, etc.). Et finalement, le tempérament d’une personne fait davantage référence aux caractéristiques personnelles de celle-ci comme être anxieux, susceptible, colérique, etc. (Olweus, 1999 ; Robichaud, 2003). Ces trois éléments et leurs composantes influenceront la perception ou l’explication qu’aura le témoin de l’événement et motivera ainsi sa réaction.

2.2.2 La dynamique des groupes

Olweus (1999) identifie une autre dimension qui concerne la dynamique des groupes. Elle représente l’influence du groupe sur le témoin, le statut social du témoin dans son groupe et le risque, c'est-à-dire la réaction que le groupe risque de manifester envers le témoin défendeur.

L’influence du groupe s’additionne au caractère personnel comme élément susceptible de motiver la réaction du témoin. L’influence du groupe peut renforcer les valeurs et les

sentiments personnels du témoin, mais elle peut également entrer en conflit ou carrément en opposition avec le caractère personnel du témoin. Dans le premier cas, le groupe renforcera ou confirmera la réaction à adopter alors que dans les deux autres cas, la dynamique du groupe aura pour effet de questionner la réaction que le témoin devra adopter.

La dynamique de groupe peut également modifier les éléments qui composent le caractère personnel, particulièrement si le témoin est incertain de ses valeurs et de ses sentiments. C’est souvent le cas des élèves qui éprouvent peu d’estime personnelle ou de confiance en eux. C’est ce que Olweus (1999) appelle la « contagion sociale ». Selon lui, si un témoin manque de confiance personnelle et ne jouit pas d’un statut positif parmi ses pairs, mais perçoit que le groupe est en faveur de l’agresseur ou si, pour lui, l’agresseur est un modèle positif, il sera tenté de prendre exemple sur ce dernier. Dans le même ordre d’idées, le fait qu’un agresseur ne voit pas son geste sanctionné ou s’il est très peu sanctionné et qu’il sort « victorieux » vis-à-vis de sa victime, cela a pour effet de réduire l’inhibition des témoins. À l’inverse, un geste de violence rapidement sanctionné vient renforcer l’inhibition des témoins. Ainsi, le phénomène de groupe peut influencer positivement ou négativement, peu ou fortement la position personnelle du témoin selon la force de ses convictions et la valeur qu’il s’accorde comme personne.

2.2.3 La perception de soutien

La perception de soutien fait appel à la confiance des témoins envers les intervenants, le système scolaire et les résultats de la dénonciation (CNPC, 2011 ; Robichaud, 2003). En bref, il s’agit de la perception que les témoins accordent au système de soutien. Que le soutien soit efficace ou non, si les témoins ont le sentiment que rien n’est fait, qu’ils ne sont pas supportés dans leurs démarches positives, ils seront tentés de renoncer à la dénonciation de peur d’aggraver la situation d’une manière ou d’une autre ou ils auront

32

le sentiment que cela ne sert à rien (MELS, 1012 ; CNPC, 2011 ; Olweus, 1999). Il est à noter que cette perception peut être une représentation subjective d’un individu ou influencée par une idéologie de groupe. En 2011, le CNPC démontrait qu’à la suite d’un sondage, 75% des enseignants affirmaient intervenir pour mettre fin aux actes d’intimidation alors que 25% seulement des élèves étaient d’accord et affirmaient que les enseignants intervenaient rarement. Bien que l’on ne sache pas qui des enseignants ou des élèves sont le plus près de la réalité, une telle distorsion entre la perception et la réalité est discutable, sachant qu’elle peut modifier les actions positives.

2.2.4 Le cadre institutionnel (PAPTV)

En 2009, dans le cadre de la mise sur pied de son « Plan d’action pour prévenir et traiter la violence à l’école 2008-2011 » (PAPTV), le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport a exigé des commissions scolaires que tous les établissements d’enseignement effectuent un portrait de la situation de la présence de la violence dans leur école. Après quoi, elles devaient se munir d’un plan d’action contenant des stratégies en matière de prévention et de traitement de la violence dans toutes ses formes ainsi qu’un plan de protection des élèves et du personnel qui correspond aux besoins de chacune des écoles. C’est pourquoi nous nous sommes penchés sur tous les plans d’intervention de la commission scolaire des établissements qui ont collaboré à cette étude.

2.2.5 L’influence parentale

L’influence parentale se mesure par l’approche éducative des parents et à l’importance qu’accorde l’enfant aux exemples parentaux et aux attentes que ses parents formulent à son égard dans de telles circonstances (Olweus, 1999 ; Robichaud, 2003). À titre d’exemple, les parents qui demandent aux enfants de partir et de ne pas s’en mêler quand ils sont témoins d’un geste incorrect, question de ne pas se mettre dans le « trouble », formulent une demande qui risque d’influencer négativement les valeurs et les sentiments

personnels des enfants témoins d’actes de violence et d’intimidation (Robichaud, 2003 ; Olweus, 1999).

Dans le document UNIVERSITÉ DU QUÉBEC (Page 39-42)